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Chapitre 2

« L'attentat qui bouleverse le monde entier depuis 10h ce matin est probablement l'un des plus importants jamais survenu. Le bilan actuel s'élève à 250 morts et 13 blessés, tous dans un état critique. Le PDG de l'entreprise, Howard Emerton, a trouvé la mort, tandis que le pronostic vital de sa fille est engagé... »

Markus ferma les yeux et reposa sa tête contre son oreiller, sans pouvoir se débarrasser du poids dans sa poitrine.

Il se trouvait au fond d'un lit d'hôpital pour commotion cérébrale et de nombreuses coupures dues au bris de vitre. Malgré ses plaintes, son boss et le médecin le forçaient à rester au lit, le temps que tout aille bien. Histoire de ne pas « prendre de risque inutile »

Le jeune homme n'avait pas cessé de regarder en boucle les infos, récitant toujours les mêmes choses. Chaque fois qu'une victime s'ajoutait à la liste, la culpabilité s'intensifiait, lui tordant le ventre.

Tout ça à cause d'une putain d'erreur de débutant. Non, même pas. Même un débutant aurait pensé à prendre ce foutu détonateur. Des centaines de personnes étaient mortes. A cause de lui.

Bien sûr, durant ces quelques années de services à la CIA, Markus avait dû tuer beaucoup de gens. C'était un peu son fond de commerce. Mais il s'assurait toujours de tuer pour pouvoir sauver le plus grand nombre. Il arrêtait des terroristes qui pouvaient commettre des attentats comme celui-ci, mais jamais il n'avait participé à un tel meurtre de masse... Et il ne comptait même pas les rescapés qui devraient vivre avec le traumatisme ou un lourd handicap.

Markus avait l'impression d'avoir littéralement du sang sur les mains.

La porte s'ouvrit alors qu'à l'écran, la journaliste de CNN interrogeait un pompier chargé de dégager les éventuels survivants encore ensevelis.

Un homme entra. Il était grand, la trentaine, avait des yeux bleu nuit et ses cheveux bruns étaient bien coiffés. Il avait une posture digne et professionnelle, malgré la fatigue et la lassitude évidente dans ses yeux. Il passa nerveusement la main sur son visage, jeta un coup d'œil à la télévision puis au jeune agent, avant de déclarer d'un ton se voulant sûr de lui :

" Vous devriez arrêter de regarder ces conneries. On ne vous laisse pas sous surveillance médicale pour que vous vous tiriez une balle en sortant. "

Sebastian Barnes tira une chaise et s'y assit avant de se pencher vers son agent. Il l'observa une seconde puis demanda, hésitant :

"Engen... Est-ce que ça va ?

-Tout est de ma faute... " répondit Markus, le regard fixant le vide.

Le chef de la CIA soupira lourdement. Il aimait beaucoup le jeune homme : discret, consciencieux, efficace, peut-être un peu trop solitaire, mais très observateur. Tout le contraire de ce qu'il avait été dans son adolescence : un sale gosse trop sûr de lui, grande gueule et vraiment tête à claques. L'un de leurs seuls points communs était qu'ils n'abandonnaient jamais avant d'avoir ce qu'ils voulaient, pas moins.

C'était peut-être tout ça qui l'avait attiré chez le jeune châtain.

Il ferma les yeux une seconde, chassant les pensées déconcertantes à propos de Markus et cherchant ses mots.

"Bon. C'est, certes, en partie votre faute. Vous avez dû construire la bombe et, malheureusement vous avez fait du bon boulot. Vous n'avez pas arrêté la responsable, vous l'avez à peine neutralisée et pire, vous lui avez laissé des armes à proximité. Mais vous avez une circonstance atténuante, du moins pour le moment : Alexie Shepperd est votre amie d'enfance et...

-Alexie... "

Le regard de Markus remonta jusqu'à celui de son chef mais sauta tout aussi rapidement sur la télévision. Une photo d'Alexie, tout sourire et datant d'à peine six mois était apparue sur l'écran.

"La responsable Alexie Shepperd, est toujours en fuite... "

Markus observait intensément la photo. Il tentait de retrouver à travers ses yeux la jeune femme qu'il avait vue quelques heures plus tôt.

"C'était pas Alexie...

-Pardon ? Vous avez dit...

-Cette fille... Elle, c'est Alexie, déclara-t-il en désignant la télé. Mais l'autre... C'était pas elle. "

Le chef regarda son agent et ferma les yeux en prenant son crâne entre ses mains. Il avait passé les dernières heures à répondre au téléphone, à superviser les recherches et à disculper le jeune homme. Il avait même eu la présidente et s'était rendu au Parlement, et ils en arrivaient tous à la même conclusion : la jeune femme était liée aux événements des derniers mois, et qu'elle ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin.

Peut-être avait-elle parlé à Markus, mais au regard perdu de celui-ci, il décida que ce n'était vraiment pas le moment de l'interroger plus qu'il ne l'avait déjà fait.

Il se leva et posa sa main sur l'épaule du jeune homme. Celui-ci leva des yeux vitreux qui brisèrent le cœur de Sebastian

"Restez là. Reposez-vous, vous en avez besoin. Je vous interdis de revenir bosser jusqu'à ce que nous l'ayons attrapée. "

Markus hocha machinalement la tête et l'homme lui tapota l'épaule d'un geste rassurant.

Il allait sortir mais se figea en entendant la présentatrice télé annoncer :

"Nous apprenons à l'instant qu'Edna Emerton est décédée il y a quelques minutes suite à ses blessures...

-Et éteignez-moi cette merde. "

...

« Edna Emerton est décédée suite à ses blessures. »

Alexie leva le nez vers la petite télé juchée sur le meuble de la cuisine. Entre les deux présentateurs s'affichait la photo d'une jeune blonde aux cheveux bouclés et aux yeux gris.

Un sourire s'étala sur les lèvres de la jeune femme. Parfait. Tout avait parfaitement marché. Elle se leva un peu trop vivement, mais dû se rattraper à sa chaise. Sa tête se mit à tourner et la fit grimacer. Son crâne n'avait pas apprécié sa violente rencontre avec le bitume et la lançait encore. L'épuisement rendait ses gestes lents et ses membres lourds, mais elle ne pouvait pas aller se coucher tout de suite.

Elle éteignit le petit écran et se dirigea vers le tableau blanc au fond du petit studio. Son regard courut sur les nombreux portraits, rayés de rouge ou non. Elle eut un petit sourire et raya deux photographies, alors qu' un sentiment de fierté et de soulagement l'envahissait.

Tout avançait très bien et, étonnamment, très vite. Bientôt, elle aurait totalement accompli sa mission et il comprendrait.

En se laissant tomber sur le vieux canapé, elle tira une photo de son pantalon. On y voyait Markus et elle, en train de sourire à la caméra, leurs diplôme du bac dans les mains. Une bouffée de nostalgie l'envahit alors que les souvenirs d'elle et de son ami remontaient à la surface. Markus était de loin la personne à laquelle elle tenait le plus dans ce monde, la seule personne qui pouvait le comprendre. Et elle regrettait vraiment que tous ces moments d'innocence soient loin derrière eux. La jeune femme sentait qu'un fossé se creusait lentement entre eux, et elle ne voulait pas que le châtain finisse par ne plus la reconnaître. Alexie secoua la tête pour chasser ces vilaines pensées. Ça n'arriverait pas, elle le savait.

"Il comprendra, murmura-t-elle en glissant doucement dans un sommeil réparateur. Markus comprend toujours. "

Oui, Markus saisirait cette fois aussi. C'était aussi ce qu'il voulait après tout. Et ils atteindraient leur but, ensemble, comme toujours. Il ne pouvait que comprendre.

Il le fallait.

...

Assis sur son lit d'hôpital, Markus fixait le vide, perdu dans ses pensées. Il avait enfin eu le droit de sortir, après encore 12h d'examens stupides, pour qu'au final, les médecins concluent que tout allait bien.

Le châtain secoua la tête, un sourire amer au coin des lèvres.

Bien sûr que non, tout n'allait pas bien. Il ne pourrait jamais retirer de son esprit sa culpabilité envers toutes les victimes. Ou pire, le regard dément d'Alexie. Il leva les yeux vers la petite infirmière qui venait de se racler la gorge. Elle sourit doucement et déclara :

"Monsieur... Nous avons appelé votre voisine pour qu'elle vienne vous chercher, comme vous l'aviez demandé. Elle est là."

Le jeune homme hocha mécaniquement la tête puis se leva. Il attrapa son sac dans un coin de la chambre. Son regard parcourut la pièce puis tomba sur le visage de la jeune fille.

Elle avait le teint gris, des cernes immenses, ses cheveux auburn étaient assemblés en un chignon qui se désagrégeait et ses mains tremblaient, sûrement à cause d'une overdose de caféine. Mais ce qui frappa l'agent, ce fut l'expression de détresse au fond de ses yeux.

Il comprit qu'elle devait s'occuper des blessés de l'attentat. S'il n'étaient « que » 13 au départ, 5 avaient succombé des suites de leurs blessures, et les autres se battaient toujours contre la mort. Markus détourna son regard du sien et articula un rapide « merci », tandis que le dégoût de lui-même lui brûlait la gorge.

Il fuit la chambre et faillit bousculer quelqu'un dans sa hâte. Une femme d'environ 40 ans, grande, ronde, aux cheveux blonds platine frisés attendait devant la chambre.

"Oh, Monika... Désolé. "

Sa voisine sourit affectueusement et lui ébouriffa les cheveux dans un geste maternel.

"Coucou Markus. Tu es prêt à y aller ?"

Il acquiesça et suivit rapidement la femme vers la sortie. Un étrange sentiment de sécurité l'envahit quand il referma la porte de la vieille Ford de sa voisine.

Elle sentait l'essence, la boîte à gants fermait mal, et le tissu usé des sièges était masqué par un plaid trop coloré. Comme d'habitude.

Et c'est de cette habitude dont Markus avait besoin. Sa vie avait tendance à changer trop vite ces temps-ci.

Il laissa Monika conduire un petit moment puis dit d'une voix basse :

"Merci...

-De rien mon ange. Tu sais que tu peux appeler quand tu as besoin. "

Elle lui adressa un sourire rayonnant, bien que teinté d'un peu de peine. Mais elle ne dit rien de plus et le jeune homme lui en fut reconnaissant. Il ne pouvait plus supporter les effusions de compassion et de pitié plus ou moins sincères de ses collègues. Alors voir cette femme aux airs de Molly Weasley agir comme si elle venait de le récupérer à la gare lui donnait la sensation que tout allait bien. Que sa vie était tout à fait normale et qu'il avait le contrôle total sur elle.

Il laissa échapper un soupir las et ferma les yeux en appuyant sa tête contre le siège.

La femme ronde lui jeta un coup d'œil inquiet tandis que ses doigts pianotaient sur le volant. Elle demanda d'une voix se voulant enjouée :

"Ça te dérange si je mets de la musique ?

-Mh ? Ah non, vas-y. C'est ta voiture après tout."

Elle alluma la radio. Bon Jovi emplit l'habitacle et Markus ne put s'empêcher de sourire à son tour.

Monika adorait Bon Jovi. Elle commença à fredonner et à faire pianoter ses doigts en rythme. Le garçon la regarda faire puis ferma les yeux, se laissant bercer par la musique et le ronronnement du moteur.

Il somnola jusqu'à ce que la voiture ne s'arrête en bas de leur immeuble. Monika coupa le moteur et annonça, un peu gênée :

"Markus... Je sais que tout ça... C'est difficile à vivre pour toi. Alors si tu veux, tu peux venir à la maison, le temps que tu ailles mieux.

-Merci Monika, mais je... je préfère être seul.

-Tu es sûr ?"

Elle semblait réellement inquiète, et cette réaction le fit sourire tendrement.

"Certain. J'ai juste besoin de... réfléchir.

-Bon. De toute façon tu m'appelles sinon. Il doit me rester un reste d'osso bucco...

-Monika. Ça va aller, je t'assure."

Il avait parlé d'un ton ferme mais gentil et souriait. Monika voulut ajouter quelque chose, mais se ravisa à contrecœur.

"Préviens-moi si besoin.

-Promis. "

Il lui déposa un baiser sur la joue et descendit de la voiture, tandis que la femme allait se garer. Il sortit ses clés avec un soupir.

Chez lui, tout était dans le même état que la veille. Le café froid était toujours dans la cafetière, les débris d'un verre jonchaient le sol.

Le jeune homme s'assit sur une chaise et prit sa tête entre ses mains, prit d'un intense sentiment de désespoir.

"Putain.... "

Il résuma une énième fois la situation. Son amie d'enfance était devenue complètement tarée et prétendait servir un but commun, « leur » but. Maintenant, tous les agents de la planète la traquaient, prêts à l'abattre à vue et il ne pouvait rien faire. Le Major Barnes lui avait interdit de revenir jusqu'à ce qu'Alexie soit retrouvée. Markus serra les poings.

Il ne pouvait pas abandonner son amie. Alexie n'était pas dans son état normal. Elle était complètement perdue, elle avait besoin d'aide. Il devait la sauver avant que quelqu'un d'autre la retrouve. Quoi qu'en dise son patron.

Avec un sourire un coin, Markus se dirigea vers la salle de bains. Il devait obtenir l'autorisation de Barnes pour pouvoir enquêter librement sur son amie. Et il savait exactement comment faire.

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