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Le Poète


Micah n'était pas forcément considéré comme un être doté d'âme, comme un humain à part entière. Appelé uniquement quand il y avait besoin de garder ses frères et sœurs, il passait sinon le plus clair de son temps seul, à l'écart de son village et de toutes habitations. Si certains de ses aînés avaient trouvés de la joie et un avenir à travers les épées, les aventures et les femmes, lui savait sa place dans les forêts, entres les pins et les écureuils. Les gens le trouvaient peut-être trop efféminé, ou trop renfermé. Pourtant et malgré tout, il n'était jamais seul, et c'était sûrement une des raisons de pourquoi il était autant rejeté.

Ici, il n'y avait pas que les troncs et Micah. Ici, il y avait aussi Visha, femme rejetée de siècles en siècles. Immortelle à la peau si pâle que transparente, elle avait depuis une dizaine d'années pour habitude d'attendre le jeune garçon qui venait la voir, toujours aussi rayonnant. A à peine quelques années de savoir marcher, l'enfant était parti de son village. Il s'était enfui. Il avait couru, couru, jusqu'à s'écrouler là, à l'orée des bois.

Trop fatigué et peut-être sans assez de valeurs aux yeux de nombreuses vies dans le village plus bas, personne ne l'avait cherché, personne n'était venu. Dans la terre, la boue collante sur sa peau crémeuse d'enfant, ses cheveux sombres trempés lui arrachant des frissons le long de la nuque, il avait pleuré des heures en attendant de l'aide, la jambe cassée. Mais personne, sauf elle. Visha. Elle était une légende qu'on racontait pour effrayer les plus jeunes, mais apparu devant Micah en chair et sang, pâle dans ses habits blancs, ses cheveux s'accrochant aux écorces tant ils étaient fin. Jamais sa peau ne touchait le soleil, les feuillages et les arbres trop larges, trop hauts, trop lourds pour laisser passer les rayons. Et elle ne quittait jamais la forêt, elle ne pouvait pas. Maudite, elle était destinée à rester ici, nuit et jour, mourante d'ennui, jusqu'à Micah. De ses mains douces, elle l'avait relevé, l'avait consolé du mieux qu'elle pouvait et l'avait soigné. Il passa deux à trois nuits dans la forêt, avant de retrouver son chemin, s'éloignant de la femme à l'instinct maternel. Pourtant, une fois de nouveau chez lui, il fut jugé maudit, et accusé de sorcellerie. Aucun enfant n'aurait pu survivre. Sans preuve et défendu par sa mère, il garda la vie...mais à quel prix ? Les accusations restaient sur son dos, et plus il grandissait, plus il disparaissait pour aller voir la belle Visha, sa mère d'adoption. Alors les gens le maudissaient. Allant des adultes, jusqu'à ceux de son âge. Allant d'inconnus à ses frères et sœurs. Son père ne lui parlait pas, sa mère ne lui parlait plus.

Mais il lui restait Visha, et en cette matinée de printemps, il allait la voir justement. Le chemin lui était si familier que marchait dans le sentier était comme réciter une berceuse à un proche. L'herbe était vertes, fraîche, glissante de rosée du matin. Le souffle du vent les courbait en un axe plutôt doux, le soleil faisait briller les toiles d'araignées tissées dans les brins. Ses pas étaient légers et silencieux, comme un cerfs à l'aube. Il laissa ses doigts glisser contre l'écorce du premier tronc, et commença à s'enfoncer dans les bois.

« Visha ? »

Il compta les secondes avant que la femme aux airs jeune ne pose ses mains sur ses épaules pour l'enlacer. Elle fit le tour pour se placer face à lui, et laissa ses longs doigts pâles glisser sur ses joues, un sourire rayonnant sur ses lèvres alors qu'elle le regardait, heureuse de le retrouver.

« Te voilà... »

Sa voix portait toujours ce sentiment de froid comme un souffle d'hiver. Elle ressemblait à de la brume qui serpentait entre les racines avec aisance, qui embrassait les chevilles de son froid. A la seconde où elle était sortie de son sommeil pour saluer Micah, les oiseaux s'étaient mit à chanter. Ils sortaient de leur nid pour venir la voir, ils voletaient entre les torses de bois, retournaient dans leur nid, et recommençaient, comme une valse. Le garçon sourit en posant ses mains sur celle de Visha, avec douceur. Leur différence de température était plus que flagrante.

« Bien sûr ! Comment était ta nuit ?

-Froide, comme les autres. Et puis, la terre était humide, ce n'était pas très agréable. »

Elle laissa ses bras tomber le long de son corps et se retourna pour avancer dans la forêt, Micah sur ses pas.

« Et toi ?

-Mauvaise aussi. Ma mère est venue me secouer parce que le plus jeune pleurait. Il n'a arrêté qu'à l'aube ! »

Il eut un soupire alors que Visha riait doucement, en cloche, fantomatique. Elle passa sa main son propre bras, l'air absente, ce qui inquiéta le garçon.

« Que t'arrive-t-il ? »

Elle garda un silence si léger qu'à peine perceptible quelques secondes, puis murmura :

« Tu es venu, hier ? Le soir, je veux dire...

-Hier ? Non, je devais m'occuper de ma sœur. Pourquoi donc ?

-Je crois avoir vu quelqu'un. »

Le silence que garda Micah était bien plus profond et lourd que celui de Visha. Il pesait, coulait contre le froid, se pendait aux branches, se faisait remarquer comme il pouvait. Les mots de la jeune femme avait de l'importance. Quelqu'un. C'était dangereux, quelqu'un. Il se racla la gorge lorsqu'elle se retournait vers lui, à présent bien plus inquiète qu'elle ne l'était.

« C'est si grave ?

-...ça peut. Visha, s'ils comprennent que tu n'es pas qu'une légende, ils te tueront.

-Mais je suis déjà morte. »

Il hocha la tête. Ce n'était pas faux, mais c'était plus compliqué.

« Je sais, mais là, ce ne sera pas mourir par une épée ou par les feux. Ils te sortiront de la forêt, te pousseront hors des arbres jusqu'à te voir partir en poussières. »

Elle ouvrit la bouche, mais pas un son n'en sorti. Elle baissa la tête, jouant avec une de ses mèches blanches, pensives. Micah reprit :

« Et je me ferais probablement brûler. »

Elle secoua la tête.

« Je ne laisserai pas ça arriver, Micah.

-Tu ne serais plus maître de nos destins, Visha. Plus du tout. »

Ils échangèrent un regard, qui se divisa alors qu'elle reprit son chemin. Elle semblait avoir de vrais petits rouages dans son crâne, à torturer, tourner, et trier chacune de ses idées, avant de conclure :

« Je ferais plus attention. »

Il hocha alors simplement la tête, content qu'elle arrive à cette idée finale qui lui allait plutôt bien. Elle alla s'assoir sur un rondin de bois, et il prit place à ses côtés.

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