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Chapitre 29: Difficile d'être grand frère

Pdv Erin

Il pleut. Je suis trempée, j'ai froid. Mon corps fonctionne actuellement en pilote automatique. Je marche, la tête baissée, le cœur battant. Les larmes coulent en discontinue sur mes joues, je ne peux pas les arrêter. J'ai mal partout, je boîte. Aujourd'hui, cela ne s'est pas bien passé du tout. Cela faisait un mois que je vivais avec Tomoe et Nanami. Un mois que j'avais fait ma rentrée. Aujourd'hui, cela a vraiment dégénéré et je n'avais rien pu faire.

Quelques heures plus tôt...

J'avais trouvé un bon rythme durant ces dernières semaines. Je déjeunais tous les jours avec Mia et Daisuke, et Ayumi était devenue une bonne amie. Elle était vraiment gentille et bienveillante mais je n'arrivais toujours pas à me confier.

Néanmoins, je reprenais confiance petit à petit et ça, elle le sentait. De toute manière, elle le voyait bien. Je n'avais jamais été très douée pour cacher mes émotions alors...la souffrance et la peine se voyait sur mon visage à chaque critique et brimade. Car oui, cela continuait. Tous les jours, le groupe d'Alice me poussait dans les couloirs, m'insultait, se moquait, me critiquait. Même si j'avais l'habitude, cela me faisait toujours aussi mal mais cette fois-ci, j'avais des alliés. Lorsqu'Ayumi entendait ça, elle réagissait directement au quart de tour et hurlait de me laisser tranquille. J'avais beau lui dire que cela ne servait à rien de s'énerver en retour, elle continuait. A vrai dire j'étais un peu gênée mais je trouvais ça également adorable. Pour une fois, j'avais trouvé de bonnes personnes. Même Daisuke montait au créneau lorsqu'ils me lançaient des regards dans la cour. Le concernant en revanche, j'étais assez troublée. Jusqu'à présent, les seuls garçons que je connaissais était mes harceleurs, autrement dit des garçons méchants et abrutis. Daisuke, lui, était attentionné, gentil et drôle. Il ne se moquait pas de moi, il faisait attention à moi et cette marque d'attention me touchait énormément. En plus, je le trouvais assez mignon...Mais ça, évidemment, je me gardais bien de le dire. On était pas assez proches pour ça et puis, je ne comptais pas me faire de fausses idées. Pour le moment, je voulais juste continuer à suivre mes cours et être avec eux. J'avais déjà suffisamment à faire, surtout avec le gang d'Alice sur le dos. Ce matin, pour la première fois depuis longtemps, je me sentais bien. Je marchais tranquillement sur le trottoir, longeant le lycée tout en sifflotant doucement.

«Erin !! »

Reconnaissant sans mal la voix d'Ayumi, je me tourna vers elle pour la saluer à mon tour.

«Coucou ! Ca va depuis hier ? »

«Oui super mais par contre j'ai dû courir un peu ce matin, je me suis levée en retard !...J'en peux plus... » répondit-elle en reprenant son souffle.

Un petit sourire compatissant sur le visage, j'attendis qu'elle retrouve une respiration normale avant d'avancer vers l'entrée du lycée. Aujourd'hui, on avait un contrôle d'histoire et j'étais plutôt confiante étant donné que c'était une de mes matières de prédilection. Tout le contraire de mon amie qui stressait énormément. Elle préférait plutôt les maths.

«Mais pourtant tu as révisé non ? » demandais-je après une énième de ses plaintes.

«Oui mais même quand je révise, je n'y arrive pas. Dès que je suis devant la feuille, j'oublie tout. »

«Non. Je pense simplement que tu as du mal à gérer ton stress pendant. Il te fait perdre tes moyens. Si jamais ça t'arrive tout à l'heure, respires lentement et profondément durant plusieurs secondes. Ca s'appelle de la sophrologie. Cela te permettra de retrouver ton calme et garder tes moyens.»

«Je vais essayer alors. » fit-elle en hôchant la tête «Merci à toi. »

«Pas de quoi. Je fais ça régulièrement quand il faut que je garde mon calme. »

«Oui je te comprends... » répondit-elle alors que derrière moi des moqueries retentissaient déjà.

Elle laissa échapper un grincement de dents énervé avant de me tirer par le bras pour aller plus vite.

«Semons-les au plus vite. Ce n'est pas le moment de m'énerver là... »

Je ne répondis pas. Cela ne servait à rien. En revanche, j'étais d'accord avec elle, ce n'était pas le moment. Je devais me concentrer sur notre contrôle d'histoire. Je devais donc faire le vide et me détendre. Difficile certes avec cette bande d'abrutis, mais j'y arrivais tous les jours alors un de plus ou de moins...Je finis par passer outre et avec Ayumi, on s'installa à nos places dans la salle de classe. Quelques minutes plus tard, le professeur nous distribuait les questionnaires. Juste avant de le remplir, je jeta un rapide coup d'oeil aux questions avant de souffler un bon coup. Allez c'est parti.

Ellipse 2h...

Soulagée, je me laissa aller contre le dossier de ma chaise et reposa mon stylo. J'avais tout fini juste à temps et je me sentais plutôt satisfaite. Normalement, je n'avais pas fait trop de fautes, voire aucune. J'avais tellement potasser avec l'aide de Tomoe que j'étais assez optimiste quant au résultat. Ayumi, en revanche, avait l'air moins sûre. En voyant sa tête lorsque la sonnerie retentit, je me leva en vitesse pour aller la voir.

«Alors ? Comment ça s'est passé ? »

Ma brune d'amie se leva à son tour et s'appuya contre son bureau.

«J'ai essayé ta méthode. Ca a marché, j'ai pu me concentrer et répondre à toutes les questions. Mais par contre, je ne vais pas m'avancer en disant que les réponses sont toutes bonnes. »

«T'en fais pas, tu verras bien. Au moins, tu as répondu à tout. » la rassurais-je en souriant.

«Oui c'est sûr. » admet-elle «Tu sais ce qu'on a après ? »

De mémoire, je crois bien qu'on avait....japonais ou maths. Il fallait que je vérifie. Je n'avais pas mon emploi du temps en tête à vrai dire. Dans l'idée de vérifier, je retourna à mon bureau. J'étais en train de fouiller dans mon sac quand tout à coup, une ombre se planta devant moi. Je devina sans mal qui c'était.

«Alors l'abomination ? Comment ça va aujourd'hui ? »

Je ne répondis pas. Comme d'habitude. Cela ne servait à rien. De toute façon, je savais qu'elle fairait ça toute la pause et qu'elle s'arrêterait une fois le prof arrivé.

«Répond quand je te parle connasse ! »

Je serra les poings sous l'insulte et j'entendis Ayumi s'agiter depuis son siège. Peut-être était-il temps de dire quelque chose ? L'espace d'un instant, j'hésitais. Devais-je vraiment répliquer ? La dernière fois, on ne peut pas dire que ça avait été une réussite. Finalement, je renonça, préférant attendre. Au final, après qelques minutes, le prof arriva enfin et elle alla aussitôt se rasseoir. Soulagée, je me détendis immédiatement. J'avais une heure de répit pour ce cours-ci et une deuxième heure pendant le repas. Ca allait le faire. Je tiendrais cette journée également comme j'ai tenu durant les autres journées. Confiante, je me concentra sur les jours, permettant ainsi de me changer les idées. A ma plus grande déception cependant, l'heure passa bien vite. Beaucoup trop vite même. Comme tous les jours, pour la pause déjeuner, Tomoe m'avait fait un super repas. Je sentais que j'allais peiner à finir mon bentô. Si lui mangeait pour deux, moi j'avais très peu d'appétit en temps normal. Mais bon, je savais bien que si je ne finissais pas tout, j'allais me faire gronder. Gentimment bien sûr. Quoi que....Des fois, il pouvait être flippant quand il voulait. Heureusement que Nanami était là pour l'adoucir. Alors qu'on se dirigeait vers la cour, Ayumi ne parlait pas. Quelque chose la contrariait. Un peu inquiète, je posa une main sur son épaule et fit la grimace.

«Ca va ? »

«Oui tout va bien... »

Son ton me faisait clairement laisser penser le contraire et j'avais raison. A peine avait-elle dit ça que ses yeux se mouillaient de larmes.

«Hé qu'est-ce qui ne va pas ? »

Elle tourna la tête vers moi, furieuse avant d'essuyer les larmes d'un revers de sa manche.

«Je suis énervée. Je ne comprends pas pourquoi tu ne te défends pas contre l'autre peste et son groupe ! Je n'aime pas voir ça sans pouvoir rien y faire ! » s'exclama-t-elle soudainement.

Pour ma part, je recula de deux pas, surprise par sa réaction. Au fond elle n'avait pas tort mais...elle ignorait ce que j'étais et elle ignorait également ce que j'avais fait. Elle ne pouvait pas comprendre sans avoir tous les éléments. J'aimerais bien lui dire la vérité mais...elle s'enfuirait peut-être en courant devant ma vraie apparence. Celle du monstre. De l'anomalie. Je ne pouvais pas lui dire pourquoi. Je ne pouvais pas. Ses larme me faisait de la peine cependant. Il fallait que je trouve quelque chose à dire pour la rassurer et au plus vite car je n'aimais pas la voir comme ça. J'étais en train de réfléchir, plantée là au beau milieu du couloir quand je sentis une ombre présence derrière moi. Encore elle....Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit qu'elle me poussait sur le côté. Je trébucha et me cogna si fort la tête contre le mur que j'en fus assommée sur le coup.

«Erin! »

J'entendis Ayumi se précipiter vers moi. Elle m'attrapa l'épaule et me secoua un peu.

«Ca va ?? »

Je ne pus répondre qu'avec un seul son. Un gémissement de douleur alors que je sentais du sang couler de mon front le long de ma joue. Lorsqu'elle constata ma blessure, mon amie plaqua une main horrifiée sur sa bouche et tourna la tête vers Alice et son groupe, étouffés par le rire. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle craque.

«Vous trouvez ça drôle ??? Vous auriez pu la tuer bande d'abrutis !!! Pourquoi vous la laissez pas tranquille ??! » se leva-t-elle, furieuse.

A présent, elle faisait face à Alice, les poings serrés. Je sais bien que si elle avait pu la frapper, elle l'aurait fait. Et elle n'était pas loin de le faire. Il fallait que j'intervienne. Avec difficulté, je me redressa et me releva. J'étais un peu gauche sur ce coup-là mais mes vertiges passèrent bien vite heureusement.

«Pourquoi ?? Parce qu'elle a blessé un de nos amis au collège ! Ce monstre l'a griffé jusqu'au sang ! »

«Et alors ??? Même si c'était vrai, à mon avis, abrutis comme vous êtes, vous la harceliez comme vous le faites là !!! Qui ne craquerait pas à un moment devant toi et tes pathétiques amis ??? Vous faîtez vraiment pitié !! Si vous aviez une vie, vous ne passerez votre temps à l'insulter, la harceler comme vous le faîtes !! » hurla-t-elle.

Alice avait tout écouter sans rien dire. A vrai dire, elle ne pouvait pas. Elle était abasourdie. Tout comme moi. Jamais je n'avais vu quelqu'un me défendre comme ça. Même elle. Jusqu'à présent, elle avait conservé son sang-froid. Mais là, ils l'avait poussée à bout. Et elle avait réagit. Alice la fixa un instant dans les yeux avant de soudainement lever la main vers elle. Je su sans mal ce qu'elle allait faire et cette fois-ci, je réagis également. Avec une rapidité peu contrôlée, je me placa entre elle et Ayumi et lui attrapa le poignet. La colère montait petit à petit et je sentais dans ma bouche, les crocs titiller ma langue. Il fallait que je me maîtrise. C'était une simple question de contrôle.

«Que tu m'insultes, me frappes passe encore. Mais que tu lèves la main sur une amie, ça, non. Je ne t'en donne pas le droit. Si tu recommences, je te grifferais jusqu'au sang toi aussi et tu peux être sûre que cette fois, ce sera totalement volontaire. Un bon conseil : à présent, reste loin de moi et d'elle. Si être un monstre revient à se défendre devant vous, alors oui j'en suis un. Et je n'hésiterais pas à agir la prochaine fois. Maintenant.... » Je mis ma phrase en suspension, lui serrant le poignet un peu plus fort pour appuyer ma menace «Si tu ne veux pas que je te le casse, tu la fermes et tu dégages. Tu disparais, tu fuis, tu fais ce que tu veux mais je ne veux plus te voir ou t'entendre de toute la fin de journée. » menaçais-je d'un regard noir.

Mon ennemie avait le visage rouge cramoisi sous la colère. Mais je distinguais également sa peur dans son regard. Celle de ses sbires était également perceptible. Une fille la tira tout à coup en arrière pour la libérer de mon emprise et lui dit :

«Viens Alice on y va... »

Elle les suivit sans broncher. En les regardant s'éloigner, je lâcha totalement prise. Un sentiment de soulagement et de joie intense me submergea et j'eus bien du mal à la contenir. Ca faisait tellement longtemps que je voulais faire ça. Combien de fois j'y avais pensé sans oser ?? Et aujourd'hui, j'avais réussi, j'avais réussi à affronter mes harceleurs. Qui plus est sous le regard des autres élèves. Une bonne leçon pour cette bande d'abrutis. Ayumi, elle, se dirigea vers moi, grand sourire aux lèvres.

«C'est génial ce que tu as fais Erin !! »

«Merci mais c'est normal. Je ne pouvais pas laisser passer ça. » répondis-je en tournant la tête vers elle.

«Comment tu te sens maintenant ? »

«Bien. Vraiment bien. » répondis-je sans hésiter.

Fin flash back

Et j'étais sincère. Ce moment de victoire, je le garderais toujours en moi. C'est ce qui m'a permis de me contrôler quand cela s'est produit quelques heures plus tard. Même si Alice n'avait pas réagit et m'avait laissée tranquille le reste de la journée, à peine avais-je franchi les portes du lycée pour rentrer à la maison, qu'elle et son gang me coincait contre un mur. J'avais eu beau me défendre comme je pouvais, j'étais toute seule et je n'avais rien pu faire. Ils m'avaient frappée de toutes leurs forces dans le ventre, les jambes, les bras, la poitrine, la tête. J'avais craché du sang, perdu le souffle mais je n'avais pas hurler. Jamais je ne leur aurait fait ce plaisir. En revanche, dès qu'ils eurent une seconde d'inattention, je m'étais transformée et j'avais pris la fuite. J'avais courru jusqu'au parc où je m'étais réfugiée pendant trois bonnes heures. La pluie s'était mise à tomber mais je n'avais voulu m'abriter. J'étais restée sous la pluie pour laver le sang  séché. Il fallait que je cicatrise un minimum pour éviter que Tomoe ne voit ça. Car oui. Même si je m'étais enfuie, je ne voulais pas rentrer tout de suite. Je ne voulais pas que Tomoe me voit comme ça. J'avais honte vis à vis de lui. J'avais réussi à me défendre toute seule aujourd'hui oui mais je n'avais pas pu affronter son regard dans mon état. Je ne voulais pas lui apporter d'ennuis et de problèmes. En trois heures, mes plaies avaient commencer à cicatriser mais pour me remettre, il faudrait sans doute encore une semaine. J'avais encore des hématomes sur le visage, un cocard, le nez cassé et des coupures. En d'autres termes, j'étais dans un piteux état. Et la fatigue jouait beaucoup aussi. J'avais des vertiges et j'avais froid. Je n'en pouvais plus. J'essayais de me diriger vers la maison quand tout à coup, ce fut le trou noir complet...

***********************************

Lorsqu'Erin rouvrit les yeux, elle se trouvait dans une chambre d'hôpital. Elle voyait un peu flou au départ mais au fur et à mesure que sa vue se réajustait, elle reconnut sans mal son frère et Nanami, plus loin, endormie, à son chevet. En les apercevant, elle se redressa aussitôt, paniquée à l'idée de se faire gronder. Devant sa réaction, Tomoe écarquilla les yeux et leva immédiatement les mains vers elle pour la faire se rallonger. Erin, elle, ne savait pas par où commencer. Elle voulait dire quelque chose mais elle ne savait pas quoi. Elle essayait plutôt de déterminer ce qu'il pensait. Difficile pour elle de l'analyser étant donné que le renard était très doué pour cacher ses émotions et ses pensées. Merde...

Pdv Tomoe

Il était 20h. 20H et jamais Erin n'avait été aussi en retard. J'avais essayé de l'appeler plusieurs fois mais je tombais toujours sur sa messagerie. Nanami, quant à elle, avait appelé Kurama. Elle lui avait demandé si il ne pouvait pas faire un tour près du lycée pour voir si elle n'était pas là. De mon côté, j'avais appelé le lycée et il m'avait affirmé qu'elle avait bien quitter les cours. Bon sang...

«Où est-ce qu'elle est ?? C'est pas possible... ! » craquais-je en m'arrêtant, tout en jetant un énième coup d'oeil vers la porte.

Ca faisait deux heures que je regardais sans cesse la porte et plus le ciel s'était assombri, plus je m'inquiétais.

«Bon je vais la chercher. » déclarais-je en prenant mon manteau avec moi

«Je reste ici au cas où elle rentrerait. » répondit Nanami

«D'accord ! Je te tiens au courant mais j'espère vraiment que... »

Au moment même où j'ouvrais la porte, je tomba nez à nez face à une jeune fille. Elle devait avoir le même âge qu'Erin. Elle était brune avec des yeux noisettes et me fixait, timide.

«Euh...oui ? » demandais-je, interloqué.

«Euh...Oh...Bonsoir, vous êtes bien le frère d'Erin ? Je suis désolée de venir comme ça chez vous mais je voulais savoir si elle était rentrée ? Je m'appelle Ayumi et je suis une de ses amies... »

«Non elle n'est pas rentrée mais dis-moi tu ne l'aurais pas vu partir ? » demandais-je aussitôt, espérant qu'elle aurait des réponses.

«A vrai dire oui je l'ai vu partir mais...elle était... »

Elle s'arrêta de parler et je vis dans ses yeux une chose qui ne me plaisait pas du tout. Des larmes. Il s'était passé quelque chose. J'en étais sûr maintenant.

«Que s'est-il passé Ayumi ? » demandais-je en la faisant rentrer au sec.

Nanami la conduisit aussitôt dans le salon et la fit s'asseoir sur le canapé. Et c'est là qu'elle fondit en larmes. Bien qu'étant préoccupé, j'attendis quelques secondes, le temps qu'elle se calme suffisamment pour parler.

«En fait elle...un groupe d'élèves s'en est pris à elle et je n'ai rien pu faire. Ils se sont mis à la frapper. J'essayais de les en empêcher mais je n'ai pas réussi. Ils étaient beaucoup trop nombreux ! Dès qu'ils se sont arrêtés une minute pour souffler, elle a disparut. Je n'ai même pas vu où elle est allée. J'ai pensé qu'elle allait rentrer alors j'ai essayé de l'appeler pour prendre des nouvelles mais elle ne répondait pas. Puisque je me souvenais de là où elle habitait, étant donné qu'on avait déjà fait le chemin de retour plusieurs fois, je suis venue... »

«Merci à toi d'être venue pour nous expliquer tout ça. Tu vas rester ici et moi je vais la chercher d'accord? » la rassurais-je immédiatement

Ayumi hocha la tête avant de s'essuyer les joues tandis que Nanami se levait pour se diriger vers le téléphone.

«Je vais appeler tes parents pour leur dire que tu es avec nous. Ne t'inquiètes pas, Tomoe va la trouver. »

J'espère...

Je ne répondis pas mais en revanche, j'embrassa Nanami sur la joue avant de sortir. Dehors, il pleuvait en trombes. Merde...Pourvu qu'elle se soit abritée. Au hasard, je décida d'emprunter la grande avenue et la remonta à pied pendant quelques minutes quand tout à coup j'aperçus une silhouette par terre. Vu que je n'étais pas encore redevenu humain, tous mes sens étaient décuplés et je reconnus sans mal son odeur. Lorsque je la vis par terre, je courus vers elle.

«Erin ! » m'exclamais-je en la tournant vers moi.

Mes yeux s'écarquillèrent d'effroi à la vue de ses blessures et de son état. Ceux qui avaient fait ça allaient le payer ! Mais pour l'instant, il fallait que je l'amène à l'hôpital. Pas le temps d'appeler une ambulance. Prudent, je jeta un rapide coup d'oeil aux alentours et me transforma, retirant également mon manteau pour la recouvrir du mieux que je pouvais. Je la pris dans mes bras et prit mon élan pour m'élancer. Grâce à mes pouvoirs, j'arriva à l'hôpital de la ville en cinq minutes, utilisant les ruelles pour passer inaperçu. Je déboula littéralement trempé dans le hall de l'hôpital, Erin dans les bras.

«Aidez-moi s'il vous plaît ! C'est ma petite sœur ! » m'exclamais-je en regardant autour de moi pour alerter des infirmières et des médecins.

Heureusement pour moi, plusieurs personnes se dirigèrent vers nous, dont un avec un brancard.

«Que s'est-il passé ?? »

«Elle s'est fait tabassée à la sortie de son lycée et elle n'est pas rentrée tout de suite. Je l'ai trouvée comme ça sous la pluie. » expliquais-je en la déposant sur le brancard.

«Bien. On va l'amener directement pour faire un bilan complet. »

«Est-ce que je peux venir avec elle ?? » demandais-je

«Non je suis désolée monsieur.. » répondit le docteur en secouant la tête.

Tout comme la fois où Nanami avait été à l'hôpital, je la regarda partir sur le brancard tandis qu'une infirmière me faisait signe de patienter dans la salle d'attente. La tête basse, je la suivis et m'asseya sur une chaise.

«Est-ce que vous voulez une serviette pour vous sécher et une tasse café ? »

«Je veux bien merci... » répondis-je.

Elle tourna les talons pour aller chercher ce que j'avais demandé et pour ma part, je me leva également, prenant mon téléphone pour appeler Nanami. Je lui expliqua la situation et elle me prévint d'office qu'elle arrivait avec Ayumi. Cette dernière voulait absolument venir et je devais avouer que ce n'était pas plus mal. Si elle pouvait m'expliquer pourquoi ce groupe avait tabassé ma petite sœur, j'étais preneur. Trente minutes plus tard, les filles débarquèrent et Nanami me fit tout de suite un câlin, me demandant si j'avais des nouvelles. A la vérité non, je n'avais toujours rien mais j'espérais que cela soit rapide. Ayumi, quant à elle, s'asseya immédiatement à mes côtés, perdue dans ses pensées. Après quelques minutes de silence, je me décida à aborder le sujet.

«Ayumi ? Tu sais pourquoi ils l'ont frappée comme ça n'est-ce pas ? »

La petite tourna la tête vers moi, peinée avant d'acquiesçer.

«De ce qu'elle m'a expliqué, ce groupe est celui qui la harcelait au collège. Aujourd'hui, elle a tenue tête à une des filles et je suppose que c'est pour ça qu'ils l'ont frappée comme ça. Je suppose que vous n'étiez pas au courant de ça.... ? »

J'étais...choqué. C'était le mot. Choqué. Alors ce groupe et elle se retrouvaient dans le même lycée. Donc ça voulait dire que.... ???

«Ils la harcèle encore et ce depuis la rentrée.... » déclarais-je à voix haute, serrant les poings sous la colère.

«Oui... » confirma Ayumi en baissant la tête.

«Demain, j'en fais une affaire personnelle. Ils vont m'entendre à la direction. Et ces petits cons aussi.... » grognais-je, sentant mes griffes me chatouiller les paumes de main.

«Alors dans ce cas on va tous les deux s'impliquer. Tu peux être sûr que je ne vais pas laisser passer ça non plus. » ajouta Nanami en me regardant.

De savoir que ma femme serait avec moi me détendait un peu mais la colère ne disparaitrait pas comme ça du jour au lendemain. Il faudrait sans doute du temps. Enfin bon, chaque chose en son temps, pour l'instant, la priorité était de savoir si elle allait bien.

***********************************
Deux heures étaient passées quand enfin le médecin arriva dans la salle d'attente. Je me leva rapidement pour aller à sa rencontre.

«Alors ?? » demandais-je les bras croisés.

«Elle a une commotion cérébrale. Elle a un peu souffert du froid et la pluie mais ce n'est pas le plus important. La plupart de ses hématomes ne sont pas grave. Son nez est cassé mais pas déplacé. Il n'y aura donc pas besoin de chirurgie esthétique. Elle a reçu des coups dans l'estomac mais de ce coté-là rien à signaler. En revanche, lorsqu'elle se réveillera, si elle une quelconque douleur inhabituelle à cet endroit, appelez-nous immédiatement. »

«Très bien merci. »

«Vous pouvez aller la voir. Elle est dans la chambre numéro 394. »

Sans plus attendre, on prit nos affaires et on se dirigea vers sa chambre. Elle avait déjà meilleure mine que tout à l'heure et je savais pourquoi. Elle cicatrisait doucement mais sûrement. En tant que demi-démon, elle pouvait guérir plus rapidement que les humains si ce n'était pas trop grave. En l'occurrence, quelques hématomes avaient déjà disparus de son visage. Pour son nez et sa tête en revanche, il faudrait sans doute une bonne semaine. Pendant plus d'une heure, on attendit qu'elle se réveille. A 21h, les parents d'Ayumi débarquèrent et furent vraiment adorables avec Nanami et moi. Moi qui avait toujours du mal avec les humains, ces derniers m'aidait encore à faire un pas dans le chemin de la réconciliation. Ils s'inquiétèrent en premier lieu pour Erin et je leur donna les nouvelles mais ensuite le sujet tourna autour de ce qu'il se passait au lycée. D'ailleurs, je pensais y passer pour dire deux trois mots à la directrice.

«N'hésitez pas à nous appeler quand elle ira mieux et suivant si elle doit rester à l'hôpital, je pense qu'Ayumi se fera un plaisir de passer la voir. »

«Pas de souci merci. » remerciais-je en regardant Ayumi avec bienveillance.

Même si je ne la connaissais que depuis peu, j'étais tout de même content de voir qu'Erin s'était fait une amie.

«Merci beaucoup d'être venu ce soir pour nous prévenir. J'espère qu'on pourra t'inviter dans les formes cette fois pour que tu manges avec nous et ce dans de meilleures circonstances. »

«Avec plaisir ! Tenez moi au courant également. Je suis désolée ne pas pouvoir rester jusqu'à son réveil. »

«Ne t'en veux pas pour ça et puis tu as cours demain, tu ne peux pas faire autrement. T'en fais pas, elle comprendra. »

«Merci. Bonne nuit alors. »

«Bonne nuit à vous. »

La petite famille s'en alla alors et pour ma part, je pris une chaise pour m'asseoir à côté du lit de ma petite sœur. Nanami quant à elle, s'installa sur mes genoux pour me câliner. Je dois avouer que j'en avais bien besoin, surtout en ce moment. Finalement, complètement épuisés, on finit par s'endormir l'un contre l'autre. Je me réveilla quelques heures plus tard, vers minuit. Nanami dormait encore et je ne voulais pas la réveiller. Je la déposa alors dans le fauteuil présent dans la salle et retourna m'asseoir sur le chaise. Pile à ce moment, Erin ouvrit les yeux. Elle papillonna quelques secondes avant de regarder autour d'elle et de nous apercevoir. J'allais dire quelque chose quand soudainement, elle se redressa très vite dans son lit. Comme si j'allais la gronder ou quelque chose de ce genre. A vrai dire, je ne savais pas quoi dire, je voulais juste qu'elle m'explique ce qu'il s'était passé exactement. Je voulais qu'elle me parle, qu'elle me le dise même si j'étais déjà au courant. Mais tout d'abord fallait que je la rassure.

«Tu te sens comment ? » demandais-je en posant une main sur son front.

Elle tourna la tête et bougea un peu dans son lit avant de grimacer.

«Mal à la tête et aux jambes...Et j'ai faim... »

A cette dernière nouvelle, j'esquissa un sourire. Bon. Pas de douleur à l'estomac tant mieux et en plus elle avait faim, ce qui était une très bonne chose.

«Je vais aller te chercher quelque chose à manger et après, je voudrais que tu me raconte ce qu'il se passe au lycée et ce qu'il s'est passé d'accord ? » demandais-je en la regardant.

Sitôt que j'eus refermer la bouche, elle se pétrifia sur place. Elle secoua la tête et elle se mit à pleurer, paniquant totalement.

«Non je ne veux pas...Je suis un aimant à problème ! Tu vas me laisser tomber après ! Je suis un boulet ! » s'exclama-t-elle «M'oblige pas à parler s'il te plaît ! Moins tu en sais, mieux ça ira ! »

Voyant qu'elle perdait le contrôle d'elle-même, je m'empressa de la calmer en l'attrapant par les mains.

«Hé stop calme-toi ! »

Je n'avais pas d'autre choix que de hausser le ton. Même si je détestais ça, au moins elle se calmait rapidement grâce à ça. Cette fois-ci encore, ça fonctionnait. A présent, j'avais toute son attention.

«Je sais que tu as peur mais s'il te plaît. Je veux savoir ce qu'il se passe. Fais-moi confiance. Tu sais bien que je ne partirais pas et arrête de penser que tu es un boulet. Ce n'est pas toi le problème, ce sont eux, et je compte bien intervenir. Demain tu viens au lycée avec moi et on ira tout dénoncer au directeur. Je veux qu'ils soient sanctionnés. »

«Mais... »

«Je sais que tu as peur mais tu n'as rien à craindre cette fois-ci parce que je suis là. »

Elle ne répondit pas. Elle se contenta de finalement hocher la tête, encore sanglotante. Sur ce, je me leva et l'embrassa sur le front avant de sortir de la chambre pour lui prendre un repas et un encas pour Nanami et moi également. Nous étions tellement inquiets que nous n'avions même pas manger. Là était l'occasion et puis moi aussi j'avais faim. On allait manger tranquillement puis on parlera de tout ça. J'espérais juste que ça allait lui faire du bien...Quant à moi, je devais avouer que le rôle de grand-frère était pas simple tous les jours...

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