Le voyage avait été long jusqu'à la grotte aux esprits. Trois jours ou quatre mais au moins, en ce laps de temps, le renard avait appris à mieux connaître ses amis. Il s'entendait particulièrement bien avec Shippo et Kagomé. Cette dernière lui rappelait d'ailleurs Nanami avec sa bonne humeur et son optimisme à toute épreuve. Même son caractère de cochon lui ressemblait. Ca le faisait bien rire quand elle criait sur Inuyasha. Au moins, cela apportait un peu de distraction durant la journée. Mais la nuit, il ne pouvait pas dormir. Il essayait tant bien que mal mais il n'y arrivait pas. Il pensait sans cesse à Nanami, se demandant si elle tenait le coup, si elle arrivait à dormir ou pire encore ce que Akura pouvait bien lui faire. Le connaissant il la torturait sûrement un peu et cette perspective le mettait tellement en colère qu'il en avait les mains tremblantes. Le pire était quand même cette impuissance qui le rongeait. Qu'elle soit aussi loin de lui en ce moment et qu'elle puisse souffrir sans que lui ne puisse rien y faire était le pire des supplices. Il en avait parlé avec Inuyasha et ce dernier avait confié qu'il connaissait bien ce sentiment. Il avait déjà vécu ça des millions de fois avec Kagomé et il détestait ça. Pourtant, avant, il pouvait croire que cela ne pouvait pas le toucher. C'est vrai, après tout c'était facile pour lui. Des crocs, des griffes, de la force. Il pouvait tout faire normalement mais là c'était bien quelque chose qui échappait à son contrôle. Exactement comme pour Tomoe. Lorsque ce dernier posa le pied dans la grotte aux esprits, il avait l'espoir que tout se règle bientôt.

«C'est ici ? » demanda Kagomé derrière lui.

«Oui. Mon père repose au bout de cette grotte.... » précisa-t-elle avec une pointe de malaise

Il n'avait pas vu son père depuis longtemps et de le revoir le faisait un peu flipper tant il était impressionnant.

«Serait-ce de la gêne que je perçois ? » taquina Shippo en ricanant

«Quand tu verras mon père, tu comprendras. » répondit le kitsuné

«Les renards ne me font pas peur.... » déclara Inuyasha d'un air prétentieux

Kagomé leva les yeux au ciel devant son mari tandis que Tomoe faisait un mouvement de tête signicatif. Encore un commentaire inutile qu'il n'oserait plus sortir en le voyant.

«C'est magnifique ici. » commenta Sango en regardant les cristaux couleur améthyste qui jonchait le sol et les murs.

En effet, la grotte était parsemée et éclairée de roches lumineuses et de cristaux aux couleurs pastels. Des murmures retentissaient partout dans la grotte. Des esprits sans doute mais ces derniers n'avaient pas l'air malfaisants. Bien au contraire. Leur voix se voulait rassurante et accompagnaient nos amis dans leur marche vers l'autel du père de Tomoe. En quelques minutes, ils parvinrent enfin à l'endroit qu'ils recherchaient. L'autel était jonché dans une petite niche dans la roche, surmonté d'un petit autel. Il y avait une bougie au centre dans un bol en bois ainsi que quelques kanji (signes japonais). Tomoe alluma la bougie et joignit les mains devant l'autel, appelant l'esprit de son père. Au début il ne se passa rien mais après quelques secondes, la bougie s'éteignit et un vent venant de nulle part souffla doucement sur le petit groupe. Une silhouette fantomatique apparut petit à petit jusqu'à devenir totalement nette. Un kitsuné un peu plus âgé que Tomoe avec cette même couleur de cheveux, ces mêmes yeux hypnotisants et magnifiques à l'exception que ses cheveux étaient très courts. Un peu surpris, il finit par sourire à l'assemblée et en particulier à son fils.

«Ca fait longtemps Tomoe ? »

«Bonjour père. Comment va le monde des esprits ? » demanda Tomoe

«Plutôt bien. Je veille comme toujours. Qui sont tes amis ? »

Tomoe se tourna vers ses amis et les présenta à tour de rôle avant d'expliquer la situation.

«Père je me suis marié... »

«Avec une humaine n'est-ce pas ? » termina-t-il en souriant

Aie aie. Allait-il se prendre un sermon ? Pourtant, au vu du ton de son père, rien ne laissait le croire mais il se méfiait tout de même.

«Je savais que tôt ou tard cela allait arriver...Tu me ressembles beaucoup sur ce point là d'ailleurs... » commenta-t-il en souriant

Son fils plissa les yeux, interloqué. De quoi parlait-il ? Son père avait-il des attirances envers les humains ?

«Je ne comprends pas ce que tu as voulus dire... » commença Tomoe

Mais son père le coupa net de la main, désireux de ne pas s'éterniser sur le sujet.

«Ceci est une autre histoire. Continue... »

«Hé bien ma femme, s'est faite enlevée par Akura. Celui avec qui je faisais les 400 coups autrefois. Il a décidé de se venger de moi et pour ça, il a enlevé Nanami. Je ne sais pas bien ce qu'il a en tête mais...j'ai ma petite idée. »

«Je suis désolé de l'apprendre. Si tu es venu me voir, c'est sans doute pour me demander de l'aide ? »

Tomoe acquiesça.

«Oui à vrai dire, je lui ai donné mon collier avant d'être séparé d'elle et je me suis souvenu que tu avais un moyen pour le localiser. »

«Très bien je comprend. Tu voudrais que je localise ton médaillon de naissance. Cela peut se faire mais il faut pour ça que tu me ramènes la même pierre que celle dans laquelle il a été fabriqué. »

«Tu veux que je trouve du lapis lazuli ? » demanda Tomoe

«Oui mais il faut surtout que tu retrouves la pierre dans laquelle j'ai découpé le morceau du médaillon. Il doit être quelque part dans notre ancienne maison. »

Tomoe grimaça. Ah...Ca allait être compliqué. Car leur maison avait été détruite et il ne savait malheureusement pas où était cacher ce dont il parlait. La tâche allait être bien plus rude qu'il ne l'avait pensé mais au moins, il faisait un pas de plus vers Nanami.

«Très bien. Je vais te la ramener. »

«Je t'attendrais dans ce cas. »

Puis sans ni une ni deux, l'esprit du renard disparut dans un nuage de poussière, laissant nos amis seuls.

«Bien....Les ruines de notre maison sont à environ 2H à pied d'ici. Je pense qu'on peut y arriver rapidement mais le plus difficile va être de trouver la pierre. »

«En effet, cela ne va pas être une partie de plaisir mais Kagomé devrait peut-être pouvoir nous aider grâce à son pouvoir divin. » déclara Miroku

«Oui je vais essayer mais je ne te promets rien. »

«Je sais ce n'est pas grave. »

«En route ! » s'exclama Shippo en partant devant pour sortir de la grotte.

Tout le monde suivit, Tomoe derrière, plus motivé que jamais.

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Du côté de Nanami...

Les jours passaient, semblables, mornes et déprimants. Pour ne pas devenir folle, j'avais trouver un passe-temps comme un autre : je lisais tous les livres qu'il y avait ici dans la chambre où j'étais emprisonnée. C'était le seul moyen pour ne pas perdre la tête. Akura me torturait la nuit en s'immiscant dans mon esprit, en racontant des choses affreuses durant des heures et des heures. Je passais mon temps à lire ou à dormir la journée pour rattraper mes heures de sommeil en moins. Je faisais tout mon possible pour ne pas pleurer et me démoraliser mais j'avais bien du mal à tenir le coup. Tomoe me manquait horriblement et je ne savais toujours pas comment faire pour m'échapper d'ici. Je perdais d'ailleurs toute notion du temps. Depuis combien de temps étais-je là et surtout étais-je encore à Tokyo ? Tant de questions auxquelles je ne pouvais pas répondre. Aujourd'hui, je sais par contre que nous étions en plein après-midi – au vu des rayons du soleil qui pointaient dans la pièce. A mon grand étonnement, la porte s'ouvrit soudainement et une jeune femme entra. Elle avait les traits tirés par la fatigue et le stress. Bien qu'elle fusse jeune, son visage trahissait son âge.

«Bonjour Nanami-chan »

«Euh...bonjour. »

«Je m'appelle Clara. »

«Enchanté mais...qu'est-ce que vous faites ici ? » demandais-je en me levant, intriguée.

«Hé bien...Mon maître a pensé que vous seriez plus en forme si vous aviez un contact avec une humaine. »

Je fronça les sourcils. Oui en gros, il voulait me faire tenir jusqu'à l'arrivée de Tomoe alors pour éviter que je ne déprime trop et que cela conduise à ma mort, il avait envoyé une humaine avec qui je pourrais sympathiser. Enfoiré...

«Je vois au moins tu es franche. »

«J'ai apporté du thé pour que nous discutions. »

«Merci. Viens installe-toi. » remerciais-je en voyant son sourire sincère.

Malgré le but d'Akura, elle avait vraiment l'air gentille et j'étais persuadée que je pouvais lui faire confiance. Il fallait juste que je m'en assure. Petit à petit, on se mit à faire connaissance, parlant pour commencer de ce qu'on aimait faire. C'est comme ça que je compris que nous n'étions plus à Tokyo mais dans un monde différent car elle utilisait des expressions qui n'étaient plus courantes et même ses vêtements étaient assez vieux. De fil en aiguille, je me mis à l'apprécier de plus en plus et on finit par rire ensemble à un moment donné. Le reste de l'après-midi fut très agréable et le soir, elle regagna sa chambre, me promettant de revenir demain pour que l'on discute ou que l'on couse ensemble.

Ellipse...

Je connaissais Clara depuis bientôt une semaine et plus le temps passait, plus je me disais que je pouvais lui faire confiance. Il fallait que je tente ma chance et que je lui demande de l'aide. Je ne voulais pas la mettre en danger mais il le fallait car c'était bien la seule qui pouvait m'aider. Comme chaque après-midi elle vint me rejoindre pour une activité manuelle à savoir, le ménage de la chambre. Alors qu'on était en train de frotter le sol pour le cirer, je posa enfin la question qui me brûlait la langue.

«Clara ? »

Elle tourna la tête vers moi, interrogative.

«Oui ? »

J'hésita un instant. Pouvait-il entendre ce que je disais et savoir ce que je faisais ?? Si c'était le cas, il fallait que je fasse très attention. Ayant une idée, je pris un papier et écrivit sur ce dernier :

Il faut absolument que je m'échappe...Pourrais-tu m'aider ?

Par la suite, je le lui tendis et observa la réaction sur son visage. Cette dernière ne tarda pas à apparaître d'ailleurs. Elle fronça les sourcils et prit un air peiné.

«Je ne peux pas je suis désolée... »

Je fis une moue compréhensive. Elle devait avoir peur. Je comprenais bien.

«Ca fait 5 ans que je suis prisonnière d'ici et ce même quand Akura n'était pas encore là. Il a jeté un sort et je ne peux pas partir. Si j'essaye soit je mourrais de ses mains soit du sort. »

Ce qu'elle m'avait expliqué me fit l'effet d'un poids sur les épaules. Je ne pouvais pas lui demander de risquer sa vie. Non. J'allais me débrouiller toute seule, ça ira.

«Oublie ce que j'ai dis, ça ne fait rien. » déclarais-je en lui serrant l'épaule pour la rassurer.

Sur ce, on se remis au travail. Je pensais avoir éviter les ennuis quand la porte s'ouvrit sur...Akura. D'un air froid, il nous fixa un instant avant de se diriger vers moi et de me frapper au visage. Surprise, je poussa un cri avant de m'étaler au sol, le nez en sang.

«Sale petite garce ne recommences plus jamais ça... » fit-il en me donnant un énième coup de poing dans la joue, me faisant cracher du sang.

Cette fois, ce fut des gémissements de douleur et des sanglots qui sortirent de ma bouche. Clara faisait écho aux miens en pleurant elle aussi, choquée par les évènements. Elle n'osait pas faire un seul mouvement, attendant comme moi la suite.
Heureusement pour moi, il repartit sans rien dire d'autre, refermant la porte sur lui. Aussitôt, Clara se jeta sur moi, horriblement angoissée.

«Nanami...Je suis désolée...Je n'ai rien pu faire...Je... »

Elle m'aida à me redresser alors que je me tenais le nez. Normalement, il n'était pas cassé car aucun bruit inquiétant ne m'est parvenu mais cela faisait quand même horriblement mal.

«Attends...Attends... » bégaya Clara en prenant un mouchoir dans sa poche pour me le tendre.

Je le mis sur mon nez et appuya au maximum, poussant quelques gémissements à cause de la douleur. Mon amie avait le regard fixé sur moi. Elle semblait énervée, en colère. Cela ne m'étonnait pas. Moi aussi je l'aurais été.

«Nanami ? » demanda-t-elle alors que j'avais levé les yeux au ciel, tête en arrière pour arrêter le saignement.

Je reporta mon attention sur elle, voulant savoir ce qu'elle voulait. C'est là que j'aperçus son regard. Franc, déterminé. En silence, elle arriva à me dire qu'elle allait m'aider à m'enfuir. Elle avait changé d'avis.