Segment 26 : Une passion enterrée par les années inoubliées
*PLAM !*
"Bon ! J'en ai marre de tes cachotteries ! Dis-moi ce que t'as trouvé où jt'enfonce la tête dans la poubelle !"
Voilà des mots bien joyeux, de ma part... Avec le ton énervé qui allait avec.
Je vous rassure, le "PLAM !" était juste ma main gauche qui tapait sur le casier présent juste derrière Kamishen, où ma main était à une dizaine de centimètres de sa tête et que j'avais bloqué cette dernière contre le mur de casiers à l'entrée du bâtiment scolaire. Tel un harcèlement d'école. Je l'avais trouvé, et je l'ai plus ou moins "chopé".
Le sel bémol était que Kamishen était plus grande que moi. Donc la scène faisait presque ridicule. C'était pour ça que personne ne réagissait tout autours de nous.
Kamishen, face à moi et mon air de "pseudo-délinquant", fermait les yeux en lâchant un gros soupir. Elle leva à la suite sa tête tout en gardant ses yeux clos blasés :
"Yoshida, tu veux bien t'écarter un peu ? Tu es un peu trop proche pour moi... Tu ne connais pas la zone intime des personnes ? Quel irrespect..."
-Ferme-là, criais-je d'agacement, avec tes mots compliqués ! Tu m'as dit t'attendre, et j'ai attendu ! Maintenant, je veux des putains de réponses ! Tu vas pas me dire que ton histoire de conspiration à la con était du flan, quand même ! Tu m'as dit que t'allait enquêter, et j'espère que je n'ai pas fait profil bas pour rien !
Ceux à quoi, Kamishen soupira mais des plus secs et finit par réagir à mon agressivité. Elle leva rapidement ses mains et me poussa en arrière par mes épaules afin de nous distancer. Un geste qui me fit reculer, mais pas tomber pour autant.
"Tu vas te taire, un peu ?" Dit Kamishen en ouvrant les yeux et me regardant de façon blasé. "La directrice va t'entendre ! Sérieusement, tu as été éduqué chez les paysans ou quoi ?"
Je n'ai pas aimé me faire pousser, mais je refoulais mon envie de la mettre à terre. Je me contentais de baisser les yeux et de croiser les bras, tout en restant très grognon. Kamishen fit un pas en avant afin de ce décoller des casier, posa ses mains sur ses hanches et ajouta d'un ton de haut mais plus bas :
"Yoshida. Il faut vraiment que tu te contrôles... Tu es ici depuis plus d'un mois, et c'est la première fois qu'on entend parler de quelqu'un qui se montre de manière aussi fracassante. Ne t'étonne pas que Sato-sama en a après toi, après."
-...
-Écoutes. Il est prévue que ce soir, je trouve les preuves qui confirment que quelqu'un en a après toi. Peux-tu patienter jusqu'à demain matin ? Ou vas-tu tout foirer, telle la petite racaille sans cervelle que tu es ?
-Hé bah, t'as foutu quoi pendant ces semaines si tu vas chercher ces preuves que ce soir ?
-Tu préfères le faire à ma place ?
-Tu te fois de moi ? La dernière fois, je me suis fait gauler ! Fais-le toi-même !
-Alors arrêtes de te plaindre. Tu pourras rejouer la rebelle de l'école si tu veux... Mais attends demain.
Un petit silence suivit les mots de la Kamidere. Puis, en guise de simple réponse, je levais les yeux au ciel en soupirant de lassitude avant de décroiser mes bras et de me tourner pour m'éloigner d'un pas très rapide.
Quelle était chiante... Ça rimait à rien en plus, ces conneries.
Bref. La journée se passait sans d'encombre... L'air craintif de la bande de Waru était devenu une habitude à mon égard. Il est vrai que j'avais très envie de leur sauter dessus pour savoir si c'était elles qui m'avaient balancer à la dirlo, mais je m'étais promis de rester calme... Jusqu'au lendemain de cette journée, d'ailleurs.
Sinon, la journée était plutôt banale.
Mais une nouvelle rencontre a intrigué mon esprit.
Il était huit heures du soir. J'étais dans ma chambre, allongée sur mon lit, à regarder un coin du mur de manière pensive. Pendant ce temps-là, ma nouvelle colocataire était entrain de ranger ses affaires.
On avait pas spécialement parlé depuis ce matin-là. Mais la couleur violette de son gilet me fit comprendre qu'elle n'était qu'une deuxième année. J'étais donc son aînée...
D'un souffle léger, je me retournais sur mon lit. Je n'avais pas beaucoup mangé et je commençais à avoir sommeil. Malgré l'envie d'attendre les nouvelles de Kamishen, je sentis ma fatigue arriver...
Mon regard parcourut le coin de la pièce. Je voyais donc Kurin faire des allés-retours entre son lit où était posé sa valise grande ouverte et sa commode.
Et d'un regard qui se posait sur le bureau joint, je levais aussitôt la tête à la vue d'un objet curieux qui était posé sur le meuble.
C'était un appareil photo numérique noir, mais visiblement professionnel. Il semblait un peu usé mais je reconnaissais la marque de l'appareil sans chercher sa signature. C'était une marque mondialement connu pour ses appareils électroniques.
Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais une connaisseuse en appareils photos. Mon ex beau-père en avait une collection, et je dois avouer qu'il m'avait fait partager sa passion pour la photographie.
Et honnêtement, depuis qu'il a quitté la maison je n'avais pas retouché à un appareil.
Après m'être levé de mon lit, je m'approchais du bureau et je demandais d'une voix curieuse :
"Est-ce que c'est... Un Kiyanon ?"
Intriguée par ma question, je voyais du coin de l'œil Kurin se retourner vers moi. Et sans poser son linge plié qu'elle avait dans les mains, sa réponse fut d'une voix calme et rempli de joie :
"Oui ! C'est le modèle X de 2009 ! Un souvenir de mon grand-père... Il adorait prendre des photos avec."
Suite à sa réponse, je n'ajoutais rien. J'avais entendu ce qu'elle me disait mais je me retenais de le prendre en main. J'avais l'impression que mes souvenirs de la photographie avec mon ex beau-père étaient trop lointain. Ça faisait si longtemps que je n'avais pas vu un tel appareil.
Et puis, soudain...
"Tu veux l'essayer ?"
A la question de ma camarade de piaule, je redressais mon dos avant de me tourner vers elle. J'affichais un visage perplexe, qui suivit par :
"Hein ? T'es malade ? J'veux pas l'abîmer ! Et pourquoi tu me proposes ça ?"
Le regard de Kurin devenait fuyant et hésitant.
"Hé bien, dit-elle longuement, tu as l'air intéressée alors... Essayes-le. Je ne l'utilise jamais, je suis trop nulle en photographie."
-Pourquoi tu l'as emmené dans ce trou paumé, si tu l'utilises pas ?
-Je ne sais pas trop... Mais essayes-le, si tu veux ! Je te le prête. Mon grand-père sera content que son objet préféré soit utilisé !
-Euh...
En voilà une fille bizarre. Elle me connaissait que depuis la matinée et voilà qu'elle me prêtait ce qui semblait un objet dont elle tenait de son grand-père mort.
Elle n'avait pas peur que je lui vole, ou que je lui casse.
J'hésitais encore quelques secondes dans le silence avant de finalement me décider. Je n'allais pas lui voler, non plus.
J'suis pas un monstre.
Je pris alors l'appareil avec l'aide de mes deux mains, avant de le ramener vers moi et de dire juste avant de sortir de la chambre :
"Ok alors, je reviens ! Merci, hein !"
Et ainsi, je quittais ma chambre.
Je traçais directement hors de l'internat, ignorant le monde qu'il y avait dans les couloirs et les escaliers.
Quand je fus dehors, je ressentais une gêne soudaine. Il n'était pas encore neuf heures du soir que non seulement le ciel était déjà sombre, mais j'avais oubliée ma veste. Je tremblotais de froid.
"Brrr ! J'vais pas rester longtemps pour devenir une statue de glace !" disais-je en m'activant.
Et ainsi, j'étais bien réveillée par le froid et l'envie de prendre des photos.
De NOMBREUSES photos. De tout et n'importe quoi qui se trouvait dans l'enceinte de l'école. La facilité de la prise me rappelait bien les photos que je prenais avec les appareils de mon ex beau-père.
Il me manquait, ce connard...
Après avoir prit une photo d'un arbre à moitié plumé de ses feuilles mortes, je baissais l'objectif en fixant le vide. Je repensais à lui. A l'homme que je considérais comme un père jusqu'au jour où il est partie.
Sans explication...
Même si je me fais passer pour la reine des connasses, j'avais encore des sentiments refoulés par une sombre colère. Ça parait con, je le sais, mais ce type était hyper important pour moi.
Ce n'était pas mon père biologique, mais il m'a "adopté" dès son début de relation avec ma mère. Je doutais vraiment qu'il soit partie car ma mère refusait de l'épouser. Mais était-ce une raison valable pour se barrer du jour au lendemain ?
"Pourquoi t'es partie..." étaient mes murmures brouillés par la nostalgie.
Ces putains de sentiments et souvenirs à la con remontaient à la surface, à ce moment là.
Et puis, je changeais complètement d'attitude lorsque je sentis une main se poser sur mon épaule droite, suivit d'une voix forte et masculine qui l'accompagnait :
"Hey, qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ?!"
D'un sursaut, je me retournais en serrant fort l'appareil de Kurin dans mes mains et je reculais de plusieurs pas sous l'effet de surprise. Mes yeux étaient plus que grands ouverts.
A mon étonnement, je croisais un regard que j'avais auparavant croisé. Des yeux en amandes marrons qui accompagnait cette couleur blonde de cheveux.
Vous vous rappelez de Imoto Porishi ? La petite blonde de première année ?
Vous vous souvenez qu'elle avait un frère flic que j'avais vue une fois au sein de l'école ?
Ben en voyant de plus près le visage, plutôt pas mal, de ce type... Malgré l'obscurité du ciel nuageux nocturne...
Je me rendis compte que c'était en fait le gars a qui j'ai brisé les roubignols le soir où j'ai vandalisé la maison de l'infirmière !
Et à son regard sérieux et menaçant, on dirait qu'il m'avait reconnu.
"Oh oh."
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