Segment 22 : L'homicide involontaire ?
Lors de la fin des cours du matin, je sortis de la salle de classe avec les autres filles. Sans m'attarder, je voulais tracer les couloirs en direction de la sortie de l'établissement pour me griller une cigarette derrière le bâtiment... Histoire que j'avais une sacrée envie de fumer, et que je voulais être un peu seule.
Mais c'est là que ça a dégénéré.
Je n'ai fait que quelques pas dans le couloir, concentrée sur la destination, que je fus soudainement arrêté. Je sentis deux lourdes mains se poser dans mon dos et ces mains eurent un appui soudain, qui me fit balancer en avant et me fait tomber. Je n'ai pas eu le temps de réaliser ma chute, que j'étais déjà parterre. J'ai juste poussé un léger cri de surprise.
Et pouf, me voilà au sol sur le ventre. J'avais presque lâché mon téléphone portable qui était dans ma main droite. Ma chute avait attiré l'attention de toutes les élèves qui étaient à proximité. J'entendis même quelques inspirations de surprises autour de moi.
"Mais qu'est-ce que- ?!" lâchais-je d'un ton stupéfait.
Aussitôt, je me retournais sur ma droite afin d'avoir mes pieds, mon dos, et mes fesses au sol, afin de voir qui était l'idiote qui m'avait poussé.
Malheureusement, c'était bien celle que je croyais.
Akane Mihane, la brute sans cervelle, était devant moi d'un air menaçant. Comme j'étais encore au sol, la voir de bas était assez imposant. Je n'avais pas réalisé à quel point cette fille était immense.
"Toi !" cria-t-elle. "T'as cru que je t'ai OUBLIÉE ?! J'vais te faire la peau, espèce de saleté !"
Quand je dis que cette fille a l'allure d'un gorille... Je m'attendais presque à la voir taper de ses poings contre sa poitrine en sautant sur elle-même et faisant un cri de gorille.
Mais au lieu de ça, Mihane tapait son poing contre sa paume en me regardant d'un air des plus haineux.
J'en ai connu des brutes dans ma vie. La plupart je les calmais avec un coup de poing dans la tronche... Mais honnêtement, je ne me voyais pas l'assommer avec un simple coup de phalanges. Je faisais beaucoup trop frêle à coté d'elle.
"Mais bordel de merde..." marmonnais-je avant de déclarer à voix haute : "Je peux savoir ce que je t'ai fait pour que tu t'obstines à me casser la figure ?! Tu vas pas me faire croire que c'est à cause de mon arrivée, quand même ! Faut te faire soigner, franchement !"
-Fais PAS l'innocente ! Je sais que tu dis à tout le monde que je suis une fifille à sa maman, parce que ma mère est une surveillante de l'internat ! JE SAIS QUE TU M'AS TRAITÉ D'ERREUR INCESTUEUX DE LA NATURE ! Que tu as aussi insulté ma mère !
A ses mots, je pris automatiquement un air des plus perplexes. Mes yeux s'écarquillent et mes sourcils se lèvent.
Autant j'avoue ne pas avoir un langage sage. Et je n'ai jamais nié mes mots quand j'insulte une personne. Mais là... Je confirme de n'avoir jamais dit ce genre de choses.
Donc, par instinct, je levais ma voix pour mettre les points sur les "i" :
"Q-quoi ?! C'est quoi ces conneries ?! Je n'ai jamais dit ce genre de choses ! A personne ! Tu te fais des films, ma pauvre fille !"
-Arrête de MENTIR ! Je le sais ! Elle me l'a dit !!!
-"Elle" ? Qui ça, "elle" ? Ta mère a dit ça ?
-Mentionne encore ma mère et je t'envoie à l'hôpital ! Oh non... Je vais t'envoyer de suite à l'hôpital, espèce de sale garce !
J'étais prise dans un piège qui ne m'était pas destiné. Mihane m'accusait carrément de trucs que je n'ai même pas dit. Mais le pire du pire... C'était ce "elle". Qui était ce "elle" ? Une personne lui avait balancé des vacheries à mon nom ? Est-ce que c'était Waru et sa bande ?
J'en avais aucune idée, sur le coup... Et la suite ne m'a pas aidé à réfléchir.
Mihane se mit à mon niveau, s'accroupissant devant moi. Elle attrapa le col de ma chemise d'une main ferme avant de l'attirer vers elle en m'entraînant avec, tandis qu'elle levait son poing gauche prêt depuis plusieurs secondes. Son regard croisait le mien. Et étonnement... Je sentis cette haine envers moi venant de sa part. Elle semblait vraiment croire que je l'avais insulté de cette manière.
Est-ce que je flippais ? J'avoue que ouais... Elle était sur le point de me casser la figure, et pas de main morte.
Je fuyais même son regard en sentant de la sueur dégouliner de mon front, remarquant que la petite population du couloir nous fixait. Ces crétines n'agissaient pas. Elle semblaient avoir aussi peur et personne n'intervenait. En même temps... vue le monstre qu'était Mihane et qu'elle était sûrement capable de frapper tout le monde... C'était un minimum compréhensible.
D'ailleurs, pendant un instant, mes yeux se posent à ma droite. J'étais à coté du mur, et celui-ci avait accroché un extincteur anti-feu tout juste à coté de moi.
Je n'ai pas réfléchi.
Je lâchais mon portable et j'approchais discrètement ma main de l'objet lourd, alors que je regardais à nouveau Mihane qui ne semblait pas avoir remarqué mon geste.
"Tu vas voir comment je souhaite la bienvenu à Sweety Academy High.... Espèce de sale petite-" furent ses mots non finis.
Elle n'a pas pu terminer sa phrase, ni même me donner le coup de poing car...
"Ne me touche pas !"
Dès l'instant où ma main attrape l'extincteur, j'utilise ma seconde mains pour saisir rapidement l'objet du mur et je cogne violemment Mihane avec, au niveau de la tête !
D'un bruit bien fort, l'extincteur que je tenais entraîna Mihane à la chute, vers sa droite. Elle tomba au sol.
J'ai paniqué...
Littéralement.
Quand je réalisais que je venais de frapper Mihane avec ce lourd objet, quelques cris de stupéfaction retentit dans le public qui a tout observé. Je crois que j'étais aussi blanche qu'un linge du visage en voyant le colosse sur le sol, non-conscient.
J'ai même cru voir du sang jaillir du crâne où je l'ai frappé.
J'ai déjà frappé, avec une "arme" ou non, de multiples personnes dans mon ancien lycée... Y compris la bande de Waru quelques jours plus tôt. Néanmoins, je n'ai jamais utilisé quelque chose d'aussi lourd qui peut entraîner la mort.
En gros, je n'ai jamais tué quelqu'un. Je ne suis pas une psychopathe obsessionnelle ou une mafieuse de type Yakuza.
Et c'est pour ça que j'étais prise, pour la première fois depuis des années, à des remords.
"Merde... Je l'ai pas tué, si...?" marmonnais-je entre quelques paroles de brouhaha venant des autres élèves.
D'ailleurs, j'entendais à peine ce qu'elles disaient :
-Mihane ne bouge plus !
-Oh mon dieu !
-Yoshida, est-ce que tu l'as...
-Il faut appeler quelqu'un !
Je sentais ma respiration de plus en plus difficile. Mes yeux restaient immobile en direction du corps de Mihane.
Finalement, un professeur arrivait dans les lieux après avoir entendu le brouhaha. Et ce dernier fut principalement alerté par l'élève au sol.
Et comme je l'ai déjà dit, cet événement a niqué mon week-end et mon projet de rentrer chez moi.
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