C'est donc en ayant ma main dans la poche de ma veste et tirant de mon autre main ma valise  que j'entrais dans l'école.

Quel plaie...

A peine j'ai posé le pied que je voyais à quel genre d'école j'avais affaire. Rien à voir avec le bâtiment urbain de mon ancien lycée. J'étais bel et bien dans une école au style Anglais. Vous savez, ces écoles qui ressemblent à un manoir avec un grand hall avec des escaliers, les étages en vues depuis le rez-de-chaussée et les décorations murales digne d'un château.

"Ah bah putain... Je suis étonnée que le connard a assez d'argent pour m'envoyer dans un truc pareil." grognais-je avant de soupirer.

En baissant mon regard, je voyais même que le sol montrait un tapis bleu au bordures doré menant aux deux escaliers.

C'est alors qu'en parcourant les lieux une secondes fois en restant entre deux lignes de casiers à chaussures, je remarquais que plusieurs filles au loin me regardaient bizarrement.

Je fronçais des sourcils et je décidais de m'approcher à pas lourd. Les trois élèves écarquillaient leurs yeux tandis que je prononçait de mon ton fort :

"Hé les bigleuses ! Au lieu d'me regarder, dites-moi où est le bureau de votre directrice !"

De ma voix presque roque, les filles se regardaient entre elles en ayant un air inquiet avant que celle du milieu me refixe, et répond avant de désigner les escaliers plus loin :

"Hum... Prend les escaliers et c'est la porte du milieu..."

Je levais mes yeux aux escaliers avant que je hausse des épaules. Puis, dans un léger grognement, je passais entre deux des filles en les poussant presque pour me frayer le chemin.

Sans dire merci, je ne voyais pas pourquoi je serais sympa alors qu'elles m'ont lancés des regards jugeur.

Enfin bon... Donc, je pris les escaliers pour monter à l'étage. J'avais un peu de mal à soulever ma valise, que j'ai fait des traces sur les marches. Une fois en haut, je tournais ma tête à ma droite où je pouvais voir le hall du rez-de-chaussée. Je me disais que je pouvais pousser des filles depuis l'étage, en vue que la protection n'est qu'une barrière qui n'était pas plus haut que mon ventre.

Pourquoi ? Bah...

Je m'avançais donc vers la porte où le panneau désignait "Bureau de la principale" et je frappais dessus avec mon poing, de façon un peu brute. Et quand j'entendis le "entrez", j'ouvris la porte et j'entrais sans hésitation.

Me voilà dans le bureau de la directrice. Les lieux étaient bien éclairés dû à une grande véranda qui montrait le paysage où la zone de l'école était entourés par le muraille. Coté déco, ça avait l'allure d'antiquité. Le bureau et les autres meubles étaient ancien, et les rideaux possédait une texture ancienne, que ça puait le vieux.

Et bien sur, assise dans un grand fauteuil au bureau un il y avait la directrice. Une vieille femme avec un chignon et tout le tralala.

A peine je claquais la porte derrière moi que la directrice releva bien sa tête, prononçant d'une forte voix :

"Tiens ! Vous devez être notre nouvelle élève !"

Je m'approchais en ne quittant pas du regard les yeux noirs de la vieille, où ma réponse fut en m'asseyant sur un des deux fauteuils :

"Ouais."

Mais en m'affalant bien sur le fauteuil en laissant lâcher mes jambes, la directrice fronça des sourcils et se leva aussitôt de sa place.

"Ouais ? Juste "ouais" ?! C'est comme ça que vous parlez aux adultes, jeune fille ?!"

-Urg... Oui m'dame ! C'est mieux, là ?

La directrice, désormais debout, affichait comme un sourire moqueur qui me hérissait les poils avant de prendre ce qui ressemblait un dossier scolaire en main.

"Aaaaah, beaucoup mieux en effet ! Je suis Bunta Sato, la directrice de cette école !"

-Sans blague...

Malgré mon marmonnement la directrice ouvrit le dossier et commença à se déplacer doucement, regardant le contenu et disant en tournant autours du bureau :

"Alors.... Mademoiselle Aisa Yoshida, expulsée de son ancien établissement pour bagarres, insultes envers les professeurs, surprise entrain de fumer au sein de l'établissement, graffitis sur les murs, contrefaçons des examens,... Je continue peut-être ?"

-Bah, grognais-je, je sais ce que j'ai fait...

-Sachez que cette école est votre dernière chance, Yoshida ! Et ce n'est pas une jeune fille comme vous qui va me faire peur ! En 33 ans de métier dans cette académie, j'ai déjà eu plusieurs cas comme vous ! Mais ici on accepte les secondes chances... Si vous respectez les règles, tout se passera bien, compris ?

Après avoir fait au moins deux tours de bureau, la directrice se remit derrière son meuble et me regardait en posant le dossier sur le bureau. En guise de réponse je ne faisais que hausser ses épaules, ayant les bras croisés.

Honnêtement, quand je ne respecte pas les règles, c'est uniquement quand je les trouve débile. Alors je sais, au Japon les règles sont vue comme "absurde" ou "trop strict" par les autres pays du monde... C'est pour ça que j'admire les autres pays. Ils sont plus cool.

Et est-ce que je vais utiliser ma deuxième chance pour être une élève obéissante dans cette école ?

... Tu m'as bien regardé ?

Bref la directrice m'indiquait les règles principales de l'école, surtout concernant l'internat. Elle me disait les heures où je pouvais sortir mais que je devais revenir avant 22h. Elle précisait aussi que chaque étage de l'internat avait sa surveillante qui y logeait pour nous "surveiller". Je commençais à imaginer des fils barbelés autours du bâtiment pour les fugueurs. Elle me dit aussi que la nourriture de la cafétéria est inclus dans le paiement, dont j'avais une carte "d'abonnement".

Après le blabla, la directrice appela depuis un interphone le conseiller d'orientation, qui arrivait assez vite. Entre-temps je m'étais levé du fauteuil.

Je me tournais vers l'homme qui entrait dans le bureau avec une tasse de thé en main. Et visiblement, ce mec était un vrai lèche-cul avec la vieille.

"Madame la directrice, je vous ai préparé une tasse de thé..." dit l'homme en s'inclinant presque devant Sato-sama.

-Que vous êtes aimable, répondit la directrice en souriant, je vous remercie Otsuka. D'ailleurs, allez donner à notre nouvelle élève ses tenues, sa carte étudiant, sa carte de la cafétéria et la clé de sa chambre.

-Bien, Madame !

-Oh et Yoshida... Les cours commencent à 8h30. Alors ne soyez pas en retard pour le premier jour... Vous avez une heure.

Le conseiller d'orientation posait la tasse sur le bureau avant de se tourner vers moi, où sa tête de lèche-cul se changea étonnement en visage froid.

"Allez, suivez-moi que je vous donne le tout."

Et ainsi, il sortit de la pièce sans m'attendre. Normalement j'aurais bien pris mon temps pour le suivre, mais comme je ne connaissais pas les lieux je pressais le pas avec ma valise en main.

A la suite, j'entrais dans le bureau du type. C'était beaucoup plus petit. L'homme me donna tout ce que j'avais besoin, dans un sac.

Et ensuite, il ajouta de cette même intonation froide :

"Votre chambre est la D-1, située au 3ème étage. Vous n'avez pas de colocataire pour l'instant, mais elle arrivera le mois prochain. Alors essayez de ne pas encombrer la chambre entière."

-Hiiin hin...

-Et changez de ton, jeune fille ! Bon, allez déposer vos affaires car vous n'avez pas toute la journée !

C'est en roulant des yeux que je me retournais avec mes affaires en plus et que je sortis du bureau. Quand je fermais la porte, j'eu le réflexe de faire un doigt en marmonnant à moi-même :

"Sale lèche-cul..."

Je soupirais ensuite, décidant de ne pas traîner le pas. Je descendis au rez-de-chaussée.

Youpi... Ça commence bien.