Segment 12 : Pris en plein vol
"C'est des calmants, une petite boîte bleu. C'est pour mon mal de dos. Tu la trouveras dans l'étagère de gauche de l'infirmerie, à coté du bureau." me dit Kamishen.
C'est avec un énorme soupir que je poussais que je finis par baisser la tête en râlant des plus belles. Et je répondis par :
"Raaaaah, ok. Mais c'est qu'un service et c'est parce que tu m'as refilé les pétards ! Ne va pas commencer à me faire du chantage ou je te fais bouffer ta queue de renard, c'est clair ?"
-Ce n'est pas mon intention...
De sa réponse, Kiko-chan hocha de la tête en dégageant toujours ce sourire un peu trop confiant. Cette dernière finit par se retourner, et commença quelques pas en s'éloignant tout en disant :
"Merci, Aisa-chan. C'est adorable de ta part. Sur ce, bonne nuit."
Ainsi furent ses derniers mots de la soirée. Je la regardais rejoindre sa chambre quelques secondes avant de me retourner vers ma porte tout en ronchonnant :
"C'est Aby... Pas Aisa. Grrr..."
J'avoue avoir un problème avec mon prénom. Je ne l'aimais pas. Je le détestais, même. Je me suis mit à m'appeler "Aby" quand mon ex beau-père avait commencé à me surnommer comme ça quand j'avais 11 ans. Il savait que je n'aimais pas qu'on m'appelle "Aisa", alors ce surnom était de plus en plus fréquent...
Ouais je sais que ça plait pas à ma mère que je me fasse appeler autrement que le prénom qu'elle m'a donné. Mais ça ne la dérangeait pas jusqu'à que mon ex beau-père a foutu le camp. En même temps, ce surnom était un peu tout ce qui me restait de l'homme qui m'a quand même élevé comme si j'étais sa propre fille. L'homme qui était comme mon père.
J'sais pas si j'en ai déjà parlé, mais je n'ai jamais connu mon père biologique. Quand ma mère était étudiante, elle avait passé un trimestre à Paris. C'est là qu'elle a eu une histoire d'amour avec un Japonais qui étudiait en France... Mais quand elle est rentrée au pays, elle a apprit qu'elle était enceinte de lui. Mes grands-parents, très chiants et sévères, n'ont pas voulu qu'elle avorte. C'est donc loin du père qu'elle a donné naissance à sa gosse... Moi. D'après ma mère, elle n'avait pas réussi à rester en contact avec mon père biologique après être revenu au Japon. Donc il n'était pas au courant qu'il avait une fille.
Enfin bref...
Le lendemain, cours...
"Fais chier."
Comme je l'avais "promis" à l'autre casse-couille de Kamishen, je me rendis à l'infirmerie de l'école de bon matin. J'avais du temps avant les cours... Et puis bon, je n'avais pas vraiment envie de me presser.
Quand j'entrais dans la pièce aux couleurs clairs, je grimaçais en sentant cette odeur similaire à celle de l'hôpital. Mais cela ne m'a pas empêché de regarder si l'infirmière était là. J'avais de la chance ! Il n'y avait personne.
Alors, laissant la porte entre-ouverte, je marchais doucement en direction de l'étagère située à gauche du bureau blanc.
Une fois devant, j'ouvris les petites portes de l'étagère, découvrant ainsi avec curiosité des tonnes de petites boites de médicaments. De quoi se droguer.
J'y plongeais ma main en poussant les boîtes, à la recherche de calmants à boîte bleu. Comme par hasard, je trouvais les médoc's au tout au fond. Ma main l'attrapait avant de ramener la boîte vers moi.
"J'espère que c'est ça !" dis-je en lisant l'étiquette.
Je reconnaissais le nom du médoc. C'était un calmant assez puissant que prenait Yujin contre ses douleurs après son accident de scooter. Un truc qui pourrait shooter un cheval. Je me demandais pourquoi Kamishen prenait des calmants aussi arrachés rien que pour un mal de dos...
Mais alors que je me posais la question, je me retournais en ayant mes yeux sur la boîte...
Et une soudaine présence pile poil devant moi me fit lever précipitamment la tête avec les yeux écarquillés.
"Je peux savoir ce que vous faites ici ?!"
Voici les mots de l'infirmière. Une femme obèse de plus de 40 ans qui pourtant a été discrète de s'être faufilé derrière moi sans faire de bruit. Ayant sursauté, je fis un pas en arrière. Mais cette brute attrapa mon poignet avant de m'arracher des mains la boîte de calmants.
"Qu'est-ce que vous allez faire avec ça, espèce de voleuse ?!" me dit-elle d'un ton bien levé.
Toujours les yeux ronds, j'essayais de me libérer le poignet en tirant sur mon bras tout en lâchant des jurons. Mais rien à faire. Cette courge me tenait fermement !
"Mais lâchez-moi, grosse vache !" fut mes mots en continuant de tenter de me délivrer.
La "grosse vache" m'attrapa par le col de mon gilet avec son autre main après qu'elle ai mit la boîte dans la poche de sa blouse blanche. Elle commença alors à me tirer hors de l'infirmerie en prononçant de manière agressive :
"On va voir si la directrice va accepter ceci dans son école !"
J'ai été chopé. Comme une putain de débutante. Je ne dis pas être une grande voleuse, mais il m'est arrivé dans le passé de piquer des trucs dans mes anciennes écoles. Et je ne m'étais fait chopé qu'une fois...
C'est ainsi que la patapouf m'entraînait dans le bureau de la directrice de cette manière. Devant tout le monde.
Une fois dans le bureau, cette vache expliqua que je m'étais "introduit" dans sa pièce et que j'avais foutu le bordel. J'ai alors commencé à gueuler en niant les faits, mais la colère de la directrice fit fermer ma gueule :
"A peine une semaine que vous êtes ici et vous commencez vos petites conneries, Yoshida ?! Ce n'est pas comme ça que ça marche, dans cette académie ! Vous croyez que vous êtes la première à essayer de voler quelque chose et à insulter les adultes ? Mais vous vous croyez où ? Ce n'est pas parce que c'est une école pour filles que je n'ai jamais vue de délits dans mon établissement ! Vous n'êtes pas la première, et je SAIS que vous ne serez pas la dernière ! Alors si j'étais vous, je ferais profil bas. Est-ce bien compris ?!"
-...
Je faisais mine de ne pas l'écouter, à regarder le sol en prenant un air "je m'en fous" sur la tronche, mais j'avais bien entendu ce qu'elle venait de dire.
Ceux à quoi, la principale s'enfonça dans son fauteuil et ajouta :
"Je pense que la déléguée de votre classe vous a expliqué qu'ici, c'est comme dans les pays occidentaux et en Amérique. Les délits coûtent des sanctions sous heures de colle. En fin de journée, après l'heure de nettoyage, vous allez rejoindre un surveillant au jardin botanique. Il vous donnera une tâche à faire qui sera votre sanction. Oh et bien sûr, vous êtes interdit de sortir de l'établissement pour aujourd'hui. Et n'essayez pas de vous défiler ! Car je suis capable de vous enfermer dans votre chambre ! Est-clair ?!"
-...
-Allez, filez en cours.
C'est sous cette tension que je quittais le bureau de la directrice, sous le regard satisfait de cette conne d'infirmière.
J'étais en rogne.
J'avais envie de la piquer avec des seringues infectées ! Ok, j'avoue avoir tenté de voler les médoc's... Mais cette grosse vache a osé dire que j'étais entrée par effraction dans la pièce et que j'avais foutu un vrai bordel !
Chose qui est faux ! L'infirmerie n'était pas verrouillée, l'infirmière n'était même pas à son poste, et je n'avait pas mit le souque ! Mais ça... La vioque n'a pas voulu l'entendre.
"Cette vache va me le payer !"
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