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Kᴀʟᴏɴ

"Kalon : La beauté intérieure est plus importante que l'apparence"

₊✧₊

Il faisait froid, cette nuit-là, dans ce petit quartier de Séoul. Très froid même, mais la température ne semblait être que futilité face à la détermination de Sung-Hoon, qui regardait la rivière.

Sung-Hoon, il venait des quartiers où la loi du plus fort était la seule qui était respectée, et où la prostitution et la distribution de drogue étaient les seuls métiers accessibles. Il venait des quartiers où l'espérance de vie ne dépassait pas les vingt ans, et où tu savais te battre avant même de savoir marcher. Sung-Hoon, il avait grandi ici, au milieu de la misère, des putes et des rats, alors maintenant, face à la mer, la faucheuse semblait lui chuchoter à l'oreille.

Oui, il en était sûr, ce soir, il allait mourir.

Oh, il ne serait pas le premier, ni dernier, à être debout sur cette rambarde usée. Peut-être que finir en nourriture pour poisson n'était pas l'avenir dont il avait rêvé, mais ce n'était pas la pire façon de mourir, selon lui.

Pour lui, la mort était même une douce consolation. Un repos bien mérité, après avoir grandi dans ce quartier. Sung-Hoon, il faisait partie des ratés, des rejetés. Des gens qu'on laissait pourrir ici, et que même les associations caritatives avaient honte d'aider. Sung-Hoon, il venait des bas-quartiers.

Il reprit une grande inspiration, et alors qu'il allait se laisser tomber, une puissante poigne s'abattit sur son épaule et le tira vers l'arrière.

Sung-Hoon ne se débattit pas. A quoi bon ? Si un ivrogne avait décidé de le tabasser avant qu'il ne finisse à l'eau, alors ainsi soit-il. Qu'il meurt dans cet état ou qu'il meurt tuméfié, la fin serait la même. Alors, maintenant assit dans la poussière, il attendait, les yeux fermés.

Un bruit métallique lui fit rouvrir. Les sourcils froncés, le regard de Sung-Hoon se dirigea vers la provenance de ce bruit. Accroupi à côté de lui, un garçon qui semblait avoir son âge — bien que la cicatrice barrant son visage le vieillissait un peu — venait de s'allumer une cigarette.

Comme ça.

Sans rien dire.

Et pendant que l'inconnu apportait son bâtonnet de nicotine à ses lèvres, Sung-Hoon crû halluciner. Pourquoi Diable ce mec l'avait empêché de mourir pour se fumer une clope tranquille ?

La surprise et l'incompréhension fûrent si grandes qu'il n'osait même pas prononcer sa question à voix haute et se redressa un peu, restant pourtant assit dans la poussière et les déchets qui jonchaient la rambarde qu'il avait escaladée quelques minutes plus tôt.

"— Pourquoi t'allais sauter ?"

La voix rauque du fumeur inconnu sortie Sung-Hoon de sa stupeur. La voix était froide, claquante, et semblait abîmée par la vie, un peu comme les phalanges qui tenaient la cigarette.

"— Je n'allais pas sauter.

— Ah ouais ? Alors pourquoi t'étais debout sur la rambarde ? Pour admirer le paysage ?

— Je n'allais pas sauter... J'allais me laisser tomber."

Un ricanement dédaigneux lui répondit, alors que dans un mouvement ample, comme si cela lui coûtait tout l'or du monde, il lui tendit une cigarette neuve.

Comme ça.

Sans rien dire de plus.

Sung-Hoon accepta sans vraiment rechigner. Après tout, qui allait refuser une dernière bouffée avant de, justement, être bouffé ?

"— T'as pas un joint, plutôt ?"

L'inconnu se contenta d'allumer la sèche qu'il avait eu la gentillesse de prêter avec un sourire en coin. Apparemment, ça voulait dire non.

"— Même si j'en avais eu un, je l'aurais fumé devant toi sans même te laisser le frôler."

Ah. Sympathique.

Au bout de quelques secondes de silence, l'inconnu se remit à parler de sa voix fatiguée.

"— Yeong-Gi.

— Sung-Hoon."

Le dénommé Yeong-Gi ricana encore une fois, avant de se remplir les poumons de sa fumée toxique, le regard toujours perdu vers l'horizon, indiscernable à cause de la pollution.

"— Pourquoi tu veux sauter ?"

Il n'était pas très bavard, le balafré. Juste les mots qu'il faut. Il était clair, précis. Pas de "ça va" inutile. En même temps, lui aussi, il allait mourir ce soir.

"— J'veux pas sauter, répondit rapidement Sung-Hoon d'une voix froide.

— Ah ouais, c'est vrai. Pourquoi tu veux te laisser tomber ?"

Le silence reprit sa place quelques secondes. Juste quelques secondes. Assez pour faire comprendre à Yeong-Gi qu'il ne voulait pas répondre, mais aussi assez pour lui faire comprendre qu'il allait répondre.

"— Ma mère s'occupe plus de ses putain de clients que de son propre fils, commença Sung-Hoon avec haine tout en écrasant ce qu'il restait de sa cigarette contre la rambarde, et j'connais pas mon père. Bon ça, en vrai, j'm'en fous un peu. Ça s'trouve, il est mort."

Un rire l'interrompit. Ce n'était pas rire sincère. Il semblait plutôt ironique. Sung-Hoon n'en tint pas rigueur.

"— Et toi ?

— Moi quoi ?

— Pourquoi tu veux sauter ?

— Comment tu sais que j'allais sauter ? Demanda Yeong-Gi, ses sourcils se fronçant sous l'incompréhension, ce qui fit ressortir la cicatrice qui lui barrait le visage.

— Ça se voit dans tes yeux."

Nouveau silence. Le mégot que tenait le balafré tomba lentement par terre, n'ayant pas attendu son propriétaire pour se consumer, et Sung-Hoon suivit le mouvement du regard.

Bientôt, son corps fera exactement la même chose, et cette pensée le fit doucement sourire.

"— J'suis dealer. J'ai des dettes. Je choisis la facilité. Pas de famille. Pas d'amis. J'ai déjà pris des coups dans la gueule, mais j'crois que la réalisation que ma vie est un échec est encore plus douloureuse que ce que j'ai déjà reçu."

Yeong-Gi rit jaune, tout en désignant d'un geste de la main sa cicatrice, et se sortir une nouvelle cigarette.

"— C'est ma dernière, essaie même pas de faire le mendiant."

Ah. Bon. Plus de tabac pour Sung-Hoon, alors. Il était doué, le Yeong-Gi, pour deviner les questions avant qu'on les pose.

"— Tu voudrais faire quoi, plus tard ? Demanda alors Sung-Hoon, tout en s'allongeant, faisant fît de la saleté du sol.

— Quel plus tard ? On va crever dans... allez, grand max' une heure, répondit Yeong-Gi avec un soupçon d'amusement dans la voix.

— Dans une autre vie. C'est ce plus tard là, dont je parle.

— Tu crois en la réincarnation, toi ?

— Je crois bien que parler avec toi rendra la chute moins douloureuse..."

Yeong-Gi souffla du nez, avant de s'allonger à côté de lui, tout en écrasant son mégot sur le cadavre d'une canette qui traînait.

"— Plus tard, j'veux être flic. Le genre de condé qui fait peur à tout le monde, parce qu'il fait bien son boulot. J'veux arrêter les p'tites merdes comme moi qui pensent que vendre de la drogue c'est leur seul moyen de s'en sortir, et qui regardent leur client se détruire sans rien faire. Ouais, plus tard, j'veux être flic."

Le silence s'infiltra de nouveau entre les deux hommes. Ils regardaient le ciel dont les étoiles étaient cachées par la pollution et les nuages impénétrables, et soupirèrent de concert. Tout à coup, Sung-Hoon reprit la parole, ne parlant pas plus haut qu'un murmure, comme s'il avait peur de briser ce moment de calme.

"— Moi, j'veux être psy. Mais un psy bien. Pas un de ces connards qui n'écoutent qu'un mot sur deux pour être payé 57 516 wons la demi-heure, et qui te sortent des phrases qu'ils ont lues dans un bouquin de philo que même le mec qui l'a écrit n'a pas compris."

Yeong-Gi branla du chef doucement, un petit sourire aux coins des lèvres, avant de se relever. Il épousseta rapidement son jean, avant de faire un petit mouvement de tête pour indiquer à Sung-Hoon de le rejoindre. Alors, il suivit le mouvement, et les deux coréens se mirent debout sur la barrière, en même temps.

Timidement, Sung-Hoon frôla la main de l'autre homme, comme pour lui demander silencieusement de la prendre. Peut-être avait-il besoin de courage, peut-être avait-il juste besoin de se rappeler qu'il n'était pas seul. Quoi qu'il en soit, il fut surpris lorsqu'une main forte et abîmée attrapa la sienne. Alors, Sung-Hoon laissa glisser ses yeux sur le visage abîmé de Yeong-Gi, qui le regardait déjà. Ils se sourirent légèrement, et se laissèrent tomber ensemble.

Paris, vingt ans plus tard

Assis sur le toit d'un immeuble parisien, deux hommes qui s'étaient inconnus fumaient ensemble, les pieds dans le vide, fixant la dame de fer, qui peinait à atteindre leur hauteur.

"— Pourquoi t'allais sauter ?"

La voix rauque du fumeur inconnu sortie le suicidaire de sa stupeur. La voix était froide, claquante, et semblait abîmée par la vie, un peu comme les phalanges qui tenaient la cigarette.

"— Je n'allais pas sauter.

— Ah ouais ? Alors pourquoi t'étais debout sur la rambarde ? Pour admirer le paysage ?

— Je n'allais pas sauter... J'allais me laisser tomber."

¹⁴⁶⁷

Bonjour, bonsoir !

Comment allez-vous ?

Déjà, gros cœur sur toutes les travailleuses du sexe (et les travailleurs), parce qu'il n'y a pas de sous-métier et que malheureusement, pour ne pas casser le rythme de lecture et l'ambiance générale, j'ai dû les insulter deux ou trois fois...

Mais voilà, après des mois de silence radio (non, je ne suis pas morte, et oui, je n'ai pas d'excuses) je sors enfin la réécriture de Kalon ! C'est un one-shot qui me tient à cœur, car je trouve Sung-Hoon et Yeong-Gi vraiment attachants (bien qu'un peu dérangés) et c'était un thème que je voulais aborder depuis longtemps.

J'espère de tout cœur qu'il vous a plu, et que cette remise au goût du jour a rendu le tout plus fluide.

Bisous sur vos épaules

Munroe_ee ♡︎

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