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Chapitre 18 : Raté

Je la vis m'épier dans le miroir plaqué au-dessus des lavabos. Sa robe obscène, rouge et à moitié transparente, dégageait un excès de confiance en soi qui me confirmait pourtant qu'il s'agissait bien d'elle. Les deux fentes qui dévoilaient ses hanches voluptueuses et sa peau dorée étaient un appel au désir. Elle n'avait pas froid aux yeux.

Je ne l'avais pas revu depuis des lustres, mais ses yeux crachaient une telle haine à mon égard qu'on aurait pu croire que nos dernières retrouvailles dataient d'hier. Je reportai mon attention sur mes doigts trempés. Il était temps que je m'en aille. J'allais attraper des essuie-tout lorsqu'elle entama une discussion que j'aurais, pourtant, à tout prix voulu fuir.

— Ça fait longtemps qu'on t'avait pas vu, Fall, susurra Leila avec un petit sourire chargé de venin.

— Salut Leila, marmonnai-je, la voix pâteuse.

Merde. Ce n'était vraiment pas le moment pour une altercation de ce genre, vu mon état. Je tenais à peine debout.

— Je savais pas que t'aimais les boîtes de nuit, prude comme tu es. Ton prince charmant n'est pas là pour t'accompagner comme un petit toutou ? (Elle ricana). Non, c'est vrai que c'est toi le petit toutou. Il a sûrement déjà tout ce qu'il veut.

— Fiche-moi la paix, dis-je en serrant les poings.

Son rire se décupla. Chacun de ses bruits me révulsait et faisait monter une nausée non-bienvenue. Je vis ses lèvres s'étirer davantage en voyant ma pâle figure.

— Tu sais même pas tenir avec deux grammes d'alcool, c'est pitoyable.

Je me figeai en entendant ce qu'elle venait de dire, avant de secouer la tête. Comment pouvait-elle le savoir ? Elle ne savait pas ce que j'avais bu et cela se réduisait à seulement deux verres. C'était totalement faux. Comme d'habitude, Leila était prête à tout pour rabaisser.

— Qu'est-ce que t'en sais ? demandai-je sans pouvoir m'en empêcher.

— Je le sais, parce que c'est Geoffroy qui t'as servi et il n'a pas mis que de la vodka, idiote. T'es tellement bête que tu sais même pas reconnaître de l'Everclear !

Je fronçai les sourcils. Ses mots me parvenaient avec difficulté, baignant dans l'ivresse la plus totale. Le bien-être que je ressentais précédemment était en train de muer en un mal grandissant. Quelque chose n'allait pas.

— De l'Everclear ?

— Ho, ne t'inquiète pas, c'est juste de l'alcool à 90°. Tu risques de te sentir un peu... malade.

Elle me regarda verdir avec un rictus sadique. Je sentais mon coeur battre dans ma poitrine. Mes tempes étaient en train de prendre feu, mais mes pieds restaient obstinément cloués au sol.

— P-Pourquoi tu as fait ça ?

— Oh, mais ce n'est pas moi, rassure-toi. Si j'avais échafaudé ce plan, je t'aurais directement supprimé... Mais, c'est tellement plus marrant de te détruire à petit feu.

Supprimé ? Te détruire ? Mais de quoi parlait-elle ? Leila était une peste qui aimait rabaisser les autres pour se mettre en valeur. Elle s'armait de perfides partisans pour humilier ses victimes. Elle aimait être en haut du podium quitte à descendre au plus bas les plus retors... Mais ce n'était pas une tueuse.

— Qu'est-ce que tu as fait ? demandai-je, sans être certaine de vraiment vouloir le savoir.

— Mais à quoi tu t'attendais, Fall ? Que j'allais rester là, les bras croisés alors que l'occasion parfaite s'est présentée ? (Elle s'approchait doucement, le regard enflammé) Tu crois que j'allais attendre patiemment que tu vives heureuse avec Hidden alors que je pourrissais dans la misère ?

Ses yeux se fermèrent mais elle ne cessa pas de sourire.

— J'ai trimé pour arriver là où je suis... Les études, la popularité, les garçons à mes pieds... Je me suis battue pour tout ça. Et toi, tu débarques avec ton air de sainte nitouche et le plus grand boxeur de tous les temps te repère. Tu ne crois pas qu'il y a un problème ? Que c'est injuste ? Tu ne mérites pas tout ça. T'avais déjà les moyens de réussir avec ton petit minois de pétasse, tu pouvais pas t'en tenir là ?

— J-Je... P-Pourquoi... bafouillai-je, mais sa main portée en l'air m'intima le silence.

— Je te hais depuis qu'il est venu te chercher à la fac la dernière fois. Je te hais tellement que je ne saurais pas mettre un mot censé là-dessus. Depuis que tu m'as humilié, je me demandais de quelle manière j'allais te faire payer, puis... Tu as disparu de la civilisation pendant un long moment. Hidden te traînait dans sa tournée et j'enrageais. Mais voilà qu'un homme qui te recherchait m'a contacté et m'a proposé un petit arrangement...

J'eu un hoquet de surprise, tandis que mon coeur cessait de battre un instant qui me parut durer une éternité. Je dûs me tenir au rebord du lavabo pour ne pas m'écrouler. Mes couleurs était définitivement en train de quitter mon visage.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Ne me dis pas que tu ne comprends pas de quoi je parle ? minauda la Latina en me tournant autour comme un vautour.

Elle pencha sa tête pour me regarder.

— T'as peur, n'est-ce pas, Kriss ? C'est peut-être comme ça que je devrais t'appeler.

— Arrête, craquai-je. Tais-toi !

— Tu veux savoir le meilleur, Fall ? Tu veux savoir à quel point tu as été stupide ?

Elle s'approcha encore, jusqu'à ce que je sente son souffle caresser mon oreille. Son haleine chaude me retourna l'estomac.

— Tu es sur écoute depuis plusieurs semaines, avoua-t-elle. Lors de votre dernière entrevue sur le toit, ton cher et tendre a eu l'intelligence de t'implanter une puce GPS dans la nuque. Il en a profité pour faire infiltrer le loft de Hidden et de le barder de micros pendant que tous les regards étaient braqués sur vous. Mais toi... Tu as persisté à le sous-estimer ! pouffa-t-elle comme une démente. Tu pensais que les gardes de Creg Doggson allaient l'empêcher d'infiltrer ton intimité ? Quel couple stupide faîtes-vous, toi et Hidden !

Pendant qu'elle riait, je tentai de garder la face, mais mon monde était en train de voler en éclats. Il se brisait en mille morceaux. Je ne touchais plus Terre. J'étais déconnectée de la réalité, car c'était trop dur à envisager. Trop dur de penser que nous avions été bernés.

Doucement, je frôlai ma nuque de mes doigts glacés. Mais, rien... jusqu'à ce qu'une légère excroissance se fasse sentir. Je me souvins soudain de Clyde m'attrapant la nuque lorsque j'avais été à genoux devant lui... Ce qui voulait dire que depuis tout ce temps, Clyde savait où j'étais. Il n'avait même plus besoin de me chercher. Il attendait simplement le bon moment pour frapper. Il savait tout de moi, des stratégies mis en place pour le contrer, des interrogations qui bouillonnaient en nous pour l'arrêter... Il savait tout de ma relation avec Priam.

Tout.

Brutalement, la nausée me submergea, je vomis dans le lavabo le plus proche, les jambes flageolantes. La brûlure de l'alcool n'était rien en comparaison à celle qui me ravageait la trachée. Les larmes montèrent sans que je ne puisse les contrôler et un gémissement de désespoir jaillit d'entre mes lèvres couvertes de salive.

Je repensais à la manière dont j'avais lâchement abandonné Priam, alors que depuis le début, j'étais condamnée. Peu importe où j'aurais été, Clyde aurait su. J'avais cru me libérer et usé d'assez de ruse pour m'échapper le temps d'une soirée, mais à la place, j'avais commis une grave erreur.

— Ho, et c'est moi qui ai aidé Clyde a infiltré le stade la dernière fois, jubila Leila. Nous avons tout planifié pour te ficher la trouille, et que c'était réussi ! Je donnerais tout pour te revoir agenouillée devant lui comme une petite putain soumise...

La panique me submergeait au point où j'envoyai tout valser. Sans relever la tête, je lui demandai :

— Qu'est-ce que tu veux, Leila ? de l'argent ? du pouvoir ? Je n'ai rien de tout ça. Je demande juste la paix.

— La paix ? ricana-t-elle avant de faire une moue vaguement attendrie. Mais, c'est trop tard. Clyde détient déjà tout ce que tu as de plus cher. Et bientôt, il te fera payer.

— Qu'est-ce qu'il t'a donné en échange ? de l'amour ? Il t'a fait croire que tu serais importante à ses yeux ?

Je tremblai tellement. Ma vue se brouillait sans cesse sur son visage et ses lèvres peintes en rouge.

Je devais sortir d'ici, je devais trouver une solution.

— Non, ça je te le laisse, petite idiote. La récompense sera double pour moi. Il m'a offert le plaisir de te voir tomber, et contrairement à toi, il va me donner tout le pouvoir que je veux une fois que j'aurais fait mes preuves auprès de son réseau.

Je me retins de lui dire qu'elle avait la bêtise de le croire. Clyde la tuera dès qu'elle aura rempli la mission qu'il attendait d'elle, rien de plus. En pactisant avec lui, elle avait signé son arrêt de mort, car le proxénète aimait faire le ménage derrière lui. Personne n'avait le pouvoir réel à part lui. Il maltraitait tout ce qui l'entourait, j'en étais la preuve vivante. Leila pensait avoir fait une affaire, mais à part devenir son larbin, elle n'avait rien gagné.

Je reculai jusqu'à la porte, elle me regarda avec malice comme un chat observant sa souris avant de n'en faire qu'une bouchée.

— Tu peux sortir, je ne t'en empêcherai pas. Vole tant qu'il est encore temps, petit oiseau.

Sans plus tarder, je me ruai vers la porte, mais ce que j'appelais "ruer" s'apparentait davantage à une succession de titubements maladroits. Le rire de Leila résonnait encore dans mes oreilles quand je sortis des toilettes. Andrew m'attendait toujours, mais son regard était déjà en état d'alerte quand il me vit.

— J'allais entrer. Ça va ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— C-Clyde, bégayai-je, mais mes lèvres n'arrêtaient pas de trembler. I-Il...

Ses doigts se figèrent sur son portable.

— Qu'est-ce que tu dis ?

— O-On a un problème.

La Belle téméraire avait disparu en quelques secondes. Elle s'était réfugiée au placard. Je n'étais plus que tremblement et larmes. Je sentais à peine les gouttes salées glisser sur mes joues, mais le froid qu'elles laissaient derrière elles me donnaient la chair de poule.

— Le loft est sur écoute, continuai-je. Je s-suis pistée. Clyde s-sait...

Son téléphone s'alluma. Gabriel tentait de l'appeler. Le regard du brun était fou et effectuait des allers-retours entre son écran et mon visage décomposé. Il avait l'air plongé dans un dilemme croissant. Les flashs de lumière dansant sur son visage me faisaient à présent horreur. Chaque couleur, chaque tâche sonnait comme une alarme dans mon esprit. Les basses de la musique criaient une litanie indéchiffrable et scabreuse. J'avais envie de hurler.

Après quelques secondes d'hésitation, Andrew finit par lâcher  :

— Je dois répondre. Il faut te faire sortir d'ici.

À ses mots, des hommes m'attrapèrent les avant-bras et me poussèrent.

— Ils vont te mettre en sécurité, Belle. Je te rejoins dans deux minutes, m'expliqua mon garde du corps.

— Q-Quoi ? Non, attends, on ne p-peut...

Mais on m'emmenait déjà loin de lui, fendant la foule. J'avais beau me démener, ces hommes étaient d'une force à toute épreuve. Je n'étais qu'un petit moineau inoffensif entre leurs mains.

— Mes amies sont encore ici ! beuglai-je plus fort. I-Il faut les chercher, je vous dis !

— Nos collègues vont les prendre en charge ne vous inquiétez pas, mademoiselle Fall.

Je serrai les dents, sentant mes forces me quitter. J'étais trop alcoolisée pour les affronter. J'essayais de me rassurer en me disant qu'Andrew allait prévenir Priam et que nous pourrons nous échapper à temps. Mais, la peur me tiraillait. Je n'avais désormais aucune certitude sur le lieu où pouvait se trouver Clyde. J'essayais de réfléchir, de me creuser les méninges, de trouver une solution, une issue, mais mon cerveau baignait dans un brouillard sombre et dense qui m'empêchait de penser à quelque chose de précis. J'étais... perdue.

Soudain, je sentis une vague d'air frais me frapper en plein visage. La lumière artificielle des lampadaires me fit cligner des yeux, puis le froid réel me saisit. À nouveau, la nausée monta, de manière foudroyante cette fois-ci. Je répandis le reste de l'alcool ingéré sur le béton. Le videur eut à peine le temps de se protéger à ma droite que les vomissures s'étalèrent à mes pieds, laissant des traces sinistres. Dans ma confusion me parvinrent quelques exclamations, mais les hommes m'éloignaient encore du bâtiment. Lorsqu'ils me lâchèrent, je compris que nous nous trouvions sur le parking, mais il était vide. Nous nous étions éloignés des réverbères, ce qui apaisait ma rétine.

— Belle ! Belle ! Cours !

Je vis, sans vraiment comprendre, Andrew courir vers moi, les traits de son visage étaient figés par la terreur. La main qui ne tenait pas son téléphone à l'oreille brassait l'air pour m'avertir, mais j'effectuais déjà un effort immense pour tenir debout sans tanguer.

— Belle, Clyde n'est pas à Washington ! Mes hommes ne sont pas...

Sa voix s'éteignît alors.

Je sentis un corps se glisser derrière moi, un souffle chaud chatouilla ma nuque, puis un bras vigoureux et noirci d'encre me tira en arrière.














*** *** ***

Et voilà la seconde partie du précédent chapitre ! Notre héroïne téméraire ne rentrera pas chez elle, ce soir... Que va-t-il lui arriver ? Est-ce Priam qui la sauvera ? Se sauvera-t-elle toute seule ? Va-t-elle seulement s'en sortir ?

Beaucoup de questions nécessitant des réponses... qui arriveront bientôt !

Avez-vous aimé ?

Selon vous, que va-t-il se passer dans la suite ?

Vous allez enfin entrer dans l'intimité de Clyde et de Belle. Ensemble, ils sont très différents du couple Belle/Priam. Ça promet :)

On se retrouve dans le prochain chapitre <3

-LISE-

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