— Merci.
Et c'est seulement à ce moment là qu'Izuku se rendit compte qu'il venait de demander à quelqu'un, ou quelque chose encore une fois, d'ouvrir une putain de banane pour lui, alors qu'il aurait pû se lever et aller l'ouvrir tout seul à l'aide d'un couteau, ou d'un peu plus de volonté.
Dégustant son met, le jeune homme se pinça l'arrête du nez, avant de masser vigoureusement sa tempe.
Il ne fallait absolument pas que cela devienne une habitude.
•••
C'était encore l'aurore lorsque le radio-réveil d'Izuku commença à lui casser les oreilles à coup de bip sourds et répétitifs.
Izuku grogna d'abord, comme chaque lundi matin, et laissa sa main lourde retomber sur l'objet infernale. Enfin, le calme revint.
Si ce n'était pas pour son salaire, Izuku se serait tout bonnement rendormi profondément, bercé par le léger bruit extérieur de la ville qui s'éveillait par delà ses murs.
Difficilement, il se leva du lit et s'étira longuement, n'oubliant par de faire craquer son dos. Une délivrance.
Une fois son lit fait et replié en canapé, le jeune homme s'avança vers la petite cuisine et mit en route la machine à café qu'il avait eu d'occasion il y a un peu plus d'une année.
Alors qu'il se frottait paresseusement les yeux en tartinant une tranche de pain grillé, Izuku faillit avoir un arrêt cardiaque en sentant un souffle derrière lui.
Rapidement, il se retourna, son couteau à beurre pointé vers l'extérieur en position de défense.
— Putain mais qu'est-ce que tu fais ?
— Je-
Le vert souffla un bon coup avant de relâcher ses muscles crispés par la surprise.
Il grimaça face à Katsuki qui fronçait les sourcils.
— Désolé. Réflexe.
Izuku haussa les épaules et se retourna de nouveau afin de terminer sa tâche de tartines. Cependant, le silence qui flottait depuis son réveil fut de nouveau perturbé.
— J'ai bientôt plus d'énergie. J'ai besoin d'une alimentation.
Le jeune homme soupira en posant son couteau et sa tartine mollement sur l'étroit plan de travail avant de se diriger vers la grosse boîte en métal qui n'avait pas bougé.
Il l'observa un moment, perplexe.
— Tu ne peux pas te recharger tout seul ?
L'émeraude rencontra le rubis.
Katsuki incendia le vert du regard en sifflant avec mépris.
— Si je pouvais je l'aurais fait, couillon.
Izuku rougit, embarrassé par sa bêtise maladroite.
— Non mais c'est pas ce que- enfin si ! Mais je ne voulais pas que tu penses que je sois-
— Je vais m'etteindre dans moins d'une minute. Ferme ta gueule, et grouille.
Izuku ne releva pas le langage peu approprié et se dépêcha d'ouvrir la boîte. Avant qu'il ne puisse esquisser un autre mouvement, l'androïde se trouvait déjà à l'intérieur, attendant visiblement quelque chose.
Izuku le questionna du regard tandis que l'autre lui lançait un regard de travers. Katsuki grinça des dents.
— Qu'est-c'que t'attends pour la brancher ? C'est moi ou c'était du pipot l'histoire de "j'ai lu tout le mode d'emploi" ?
Le vert écarquilla les yeux et se dépêcha de sortir le long câble pour le brancher à la prise la plus proche tout en marmonnant.
— Technologie révolutionnaire, oui bien-sûr. Putain, mes factures d'électricité.
Si le robot l'avait entendu, il ne le montra pas.
Enfin, il referma ses paupières synthétiques et un bitonnio bleu s'alluma sur la devanture de la boîte, prouvant que le chargement était bel et bien en route.
Izuku pinça les lèvres en observant l'androïde.
Il avait omis de lui informer qu'il partait pour le boulot, et n'avait pas donné d'instruction ni rien.
Soupirant, il sortit une note du tiroir de la modeste commode et commença à noircir le papier blanc. Une fois terminée, le jeune homme la déposa sur la table en face de la boîte afin que Katsuki puisse la lire dès son chargement complet.
Pensif, Izuku se demanda s'il savait lire. Il se frappa le front en se souvenant du passage dans le manuel stipulant que l'androïde savait tout faire comme un homme éduqué. Même insulter il savait faire, c'est ce que pensa Izuku, un rictus amusé aux lèvres.
Le vert rassembla ses affaires après s'être habillé convenablement. Chemise propre, pantalon noir bien taillé. Il mettrait le nœud papillon qui complétait son uniforme une fois arrivé sur son lieu de travail, comme d'habitude.
Izuku observa une dernière fois la boîte de métal, jetant un dernier coup d'œil à son nouveau locataire inattendu une dernière fois avant de refermer la porte d'entrée à clé.
Izuku ne pouvait nier qu'il s'inquiétait.
Avoir ce genre de chose chez lui n'était pas un cadeau, loin de là.
Il n'avait même pas eu le temps de se demander pourquoi l'entreprise lui avait offert ou plutôt envoyé un K-0001 alors que ce produit n'est pas encore en vente. Du moins sur le marché. Jamais ils n'avaient fait ça auparavant.
Après avoir marché cinq bonne minutes, et attendu une dizaine d'autres, Izuku s'engouffra dans le tramway, direction l'opposé de la capitale.
Le restaurant dans lequel il travaillait accueillait de nombreux client fortunés.
Au départ, Izuku avait du un peu de mal à se faire à la manière d'agir — qui se révélait particulièrement pompeuse — de certaines personnes de la clientèle. Mais il avait fini par adopté ces habitudes et vivre avec sans accroc. Et heureusement pour son moral, il restait quelque fois des millionnaires sympathiques.
Izuku ricanna discrètement dans sa barbe en prenant la place d'une femme tout juste partie de son siège.
Encore treize stations.
•••
— TABLE DIX-NEUF.
Izuku se pressa avec trois autres collègues vers les cuisines et en ressorti une assiette en main.
Ils se dirigèrent avec aisance jusqu'à la table destinée et posèrent en parfaite harmonie le suprême de volaille de Bresse au vin jaune et aux morilles. Un nom beaucoup trop long pour un simple morceau de poulet mariné dans de l'alcool doux. Enfin c'est ce que pensait Izuku.
La serviette qui pendouillait noblement sur son bras gauche plié à quatre-vingt-dix degrés avait longtemps exaspéré le vert. Il craignait tout le temps une tâche ou autre chose. Un jour, elle avait malencontreusement fouetté un client alors qu'Izuku se précipitait vers les cuisines pour apporter une nouvelle bouteille de champagne à une table un peu trop pompette. L'homme était devenu rouge, et Izuku avait eu peur pour son CDI.
Il soupira.
Dix-huit heure cinquante.
Heureusement qu'il était de journée. Aux alentours de vingt-heure, il savait que le restaurant était plein à craquer, laissant à peine le temps aux serveurs de souffler.
Il aurait pu faire du midi-minuit. Ça lui aurait apporté un peu plus que du matin-début de soirée. Cependant le jeune homme ne se voyait pas faire autrement, et il gagnait assez bien sa vie pour subvenir à ses besoins nécessaires.
Et puis Izuku aimait le matin au restaurant. C'était calme, les discussions n'étaient que des murmures, les pas feutrés des serveurs ne perturbaient pas cette atmosphère apaisante. De plus, les clients habituels étaient souvent ceux du matin. Voir les mêmes têtes presque tous les jours était source de réconfort pour Izuku. Il savait à quoi s'attendre avec chacun d'eux.
Plusieurs fois dans la journée, il avait pensé à Katsuki, l'androïde.
Le jeune homme se demandait ce qu'il faisait, s'inquiètant un peu pour son studio. Parfois, il avait pensé qu'il allait revenir chez lui et voir son immeuble en feu. Ou bien il pensait avec angoisse que le robot s'était échappé par la fenêtre.
Tendu, Izuku s'avança vers le couple qui venait d'être installer par une collègue.
— Bienvenue, madame, monsieur. Voici le menu de cette soirée.
Yo ✌︎
Comment ça va ? 👀
J'espère que ce chapitre vous a plu !
À la semaine prouchaine hehe, et bonne rentrée à tous ! Vous rentrez en quelle classe d'ailleurs ? 👁️👄👁️
Kiss ! ❤️
- LoovZzz
1254 mots
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