Deux ans plus tard, l'automne commençait à pointé le bout de son nez, les feuilles jaunissaient, les oiseaux se rassemblaient et formaient de nouveaux nids ci et là, les vestes ressortaient du placard, les devoirs commençaient à fuser et la pression pour l'examen de fin d'année se faisait déjà sentir. Les piétons marchaient à des rythmes plus ou moins soutenus, les voitures patientaient, klaxonnaient, doublaient, se garaient, les vélos se faufilaient à une vitesse amoindries de celles des motos ou des scooters. Jungwon se faufilaient, écouteurs dans les oreilles et musique à fond, à travers les personnes moins pressées qui restaient au milieu du trottoir comme si rien ne pouvait les déranger et qu'ils étaient seuls. Ça l'agaçait mais il ne dit rien, pinçant ses lèvres discrètement en les doublants, soupirant d'exaspération intérieurement. S'il avait le malheur de les frôler par mégarde, il se doutait qu'il recevait des regards de travers et des râlements comme quoi les jeunes n'avaient plus de respects en ce moment et qu'il aurait dû s'excuser. Or il était pressé et n'avait guère le temps de se retourner, s'arrêter, s'excuser par mille mots pour flatter leurs égos d'adultes trop prétentieux pour se remettre en question. Il n'était pas bien pessimiste face à l'être humain mais certaines personnes étaient trop insupportables pour être traité avec tout le respect du monde alors qu'ils n'avaient pas la moindre idée de ce que c'était. Ça lui arrivait d'ignorer des clients pendant qu'il aidait sa mère le week-end, il ne voulait pas passer pour un gars rabat-joie ou impoli en réponse à l'impolitesse de certains clients qui se croyaient tout permis. Il préférait le silence à la violence physique ou verbale. Puis à quoi bon se battre ? Les gens ne changeaient jamais véritablement. Ils évoluaient mais restaient profondément les mêmes.
Il avait fixé le réveil de son téléphone un peu trop tard pour être dans les temps au point de prendre son petit déjeuner. Il avait sauté dans vêtements après s'être pseudo lavé avec une lingette intime acheté en pharmacie qu'il n'utilisait qu'en voyage mais qui lui servait bien les jours de retard comme celui-ci. Il avait sauté dans ses vêtements avant d'enfiler ses chaussures et de filé en saluant sa mère à la volé, s'excusant de ne pas manger avec elle ce matin, avant de se précipiter hors de l'appartement. Il ne courrait pas, à quoi bon, il finirait transpirant et essoufflé alors qu'il avait prit un minimum de temps à se laver et mettre du déodorant. La marche rapide, il n'y avait rien de mieux. Les basses de sa musique rythmait ses pas, il se calait sur le tempo soutenu d'une musique pop-rock qu'il favorisait depuis le collège. Elle faisait partie de son top trois de ses musiques préférées. En soit il écoutait de tout, mais là il n'avait pas le temps d'écouter du classique avec 30 secondes de musique rythmé. Heureusement qu'il avait préparé un minimum de vêtements la veille, son jean noir et son tee-shirt blanc avec un phrase comme "l'avenir t'appartiens" en anglais faisait l'affaire sous sa veste en matière de sweat-shirt, il était confortable et rien ne l'empêchai de faire de grandes enjambés jusqu'au lycée. Il s'était effectivement couché tard hier soir car il avait gardé Carla, maintenant neuf ans et des brouettes car elle ne voulait pas le laissé partir. Elle entrait presque au collège mais elle ne voulait pas voir Jungwon arrêté de s'occuper d'elle. Elle appréciait faire ses devoirs avec lui parce qu'il expliquait bien, selon ses dires, et qu'il passait toujours des moments amusants comme joué à un jeu de société ou bien lire des livers et les interprétés, elle adorait le théâtre et ses parents l'avait inscrite dans le conservatoire de la ville, c'était le garçon qui l'accompagnait les jeudi soirs à la salle dans laquelle ils se réunissaient pour jouer. Cette année, il s'était promis d'aller à tous ses spectacles, déjà parce qu'elle le tânait à venir mais aussi parce qu'il était fier de la voir évoluer sur scène et son sourire après les représentations était magique. Hier soir il avait essayé de jouer L'Avare de Molière, et bien qu'ils se soient amusés, il était rentré fatigué et avait dû se coucher tard à cause de ses devoirs. Les parents étaient rentrés vers vingt-trois heures et des poussières et il avait fini à une heure du matin, la petite lampe de son bureau l'endormant plus qu'elle ne le maintenait éveillé.
Il était arrivé deux minutes avant que le portail ne se ferme, saluant d'un grand sourire les surveillants qu'il connaissait bien après deux ans, se ruant à l'escalier en pierre à l'extérieur, gravissant les marches deux à deux en entendant la sonnerie retentir, il ouvrit la porte dans la précipitation et courait jusqu'à sa classe à deux portes de l'entrée du couloir. Heureusement que le professeur arrivait toujours un peu en retard parce qu'il discutait avec ses collègues. Il pénétrait dans la salle avec précipitation mais se fit soudainement arrêter. Son nez le lançait et il râlait de douleur. Il venait de foncer dans quelqu'un. Un main sur son extrémité douloureuse, il relevait les yeux vers Park Jay, encore dans sa classe cette année-ci, la dernière ayant été en seconde, il avait grandi rapidement et le dépassait d'une bonne tête et pourtant Jungwon n'était pas si petit.

"- Aïe, je suis désolé."

L'adolescent d'un blond platine se tournait vers lui, un sourcil levé, près à faire une remarque sanglante, il adorait ça apparement. N'ayant pas envie de l'entendre de bon matin, il contournait le garçon pour rejoindre sa place.

"- Faut t'acheter des lunettes, je suis pas assez gros ?"

Il n'avait pas envie de lui répondre. De un, parce que si il l'était mais qu'il était au milieu du chemin, à l'arrêt qui plus est. De deux parce que toutes les personnes de la classe le regardait et que même si ce n'était que de la curiosité de leurs parts, il était gêné et avait honte de se faire regardé à cause de sa maladresse. Il avait rougi instantanément, il voulait qu'ils arrêtent de le fixé ainsi en se demandant ce qu'il se passait alors que des voix s'élevaient déjà derrière lui. Il tirait sa chaise à côté d'Emilie, sous son regard interloqué. Cassandra faisant de même juste derrière eux, il déposait ses fesses sur sa chaise quand la brune de deux lui demandait :

"- On à encore al tête dans son oreiller ?

- M'en parle pas, dit-il à voix basse, encore embarrassé, j'ai failli être en retard.

- On a vu ça, confirmait Cassandra, le buste penché sur ses bras, le protégeant de la table dure en dessous."

Il se tournait de trois quarts pour faire face à ses deux amies, meilleures amies depuis son entrée au lycée, ils ne s'étaient plus quittés depuis, même si l'année dernière ils n'avaient pas été dans la même classe.

"- Carla m'a refait L'Avare.

- Ah bah définitivement ! Il est encore en vie son livre ?"

Les deux jeunes filles connaissaient l'enfant parce que Jungwon en parlait souvent, et sa passion pour la théâtre ne leurs étaient pas inconnu. Elles étaient venu l'année dernière pour son spectacle de fin d'année sur Othello de Shakespeare où elle avait semblé brillé de mille feux. Ça avait été une magnifique représentation.

"- Il commence à perdre des pages."

Ils avaient interrompu leurs interprétations toutes les cinq minutes pour courir après une feuille volante qui volait généralement sur le tapis ou à travers le salon.

"- Il faut vraiment qu'elle le garde dans sa bibliothèque, dit Emilie en soupirant, il va vraiment finir par rendre l'âme.

- Va lui dire tiens, fit Jungwon en sortant ses livres de son sac, elle y tient comme à la prunelle de ses yeux..."

Il s'interrompît en se remettant droit quand le professeur pénétrait dans la pièce en les saluant. Son regard s'était un instant échouer sur le corps encore debout de Jay qui rejoignait tranquillement sa place comme s'ils n'allaient pas commencé le cours dans un instant. Mais le professeur ne dit rien, c'était habituel que le garçon fasse ainsi en début de cours, ça laissait le temps à l'adulte de sortir ses affaires pour se préparé à dispenser la leçon. Jungwon n'allait pas mentir, il se demandait depuis le seconde comment s'était possible de marcher avec une telle présence alors qu'il ne faisait rien d'exceptionnel. Même son style vestimentaire avait bien évolué depuis, il était toujours aussi fashionable, ça faisait jalouser Jungwon et sa veste grise pas ouf qu'il avait acheté à la va-vie un jour de shopping. Elle avait coûté cinq euros, autant dire que c'était une bonne affaire. Il détournait le regard quand le professeur commençait à parler. Il vit dans sa vision périphérique qu'Emilie aussi l'avait regardé passer, mais pas pour les mêmes raisons. Elle le trouvait beau et se demandait qu'elle était le genre de fille qu'il aimait bien, comment elle devrait l'aborder pour lui parler et comment se rapprocher de lui. Amusé, le brunet tournait le regard vers elle, la prenant sur le vif. Un échange de regard, ils se comprirent et rigolèrent discrètement avant de commencer à écrire.

"- Je pensais lui acheté un nouveau livre, mais collector et beau, émit Jungwon avant d'enfourner sa fourchette remplie d'haricots verts."

Ils avaient eût une heure de trou avant la pause déjeuner et s'étaient donc retrouvé en tête de file pour la cantine, retrouvant la table qu'ils favorisaient, celle près de la fenêtre extérieur où ils pouvaient voir le passage par le portail. Ensemble, ils étaient des commères. Ils émettaient toujours des hypothèses sur les raisons pour lesquelles les personnes passaient par le petit portail que seuls les adultes empruntaient.

"- Il n'y en a pas au boulot de ta mère ?"

Jungwon secouait la tête. Il avait cherché pendant des semaines de beaux livres sur L'Avare mais que des couvertures ne cassant pas trois pattes à un canard avec des feuilles plus fine que celles des arbres étaient arrivés. Non, il voulait marqué le coup de son dixième anniversaire avec une belle oeuvre, une belle couverture et des feuilles plus épaisses.

"- Il faudrait qu'on aille à la Fnac, soit prendre le train parce qu'il n'y en avait pas ici, ou Cultura, le même baille.

- C'est dans deux mois, avec l'emploi du temps chargé que j'ai jusque là, je n'ai pas le temps, soupirait-il en découpant son blanc de poulet au beurre.

- Et sur internet ?, demandait Cassandra."

Il était mineur et...

"- Ma mère aime pas l'idée de mettre les coordonnées de sa carte sur internet, leur rappelai-il."

Sa mère était très prudente, on se savait jamais ce qu'il pouvait se passer et comment elle retrouverait son compte en banque après quelques temps. Sûrement vide d'un hacker, ils ne pouvaient pas prévoir. Donc pas de commande en ligne ne de livraison comme ceux-ci. Au magasin c'était différent, c'était carte de la boutique, donc des patrons et ils avaient assez de finances, surtout obligations de passer par internet pour se faire livrer des exemplaires de livres importants comme des classiques ou le dernier livre young adule à la mode ou de cuisine.

"- Et du maquillage ?, demandait la plus pomponnés des trois, Cassandra."

Les deux autres relevaient des yeux de jugement vers elle. Ça aurait pu être une bonne idée si...

"- Elle à neuf ans, Cass, fit Emilie."

Certes c'était surprenant à son âge qu'elle lise et interprète des oeuvres comme du Shakespeare mais ce n'était pour autant qu'il fallait la prendre pour une adolescente de leurs âges, elle n'était même pas au début de sa pré-adolescence.

"- Je sais mais celui des grandes surfaces, tu sais le maquillage nulle pour enfant ?"

Le maquillage en mousse nulle qui ne faisait que décevoir les enfants qui voulaient faire comme les grands ? Hum, non. Puis Jungwon ne se voyait pas offrir une telle chose à la fille qu'il gardait, il était gêné rien que d'y penser.

"- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, soupirait-il en secouant la tête, ses parents ne l'accepterait sans doute pas.

- Une barbie ?, proposait Emilie, j'adorais les Winx quand j'avais neuf ans !"

Là ce fut Jungwon qui la regardait de travers. C'était une bonne idée aussi mais ça ne correspondait absolument pas à Clara.

"- Ce n'est plus de son âge.

- Bien-sûr que si, se défendit-elle.

- Tu m'as très bien compris."

Il avait pensé à plusieurs choses à lui offrir mais un livre semblait être le meilleur choix. Et il voulait vraiment lui offrir le plus beau qu'il soit. Elle était comme sa petite soeur maintenant, à s'occuper d'elle presque tous les jours. Sa famille l'avait même emmené en vacances car elle les avait supplié pour qu'il vienne. Il avait été obligé de laisser sa mère seule pendant deux semaines à la boutique pendant les vacances d'été.

"- Emmène-la au parc d'attraction, émit la blonde en buvant un coup."

       Ils y étaient déjà allé ensemble mais juste parce que ses parents avaient des places offertes grâce à leurs boulots et qu'ils pouvaient emmené une quatrième personne. Jungwon et sa mère en rigolaient parce que c'était comme s'il avait une deuxième famille sur qui compter. Si sa mère partait en voyage ou quelque chose du genre, elle savait qu'il ne serait pas tout seul.

"- J'ai pas les sous."

        Puis il eut un silence, tous réfléchissaient à une énième idée mais rien ne fusaient, ils étaient à court de bonnes idées.

"- C'est compliqué ton affaire.

- A qui le dis-tu ?, rigolait doucement le garçon."

         Depuis quand faire un cadeau à une gosse de neuf ans relevait d'un travail impossible ? Il y avait un tas de choses à offrir et pourtant Jungwon était trop borné pour trouver quelque chose d'autre. Il voulait absolument lui offrir ce livre, ça lui tenait à coeur.

"- Quand je sortirais avec monsieur Park Jay, je lui demanderais d'acheter ton bouquin, dit fièrement Emilie en bombant le torse."

        Il eut un moment de suspens pendant lequel ils se regardèrent tous trois avant d'exploser de rire. Niveau impossible on était pas mal là.

"- N'importe quoi !, en bousculant gentiment l'épaule de son amie.

- Faut savoir se projeté dans l'avenir.

- Tu sais même pas ce que tu veux faire de ta vie, de quoi tu parles ?, se moquait Cassandra."

         Emilie la regardait un peu supérieure.

"- Faut savoir ce qu'on veut dans un avenir proche, et Jay est mon avenir proche."

       Ils rigolèrent de nouveau. C'était absurde et les trois le savaient. Ils n'avaient adressé la parole au dit garçon alors elle pouvait toujours rêvé. Paraissait-il qu'il était célibataire. Ça donnait de l'espoir à son amie. En parlant du loup, il était à deux tables plus éloignés d'eux, contre le mur avec ses amis, ils parlaient alors que le blond regardait dans leurs directions. Ils avaient rigoler fort, il n'y avait aucun surprise que des regards se soient tournés vers eux. Mais Jungwon n'aimait pas l'attention qui pouvait lui être porté alors il rougit en regardant les yeux autres regards vers eux, détournant finalement les yeux en se focalisant sur son assiette. Il voulait faire abstraction de cela le plus vite possible.

"- Alors va lui parler, suggérait Cassandra en la pointant de sa fourchette.

- T'es folle ? Je vais me faire jugée oui.

- Tu y perds quoi ?

- Ma dignité, comme si c'était évident.

- En fait tu vas jamais l'aborder.

- Si mais..."

         Sa voix se tue. Ça attirait l'attention de Jungwon qui relevait les yeux vers ses deux amies. Mauvaise idée, elles le regardaient comme si la réponse était évidente à la suite de la phrase d'Émilie. Il ne savait pas pourquoi mais il le sentait mal.

"- Jungwon ?, le voix trop aiguë pour être une vraie question."

         Son sang ne fit qu'un tour. Puisqu'il était un garçon, c'était forcément plus facile pour lui, c'est ça ? Parce qu'ils avaient le même truc entre les jambes et que ça les rapprochait ? Il secouait vivement la tête.

"- Même pas en rêve.

- Oh allez quoi, le suppliait Émilie en attrapant son bras.

- Non mais ça va pas ? Il est entouré ! Je vais pas aller lui parler, son coeur battait à cent l'heure, comme si l'idée d'aller parler devant son groupe de potes lui faisait l'effet d'un exposé devant toute la classe.

- Pas maintenant, mais plus tard ?, faisant les yeux doux au garçon."

        Elles avaient assez de courages pour le faire elles-même, alors pourquoi demander au seul timide de la bande ? C'était pas cool ça... Mais ses yeux de chien battu eut raison de lui. Il fermait les yeux en soupirant.

"- Tu saoules.

- T'es vraiment le meilleur !, se réjouit-elle en lui faisant un câlin sans son accord, promis je lui demanderais pour ton livre.

- Tu as interêt."

        Alors qu'au fond, il n'avait aucune envie de le faire. Il était vraiment une bonne poire tiens. En tournant furtivement son regard vers le blond à l'autre bout de la salle, souriant à ses amis en sa marrant d'un sujet qui lui était inconnu, il regrettait sa décision presque immédiatement. Ça n'aurait pas pu être quelqu'un d'autre ?

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[PAS RELU]