chapitre 60 : Délivre moi du mal !
Six mois, c'est le temps écoulé depuis que Jordan et ses frères ont aménagé dans la maison qui les a vu naître. Cette maison où Jordan a vu ses parents assassinés par des malfrats.
Ce temps leur a aussi permis de revoir certaines têtes lointaines, des amis d'enfance, des vieux voisins qui n'ont pas caché leur joie de les revoir.
Six mois, c'est le temps qu'il a fallu à Coralie pour s'adapter à son nouveau planning de ministre. Cette nouvelle qualification lui prend littéralement tout son énergie, elle a tellement de combat à mener, qu'elle ne se donne aucun répit.
Ce temps lui a permis de faire ses preuves dans le gouvernement.
Six mois, c'est le temps acharné qu'il a fallu pour retrouver Moussa et d'incarcérer. Il n'a pas pu se cacher plus longtemps, il paie désormais ses crimes dans une cellule, qu'il devra devra désormais habiter jusqu'à sa mort. Sans lui laisser le choix, l'on lui a mit la pression pour qu'il dénonce ses collaborateurs. Grâce à ses informations, le grand réseau de prostitution juvénile de Francis et Moussa a été démantelé, sous les commande du ministre Coralie Kouadio.
_Monsieur, vous avez de la visite !
_Qui est-ce ? Demande Jordan en baissant le son de la télévision !
_Une voisine, elle dit être la fille des Sery !
_Faites là venir !
Jordan se demande si c'est vraiment celle à qui il pense, c'est la seule qu'il n'avait pas vu depuis leur retour.
_Jordan ? Seigneur c'est vraiment toi ? Je croyais que mon père divaguait !
_Sofie ? Les larmes aux yeux, elle se jette dans ses bras ému de le voir après toutes ses années.
Tellement d'histoires ce sont racontées à leur sujet, mais celle refusait d'accepter était le fait qu'il soit mort avec ses frères.
Jordan est devenu un homme accompli, mais à ses yeux il n'a pas changé d'un poil, son regard est toujours le même, même si on y lit beaucoup de souffrance. Son sourire est resté tel que dans ses souvenirs, elle se cramponne à son cou tellement heureusement de le revoir en chair et en os.
Il n'arrive pas à se défaire de son sourire, Sofie n'a pas changé d'un pouce, toujours aussi impulsive et émotive. Son teint noir est encore plus éclatant que dans ses souvenirs, elle n'a rien perdu de sa beauté, au contraire il trouve qu'elle s'est encore bonifiée.
Cette femme a été son soleil à une époque, elle est la preuve tangible qu'il a eu aussi des moments joyeux dans cette maison, dans ce quartier qu'il maîtrisait et qu'il soumettait.
Lorsqu'ils se séparent et se remettent peu à peu de leurs émotions, ils prennent place autour de boissons naturelles rafraîchissantes.
_Mon père m'a dit que vous étiez revenu, je croyais qu'il divaguait ! Tu sais il souffre d'alzheimer, alors je n'ai pas cru même si son alzheimer n'est pas prononcé ! Mais avec un faible espoir je suis venu, et tu es là devant moi ! C'est irréel ! Sourit-elle plus largement.
_Je l'avoue c'est irréel !
_Et Marie Carmen et Stéphan ? Comment ils sont devenus ?
_ils ont bien grandit ! Marie est sortie avec des amies et Stéphan est en voyage ! J'ai appris que tu n'habite plus le quartier !
_Non ! Je vis au Ghana désormais ! Je suis venu pour voir mon père !
_Je vois ! J'imagine que tu es mariée maintenant et que tu as des enfants ! C'était tellement ton rêve ! Rigole Jordan, Sofie rêvait d'une vie des plus simples.
_Je ne suis pas mariée ! Mais oui j'ai un enfant ! Dit-elle souriante.
_Vraiment ? Quel âge a-t-il ?
_14 ans ! Elle s'appelle Emmanuella !
_Emmanuella ! Dit-il plongé dans ses souvenirs, Emmanuella est le prénom qu'ils auraient aimé donner si jamais ils avaient eu une fille ensemble.
_Je vais y aller ! Dit-elle soudainement avant de sortir, sans qu'il ne puisse réagir. Sofie semblait plus émotive que tout à l'heure, comme si elle avait peur de faire une gaffe.
Jordan ne comprenant pas sa réaction se met à sa poursuite, pour au moins la raccompagner quand il croise cette vielle dame qui vient d'arriver.
_Jordan ? Tu as grandi dêh !
_Tantie ? Dit-il, c'est l'ex femme de son oncle, la mère de Cédric, celle qui faisait de lui et ses frères ses souffres douleur.
_Je vois que tu es revenu ! Tu avais fuit là !
_Je peux t'aider en quoi ?
_Et ton oncle ?
_Il n'habite plus ici !
_Depuis quand ? Tu l'as chassé ?
_Depuis six approximativement !
_Tu as bien grandi ! Ton oncle a été vraiment méchant en vous jetant à la rue ! Tu as bien fait de le chasser !
_Toi non plus tu n'es pas la bienvenue !
_Tu as toujours été impoli oh ! Bref je suis venu récupérer mes affaires !
_Tout a été renouvelé ici ! Rien ne t'appartient ! Dit-il contractant la mâchoire, sa tante sourit amusée.
_J'ai planté des fleurs dans le jardin, je vais aller vérifier !
_Tout a été déterré ! Tout sans exception !
_De quel droit ? S'énerve-t-elle subitement.
_C'est ma maison !
_Tu joue avec le feu ! Petit tu joues avec le feu !
_Ma tante, la porte t'attend ! Peux-tu sortir de chez moi ?
Le regard menaçant elle le regarde en colère, d'une calme olympique, il voit sa tante se décupler. Physiquement elle est entrain de l'insulter, mais dans l'invisible elle se dirige vers le jardin.
Elle en revient encore plus en colère, elle utilise de la télékinésie pour tenter de l'étouffer spirituellement. Jordan loin d'être effrayé se retourne vers son esprit, ignore son être physique qui lui procure des insultes sans raison.
_Où te crois tu ? Dit-il en la toisant, elle tressaille et fait un pas en arrière.
_Tu me vois ?
_Je dis, où te crois-tu ? Comme tu peux le constater, tout ce que tu as eu à enterrer dans cette maison a été déterré ! Et sache qu'aucune de tes attaques ne m'attendra !
_Tu me parles comme ça ! Moi qui ai pris soins de toi ? Dieu punit les ingrats, je te maudis enfants ingrats !
_Dieu n'aime pas les imposteurs ! Je te retourne ta malédiction femme hypocrite ! J'ignore pourquoi tu as enterré ces choses là ici, mais sache que tes oeuvres n'impacteront plus la vie de quelqu'un ici !
_J'aurai dû vous tuer au lieu de vous chasser ! J'aurai dû tuer aussi ce bon à rien qui m'a servi de mari et prendre l'argent qui me revenait de droit !
_Celui de mes parents ?
_Idiot ! Tu ne sais rien, alors tais-toi ! Ton père aurait dû m'épouser, si l'avait fait il serait en vie !
_Tu...qu'est-ce que tu racontes ?
_Je te l'ai dit tu sais rien ! J'ai œuvré toutes ses années pour avoir l'héritage, mon plan était parfait en plus. J'envoie des cambrioleurs à tes parents qui les tuent, on donne votre garde à son frère qui devra s'occuper de la fortune, moi étant sa femme j'aurai profité. Mais ton idiot de oncle était trop faible, il résistait à mes ensorcelements tout simplement parce que vous étiez là ! Surtout toi tu m'énerve, je n epouvias pas exercer librement, fallait que je le débarrasse de vous ! Quoi de mieux que d'utiliser le visage de ton oncle cette nuit ? Quand j'ai pu enfin me débarrasser de vous, j'ai réussi mon coup mais trop tard ! Ce chien m'a avoué qu'il n'avait pas accès aux biens !
Jordan choqué l'écoute se confesser, la haine le gagne peu à peu, cette femme a fait tué ses parents pour une question d'argent. Elle les a rendu orphelin, les a écartés de leur foyer pour une question d'argent ?
La haine commence à l'envahir, Jordan veut commettre un meurtre, il n'est même pas effrayé à cette idée.
Plus les mauvaises pensées occupent sont esprit, plus sa tante est excitée comme si elle le poussait à commettre un crime. Comme si elle tire profit de ses pensées négatives, il fonce sur elle, prêt à la tuer de ses mains quand la voix du père Maurice apparaît dans ses pensées.
Il lui avait dit plutôt, de ne pas se laisser guider par ses sentiments passés, Jordan fait violence pour ne pas succomber à sa colère et commettre l'irréparable.
_Notre père qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur terre comme au ciel, (...) Et ne nous soumets pas la tentation, mais délivre nous du mal ! (...) Amen !
Après cette prière qu'il a récité avec sollicitude, Jordan se voit devenir plus calme. Les sentiments sombres qui l'habitent semblent avoir disparu. Me cœur léger, il regarde sa tante qui s'était affalée sur le sol, subitement vidée de toutes forces.
_Tu ne feras plus de mal à ma famille ! Tes agissements ne nous toucheront plus ! Je n'ai pas de preuve tangible pour t'envoyer en prison pour le meurtre de mes parents, mais sache que Dieu, celui qui me soutient depuis toujours, ne laissera pas tes actes impunis !
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