- Regardez les gars, je vous avais bien dit qu'il devait en rester quelque chose! S'exclama un ours blanc en pointant une épave.

- Depuis le temps qu'on est parti, le capitaine a eu mille fois le temps de se noyer, pleura un rouquin.

- D'après les plans du navire, il y avait une partie en métal dans sa cale, le contredit un géant. Si il a eu de la chance, il était dedans quand le bateau a coulé.

- Mais, Jean Bart, le capitaine est quelqu'un qui à la poisse et même si il avait eu la chance de se trouver dedans, ça fait deux semaines qu'on a été séparé! Avec le manque d'aire...

Le rouquin en combinaison blanche se mit à pleurer de nouveau, suivit de bon nombre d'autres pirates.

- On ne le saura qu'en sortant la partie métallique de l'eau, affirma Jean Bart. Alors, jusque là, on ne perd pas espoir et on y crois! On va le retrouver!

- D'accord, pleurnichèrent les hommes.

- C'est quoi cette réponse, de l'enthousiasme que diable! On va retrouver le capitaine!

- Oui, sous-capitaine en second! S'écrièrent-ils revigorés par leur compagnon.

Avec délicatesse et rapidité, le sous-marin jaune et ses occupants réussirent à traîner le contenant ne métal jusque sur un îlot désert. Ils l'ouvrirent à l'aide de chalumeaux spéciaux.

- Je sens le capitaine à l'intérieur, affirma le mink une fois une légère brèche faite.

Les pirates mirent encore plus de cœur à l'ouvrage. Comme ils l'avaient convenu, seul le deuxième médecin de bord entra dans le contenant. Il y trouva son supérieur allongé entre des caisse et tenant une gamine entre ses bras. L'enfant portait son pull. Il examina son capitaine en écartant l'enfant.

- Il est vivant, expliqua-t-il à ses compagnons en sortant, mais il est très affaiblit et inconsciente, j'ai besoin de Jean Bart pour le ramener dans l'infirmerie.

Cette déclaration suscita des acclamations de joie. Le temps que le géant emmenait son capitaine dans un lieu plus sain, le médecin prit l'enfant avec lui. Au vu de la façon dont son capitaine la tenait, il jugea qu'elle avait de l'importance à ses yeux.

***

Law se réveilla difficilement. Son corps lui était douloureux, comme si il avait été roué de coups. La lumière l'éblouit et des sons forts et inintelligibles lui donnèrent mal à la tête. Il distingua quelques coups et tout devint plus calme. Il sentit quelqu'un lui prendre une main et parler plus clairement.

- Capitaine, est-ce que vous m'entendez? Si vous m'entendez, serrez ma main, s'il vous plaît.

- Shiru, murmura-t-il en reconnaissant la voie du deuxième médecin de son équipage.

- Oui, c'est bien moi, capitaine. Comment est-ce que vous vous sentez?

- J'ai mal à la tête.

Il passa une main sur son visage, comme si il avait dormit trop longtemps.

- Est-ce que vous vous souvenez de ce qu'il c'est passé?

- Le conteneur... la faim... la gamine qui...

À la pensé de l'enfant, il se redressa vivement. Faisant sursauter son médecin.

- Où est la gamine?

- Capitaine, je vous en pris, calmez-vous.

- Shiru, où est-elle?

Il semblait avoir reprit toutes ses capacités.

- Elle est dans le lit d'à coté.

Il tourna la tête et la vit allongée dans le lit voisin au sien. Shiru soupira intérieurement de soulagement en voyant son capitaine se détendre. Il se félicita d'avoir placé l'enfant à coté de lui.

- Vous voulez que je vous fasse un bilan de votre état?

Law se reconcentra sur son subordonné et hocha positivement la tête. Il lui expliqua qu'ils avaient dû le traiter pour sa sous-nutrition et sa déshydratation mais que globalement, il n'avait rien.

- On vous a retrouvé inconscient dans ce conteneur avec la petite dans les bras.

- Combien de temps c'est écoulé depuis notre séparation?

- Deux semaines entre le moment où le navire à coulé et le moment où l'on vous à retrouvé et mois d'une journée depuis que vous avez été transporté dans l'infirmerie.

Il retira ses perfusions et le reste du matériel médical lui étant relier. Habillé uniquement de sa blouse de patient, il se leva. En voyant qu'il se dirigeait vers la gamine, Shiru sembla paniquer.

- Capitaine, attendez! Vous ne devez pas...

- Pas besoin de me cacher la vérité, Shiru, affirma Law en marchant gauchement vers le lit à coté du siens. Je sais qu'elle n'a pas survécu.

- Comment?

- Deux semaines, soupira-t-il en s'asseyant à coté du petit cadavre. À un ou deux jours près, elle aurait survécu. Elle était déjà affaiblie quand je l'ai trouvé, mais elle c'est accrochée. Je l'ai forcé à se battre contre la mort, mais le lieu était trop insalubre. Elle a enchaîné les infections et elle n'avait pas de quoi reprendre assez de force. Au final, la seul chose dont j'ai été capable a été de la faire souffrir et d'essayer de la réconforter.

- Capitaine, si ça peut vous consoler, quand je l'ai trouvé dans vos bras, elle semblait apaisée.

Law caressa affectueusement le visage de la petite qui lui avait tenu compagnie.

- Tout les hommes sur le navire coulé ont-ils été tué?

- Oui, capitaine, pas un n'a survécu. Si ce n'est pas nous qui les avons tué, ça a été la marine ou la mer elle-même.

- Qu'est-ce qui a été récupéré?

- Tout leur matériel médical, leurs vivres, leurs cartes de navigations, des livres et leur journal de bord. On a aussi récupéré les coquillages des îles célestes qu'ils transportaient.

- Des îles célestes?

- À parement. C'est en tout cas comme ça que Jean Bart les a qualifié. À ce qu'il a expliqué, ils ont des capacités particulières.

- Sans eux on serait mort tout les deux, expliqua Law.

Il y eut un cour silence, puis Law ordonna à son médecin d'aller chercher son second. L'ours polaire, ne se priva pas de faire un gros câlin à son capitaine, qui ne rechigna pas et lui rendit son étreinte.

- On a crue que t'étais mort, capitaine.

- J'y suis pas passé loin, reconnut le médecin. Bepo, j'ai besoin de toi.

- Oui, capitaine.

- Je veux que tu fasses deux choses. D'abord, vas me chercher des vêtements. Ensuite, on va étudier les journaux de bord des pourris qui s'en sont pris à cette pauvre gamine.

- Tout de suite, capitaine.

***

À force de recherches et de recoupements, Law et Bepo avaient réussi à remonté tout le parcoure de la petite esclave jusqu'à son île natal. Mais ce n'est pas cela que cherchait le capitaine. Ils remontèrent donc la chaîne des événements à partir de la séparation de l'enfant et de sa mère pour arriver jusqu'au lieu où se trouvait actuellement cette dernière.

Le capitaine ordonna donc à son équipage de se diriger vers la dernière île sur laquelle elle avait, avec certitude, résidé. De là, soit ils trouveraient de nouvelles informations, soit ils la trouveraient elle ou sa tombe.

Les pirates débarquèrent donc sans se cacher dans le port d'une ville qui ne les accueillit pas dans la joie et la bonne humeur. Ils comprirent vite que la population étaient constituée d'anciens esclaves. Ces dernier n'ayant pas prévu de revenir à leur ancien statut, prirent immédiatement les armes, plutôt mourir que de redevenir le serviteur de quelqu'un.

Il y aurait eu un bain de sang, si une jeune fille ne se serait pas approché en pleur du groupe de pirate ayant mit pied à terre. Sous le regard surpris des habitants et des pirates, elle fit quelques pas hors de la masse.

- Monsieur Jean Bart, reconnut-elle.

Les pirates tournèrent la tête vers leur dernière recrue.

- Vous ne vous souvenez pas? Demanda-t-elle en tremblant. Vous m'avez aidé à fuir les dragons célestes.

Elle se tourna tout en retirant son haut. Sur son dos trônait encore la marque maudite de la griffe de dragon. Le géant s'approcha de la jeune fille tremblante et lui redescendit son vêtement. Elle n'avait pas à exhiber ainsi la marque de son esclavage. Lorsqu'il la réconforta en lui expliquant que lui aussi avait été libéré par son désormais capitaine, les habitants baissèrent leurs armes. Leurs regards devinrent moins furieux et plus amicaux.

Law fit alors un pas, se démarquant plus encore de ses compagnons et prit la parole.

- Je suis à la recherche d'une femme venant de l'île de la Croix du Sud.

Les habitants se regardèrent et finirent par laisser passer une femme dans la trentaine ressemblant très pour trait à la gamine qu'il avait côtoyé. Alors qu'elle s'approchait du pirate avec un regard froid, ce dernier fit volte face et retourna dans son sous-marin. Il en ressortit quelques minutes plus tard en portant dans ses bras la gamine. Il avait fait en sorte que son corps soit conservé et qu'elle porte des vêtement digne de ce nom, soit une jolie petite robe et des ballerines. Il avait lui même coiffé ses cheveux bruns tirant sur le blond.

Il s'avança vers la femme qui avait reconnu son enfant, bien que quelques années s'étaient écoulées, et s'était effondrée en larme. Sous cette étrange haie d'honneur, le chirurgien de la mort porta la petite fille à sa mère.

- Mon bébé, qu'est-ce qu'ils t'ont fais? Pleura-t-elle prenant le cadavre dans ses bras et en le serrant contre elle.

- Je suis désolé, s'excusa Law. Elle était déjà trop gravement blessée tant physiquement que psychologiquement pour que je puisse la sauver. Mais je tenais quand même à tenir la promesse que je lui avais faite en la ramenant à vous.

- Merci.

Il ne put que hocher la tête, se relever et laisser la pauvre mère se déverser en pleurs sur le corps inerte de son enfant. Il allait ordonner le départ quand les habitants les invitèrent à rester quelques jours dans leurs ville. Law accepta.

Le jour suivant, la petite fut enterrée dans le cimetière de la ville. Les pirates n'y assistèrent pas, mais un homme vint chercher leur capitaine. À parement, la mère de la défunte avait à lui parler. Il la retrouva tremblante devant la tombe de son enfant. En l'entendant arriver elle ne se retourna pas et demanda à parler avec lui. Il s'assit donc à ses cotés. Elle l'implora de lui dire tout ce qu'il savait sur ce qu'il était arrivé à son enfant.

Il lui raconta tout, tout ce qu'il savait sur elle, sur les mauvais traitements qu'on lui avait infligé, sur ce qu'il avait tenté de faire pour la soigner, l'apaiser, et son ressentit à ces moments. Il lui parla de ce que lui avait confié la gamine, de ce qu'il pensait d'elle, et lui raconta mot pour mot leur dernière discutions. Il expliqua qu'à ce moment, il savait déjà qu'elle était perdue à moins que miraculeusement, ses hommes ne les retrouvent dans les heurs qui suivaient. Il lui expliqua que la dernière chose qu'il avait fait pour elle était de l'avoir prise dans ses bras pour la consoler de la douleur. Il lui expliqua qu'elle n'avait pas souffert quand la faucheuse était venue la guider vers un monde meilleurs. Elle s'était endormie dans ses bras. Elle respirait encore quand il avait cesser d'être conscient. Mais elle semblait apaisée quand on les avait finalement retrouvé.

- Si j'avais pu, je l'aurais sauvé. Elle était courageuse, mais avait déjà beaucoup trop enduré.

- Je vous remercie pour lui avoir apporté du réconfort, la où elle était seule et blessée. Depuis qu'elle a été séparée de moi, je l'entend toutes les nuits m'appeler et me supplier de l'aider. Vous avez été là où je n'ai pas pu être.

- Ce n'était pas votre faute, affirma Law. Elle savait que ce n'était pas votre faute, alors ne vous en voulez pas pour ça.

La pauvre femme continua de pleurer sur la tombe de son enfant. Law la laissa là et ordonna le départ à ses hommes.

Avant de repartir sous les mers, le capitaine des pirates du Heart remit au maire de la ville aux esclaves l'étendard le représentant. Depuis ce jour, ce dernier est fièrement affiché à l'entré de la ville.

Et c'est la fin de cette histoire. Merci de l'avoir lu et félicitation pour avoir tenu jusqu'au bout.

Au plaisir de vous faire découvrir une autre histoire.