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Je regarde le miroir face à moi. Immobile, droite, attendant patiemment. D'ordinaire tout s'active, les coiffeuses et maquilleuses discutent gaiement avec les autres filles ou sont en plein rush et hurlent à la catastrophe. Moi, j'en suis à un point où je suis sonnée, je reste là, fais ce qu'on me dit de faire, et attends que ça se passe.

J'entends lointainement Candice donner des instructions à Cassandre, qui débute sa première journée ici en tant que stagiaire en coiffure. Stella plus loin, est adossée au mur, à un endroit où elle est sûre de ne pas gêner le passage, et ne fait même pas mine de s'intéresser à nous, le portable dans les mains et les écouteurs dans les oreilles. Elle est ici parce que maman veut qu'elle m'accompagne, qu'elle observe, et que ça lui donne l'envie d'être mannequin elle aussi. Moi, je rêve d'un instant pouvoir me poser contre le mur et écouter de la musique sans que personne ne fasse attention à moi.

Du coin de l'œil, je la vois rejouer les notes de basse de la musique qu'elle écoute. Dans le reflet du miroir, je vois Cassandre commencer à travailler. Derrière moi, je vois le maquilleur qui arrive.

- Salut Gigi ! Comment tu vas aujourd'hui ? On va te rendre MA-GNI-FIQUE.

Ce qui est bien avec Alejandro, c'est qu'il fait les questions et les réponses tout seul. Ca peut être frustrant, mais il y a des moments où ça rend vraiment service.

- C'est bientôt fini ? demande Penelope en faisant irruption à côté de moi

- Penny ! Tu vois bien que je n'en suis qu'à la moitié du travail ! répond Alejandro estomaqué

- Antonio attend Gigi d'ici 5 minutes.

- Eh bien Antonio attendra !

- Et Gigi mourra, je dis d'une petite voix

Ils se retournent subitement vers moi, et je regrette d'avoir parlé.

- Antonio déteste attendre, dit Penny à Antonio

- Eh bien je fais ce que je peux ! Si on m'avait envoyé Gigi avant, j'aurais peut-être pu finir plus tôt. Allez ! Oust !

Il la fait dégager, et la pauvre Penny réajuste ses lunettes maladroitement, avant de partir, décontenancée. Antonio se remet au travail en ne cessant plus de pester.

- Ils sont chiants ces créateurs ! Ils croient qu'ils font tout le boulot et qu'ils sont les rois et qu'ils ne peuvent pas perdre une petite minute. Mais je voudrais bien les voir dans cette salle, à faire mon travail ! Ah non, dit-il en prenant de la couleur. Non, non, ils ne savent pas ce que c'est, dit-il en appliquant la couleur sur mes lèvres. Tu sais ce que c'est toi de travailler dans ces conditions, avec une assistante qui vient te voir à chaque fois que tu travailles pour te dire de te dépêcher ?

- Je crois que oui.

- Eux ils ne savent pas. On est insignifiant pour eux. Mais la vérité c'est que sans nous, ils ne sont rien.

Je ne réponds pas, mais je crois que cette fois, il attendait une réponse de ma part. Il termine de poser la petite touche de highlight, et me tourne vers le miroir.

- Hein, dis-moi ? Qu'est-ce qu'il serait Antonio sans Gigi Hadid ?

- Et qu'est-ce que Gigi Hadid serait sans toi Alejandro ? je lui réponds en souriant. Merci !

Je suis à deux doigts de lui déposer un bisou sur la joue, mais il me repousse en me regardant sévèrement.

- Je sais que je suis un dieu du makeup, mais si tu gâches déjà tout ton rouge à lèvres, je ne pourrai plus rien pour toi.

Je rigole et file retrouver Penny. Elle m'entraine sans attendre vers les habilleuses qui me font enfiler une robe, et on me pousse directement dans la salle du shooting, sans m'avoir laissé le temps de terminer de d'enfiler les chaussures.

- Te voilà enfin ! me dit Antonio agacé

- Pardon, je dis

Comme si c'était réellement ma faute. Je me place dans le champ, tandis qu'Antonio explique au photographe ce qu'il veut pour je pense la quinzième fois. Puis, il se tourne vers moi. Et son visage se transforme.

- Ca ne va pas ! dit-il en s'approchant. Ca ne va pas du tout ! dit-il à deux doigts de s'arracher les cheveux. Où sont les assistants quand on a besoin d'eux ?

Evidemment, les assistantes ne sont plus là. C'est bien ma veine, il est en train de devenir complètement fou.

Stella me regarde effarée, l'air de me dire « il est fou ton créateur là, il n'y a rien de si dramatique ! » et, je ne sais pas pourquoi, peut-être par peur que les choses s'enveniment, il me prend l'idée de sauver la situation. Je m'approche du miroir pour me regarder, et pense tout haut à une solution.

- Une coiffure simple et un maquillage plus léger mettraient plus en valeur le côté simple de la robe. Des chaussures plates donneraient un côté plus léger, ou des sandales pourraient féminiser en restant simple. Et cette partie de la robe alourdit la silhouette, peut-être que si on la retirait on verrait mieux le travail fait sur les motifs et textures simples et doux.

Je remarque que toute la salle est silencieuse, et que tout le monde s'est figé. Je ne pense pas avoir dit de bêtise, ni suggéré de trop grosse modification... ?

- Tu penses ? me dit Antonio d'un ton froid et condescendant

Je me fige. Je crois que j'ai fait une bêtise.

- Et tu as d'autres choses à ajouter, ou ça ira ? Excusez-moi mademoiselle, je ne pensais pas que nous avions une professionnelle de la mode avec nous ! Avec qui avez-vous travaillé ? Dans quelle grand école avez-vous obtenu votre diplôme ?

- Je... J'ai juste pensé aider...

- Tu penses aider ? Tu me fais perdre mon temps ! Reste à ta place devant le décor et ne TOUCHE PAS à la robe !

Je recule par automatisme, un pas à la fois. Assommée. J'ai envie de pleurer. Je me sens tellement mal. J'entends vaguement Antonio me traiter d'idiote et d'autres choses peu agréables, mais mes oreilles se ferment.

Je reste là, immobile, comme un pantin, et laisse les assistants m'arranger au goût d'Antonio, puis je fais ce qu'on me dit en prenant la pose, sous ses critiques incessantes. Je n'ai pas l'air naturelle, mon sourire est figé, je ne fais pas ce qu'il faut. Peut-être que si je ne me sentais pas si mal, et que si je m'amusais pour de vrai, je pourrais m'amuser sur la photo ?

Antonio finit par mettre fin au shooting, et, à cet instant, délivrée, je ne perds pas une seconde et cours hors de la salle. Je cours dans le couloir puis dans l'escalier, et évidemment je trébuche. Je ne peux plus retenir mes larmes, je ne vois plus rien, et j'entends vaguement qu'on se moque de moi.

On me ramasse et on essuie mes larmes, et j'y vois enfin quelque chose. Zayn. Il me cache contre lui en m'emmenant plus loin.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Candice est affolée et Alejandro ne sait même pas finir ses phrases, et maintenant toi qui tombes dans l'escalier en pleurant... Tu vas bien ?

- C'était horrible, je dis en reniflant

- Quoi ? me demande-t-il en me donnant un mouchoir

Je me mouche de façon très peu glamour.

- Antonio m'a humiliée.

- Antonio ne sait pas l'erreur qu'il vient de commettre.

- Tu penses ça toi ? Antonio est le créateur le plus demandé de cette décennie. Moi je suis une mannequin qui débute. Il s'en fiche complètement que je retravaille pour lui ou non. C'est moi qui suis en tort de toute façon.

- Mais de quoi tu parles ? Quoi que tu aies fait il n'a pas à t'humilier. Je vais aller le voir et...

- Et me faire passer pour la petite gosse de riche qui est là juste grâce à ses parents et qui ne sait même pas se défendre sans son petit copain. Merci mais je me débrouillerai.

- Sûre ?

- Je veux juste rentrer à la maison...

- D'accord. Je vais récupérer ta sœur pendant que tu te changes et je te ramène.

- Mais toi, tu venais faire quoi ici ?

- Parler d'un contrat avec Antonio, il parait qu'il me veut. Mais je viens de décider que moi je ne voulais pas de lui.

- Mais il pourrait lancer ta carrière !

- Je m'en fiche. J'ai déjà une carrière sans lui.

Il me sourit, et je lui souris en retour. J'ai le meilleur petit copain du monde. Dommage qu'on ait été présentés par nos manageurs...

Je soupire en me laissant tomber sur le fauteuil. Penny surgit face à moi en m'assaillant d'information mais je suis incapable de l'écouter, mon cerveau a complètement déconnecté. Je lui demande simplement mes affaires, et elle me regarde tristement avant d'acquiescer et quitter la pièce.

Je me prends la tête dans les mains. C'est à ce moment que je me rappelle que je suis maquillée, et que j'ai probablement tout ruiné. Tant pis, si je suis si affreuse Stella me le dira sans faute.

Je voudrais tellement, tellement être ailleurs. Je déteste travailler pour Antonio. Je n'ai jamais spécialement aimé porter ses collections, mais aujourd'hui c'est définitif, je déteste travailler pour lui. Travailler pour quelqu'un nécessite d'être pris en considération en tant qu'être humain par cette personne. Antonio ne considère personne comme son égal. Alors soit il se prend pour Dieu, soit il nous prend pour des sous-merdes.

Penelope revient avec mes vêtements, et je me dépêche de retirer les choses d'Antonio. Je me rhabille, et sors de la pièce en même temps que Zayn revient avec Stella.

- Je vous ramène, et on se regarde un bon film de filles en commandant une pizza.

- Zayn si tu n'étais pas le copain de ma sœur, je t'épouserais, lui dit Stella

- Ahh si c'était vrai.

- Pardon ? dit-elle alors qu'on sort de là

- Je ne te crois pas.

- Tu insinues que je mens ?

- J'insinue qu'il y a quelqu'un dans ton cœur oui.

- N'importe quoi !

Ils se taisent alors que des paparazzis nous visent avec leurs téléphones portables. On monte dans la voiture, et j'ai une petite pensée pour Cassandre qui va se farcir les ordres d'Antonio toute la journée. Heureusement qu'elle n'est que stagiaire, et que par conséquent les ordres d'Antonio passent par Candice avant de passer par elle.

- C'est quand le prochain concert de One Direction ici ? demande Stella l'air de rien en appuyant sur les boutons de l'autoradio

- On en a un dans une semaine. Pourquoi ? Quelqu'un que tu voudrais voir ? répond Zayn sans se laisser duper

- Oui, One Direction, dit Stella qui est aussi forte que lui à ce jeu. Tu penses que tu pourrais m'avoir une place ? Et une pour Cass aussi.

- Ca peut se faire. Tu seras où toi ? me demande-t-il

- Il faut que je demande à ma mère, elle n'arrête pas de m'ajouter des shootings et des trucs des dernière minute...

- La triste réalité d'avoir sa mère manageuse de sa carrière.

- Je suis bien contente de ne pas être mannequin ! dit Stella instantanément

- C'est pour bientôt, je lui dis

- Non. J'ai toujours une bonne excuse pour éviter les rendez-vous qu'elle m'organise.

- Un jour tu n'en auras plus.

- Stella, pourquoi tu dis pas à ta mère que tu veux pas être mannequin ? nous interrompt Zayn

- Demande à Gigi.

Je la foudroie des yeux. Petite peste ! Zayn m'interroge du regard, mais je ne dis rien. Il ne manquerait plus que ça, que lui aussi découvre que j'en ai marre de cette vie...

- On peut passer au supermarché acheter de la glace ? je demande à la place

- A vos ordres princesse.

- Ohhh que vous êtes chous ! nous dit Stella mi-attendrie mi-moqueuse

- Avoue, tu es jalouse, dit Zayn

- Moi ? Non. Ça va très bien.

- Commence une carrière dans quelque chose et peut-être que ton manageur te trouvera un petit copain.

- Alors là tu rêves ! Personne me trouvera de copain à moi. Je me débrouillerai toute seule !

Stella est une petite rebelle. Elle me fait rire.

- Même si c'est mon manageur qui trouve ?

- Mon hypothétique manageur ne pourra pas te débaucher auprès de ton manageur puisque ton manageur t'a mis avec Gigi.

- Ouiiii, mais je fais partie d'un groupe.

Stella se retourne subitement vers la route. Il a visé juste. Zayn et moi, on sait que Stella en pince secrètement pour quelqu'un du groupe de Zayn. On ne sait juste pas lequel. Enfin, peut-être que lui il a deviné, je ne sais pas, mais moi non.

- Merci Zayn. Mais je ne vendrai pas mon âme au diable. Même pour un petit copain... Surtout si c'est fake.

Elle dit la dernière phrase l'air de rien, en regardant sa manucure.

- Comme tu veux. Je pense que Simon aurait été ravi d'aider. Il cherche des copines pour Niall, Harry et Liam, en ce moment.

- C'est... c'est vrai ?

Elle dit ça en essayant de faire la fille qui n'est pas intéressée, mais tous les deux, on sait que c'est faux. Cependant, on ne peut pas lui retirer le fait qu'elle est très bonne actrice.

- Ouaip. Allez, on va chercher cette glace ! dit-il en garant la voiture devant le supermarché. Qui y va ?

- Moi, dit Stella. Je suis la moins connue, tu créerais une émeute et Gigi a une tête à faire peur.

- Merci, je lui dis

- De rien soeurette. A quoi la glace ?

- Fais-moi la surprise.

Elle part, et je reste seule avec Zayn.

- Tu veux venir à l'avant ? me demande-t-il

J'hésite une seconde, puis je me contorsionne pour prendre la place de Stella. Zayn me regarde en souriant, puis il me dit de ne pas m'inquiéter, et que tous les créateurs ne sont pas comme Antonio. Et que je suis douée, et belle, et que tous voudront bientôt travailler avec moi, et que plus personne n'osera me parler méchamment ou me rabaisser. Ensuite, il me dit que même avec ma tête à faire peur, je suis la plus belle, et il m'embrasse, tout doucement.

Exactement ce dont j'avais besoin pour aller mieux.

Ca, et une soirée pyjama avec lui, ma sœur, ma cousine, de la pizza, et de la glace.

Je me pose contre lui et il me serre dans ses bras doucement, jusqu'à ce que la porte s'ouvre et que Stella saute à l'arrière.

- Allez, on décampe avant que ça fonde !

On rigole, et Zayn redémarre, direction ma maison. 

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