Épilogue
Jack Johnson était vêtu d'un costume noir avec une chemise blanche impeccable. Ses yeux étaient rouges, il avait pleuré. Ils l'avaient tous pleuré. Tous, les Magcon, sa famille, ses amis. Mélissa Bordelon était morte. Et Jack se rappelait de sa mort comme si c'était hier.
Il se rappelait qu'elle n'était pas rentrée à l'hôtel depuis des heures.
Il se rappelait que lui et les autres étaient partis à sa recherche puisqu'elle ne répondait pas aux messages.
Il se rappelait qu'ils n'avaient pas trouvé la moindre trace d'elle.
Il se rappelait qu'ils avaient appelé la police.
Il se rappelait que la police l'avait appelé pour qu'ils avaient trouvé un corps dans la rivière. Le corps de Mélissa.
Et aujourd'hui, il était à son enterrement. Il regarda les gens vêtus de noirs venus à son enterrement et qui pleuraient. Et il trouva ça pathétique. C'était à cause de ces gens que Mélissa s'était donnée la mort et pourtant, les élèves de l'ancien lycée de la jeune fille avaient eu le culot de venir à son enterrement. De faire comme si ils n'avaient rien fait, comme s'ils n'étaient pas responsable.
— Jack ? lui demanda une voix masculine à sa droite.
Il se tourna et fit face à Jack Gilinsky, son meilleur ami. Tout les deux étaient habillés pareils et tout les deux avaient pleuré.
— La cérémonie va bientôt commencer. Viens, on va rejoindre les autres.
Jack Johnson ne répondit pas et se contenta de suivre son ami. Ils entrèrent dans l'église et s'assirent dans le deuxième rang, à côté des autres membres du Magcon. Au premier rang, il y avait les parents et la soeur de Mélissa, tous en pleure. Jack les trouva bien hypocrites. Eux qui n'avaient même pas remarqué l'état de leur fille.
Le blond n'osa pas poser les yeux sur le cercueil clos en face de lui. Il n'osa pas regarder la photo de Mélissa souriante accrochée juste au dessus. C'était trop douloureux. Quand le prêtre s'avança et se mit devant un pupitre en bois en récitant quelques prières, Jack fut le seul à ne pas se lever en signe de respect pour la défunte. Et quand tout le monde se rassit et que le prêtre invita des personnes à prendre la parole, Jack ne parla pas. Mais pourtant, quand Bart Bordelon le père de Mélissa se leva et se prépara à parler pour dire quelques mots, Jack se leva brusquement, à la surprise générale. Il passa devant son rang et se retrouva seul dans l'allée, tous les regards braqués sur lui. Il avait l'air en colère et avait les yeux embués de larmes et quand il parla, se fut avec une voix enrouée.
— Elle n'aurait pas voulu tout ça ! s'exclama Jack en désignant l'église. Mélissa n'aurait jamais voulu ça ! Elle n'aurait pas voulu que les hypocrites gens de son école viennent à son enterrement alors qu'ils étaient responsable de sa mort !
Le père de Mélissa le fixa avec un regard froid.
— Jack, témoigne un peu de respect. C'est ma fille...
— NON ! hurla le blond. Ce qu'elle aurait voulu, c'est qu'on ne pleure pas et qu'on vive normalement ! Même si je pense qu'elle ne se rend pas compte à quel point c'est dur !
— Tu ne sais rien de ce qu'elle aurait voulu ! Tu la connaissais à peine ! répondit Bart en haussant le ton. Moi c'était ma fille ! MA FILLE !
— OUI ! TA FILLE ! Et pourtant tu ne t'es pas rendu compte qu'elle avait fait plusieurs tentatives de suicides, qu'elle se faisait harceler et qu'elle allait mal ! Et ce pendant des mois ! Pendant des mois tu n'as jamais remarqué qu'elle allait mal ! Et maintenant elle est morte ! MORTE ! ELLE NE SE SERAIT PAS DONNÉE LA MORT SI ON AVAIT REMARQUÉ QUE QUELQUES CHOSES N'ALLAIENT PAS CHEZ ELLE PENDANT LES SEMAINES QUI ONT PRÉCÉDÉ SON DÉCÈS !
Furieux et en larmes, Jack quitta la cérémonie. Il sortit de l'église et prit sa voiture. Il se rendit sur le pont où elle avait sauté. Où elle s'était donnée la mort. C'était là qu'il allait lui rendre hommage. C'est ce qu'elle aurait voulu.
Oui, c'était juste une fille triste. Mais personne ne s'en était rendu compte. Et désormais, c'est trop tard.
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