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Nouvelles

« A... Atchoum  ! »

La puissance de son éternuement propulsa son corps en avant.

Il évita de justesse la collision avec le bord de table.

Le Conseil des Maîtres sourcilla à peine. 

La nouvelle arrivante, Mrs Handy, occupait toute l'attention. Corpulente, ses courts cheveux roux et bouffants rebondissant contre ses joues, elle était femme à aimer la bonne chère. Extérienne pure souche, autoritaire et sèche comme un tronc d'arbre, la professeure en géographie des territoires ne se laissait pas impressionner. Elle abaissa un regard de faucon, vert sombre, en plein sur Link, qui n'en menait pas large. Plus il se mouchait, et plus ses yeux larmoyaient.   

« ... Comme je vous le disais, reprit Mrs Handy d'un ton agacé, je suis really upset par ces allergies estivales. Les guérisseurs ne peuvent donc pas prémunir de ces troubles ? Nous allons  tous finir contaminés. »

Link nota avec amusement les inflexions de sa voix, qui appuyaient sur certaines syllabes et en laissaient d'autres dans l'obscurité, un peu comme si certaines sonorités la dérangeaient.

« Upset ? la reprit Aya dans un haussement de sourcils.

— Dérangée, traduit sa collègue en battant des doigts comme pour chasser une mouche. Sorry, ma langue natale rejaillit de temps à autres. Pour résumer, mes élèves n'arrêtent pas de renifler, se moucher et cracher sur les tables, poursuivit-elle avec un regard appuyé en direction de Link. C'est un regrettable manque d'hygiène.

— Pourquoi ne pas effectuer un contrôle médical et leur accorder un peu de repos ? » temporisa Gaepora tandis qu'Aya fronçait les sourcils.

Pour toute réponse, Mrs Handy sortit de sa poche de chemise une grande serviette de table. Elle ressemblait à un curieux magicien faisant sortir une colombe de son chapeau. Aya l'observa avec incrédulité, ses doigts pincés sur ses bésicles comme si elle n'en croyait pas ses yeux. Déconcertée, Kinaé, la fille d'Aya, entrouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis se ravisa. Mrs Handy se tamponnait copieusement les lèvres de sa serviette. C'était à croire qu'elle s'était fait postillonner dessus ; ce geste était un véritable tic chez elle. Link soupçonnait une forme d'hypocondrie. 

« Eh bien, finit-elle par dire d'un ton doux-amer, j'imagine que c'est vraisemblablement the best solution. Je préfère les savoir en pleine forme et actifs, plutôt que renifleurs et pleurnichards... C'est d'un sinistre ! »

BLAM !

L'éternuement fut si fort que Link se cogna les coudes contre la table.

Mrs Handy eut un sourire emprunté.

« Vous n'étiez vraiment pas obligé d'illustrer mes propos, releva-t-elle dans un sourire pincé.

— Ce n'était pas volontaire, rétorqua-t-il.

— J'espère bien. »

Sentant la situation tourner au vinaigre, Gaepora se racla la gorge :

« Revenons-en à l'essentiel. Quelqu'un d'autre a-t-il un problème sanitaire à soumettre au Conseil ?

— Si je puis me permettre, minauda encore Handy d'un ton poli, je suis extremely pointilleuse sur l'hygiène de vie. J'ose espérer que mes propos aient été pris en considération ? »

Link se demandait honnêtement comment le directeur s'y prenait pour ne pas s'arracher les moustaches. Kinaé et Hiron n'arrêtaient pas d'échanger des œillades déconfites, Hulul et Arfang gardaient les bras croisés, Aya ne cessait de s'agiter sur sa chaise, et Aquilus n'était même pas venu pour la peine.

« Naturellement, Mrs Handy, répondit enfin Gaepora d'une voix mesurée, il va de soi que vous prendrons les mesures nécessaires.

— Naturellement, M. Gaepora. »

Elle resta quelques instants ainsi, le menton en avant, l'air de défier quiconque osant venir l'affronter. Après quoi, elle se tamponna deux fois de mieux le coin des lèvres, s'épousseta les manches et se lissa le visage des mains. Puis elle claqua ses paumes à plat sur la table, déterminée. 

« Parfait ! Je vais vous laisser, dans ce cas. Si vous me le permettez, je m'en vais sur-le-champ superviser les analyses médicales nécessaires au bon rétablissement de mes élèves. Je vous souhaite le bonjour. »

Elle offrit son plus beau sourire, aussi étiré qu'un fil à linge. Ses courts cheveux roux et parfaitement bouclés rebondirent sur ses joues lorsqu'elle gonfla ses pommettes. Puis, sans attendre de réponse, elle quitta la salle en se dandinant.

Avec une carrure aussi massive, c'était à se demander comment elle faisait pour ne pas cogner les épaules contre le linteau des portes.

Link souffla. La tension avait baissé d'un cran dans la salle. Hulul et Arfang décroisèrent les bras, et leurs traits se détendirent. Aya nettoya frénétiquement ses bésicles, contrariée.

« Fichtre, cette femme est aussi coriace qu'une citrouille. Je lui en ficherais, moi, des allergies estivales...

— La discussion est close, modéra Gaepora dans un sourire poli. Quelqu'un a-t-il autre chose à ajouter ? »

Le silence fit office de réponse tandis qu'Aya ravalait toute forme de remarque cinglante. Link s'autorisa à tousser librement et à renifler en bonne et due forme, ce qui ne manqua pas de faire sourire ses congénères.

« Pauvre garçon, compatit la vieille dame en lui offrant une série de mouchoirs parfumés. Tu n'as vraiment pas de chance. »

Le jeune chevalier fut étonné par le timbre posé de sa voix, et son éloquence polie, dépourvue de toute moquerie. Il l'avait toujours connue raide, tendue par l'aigreur. Un éclat de lumière avait percé dans l'orage perpétuel de son regard plissé.

« Euhm... » il fut surpris par une quinte de toux et se moucha aussitôt. « Berci pour les bouchoirs. »

Aya hocha la tête avec déférence. Face à lui, elle ressemblait presque à une enfant vieillie, ses bésicles colorées accentuant la pâleur de sa peau parcheminée.

« C'est pas la vieille bique qui te les aurait proposé, hein ? Elle tient trop à son hygiène de vie... » elle s'interrompit et pinça les lèvres, comme si elle balançait entre deux réponses. Pour finir, son expression se referma. « Les Extériens, je vous jure. Tous des cas... »

Link la regarda partir en râlant d'un air attendri. Il se surprit à se demander ce qui avait amené la vieille Aya à se montrer si amère.

Il salua le reste du groupe et sortit dans le couloir, s'efforçant de mettre de l'ordre dans ses idées. Gaepora avait convoqué le Conseil suite à une nouvelle lettre, cette fois écrite de la plume d'Herenya.

Elfy est morte.

Cette pensée n'en finissait plus de lui arracher des frissons. Quelle était la raison énoncée dans la lettre, déjà ? Ah, oui.

Excès de vin, accès de folie.

C'est ça. Herenya a été capable d'empoisonner son frère d'adoption. Et la reine ne se serait jamais enivrée à ce point.

Elfy était bien trop stratège pour se permettre une telle désinvolture.

En revanche, sa fille adoptive n'avait jamais eu aucun scrupule à tuer.

Que va-t-elle faire, à présent ?

Elfy était une vipère ; Herenya était une lionne.

Fort de cette réflexion, Link eut à peine le temps d'entendre un froissement de papier qu'une enveloppe lui tombait sur le nez.

Il écarquilla les yeux, pris au dépourvu. Ça, pour une surprise, c'en était une. Il la retira de son nez en le considérant avec stupéfaction. D'où sortait-elle ?

Elle n'était quand même pas tombée du plafond...

Ça avait tout l'air d'une mauvaise plaisanterie. Hergo s'était-il soudain pris à écrire ? Perplexe, il la retourna avec scepticisme.

Le cachet du Levant.

D'un vert anis inaltérable, frappé d'un cercle à grands rayons, tel un soleil.

Le jeune chevalier décacheta aussitôt l'enveloppe d'un grand coup d'ongle. Il en sortit une belle feuille lettrée, et le premier mot qu'il lut fut :

« Link. »

Écœuré, il la replia aussitôt. Son rythme cardiaque venait de s'envoler sans même se soucier du reste de son organisme.

Si la lettre s'adressait à lui, et à lui seul, il ne pouvait s'agir que d'Herenya.

Qu'allait-elle lui avouer ? Les détails du meurtre de sa mère d'adoption ?

Qu'il était le prochain sur sa liste ?

Il respira profondément et s'appuya contre le mur, désabusé. Il n'avait aucun compte à rendre à cette lionne. Après tout, il pouvait tout aussi bien déchirer la lettre en deux, la jeter aux ordures sans plus s'en soucier outre mesure.

Et il fut terriblement tenté de le faire.

Mais une intuition le poussait à la lire... 

Après tout, il pouvait très bien la parcourir d'une traite, et l'affaire serait close. Il ne la lirait plus jamais, l'enterrerait quelque part, point final.

Il poussa un gros soupir et déplia la lettre.

Il sut qu'il ne l'enterrerait pas de sitôt.


Link,

Si vous recevez cette lettre, et je ne vous le souhaite vraiment pas, c'est que je suis dans une impasse.

Je suis probablement la dernière personne dont vous souhaitez avoir des nouvelles. Cependant, celles-ci devraient vous intéresser.

Il se trouve qu'un certain seigneur répondant au nom de Ghirahim est venu jusqu'au Château en me proposant une offre : vous, contre ma famille.

Si vous lisez ces mots, venez au Levant dès que possible. Il ne s'agit plus de moi, de votre rancœur ou du sort de votre concubine hermaphrodite.

Rassemblez vos alliés. Tout de suite. Arrêtez Ghirahim le plus tôt possible.

Le royaume du Levant ne vous sera d'aucun secours, bien au contraire.

Le monde a encore besoin de vous.

Bonne chance,

Herenya.

P-S : Elfy repose en enfer. N'allez pas la rejoindre.


Accablé, il laissa la lettre lui échapper des doigts. Il éternua d'un bon coup sur l'enveloppe pour la peine.

Il ne savait pas par quel bout prendre toutes ces phrases. La dernière note d'Herenya. Le ton de sa lettre. Ghirahim. Son absence évidente de points d'appuis.

L'absurdité totale, absolue, de la situation.

Ce ne peut être vrai.

C'était au-delà de ce qu'il avait craint.

Au-delà de ce qu'il pouvait craindre.

C'était tout bonnement inconcevable.

Link se baissa pour ramasser la lettre et la pinça entre son pouce et son index, songeur. Il se massa les paupières, traversé par une pensée subite.

Il n'avait pas de points d'appuis ?

Vraiment ?

« Considère-moi comme ton frère ! »

Il laissa un sourire envahir son visage, véritable rayon de soleil dans l'œil de la tempête.

Il savait vers qui se tourner.

Il savait qu'il était tout aussi temps de renouer le dialogue avec son père.


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Et voilà la suite de Jusqu'aux étoiles ! :)

J'espère qu'elle vous plaira tout autant que j'ai aimé l'écrire, avec patience et multiples retours.

Bonne rentrée à ceux qui en ont une ! ;)












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