Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Nous retrouver

« Mais quelle grosse vache ! »

La voix, surgie de nulle part, tira définitivement Link de sa léthargie.

Il avait complètement oublié que le lien du cœur était resté actif.

« Zelda ! C'est bien toi ? Tu vas bien ?

— Tu plaisantes ou quoi ? Cette grosse truie te demande de baisser ton pantalon devant elle et tu crois que je vais bien ?  Elle va se prendre ma main dans son groin...

— Tu as tout vu ?

— Pas tout, mais j'en ai retenu l'essentiel, crois-moi. »

A son tour, Link essaya de se fondre dans ses perceptions. Tout semblait plus flou et lumineux, comme un rêve éclatant de couleurs pastels. Il vit une pièce lambrissée du sol au plafond, une porte en fer forgé ainsi qu'une table de salon. Ce n'était pas le Château : le cas échéant, les murs auraient été en pierre.

« Où es-tu ?

— A deux mille pas du Château. J'avais les yeux bandés pour éviter de savoir où j'allais, alors j'ai compté. On dirait une sorte de petite dépendance. Je peux sortir, mais comme tu t'en doutes, je n'ai aucun repère. C'est la forêt à perte de vue, de tous les côtés. Et il n'y a personne ici. Seulement des gardes forestiers qui viennent me déposer des paniers de provision. Et des livres. Comme ils sont gentils, hein ? »

Son angle de vision changea. L'espace de quelques instants, Link ne perçut plus rien, puis il se rendit compte que Zelda avait dû s'allonger ; il avait une vue imprenable sur le plafond, et discernait une fenêtre sur le mur droit. Une lampe tempête se tenait sur une caisse en bois, derrière l'accoudoir du canapé.

« Tu as vu ? Je ne manque de rien. En apparence seulement, précisa-t-elle avec amertume. Je manque de Célesbourg. De nos amis. De mon père. De liberté. De toi. »

Un temps.

« C'est pourquoi j'ai pris une décision. Je vais me barrer d'ici, régler son compte à la truie et te retrouver. N'essaies pas de m'en dissuader. C'est trop tard. Et puis de toute façon tu n'y  arriveras pas. A tout à l'heure ! »

Sur ces mots, elle se déconnecta du lien.

« Attends ! Tu ne peux pas faire comme ça ! Tu es toute seule !  Zelda ! ZELDA ! »

Il tâtonna ; c'était comme si elle s'était mise en sourdine. Il parvenait à savoir approximativement où elle se situait – une impression floue –, mais elle s'était coupée de tout dialogue. Il aurait aussi bien pu essayer de parler à un mur.

Bon, puisque c'est comme ça...

Link décida de faire l'inverse. Elle ne pourrait plus savoir où lui se situait, à moins de le lui demander. Se savoir observé à tout moment, même venant d'une personne proche, le rendait mal à l'aise. Le lien du cœur ne permettait évidemment pas de savoir ce qui se passait à l'intérieur de l'autre, mais tout de même, c'était très intime.

Elle n'aurait pas dû entendre tout ce qui s'est passé... je vais être plus prudent.

Il ignorait de quoi le dîner serait fait, mais il n'était pas au bout de ses surprises...


***


Zelda n'avait pas de plan établi.

Enfin, pour être plus exact, elle avait un début de plan.

C'était déjà pas mal.

Quand le gardien lui apporta ses provisions, elle se planta devant la porte. Il n'avait pas l'intention de l'ouvrir – il n'était pas fou à ce point – mais le fait est qu'il verrait son ombre grâce au vitrage. Ce détail était crucial pour ce qu'elle s'apprêtait à faire.

« Oh, monsieur le gardien ! geignit-elle. Si vous saviez à quel point je m'ennuie, toute seule dans cette maison ! »

Bien en face de la porte, elle se déhancha comme elle n'avait jamais osé le faire, sauf à une séance de danse de séduction (Link ne devait jamais, jamais savoir qu'elle s'était entraînée pour lui).

Elle avait détesté faire cette danse. Et elle détestait encore le faire. Se mettre en scène ainsi, de manière aussi provocante, lui remuait l'estomac.

Si je suis bien convaincante, ça va marcher.

De l'autre côté, l'homme ne bougeait plus. Il semblait s'être figé et l'observer. Elle ne pouvait pas voir son expression. Elle espérait simplement avoir réussi son coup...

Sinon, il restait la fenêtre à briser, avec un peu de chance.

« Tu dis ça pour que je t'ouvre, hein ? réagit-il enfin.

— Oh, non ! Où voulez-vous que j'aille, de toute façon ? Je ne sais même pas où je suis », se plaignit-elle encore d'une voix sirupeuse.

 Elle se mit à prendre des positions significatives, tantôt se tenant la poitrine des deux mains, tantôt plaquée contre le mur de l'entrée, la tête renversée en arrière, exagérant au maximum ses postures. Tout ce cirque commençait à la dégoûter, mais elle devait tenir bon, au risque de paraître parfaitement ridicule.

Ce fut trop pour le garde forestier, qui finit par ouvrir la porte.

« Dis donc, c'est que t'es une sacrée coquine, toi ! »

Pour toute réponse, Zelda s'éloigna en balançant ses hanches. Pour avoir surpris Link en train de la dévisager significativement la dernière fois qu'elle avait marché ainsi, elle savait que cette démarche produisait de l'effet.

Nota Bene : Link avait entièrement nié les faits.

Elle se retourna alors que le garde forestier s'apprêtait à la toucher. En réponse, Zelda l'accueillit chaleureusement par un coup de pied bien visé dans l'entrejambe. Ça, elle s'y était beaucoup entraînée avec Hergo, elle savait exactement où ça faisait mal.

« Espèce de sale pervers... Mais merci quand même pour le repas, je commençais à avoir faim ! »

Elle saisit la lampe tempête et l'abattit sur son crâne. Le gardien tomba assommé sur le sol.

Bon. Si je quitte la maison, je risque de me faire intercepter. Et je vais bien devoir entrer au Château sans que ce soit suspect.

Elle vérifia que l'homme effondré sur le sol était bel et bien inconscient, puis se dévêtit et enfila les habits de garde-forestier. Ils étaient un peu plus larges, mais ça irait. Elle vissa sa casquette sur sa tête, ramenant ses cheveux sur le sommet de son crâne, puis elle prit son fusil. Elle vérifia qu'il restait des cartouches. Simple précaution.

Enfin, elle chaussa les lunettes de soleil teintées qui avaient glissé du nez du garde-forestier. Si on voyait ses yeux, elle serait fichue... on ferait le rapprochement avec Perlimpinpin. Mieux valait éviter tout risque de se faire remarquer.

Elle traîna le corps de l'homme à moitié nu dans le salon. Le spectacle avait quelque chose de très comique : on aurait dit un homme déplaçant son congénère complètement soûl. 

Désolée, mon gars, tu vas avoir froid aux miches... Quoique.

Elle l'adossa contre un coussin du canapé et fit passer sa robe par-dessus sa tête. Il avait l'air très fin. Avisant une vieille serpillère dans un coin, elle en détacha les longs filaments et l'en coiffa. Ça tombait bien, il était chauve.

A son réveil, il ne comprendrait plus rien.

Zelda fouilla dans ses poches et trouva les clefs de la maison. Si elle le laissait dehors, il s'enfuirait pour avertir ses collègues. Elle trouva aussi un calepin et un stylo ; elle griffonna la note "donné à manger jusqu'à demain midi" et la glissa contre une des deux poignées verticales de la porte.

Elle hésita à avertir Link. Puis se ravisa. Il s'inquiéterait pour elle...

Zelda saisit le panier à provisions de sa main libre, y glissa la lampe tempête, et quitta sa prison.



***


Link était attendu dans la grande salle de réception. Après une bonne séance de respiration pour se calmer, il suivit le couloir central et passa le seuil de la porte.

Il pensait naïvement dîner en présence d'Elfy et Herenya.

La salle était bondée.

Tous les nobles ayant assisté au combat paradaient aux quatre coins de la pièce, plus resplendissants les uns que les autres dans leurs vêtements de laine et de soie brillante. Toutes les nuances de vert coloraient la salle, à croire qu'une prairie avait absurdement poussé au beau milieu de la pièce.

Elfy fendit la foule, rayonnante comme un soleil. Elle était vêtue d'une longue robe de soie couleur d'ambre, terminée par un volant de dentelle blanche. Le bustier s'évasait vers le haut en une collerette majestueuse qui encadrait son visage. Ses courts cheveux noirs et bouclés contrastaient significativement avec la teinte de sa tenue et accentuaient le satin de sa peau. Une somptueuse couronne d'or sertie d'émeraudes scintillantes ceignait son front. 

Tu penses être le soleil, mais tu n'es que son ombre.

Comme pour appuyer son propos, Herenya surgit derrière elle, un pas en retrait. Ses mèches rousses flamboyaient dans la lumière du couchant comme un brasier étonnamment calme et silencieux. Elle portait une tenue très sobre, la même qu'elle avait arboré devant Link : une toilette gris perle qui mettait en valeur la pétillance de son regard. A la différence près qu'elle avait ajouté un diadème d'argent. A l'inverse de la reine, elle semblait tout mettre en œuvre pour se faire la plus discrète possible.

Elle n'avait jamais paru aussi jeune et aussi effacée. Elle ressemblait à une petite fille qui se confondait dans les ombres de sa mère pour mieux surgir au moment opportun.

Elfy tendit une de ses mains gantées vers Link. Comme l'avait recommandé Gaepora lors d'une conversation sur les mœurs du Levant, il s'inclina légèrement et lui fit un baise-main. Toute l'attention se rivait sur eux, à la manière d'oiseaux affamés qui trouvaient enfin de quoi se nourrir.

« Très noble Héros Link ! s'exclama la reine d'un ton joyeux, à croire qu'il n'avait jamais failli mourir écrasé sous un bébé montgolfière. Nous vous attendions avec impatience. Ce banquet a été préparé en votre honneur. Nous croyions tellement en votre victoire – si évidente ! – que nous n'avons pas pu nous empêcher de tout préparer en avance. »

Derrière elle, Herenya avait noué ses mains derrière son dos d'un air ennuyé. Mais sous ses airs absents, Link percevait qu'elle écoutait, notait, analysait scrupuleusement tout ce qui était en train de se dire.

« A vrai dire, vous n'aviez pas besoin de tout un attirail pour nous impressionner davantage, poursuivit Elfy d'un ton dangereusement doux. Notre admiration vous est complètement acquise. »

Cela aurait pu être hypocrite, mais Link se rendit vite compte qu'elle ne mentait pas. La cour l'observait avec une attention respectueuse et distanciée, comme à l'égard d'un dieu. Les dames agitaient prudemment leurs éventails devant leur visage, à croire qu'elles avaient peur d'être aveuglées ou frappées d'un quelconque sort divin. Les hommes ne le fixaient jamais très longtemps. Ces regards furtifs avaient l'attention appuyée d'un aigle qui suivait sa proie insouciante du danger.

Tout ceci commençait sérieusement à lui donner le vertige. Si être critiqué, rabaissé, humilié n'était pas plaisant, être placé sur un piédestal ne l'était pas non plus. Au début, peut-être. Mais cela avait quelque chose de pernicieux, quelque chose qui rongeait de l'intérieur, quelque chose qui lui donnait l'impression de n'être qu'un imposteur. Quelque chose qui sonnait dangereusement faux ; et que, tôt ou tard, à la première déception, il finirait par terre, battu sous les coups de pied. Un nectar empoisonné.

Cela pesait comme un orage latent, un couvercle brûlant d'une marmite qui menaçait de déborder à n'importe quel moment.

Pourtant, le banquet se déroula sans anicroches. Le fait est qu'il fut extrêmement ennuyeux et long. Les nobles se détournaient de Link et, quand il leur adressait la parole, ils répondaient avec une admiration déplacée et s'empressaient de lui présenter telle jeune fille de très bonne naissance, telle cousine éloignée de la reine, etc.

Gêné par cet étalage de mauvaise foi, Link tenta une approche naturelle avec une jeune femme de son âge, qui semblait ne trouver son intérêt que dans la nourriture ; elle goûtait à chaque plat avec envie. Sa tête était surmontée d'un chignon si imposant qu'on l'eût dit sur le point d'exploser. Il n'était retenu que par un ruban blanc : le code de la société du Levant exigeait des jeunes filles célibataires et pures de s'en coiffer à chaque apparition officielle à la cour. Des mèches brunes s'en échappaient gracieusement comme les cordes d'un alpiniste qui gravissait la montagne.

« Bonsoir, mademoiselle, salua Link. Vous avez vu le combat, vous aussi ? »

D'abord, elle l'ignora. Link resta planté un certain temps et il sentait que ses joues commençaient à prendre feu. Il n'y avait rien de plus embarrassant que de la sensation d'avoir parlé dans le vide.

Puis elle crut se rendre compte que c'était bien à elle qu'il s'était adressé. Son visage se tourna aussitôt vers lui et ses yeux noisette lancèrent des éclairs. Elle le fixa ainsi sans en paraître gênée.

« Qu'est-ce que vous me voulez ? demanda-t-elle farouchement. Je ne succomberai pas à vos charmes, je vous le dis tout de suite : je suis promise à quelqu'un d'autre.

— Euh... Je ne suis pas intéressé, je vous rassure. Entre vous et moi, je suis déjà pris aussi. »

La jeune femme se calma aussitôt. Link sentit que son intuition l'avait bien guidé : il appréciait déjà cette personne, qui ne se cachait pas sous un masque et assumait pleinement ce qu'elle était.

« Ah ! dit-elle seulement en se redressant. Ça me rassure ! Est-ce que je la connais ?

— Non, elle n'est pas d'ici. Mais je pense que vous vous entendriez relativement bien.

— Vraiment ? Pourquoi ?

— Parce que vous êtes... naturelle. Rassurez-vous, c'est un compliment. J'ai horreur des manières.

— Oh ! Vous aussi ? C'est incroyable comme on s'ennuie dans ces festivités. Au fait, votre combat était incroyable. Je n'ai jamais vu de chevalier se battre comme vous le faites.  Comment vous dire... Vous ne prétendez pas être ce que vous n'êtes pas. C'est extrêmement rare, au Levant, vous savez. Et plutôt mal vu. Les nobles d'ici voient ce qu'ils veulent bien voir de vous : une espèce de dieu sauveur...

— Eh oui, c'est plutôt ridicule. Je ne suis qu'un hylien.

— Mais vous êtes très fort, c'est indéniable.

— Merci. Même si les "mon Seigneur" à tout va me gênent atrocement.

— Je comprends tout à fait ! Je peux vous appeler Link ? » il acquiesça, réellement content d'avoir enfin trouvé une personne authentique.  « Parfait ! Vous souhaitez peut-être quelque chose, Link ? Une part de ce délicieux gâteau fourré aux myrtilles ? Désolée, je suis plutôt gourmande.

— Aucun souci, je le suis aussi, admit-il dans un grand sourire. J'en prendrai volontiers !

— Églantine ? Ah, te voilà ! Encore en train de chaparder dans le buff... Oh, bonsoir, mon Seigneur ! »

Une dame entre deux âges venait de faire irruption dans leur conversation. Sa coiffure impeccable ne laissait pas dépasser une seule mèche ni aucune épingle ; son chignon se trouvait à hauteur de sa nuque et évoquait les pétales d'une rose. Il était coiffé d'une résille d'argent sertie de plusieurs perles minuscules. Ses longs ongles vernis ressemblaient à du plastique. Elle possédait les mêmes yeux noisette que sa fille.

« Veuillez me pardonner de cette interruption. Je me présente : je suis la duchesse Valériane, la mère de cette jeune fille empotée et bien trop gourmande. J'espère qu'elle ne vous a pas importuné.

— Mère ! s'offusqua l'intéressée.

— A vrai dire, c'est moi qui suis venu lui adresser la parole », intervint Link.

Toute colère sembla s'enfuir de la duchesse. Ses traits s'arrondirent, puis se lissèrent, et un sourire satisfait étira ses lèvres.

« Et vous avez eu raison, Seigneur. Églantine est certes un peu têtue, mais elle a du caractère et aucune jeune dame ne rivalise avec son charme enfantin. »

Sa fille la foudroya du regard, poings serrés.

Link n'eut pas le temps de répondre quoi que ce fût que Valériane enchaînait avec un enthousiasme forcé :

« Vous avez le sens de l'à-propos, mon Seigneur,  apprécia-t-elle. Les musiciens viennent d'arriver. Puisque vous semblez apprécier ma fille, peut-être pourriez-vous... lui accorder une danse ?

— Oh, je ... Je vous prie de m'excuser. Je viens de me rappeler que j'ai oublié quelque chose dans mes appartements. Essayez de trouver un autre cavalier en attendant. »

Églantine le remercia du regard tandis que Valériane affichait une moue déçue. Elle non plus n'avait pas du tout l'air de vouloir danser avec lui ; tant mieux. Link lui renvoya un sourire discret et s'éclipsa.

A vrai dire, passer un peu de temps loin de cet univers toxique lui ferait le plus grand bien. Il emprunta le couloir central de l'étage et descendit au rez-de-chaussée. En plein cœur de la fête, il n'y avait plus grand-monde dans le Château, ce qui le soulageait.

Il n'avait pas fait trois pas qu'il tombait nez à nez avec un homme en tenue de garde-forestier, fusil à l'épaule et lunettes de soleil teintées.

« Bonsoir », salua-t-il négligemment.

Décidément, n'importe qui peut déambuler dans le Château. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent.

L'homme le retint soudain par le coude. C'était un geste teinté d'une urgence palpable. Ses doigts s'enfoncèrent dans sa peau comme s'ils voulaient percer sa chair.

« Vous pouvez me lâcher, s'il vous plaît ?

— Non. »

La voix si familière, à peine plus audible qu'un murmure, le tétanisa sur place. Link écarquilla les yeux quand le prétendu garde-forestier retira ses lunettes.

« Zelda ! » s'écria-t-il de tout son être.

Elle le ramena face à elle, son bras toujours coincé entre son coude et son flanc.

« Je ne voulais pas t'inquiéter. Je t'avais dit que je te retrouverai... Bon sang Link, si tu savais comme je suis soulagée de te revoir... A partir de maintenant, je ne te lâche plus, tu m'entends ?

— Mon Seigneur Link ? »

Aussitôt, Zelda remit ses lunettes de soleil et se tint droite comme un I. Herenya venait de surgir des escaliers. Ils avaient rudement bien fait de ne communiquer que par le biais du lien du cœur. Le cas échéant, tout aurait été compromis.

La frustration de Zelda se répandit dans leur lien.

« Je vais la tuer !  Celle-là, elle est incapable de nous laisser tranquille pendant deux minutes ! » 

« Votre Altesse », salua-t-elle à voix haute en s'inclinant respectueusement.

Link était stupéfait par son imitation parfaite d'une voix masculine. Zelda avait toujours eu un talent inouï avec ses cordes vocales. En outre, elle avait une telle maîtrise d'elle-même que personne ne pouvait se douter de la fureur qui l'habitait.

Pourtant, dès que son regard croisa celui d'Herenya, elle sembla se figer.

« Bonsoir, répondit négligemment la princesse – les gardes-forestiers n'avaient pas la considération nécessaire pour qu'on s'intéressât à leur nom. Voulez-vous bien lâcher notre Seigneur ? Je dois m'entretenir avec lui.

— Il se trouve que je dois m'entretenir avec lui aussi, martela la jeune femme entre ses dents serrées. C'est assez urgent.

— Je vous trouve bien arrogant devant votre souveraine. Quel est le motif de votre entretien ?

— C'est à propos de la fugitive Perlimpinpin. Il y a eu un problème.

— C'est plutôt à moi que vous devriez le dire... espèce d'incapable, siffla la princesse entre ses dents. Vous n'avez pas à déranger le Seigneur Link pour cette bagatelle ! Bon, venez avec moi, qu'on règle cela en bonne et due forme, et que vous nous fichiez la paix. Seigneur Link, je vous laisse vaquer à vos occupations, mais je devrai vous voir par la suite. Pourrai-je vous trouver dans vos appartements ?

— En effet. Ou bien dans la salle de réception.

— Très bien. Vous, venez avec moi. »

La pression de Zelda s'accentua sur le bras de Link.

« Zelda, s'il te plaît. Lâche-moi.

— Ah non, pas encore ! J'en ai marre à la fin !

— Nous n'avons pas trop le choix là non plus. Écoute, je te rejoins dehors dès que tu as fini ton entretien. D'accord ? Je trouverai un moyen. Je te le promets. »

A l'échelle de réalité, cet échange avait à peine duré plus d'une seconde. Zelda relâcha Link, qui se massa le bras en réprimant une grimace. Il en serait quitte pour une belle marque rouge.


***


Zelda suivit Herenya jusque dans une petite pièce vide. Cela remuait trop en elle. Dès qu'elle avait croisé son regard... ce regard...

Non, ce n'était pas possible.

Lorsque la princesse referma la porte et se posta bras croisé devant elle, Zelda déclara, saisie par cette vérité indéniable, et à la fois inconcevable :

« Je te connais. »

Puis comme Herenya haussait les sourcils devant cette voix féminine, et se rendait compte de sa couverture, elle ajouta :


« Tu n'étais qu'une petite fille ... Une petite fermière. »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro