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Le lien du Cœur

Deux mois s'étaient écoulés. Le début de l'été charriait sa chaleur et ses brises fraîches, ses journées de soleil et ses nuits douces. Les fruits des arbres mûrissaient. La terre sentait la légèreté du cœur des hyliens qui la foulaient, l'herbe tendre priait pour qu'on s'y allonge et qu'on contemple le ciel limpide et bleu. Sur les étals, des melons gorgés de soleil, si tendres qu'ils fondaient en bouche, des fraises d'un rouge vibrant, des cerises rondes et savoureuses, des framboises délicates et parfumées, des amandes suaves.

Ce matin d'été, Link écrivait :

Cinq semaines et quatre jours que tu es partie pour cette mission.

Zelda. Z-E-L-D-A.

Cinq semaines, cinq lettres.

Une lettre pour chaque semaine.

C'est fou comme tu me manques. Je sais que j'ai encore à t'attendre.

Mais c'est tellement long.

Il y a tellement de cerises à la cascade.

J'espère qu'il y en aura encore quand tu seras revenue.

Tu monteras sur mes épaules pour les attraper.

Tu t'arrangeras pour t'agripper à une branche et attendre que je vienne te récupérer.

Si je mets trop de temps, tu mangeras toutes les cerises.

Et nous serons tous les deux sur cette branche...

Deux voyageurs hors du temps... perchés dans cet arbre de la Vie.

Sais-tu ?

Hier, j'ai entendu les lamentations d'Hergo.

Si seulement c'était parce qu'il s'est rendu compte que sa coupe de cheveux est nulle.

Mais on sait toi et moi qu'il ne faut pas trop espérer.

Il s'est excusé auprès de ton père. Gaepora s'est inquiété pour moi. Il ignorait tout ce qu'Hergo m'avait fait subir, et continue d'alimenter.

Il l'a contraint aux travaux d'intérêt général.

Zelda. Z-E-L-D-A. 

Je ne pense qu'à toi. 

Vas-tu bien ?


Link joignit ses deux mains, en prière. Il était si loin d'elle.
Il ferma les yeux et laissa sa sensibilité l'emmener dans une dimension plus profonde de la réalité...

Ça y est.

Il le sentait.

Le lien du cœur.

Cette ficelle dorée reliait son cœur à celui de Zelda. Il ne voyait pas cette ficelle à proprement parler. Il la sentait, et tant qu'il en était capable, tout allait bien.

« Où es-tu, Zelda ? Ma fleur dorée. Ton nom seul nourrit mes pensées. »

Il bâilla. Gaepora, ayant remarqué son peu d'enthousiasme, l'avait interprété comme de l'ennui.  Link se souvenait bien de leur entretien très particulier, trois semaines auparavant.


                                                                                 ***


Link frappa à la porte du bureau de Gaepora. Il attendit patiemment que le directeur lui ouvre.

« Ah ! Bonjour, mon garçon.» l'hylien lui serra chaleureusement la main en la noyant presque dans la sienne, tant elle était grande. « Entre. Assieds-toi, je te prie. Si je t'ai convoqué ici, c'est pour une requête très importante.

— Une requête ? A quel propos ? » s'enquit le jeune homme en s'asseyant face au bureau du directeur.

Il était très intrigué. Allait-il l'envoyer rejoindre Zelda ? Ou l'affréter à une mission qui retarderait encore plus leurs retrouvailles ? Gaepora prit son temps pour répondre. Il s'assit confortablement dans son fauteuil, puis lui sourit avec bienveillance.

« Comme tu le sais sans doute, l'École a reçu de nombreuses candidatures venant de l'Extérieur pour former des jeunes et des adultes à l'art du combat.

— Oui, j'ai cru l'entendre.

— Malgré ses traditions bien ancrées, Célesbourg n'a pas vu l'ombre d'un étranger depuis sa création. Je crois que si nous acceptions de former d'autres personnes, des étrangers, nous pourrions renforcer nos liens avec l'Extérieur et en tirer profit. Nous pourrions faire des rencontres extraordinaires, découvrir de nouveaux savoirs, nous rassembler. » il planta son regard dans celui du jeune homme, avec gravité.  « Link, je pense sincèrement que tu es prêt, et apte à accéder à ma requête. Tu as affronté des épreuves qui t'ont forgé en tant qu'homme, et tu sais bien à quel point Célesbourg est fier de toi, combien l'École est fière de toi, ainsi que moi-même. »

Un légère appréhension agita Link sur sa chaise. Gaepora balaya l'air d'une main pour chasser sa tension, ce qui fonctionna.

« Ne t'en fais pas, mon garçon. Je te connais bien : ce que je vais te demander te fera grandement plaisir.» il fit durer le suspense encore un petit moment, savourant son effet.« Link, acceptes-tu de devenir Maître d'armes ? »

Link se figea. Il était bien loin d'imaginer une requête de cet ordre. C'était inattendu, presque inespéré. Et puis, tout d'un coup, une bouffée d'enthousiasme monta du plus profond de lui-même, et il connut sa réponse comme si une lumière traversait son esprit.

« J'accepte, répondit-il d'une voix claire, franche et portante.

— Excellent, approuva Gaepora, son sourire allant en s'élargissant. Je savais bien que cela te plairait... Tu me vois heureux de cette décision. Aquilus se chargera toujours d'enseigner les bases de l'escrime, bien sûr ; mais toi, tu pourras enseigner le tir à l'arc, le combat à l'épée, à un niveau plus avancé. Tu pourras aussi assister au Conseil des Maîtres, qui se tient une fois tous les mois. »

Il se leva et recouvrit sa tête de sa grande paume comme une protection attitrée.

« Félicitations, Maître Link. »

Le sourire du jeune épéiste s'étendait d'une oreille à l'autre. Gaepora se rassit, amusé par son expression.

 « Nous ferons bientôt la cérémonie officielle. D'ici-là, profite de tes vacances. Ta réputation s'est déjà faite à l'Extérieur, mon garçon : ils ne rêvaient pas meilleur tuteur.

— Ma réputation ? répéta-t-il, franchement étonné.

— Bien sûr, voyons ! Tu es une légende en tant que tel. Tu es le héros élu de la déesse, ne l'oublie pas. Et il est temps que tu revêtes la tunique qui te revient de droit. Personne d'autre n'osera la porter. »

En notant la grimace du jeune chevalier, il marqua une pause éloquente en croisant les mains sur son bureau.

« Si tu te ne réconcilies pas avec cette partie de ton passé, elle continuera de te hanter pendant longtemps, n'est-ce pas ? »

Gêné, Link hocha timidement la tête. Il n'aimait pas s'avouer ce fait-là.

Gaepora se renversa en arrière, profondément songeur.

« Bien, le fait est que nos futurs élèves seront honorés d'être formés par le héros lui-même. Ils te surnomment le "Héros intrépide, gardien de l'Épée de légende". »

Link ne savait pas trop comment réagir à ce titre honorifique, mais il ne put réprimer un sourire de fierté.

S'ils avaient su tout ce qu'il avait enduré pour en arriver là...

« Très bien, dit-il enfin après un long moment de silence réflexif. Je suis prêt à tourner cette page... je m'y emploierai de mon mieux, rectifia-t-il avec humilité. Cependant, l'Épée de légende s'est endormie et je ne peux plus la manier.

— Aucun problème. Zelda nous a fait parvenir Fay il y a quelques jours, le surprit le directeur. Je pensais te faire la surprise... Bien sûr, je n'ai pas pu la toucher. Zelda l'a remise elle-même dans le socle à l'intérieur de la statue de la déesse.

— Vraiment ? Mais... l'épée s'est endormie. Je ne pourrai pas m'en servir ...

— Il faut croire que si. Si la fille de la déesse l'a envoyée, c'est pour une bonne raison, tu ne crois pas ? A ce propos, elle y a joint une lettre à ton intention, attachée à la garde de l'épée. Personne n'y a touché non plus, évidemment. »

Une fois avoir pris congé, le jeune homme fonça à la statue de la Déesse. Il découvrit la fameuse lettre. Il brûlait d'en connaître son contenu.

Elle avait été soigneusement pliée en quatre et attachée à la garde de l'arme par une ficelle, avec un joli nœud la maintenant bien serrée. Link se sentait un peu triste : Zelda était revenue jusqu'ici, mais n'avait pas pris de ses nouvelles ? Elle aurait pu venir lui rendre visite, non ? Mais peut-être était-elle très occupée. Elle avait pensé à lui en déplaçant Fay et en lui écrivant.

Fébrile, Link détacha la lettre de la ficelle, manquant presque arracher un bout de papier. Qu'allait-il trouver d'écrit ? Qu'elle reviendrait bientôt ? Peut-être même se cachait-elle dans les ombres... ?

Il déplia le papier...

Rien.

Page blanche.

Complètement perplexe, il ne s'aperçut qu'il reculait ; et en reculant, il percuta le manche de l'épée. Une voix caverneuse, reconnaissable entre toutes, qu'il n'avait plus entendue depuis bien longtemps, s'éleva mélodieusement :

« Maître Link. Je vous avais bien dit que nous nous reverrions. »

Link s'écarta brusquement du socle. Il dévisagea l'épée, les yeux ronds. Plus précisément, il dévisagea la forme qui s'en était détachée. Cette silhouette féminine à la peau aussi bleue que le drap qui recouvrait son bras droit, et à la robe aussi pourpre que le drap du bras gauche, lévitait tranquillement au-dessus du socle.

« Fay ? »

La créature retroussa ses lèvres dans un ravissant sourire.

— Au rapport, Maître. Dame Zelda m'a fait parvenir un message pour vous. Voulez-vous l'entendre ?

— Oui, évidemment.

— Sortez l'épée de son socle. »

Il s'exécuta sans rencontrer de difficulté et la brandit vers le ciel. La lame brilla de l'éclat céleste. Fay glissa sur le sol d'un pas dansant et aérien, et déclama :

« Élu de mon cœur,

                    Il me semble que le vent sans cesse murmure ton nom


Et que les feuilles bruissent de ta présence


                                            Si je fais volte-face, te verrai-je ?

Face à l'été qui s'installe


                                                Un seul élément manque à l'appel


Le plus important d'entre tous


                                                       Toi.


Bientôt je reviendrai, n'aies crainte


                                           Les forces du Mal ne sévissent plus désormais.


Trente et un levers de soleil sans toi m'attendent encore

                                                                              Je t'aime, Link. »

L'émotion le laissa sans voix. Fay se tut, s'inclina, puis rejoignit l'épée. Comment avait-elle pu... ? Elle avait emprunté la voix de Zelda, ses intonations... tout était parfait comme si elle avait été là pendant quelques instants.

« Fay ? appela-t-il d'une voix enrouée.

— Oui, Maître ?

— Peux-tu me répéter le message, s'il te plaît ?

— Autant de fois que vous le voudrez, Maître. » 

Et elle recommença. Une fois, deux fois, trois fois, avec la même perfection, la même légèreté et cette impression véritable de présence. Le visage baigné de larmes, Link la remercia. C'était encore mieux qu'une lettre. Alors, il s'agenouilla et pria la Déesse pour que Zelda lui revienne saine et sauve.

                                                         ***

Chaque jour, il faisait répéter à Fay le message. Dans l'intimité de sa chambre, le chant se terminait :

« Dix levers de soleil sans toi m'attendent encore

                                       Je t'aime, Link. »

Et comme à chaque déclamation, le jeune homme sentait son cœur se serrer. Zelda avait demandé à Fay de compter les jours pour que le poème puisse s'adapter à chaque fois que Link réclamerait sa récitation.

Zelda n'avait pas assisté à la cérémonie officielle qui le déclarait Maître d'armes. Il se demandait si elle avait été mise au courant. Sans elle, ce n'était pas pareil. Bien sûr, il y avait eu Opale et Carmin, Célestin, Kiko et Grida, Nacarat, le fils de la cuisinière en chef, Tayla, sa sœur, et Goël leur petit frère. Il y avait aussi eu Galina, la surveillante de l'École, Kinaé et Hiron, les spécialistes des célestriers, Potron et sa fille Tironne, responsables de la Citrouille Perchée. Il avait même aperçu Pavelle, qui profitait de l'absence de Zelda pour tenter de le séduire. Pourtant, il était juste venu lui parler quelques fois à la consigne, dans le marché couvert, parce qu'il avait vu qu'elle s'ennuyait à mourir.

Il y avait eu tout ce monde, et des gens de l'Extérieur.

Mais il n'y avait pas eu Zelda.

Link poussa un long soupir, reposa sa plume et referma son carnet. Comme nouveau réveil, il demandait à Fay de lui réciter le poème chaque matin.

Dix jours, donc. En attendant, il s'apprêtait à former pour la première fois de sa vie ses premiers élèves... aujourd'hui même. Car si les élèves de Célesbourg étaient en vacances, ceux de l'Extérieur, eux, avaient emménagé dans l'École récemment, et étaient impatients de commencer leur apprentissage.

Link se montrerait digne. Il attendrait Zelda. Et il transmettrait son savoir.


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