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La Farandole des démons

Alors que l'aube se levait, assise sur son trône, Elfy abaissait sur Herenya un regard méprisant.

« Bien, reprenons. Link a réussi à te maîtriser et à s'enfuir avec Zelda. Le contrat de mariage n'existe plus et nous n'avons aucune idée de là où ils se trouvent. » elle remit de l'ordre dans ses boucles noires et sembla réfléchir. « Je ne comprends pas bien. Ta génitrice m'avait assuré que tu serais brillante. Et à cause d'une stupide erreur de discernement, voilà où nous en sommes... Par ta faute.

— Je vous demande pardon.

— Pardon ? » les pupilles de la reine s'étrécirent à la manière d'un chat.  Elle scruta la jeune femme dans un sourire amusé. « Tu oses me demander pardon, à moi ? Et tu penses sincèrement que je vais te l'accorder ?

— Non, j'imagine. »

Un ricanement sarcastique échappa à Elfy. Elle secoua la tête ; ses cheveux bruirent dans son mouvement.

« Alors tu es pire qu'une imbécile, décréta-t-elle calmement. Quand je pense que je t'ai si durement enseigné toutes les qualités nécessaires à une future dirigeante... Je suis extrêmement déçue. »

Herenya baissa les yeux. Surtout, ne pas la provoquer. Elle inspira un grand coup, puis :

« J'ai peut-être une idée qui pourrait nous...

Silence. »

Stupéfaite, la princesse fronça les sourcils et releva la tête.

« Voyez-vous cela, se moqua Elfy en la détaillant attentivement. Tu pensais t'en tirer à si bon compte ? Je ne peux pas laisser passer un tel forfait sans agir. Tu en es consciente, n'est-ce pas ? » elle grimaça, comme si la suite la répugnait. « Agenouille-toi et déshabille-toi.

— Quoi ? Mais les gardes...

— ... Sont très bien où ils sont. Obéis, ou ce seront les nobles qui profiteront du spectacle. Libre à toi de choisir. »

Non.

C'était inacceptable.

Inconcevable.

Mortifiant.

Une telle humiliation n'était plus arrivée depuis qu'elle était devenue adolescente. A l'époque, son corps lui importait peu : elle n'avait pas atteint la puberté. Mais à présent qu'elle était femme, c'était impensable. Il n'y avait qu'une raison à cela : Elfy savait que son pouvoir était devenu précaire et elle se devait de renforcer son autorité.

Elle savait qu'Herenya était la cause de son déclin.

Postés de part et d'autre des deux grandes portes, les deux gardes observaient sans mot dire la tournure des événements.

Vous voulez vous rincer l'œil, hein ? Bande d'abrutis.

Alors la rage consuma Herenya, parcelle après parcelle. Rage de ne jamais avoir pu exprimer ses ressentis à Elfy. Rage d'être humiliée et rabaissée, infantilisée. Rage d'être impuissante.

Impuissante ?

Non.

En un éclair, le poignard jaillit de sa manche. Il avala la distance qui la séparait d'Elfy et se planta dans sa poitrine.

Le sang éclaboussa les accoudoirs du trône, la robe impeccable de la reine, le corset trop serré de la princesse et ses joues. 

Les yeux d'Elfy s'écarquillèrent de stupeur.

« Qu'est-ce que... Qu'as-tu fait, ma fille... ?

— Je ne suis pas votre fille, pas plus que vous n'êtes ma mère.

— Pourquoi... As-tu...

— Fait ça ? A votre avis ? Vous me barrez la route depuis le début, Elfy, et je me consumais un peu plus chaque jour de ne pas pouvoir vous tuer. L'imbécile, c'est vous. Vous vouliez jouir de me voir prostrée devant vous, hein ? Ça vous plaît, hein ? Oh, oui, ça vous plaît tellement. Ça vous plaisait tout autant de voir votre mari me battre et de ne pas vous salir les mains. » à voix basse, elle ajouta : « Saviez-vous que je l'avais tué, lui aussi ?  Je dis lui aussi, parce que la mort d'Eden était également un meurtre prémédité. Oh, vous ne le saviez toujours pas ? »

Les yeux d'Elfy s'exorbitaient un peu plus à chaque phrase. Ils eurent un mouvement paniqué vers le poignard, toujours fiché dans la chair, puis revinrent à ceux d'Herenya.

« Espèce... De traître... sans cœur...

— Sans cœur ? Vous y allez un peu fort. N'est-ce pas vous qui m'avez arrachée à ma famille, qui les avez massacrés sans état d'âme ? »

Elle retira le poignard d'un coup sec. Elfy hurla.

« Tout vient à point à qui sait attendre, fausse mère, chuchota Herenya dans un sourire satisfait. Vous croyiez me mener en bateau, mais vous vous êtes fait avoir. Je crois même que vous m'avez beaucoup sous-estimée, qu'en pensez-vous ? »

Les veines saillaient des poignets contractés de la reine, qui luttait pour respirer. Déçue, Herenya se tourna vers les gardes saisis par la scène :

« Dans un regrettable accès de folie, la reine, ma mère, s'est donné la mort devant moi. Il semblerait que le vin ait eu raison d'elle. La reine est morte. Vive la reine ! »

Elle arracha la couronne des cheveux d'Elfy et la vissa sur son crâne.

« Tiens donc, vous êtes encore vivante ? persiffla-t-elle. Vous en mettez, du temps. »

Les lèvres d'Elfy se tordirent dans un rictus haineux. Elle exhala les mots entre deux respirations hachées :

« Pauvre... Sotte. Tu ne vaux... Pas mieux... Que ta pitoyable famille...

— Taisez-vous. Ce n'est pas parce que vous êtes coriace que vous ne pouvez pas mourir en silence.

— J'ai compris... Pourquoi... Tu t'es entichée... de Link... » sa voix se faisait à peine audible et la lueur de ses yeux la quittait. « Il ressemble tant... A ton frère...

Silence ! »

Elfy serra davantage les poings. Elle luttait de toutes ses forces.

« Sais-tu... Pourquoi... Nous t'avons choisie ? ... »

Herenya retint son souffle, tout son corps tendu par la colère.

« Demande-toi... pourquoi nous existons. Grâce ... à qui... ? »

La respiration d'Herenya se bloqua. Non, ce n'était pas possible.

« Nous n'avons jamais servi les démons et ne les servirons jamais !

— En es-tu... Sûre ? ... »

Des larmes de rage se formaient au creux des yeux d'Herenya, dont la poitrine se soulevait avec la lourdeur d'un profond chagrin.

« Vous n'êtes qu'une...   Vous m'avez enlevé tout ce qui m'était cher. Vous les avez tués.

— Peut-être... Ou peut-être pas. »

La jeune femme se figea.

« Quoi ? »

Un rire extatique fit frémir le corps d'Elfy.

« Tu as... Toujours été... trop fragile... Herenya. »

Sa tête se renversa en arrière, puis son menton retomba mollement sur sa poitrine.

« Non. Non, non ! »

Herenya la secoua par les épaules ; le sang ruissela le long des pans de la robe royale et tacha les marches de marbre.

« Ce n'est pas vrai ! »

Ses mains tremblèrent.

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Par tous les anciens dieux... Qu'est-ce que j'ai fait ?

Elle se prit la tête entre les mains. Si seulement elle pouvait la faire exploser. Si seulement elle pouvait s'arracher tous les démons de son corps et les renvoyer à la terre, d'où ils étaient venus. Si seulement elle pouvait arracher chaque bout d'elle-même et les jeter au loin, là où ils ne feraient plus aucun mal. 

Oui, si seulement...

Je dois aller jusqu'au bout maintenant.

Elle ressassait les dernières paroles d'Elfy. Après tout, elle avait peut-être déliré... le Levant s'était toujours dressé contre les démons. S'ils avaient survécu, c'était grâce à leurs propres moyens. Hylia les avait abandonnés. N'est-ce pas ?

Visiblement, nous avons sous-estimé nos démons intérieurs.

Elle observa le sang qui continuait de dégouliner de la robe, comme une rivière tranquille qui s'écoulait jusqu'au sol.

Je sais ce que je dois faire.

Elle devait retrouver Link.

Et se débarrasser définitivement de Zelda.

Et je sais comment procéder.


           ***


Ce ne fut qu'en fin d'après-midi que la belle Célesbourg se profila à l'horizon, dans ses couleurs tendres et variées. Une robe délicate entre deux pans du manteau de la forêt environnante.

« Ça y est, cria Zelda par-dessus la houle du vent. Nous y sommes ! »

Elle s'accrocha davantage à la taille de Link quand le célestrier atterrit. Plusieurs villageois vinrent les aider à descendre et, inquiets, s'enquirent de leur santé. Gaepora ne tarda pas à les rejoindre, rapidement averti de leur arrivée.

« Mes enfants ! Vous êtes de retour, Hylia soit louée... Nous avons reçu une nouvelle lettre d'Elfy ce matin... Nous étions prêts à venir jusqu'au Château. »

Zelda se laissa étreindre par son père. Gaepora examina attentivement Link et lui donna l'accolade.

« Tu as l'air d'aller bien. Que s'est-il passé ? Comment t'es-tu retrouvé au Levant, embarqué dans ce mariage stupide ?

— Je vous propose de raconter cette histoire autour d'un bon repas. On y sera plus à notre aise. »

Une fois le trio installé à une table à la Citrouille Perchée, Gaepora déplia la missive de la reine. Link et Zelda se penchèrent sur les lettres soigneusement écrites :

  « Mgr Gaepora,

J'ai été très attristée de constater votre manque de confiance envers notre royaume. J'en tiens ceci pour preuve : votre fille, Zelda, ainsi que vous missionnaires, ont été interceptés et faits prisonniers hier soir. Hélas, votre fille ayant corrompu le Héros en souhaitant le distraire de l'épreuve d'amour qu'il souhaitait offrir à sa future épouse, nous l'avons enfermée jusqu'à nouvel ordre.

Soyez sans crainte pour les autres : ils ont été libérés hier soir et vous rejoindront, je l'espère, dans les plus brefs délais.

Je vous prie de respecter la volonté de l'Élu de la Déesse et de répondre à l'offre de mariage de manière positive. Ainsi, nous éviterons tout conflit inutile. Quant à votre fille, veuillez calmer ses ardeurs et lui rappeler sa position.

Avec toute ma considération,

Elfy »

« Calmer mes ardeurs ? s'étrangla Zelda.

Une épreuve d'amour ? releva Link, tout aussi surpris. Elfy a un sens de l'humour plutôt douteux... Elle souhaitait me tester, moi ! J'aurais pu y rester si Zelda ne m'avait pas aidé, et Célesbourg aurait été en danger.

En danger ? »

Link expliqua à Gaepora les circonstances de sa rencontre avec Hylia, son avertissement sur les futurs possibles et le risque de destruction de Célesbourg s'il ne remportait pas le combat contre Cassandre.

« C'est ... C'est à ne plus rien y comprendre. Quel est l'objectif du Levant pour qu'ils te forcent à épouser leur princesse, pour te tester au risque de te blesser gravement et, pire encore, mettre en jeu l'avenir de Célesbourg ?

Elfy souhaitait me blesser pour me retenir au Château de manière légitime. Quant à l'objectif du Levant... Herenya m'a assuré qu'ils souhaitaient bâtir un bastion contre les démons. »

Zelda haussa les sourcils ; elle n'avait pas encore été mise au courant de leur échange.

« Mais l'Avatar du Néant a été scellé, réagit Gaepora, tout aussi perplexe.

A priori, ses camarades sont susceptibles de revenir. Et je n'ignore pas son avertissement : après avoir été vaincu, il m'a juré que les siens reviendraient, encore et encore, à travers les époques, jusqu'à régner sur notre monde. Leur haine envers Hylia, envers nous, est éternelle. »

Zelda serra le poing.

« L'Avatar du Néant a dit cela pour t'effrayer, j'en suis certaine. Quant à Herenya, elle est folle à lier. Moi aussi, j'ai eu l'occasion d'échanger avec elle. Elle était prête à me tuer, ajouta-t-elle avec un frisson. Le retour des démons est une invention de son esprit : une pauvre excuse pour justifier son ambition délirante, ainsi que celle de sa "mère", d'ailleurs !

Admettons, articula Gaepora d'un air grave, mais dans ce cas, pourquoi en auraient-elles contre Célesbourg ?

Parce que nous ne faisons pas partie de leur royaume. Nous sommes des ennemis, appuya Link en tapotant la table du doigt. Si leur objectif est de conquérir toutes les terres habitables, alors Célesbourg est un obstacle, et pas des moindres, puisque j'en suis son plus fervent défenseur. Or, si j'avais été hors d'état de nuire, elles auraient pu marcher sur la ville sans aucun problème – et en toute légitimité d'ailleurs, puisque j'étais censé avoir signé ce foutu contrat de mariage. »

Gaepora grimaça.

« Cela ne me plaît pas, mais tu as raison, mon garçon. Sans toi, nous serions en position de vulnérabilité face à un royaume de cette taille. Et ce contrat, justement ? Il existe toujours ?

Non. Nous l'avons détruit, répondit Zelda, tout sourire.

Ah, formidable ! Voilà une très bonne nouvelle. » il but une gorgée de bière aromatisée et reposa sa chope, pensif. « Tout de même, quelle histoire...

Elle n'est pas encore terminée, je le crains. », soupira Link.

Il ne pensait pas si bien dire.


                   ***


Au même instant, Herenya terminait son intronisation en tant que reine. Elle congédia tous les nobles de la Salle du Trône et s'affaissa dans la chaise - sa chaise. Le corps d'Elfy avait été enterré à la sauvage, dehors, comme on le faisait pour chaque suicide. Un tel déshonneur, une telle fuite, entachait sérieusement son nom et sa mémoire. 

Bon, et maintenant, le banquet royal... c'est terriblement ennuyeux, mais nécessaire.

Elle venait de se lever quand un drôle d'individu franchit les portes fermées de la salle – les repoussa fut plus exact. Les deux gardes en faction furent projetés à terre sous cette pulsion brutale et spectaculaire. Herenya plissa les yeux. Une tenue entièrement blanche, une peau et des cheveux blancs, d'où venait cet albinos ? Seule sa cape, d'un rouge sang, tranchait avec sa pâleur. Une aura de puissance émanait de lui ; elle le sentait instinctivement.

« Qui êtes-vous ? Je ne crois pas vous avoir donné l'autorisation d'entrer.

— Bonsoir, Votre Majesté, répartit l'inconnu d'une voix musicale en s'inclinant. Pardonnez mon indélicatesse. Mon nom est Ghirahim. Et je sais où se trouve votre famille. »





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