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L'Énergie du Cœur

Link avait toujours eu une nature empathique. Il ressentait l'énergie d'Hergo comme un courant électrique ; quelque chose qui vibrait autour de lui, invisible mais perceptible, dont il s'efforçait de se protéger.

Il ferma les yeux quelques instants. Si Hergo était en colère, lui était en mesure de rester calme et bien ancré. Il calma sa respiration. L'espace de son cœur sembla s'étendre au rythme de ses inspirations et expirations ; comme le volet qui renvoie les rayons du soleil, l'énergie agressive d'Hergo repartit vers son propriétaire.

L'énergie du cœur : transformer les vibrations souffrantes en vibrations harmonieuses.

Il n'avait pas besoin de réfléchir pour comprendre les comportements de son acolyte. Cela lui paraissait presque palpable, comme s'il pouvait toucher sa vision du monde du doigt... ou plutôt, la toucher du cœur. Derrière le personnage orgueilleux et arrogant, se recroquevillait une toute petite personne contre les derniers bastions de sa vulnérabilité. Link pouvait intuitivement le sentir ; ce tout petit Hergo, bien caché, comme si le monde pouvait l'arracher à tout instant de son vrai lui.

Ainsi Link ne voyait pas le personnage en face de lui. Mais bien la minuscule personne, qui avait rapetissé, rapetissé, et encore rapetissé jusqu'aux profondeurs d'elle-même, inatteignable, invulnérable...

Ou presque !

Et c'est en voyant  cette toute petite personne qu'il trouva la force de porter sa voix, claire et franche :

« Je ne suis pas d'accord. »

Aussitôt, Zelda fronça les sourcils. Son regard se fit incrédule, et sa bouche se tordit dans une grimace toute désapprobatrice. Link se sentit touché par cette expression, mais il ne devait surtout pas s'éloigner du tout petit Hergo. Il ignora l'expression figée du personnage d'Hergo, ses sourcils tellement froncés qu'on pouvait s'attendre à ce qu'ils tombent de son visage, sa tête inclinée vers l'avant, comme pour étudier ce curieux petit bonhomme qui se mettait de son côté.

Link devait aller jusqu'au bout, à présent.

« Personne ne mérite de quitter cette École. Nous avons tous nos raisons d'y être, et, si la Déesse n'a pas manifesté sa désapprobation pour y accueillir Hergo, c'est pour une bonne raison.

— Link, intervint vivement Zelda, j'espère que tu ne te fais pas influencer par lui. Ses démonstrations de forces, ses intimidations, ne doivent pas t'effrayer. Il y a un moyen de...

— Laisse-moi finir, s'il te plaît. Je suis conscient de ce que je dis, et je le dis en toute liberté. »

Zelda eut un brusque mouvement d'humeur ; elle jeta sèchement son bras vers l'arrière, comme si elle abandonnait la discussion. Il l'avait contrariée.

Respire, songea Link, ne t'attache pas à sa réaction.

« Réfléchis, reprit-t-il avec calme. Si vous excluions toutes les personnes contraires à nos valeurs, qu'est-ce que nous apprendrions ? » il fit glisser son regard d'Hergo à Zelda, afin de bien les inclure dans son intervention. « La richesse d'une École, et à plus grande échelle d'une population, c'est la différence entre les individus. Oui, certains actes ne sont pas respectueux, c'est vrai. Il est juste et sain de poser des règles. Pour autant, si nous nous rabattons vers l'exclusion, le bannissement, nous choisissons la solution de facilité. Et ça ne fait qu'éloigner, reporter le problème. »

D'une manière stupéfiante, il avait gagné l'attention entière des deux protagonistes. Il se tourna vers Zelda et enchaîna : 

« Finalement, est-ce qu'on s'est vraiment demandés pourquoi Hergo pouvait devenir violent ? »

Elle eut l'air si stupéfaite que sa mâchoire semblait être sur le point de se décrocher.

« Pourquoi on l'aurait fait ? s'écria-t-elle d'un ton indigné. Non mais tu l'as vu, ce type ? Tu n'oublies quand même pas tout ce qu'il t'a fait ? Tu crois sérieusement que c'est pardonnable ? »

Elle foudroya Hergo du regard, qui croisa les bras, se refermant sur lui-même. Son corps était devenu un nouveau bastion.

« Et pourquoi pas ? relança Link. Tu ne sais pas tant que tu n'as pas essayé. Il y a un magnifique proverbe qui dit : "Pour qu'il arrive des choses qui ne vous sont encore jamais arrivées, il va falloir faire des choses que vous n'avez encore jamais faites". Ce n'est pas en répétant les mêmes manières de penser, les mêmes choses, que la situation changera, tu ne crois pas ? »

Cette fois, Zelda se tut. Toute colère semblait s'être enfuie de son visage. Elle paraissait bloquée par une autre émotion – peut-être l'hébétude. Elle demeura sans réaction.

« Voici ce que je te propose, Hergo, conclut Link. Je vais demander au Directeur de l'École de s'entretenir avec toi, sans punition à la clef. A toi de faire un choix. Changer, ou être exclu. A partir de maintenant, tu es responsable de ton avenir ici. »

Link sentit un changement. Le tout petit Hergo venait de tourner son attention vers lui.

« Mais... Je... » 

Sous l'effet de la surprise, ses traits s'étaient détendus d'un seul coup. Mais, bien vite, ils se crispèrent de nouveau, et le tout petit Hergo, se sentant en danger, protégea sa petite lumière vulnérable.

« Tu te moques de moi, hoqueta-t-il avec colère, comme s'il venait d'être humilié.

— Non. Je te propose de te libérer, ou de rester prisonnier de tes propres chaînes. »

Les sourcils d'Hergo s'arquèrent sous la perplexité.

« Au fait, je te rappelle que tu n'es pas en position de force. Je pense que Zelda adorerait s'occuper de ton exclusion. »

Hergo ne pouvait plus alimenter sa colère. Zelda le regardait d'un air sévère. Il se retrouvait à présent tiraillé entre deux lourdes options. Soit il prenait le risque de perdre la femme dont il était épris, et sa place dans l'École, mais il donnait raison à son rival ; soit il affrontait l'humiliation de l'entretien pour rester dans l'établissement, mais avec l'espoir de se racheter.

Un silence tendu s'installa. Zelda allait prendre la parole quand Hergo la devança :

 « C'est bon, gringalet, jeta-t-il comme s'il s'accrochait à une dernière bribe de supériorité. Je m'en vais. Et j'attends l'entretien avec le Directeur. Alors, t'es content ? T'as encore gag... » il se tut sous le regard d'avertissement de Zelda.

Link hocha la tête. Il lui restait une chose à faire.

« Une dernière chose.

— Quoi encore ? »

L'épéiste respira encore une fois. Décidément, ce n'était pas facile. Mais il devait aller jusqu'au bout des choses, pour être complètement intègre.

« Je te pardonne, dit-il avec sincérité. Pour tout. »

Zelda toussa si fort qu'il crut qu'elle allait s'étouffer. Le tout petit Hergo tourna à nouveau son attention vers Link.

Il se produit quelque chose d'inédit.

Le tout petit Hergo lança une petite ficelle, une minuscule et fragile ficelle qui se tendit comme un pont entre les deux cœurs. Link la saisit et l'accrocha solidement à sa propre intériorité. Restait à espérer qu'elle ne se brise pas de l'autre côté.

Le personnage d'Hergo, lui, déglutit et acquiesça lentement, perplexe. Son regard avait perdu de son mordant. Puis il rajusta sa mèche, leva le menton et tourna les talons. Link le suivit du regard jusqu'à ce qu'il eût disparu du couloir.

La pression retomba. Link respira un grand coup et s'appuya contre le mur.

J'ai vraiment dit tout ça ? C'est vraiment moi qui ai dit tout ça ?

Zelda l'observait calmement, un sourire aux coins des lèvres.

« C'est incroyable comme tu m'étonnes à chaque fois, déclara-t-elle en noyant son regard dans le sien. Comment tu as fait ?

— Pour ? »

Elle sembla hésiter.

« Pour trouver la force de lui pardonner. »

Link sourit gauchement et lui fit signe d'approcher. Il lui saisit délicatement les poignets en les massant avec ses pouces. Elle s'apaisa aussitôt.

« Je ne sais pas, avoua-t-il d'un air un peu gêné. J'ai envie de croire en un avenir meilleur. Je ne veux pas vivre dans la terreur d'être cassé. Je n'aime pas en vouloir à quelqu'un. Nous avons tant de choses à apprendre les uns des autres, dit-il en perdant son regard dans le sien. Tellement de choses à apprendre. »

Elle hocha lentement la tête et l'étudia attentivement du regard, comme si elle voulait imprimer chaque détail de son visage dans sa mémoire.

« Oui, murmura-t-elle en réponse. Nous avons trop peu de temps pour le gaspiller à médire. »

Elle posa sa tête contre sa poitrine, à l'écoute de son cœur calme et paisible.

« Allons manger ensemble dehors, pour oublier ça, proposa-t-elle en levant la tête. C'est le jour de l'Extérieur, aujourd'hui. »



                                                                              ***


Le ciel s'était couvert de fines plaques nuageuses, mais la cité grouillait comme une ruche en activité. Les marchands déambulaient dans les ruelles, chargés de produits divers et variés en provenance de l'Extérieur. Des objets aux couleurs vives flamboyaient dans les étals : bijoux étincelants et parfumés, écharpes aussi grandes que des châles au bruissement délicat, tissus imitant les plumes des célestriers. Les badauds s'y rassemblaient en comparant les méthodes de tissage, l'éclat des bagues ornées, les fragrances subtiles des pierreries, la qualité des viandes et des fruits. Les enseignes redoublaient d'ingéniosité afin d'attirer le regard, promettant des rabais, des possibilités de négociations fructueuses et toujours plus de nouveautés dans les marchandises.

Toute cette activité créait un joyeux vrombissement où éclataient parfois des disputes bénignes, des cris d'enfants frustrés, et surtout des bavardages exaltés par l'ambiance festive. 

Zelda avait fait halte devant une série de colliers de perles bleues, sous le regard intéressé d'un jeune marchand. Link se tenait plus en retrait, comme l'aurait fait un ami.

« Ceux-ci sont à vingt rubis, exposait le marchand. Ce sont les plus simples. Ceux-là, en revanche, ont été estimés à cinquante. Vous voyez, ils sont un peu plus élaborés, la chaîne est renforcée. Elle a une bonne résistance.

— Les perles sont magnifiques, commenta la jeune femme, émerveillée.

— En effet. Elles correspondraient parfaitement à votre teint. Voulez-vous en essayer ? »

Zelda accepta avec un enthousiasme croissant. Link fourra les mains dans ses poches, observant le marchand avec méfiance. Il avait beau essayer de passer outre, il n'aimait pas la manière dont il regardait sa cliente. Il ne pouvait réprimer un pincement persistant au cœur, et un serrement de la gorge.

Il fallait dire ce qui était : le marchand était très bien bâti. Musculature développée, dents blanches comme de l'ivoire, peau hâlée, regard magnétique et d'un noir profond. Ces yeux sombres captaient ceux de Zelda. Link sentit un fourmillement désagréable le parcourir : est-ce qu'elle l'avait déjà regardé ainsi, avec autant d'intensité ? Est-ce qu'il était moins charismatique que cet homme ?

Si tu commences comme ça, mon vieux, tu ne t'en sortiras pas !

Il avait beau le savoir, ce n'était pas facile...

La pression augmenta lorsque le marchand se mit à tourner autour de Zelda - comme pour jauger la qualité de la marchandise, songea Link, qui détestait la manière dont son regard balayait son corps. Il effleura doucement son cou en lui attachant le collier.

Link aurait pu s'absenter qu'elle n'aurait rien remarqué.

Tais-toi, se morigéna-t-il.

Quel casse-pieds, ce mental !

« Il se marie parfaitement avec vos cheveux, vous voyez ? » indiquait le marchand.

Et allez ! Les mains sur les épaules, mine de rien, pendant que la belle se contemplait dans le miroir. Il allait finir par s'en prendre une, celui-là...

Link détourna le regard et serra les dents. Il s'efforça de respirer ; l'air s'était bloqué dans ses poumons.

« Vous avez raison, j'aime beaucoup ! s'enthousiasmait Zelda. Cinquante rubis, vous avez dit ? s'exclama la voix de Zelda, qui de toute évidence était charmée par le personnage.

— Pour vous, charmante créature, roucoula le jeune homme, ce sera trente. »

Il se pencha et lui susurra quelque chose à son oreille. Elle rougit et rit.

C'en fut trop pour Link.

Il suffoquait. Peur de la perte, peur de ne pas être à la hauteur, jalousie, indignation et incompréhension se bousculaient en lui. Il n'allait pas provoquer une esclandre, mais il n'arrivait pas non plus à rester là sans réagir. En désespoir de cause, il jeta un regard furibond aux deux jeunes gens... et croisa celui de Zelda dans le miroir.

Eh oui, je suis là. Je pensais que c'était clair entre nous. Visiblement nous avons oublié de préciser certaines choses.

Et la colère grandit en lui à cette pensée.

Avec une horreur grandissante, Zelda le fixa, par l'intermédiaire du miroir, secouer la tête, le visage tout à coup assombri.

Elle s'était tellement prise au jeu.

Elle l'observa serrer les poings, tourner les talons et foncer dans le flux ininterrompu de la foule dense et animée.

Elle eut envie de crier, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge.

Le marchand fronça les sourcils, pressant plus fort ses épaules. Tout à coup, elle le repoussa violemment. Le collier claqua contre sa paume sous son regard ahuri.

« Ne vous avisez plus de me toucher, gronda-t-elle. Reprenez ça. »

Elle laissa le marchand, complètement hébété, cloué sur place, et s'élança à la poursuite de Link. Tout était allé de travers... évidemment. La relation était trop fragile, trop neuve, pour qu'elle se permette de prendre ce genre de risques.

Et s'il avait cru... Oh, non. Les larmes lui montaient aux yeux tandis qu'elle s'efforçait de retrouver Link. Elle cria son nom. Plusieurs fois. Tellement de fois. En vain.

Elle ne s'arrêta que lorsque son corps ne put plus en supporter. Elle s'effondra sur un banc, la tête dans ses mains crispées de colère ; colère contre elle-même. Link était déjà parti loin, et elle savait que lorsqu'il était pris par ses émotions, il pouvait s'absenter des heures sans donner de nouvelles.

Elle avait tellement peur de l'avoir mortellement blessé, qu'il revienne sur leur relation, l'arrête. Des larmes roulèrent sur ses joues. Elle s'en voulait. Elle était même terrifiée.

Mais c'était trop tard.

Ça ne sert à rien que je rumine. Je le retrouverai. Non ? Il ne va quand même pas partir à l'Extérieur, il ne va pas me laisser toute seule.

Mais cela n'apaisa guère son chagrin, ni son sentiment de culpabilité.

L'avait-il crue capable de l'abandonner pour un autre ?

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