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III ► Unis dans l'adversité

Sept jours après cette décision, le jour du combat de Link contre le champion du Levant, une partie du Haut Conseil de Célesbourg –  Arfang, Aya, Hulul et Zelda – se tenait devant les portes du Château.

Les sentinelles en faction à l'entrée croisèrent fermement leurs lances.

« Vous ne pouvez pas entrer.

— Vraiment ? C'est ce que nous allons voir. », gronda Aya.

Avant d'en arriver là, les événements avaient pris une tournure pour le moins inattendue...


                                                            ***


Septième jour de la disparition de Link - trois jours après la décision d'Elfy.

Quatre jours avant le combat.


Le tapis souffrait en silence sous les pieds farouches de Zelda, qui repartaient sans cesse à l'assaut de ses mailles, et tournant, et virant, de droite, de gauche, de haut, de bas. C'était à croire que c'était la seule manière de se débarrasser de ses ruminations, comme si ses pieds les ancraient dans le lainage.

« Alors ça, soufflait-elle d'un ton étouffé, ça, c'est très fort. »

Le Haut Conseil avait reçu la lettre de Link en bonne et due forme. Le système de transmission par voie postale était très rapide : on utilisait les replis de l'espace pour les faire voyager d'un endroit à un autre. Comme des sortes de trous dans l'univers, deux portes qui s'ouvraient, mais qui ne fonctionnaient pas avec des êtres vivants – du moins, pas de grandes distances . Zelda n'en saisissait pas très bien le système, mais elle avait pu être rassurée sur ce point : Link était sain et sauf.

C'était la suite qui était devenue complètement incompréhensible.

Le matin même, Gaepora avait trouvé une lettre frappée du sceau du Levant, ainsi que plusieurs feuilles rattachées ensemble par un fil, écrites par la reine en personne. Il avait réuni le Conseil en urgence et l'avait lue devant ses membres : Zelda, Hulul, Arfang, Aquilus - membre à mi-temps, quand il ne partait pas boire un coup à la Citrouille Perchée - Kinaé, Hiron et leur mère Aya. Au total, ils étaient sept (et demi).

Pendant leur réunion, Gaepora leur avait ainsi lu la lettre :

« Cher Mgr. Gaepora,

Le Levant vous salue, vous et Célesbourg, ainsi que vos dirigeants.

En ma qualité de souveraine, je tenais à vous rassurer sur le fait que l'Élu de la Déesse se rétablit progressivement. Hélas, nous ne pouvons prendre le risque de le faire parvenir jusqu'à vous, comme vous pûtes le déduire.

Toutefois, profitant du fait que Link soit parmi nous, je lui ai proposé une offre qu'il s'est empressé d'accepter - vous le constaterez dans les feuillets ci-joints.

Ceci néanmoins engage une réponse officielle de votre part. Je vous laisse en découvrir la raison.

Bien cordialement,

Elfy

Reine du Levant »

Aya s'était avancée énergiquement, bras en équerre sur la table devant elle, ses bésicles redressées sur le bout de son nez. Aquilus avait subitement constaté, avec une moue attristée, qu'il n'y avait plus de soupe dans son thermos. Le reste du Conseil avait demeuré attentif à la suite.

« Écoutez, je vous laisse lire les feuillet par vous-mêmes. Et je pense, Zelda, que tu es la première concernée. »

Gaepora semblait écœuré. Sa fille l'avait interrogé du regard, mais il s'était contenté de lui tendre une liasse de feuilles. Elle avait lu en diagonale de quoi il était question, puis, d'une traite, abruptement déclaré :

« C'est une annonce officielle du mariage de Link avec Herenya, la princesse du Levant. »

  Aya en avait perdu ses lunettes, qui étaient tombées sur le sol avec un bruit mat. Aquilus avait éternué si fort qu'une projection avait atterri sur la joue d'Hulul, qui avait violemment sursauté. Kinaé avait porté les mains à sa bouche, les yeux arrondis. Hiron, Gaepora et Arfang étaient restés stoïques.

« Qu'est-ce que c'est que ce brol ? avait alors ricané Aya en remettant ses lunettes sur son nez. Ils sont tombés sur la tête ou quoi ? Et on voudrait nous faire croire que Link a accepté ces bêtises ? C'est trop facile, ça ne marche pas avec m...

— Il a signé », l'avait coupée Zelda d'un ton tranchant comme une lame de rasoir.

La stupéfaction avait alors saisi les membres du Conseil. Zelda, pour sa part, avait eu une soudaine envie de vomir.

Pourquoi ?

Pourquoi est-ce qu'il lui avait fait ça ?

« Ce n'est pas si stupide, était alors intervenu Hulul, qui s'essuyait la joue avec un mouchoir sous l'air penaud d'Aquilus. Dans le fond, j'entends. Elfy espère souder nos communautés... surtout dans son intérêt, évidemment. Son royaume est puissant. Il suffit de voir son influence le jour du marché de l'Extérieur. Mais vous avez entendu les rumeurs, n'est-ce pas ? Le royaume du Levant est dans le déclin depuis que Célesbourg a été rattachée à la terre. Alors imaginez s'ils avaient l'Élu de la Déesse dirigeant leur royaume ? Tout le monde serait à leurs pieds et leur influence serait assise pour de bon. »

Dans la salle, chacun réfléchissait aux mots d'Hulul.

« Mais ce que je comprends moins en revanche, avait-il repris, c'est pourquoi Link a accepté ce mariage. Surtout sans nous consulter. »

Il avait adressé un regard appuyé à Zelda, qui n'en menait pas large.

Un royaume qui serait unifié, souffla pourtant la voix de sa raison. L'Uni. Est-ce de cela dont la prophétie parle ?

Mais pourquoi Hylia aurait tout fait pour les unir, si c'était pour les séparer ? 

Pourtant la prophétie a changé... Il y a des choses qui se trament dans notre dos, c'est certain à présent. Quelqu'un a voulu changer le sens de la prophétie. Et je ne peux pas oublier ma vision de l'Araignée.

Puis, une autre pensée avait alors fusé dans son esprit, apparaissant soudain comme une évidence.

La pièce maîtresse du puzzle de toute cette affaire.

Elfy est l'Araignée.

Soudain tout devenait limpide. D'une logique implacable...

« Attendez », était soudain intervenu Gaepora, retenant l'attention générale. « Je me rends compte que j'ai oublié de lire une note de bas de page. C'est écrit en tout petit... Aya, veux-tu bien la lire pour nous s'il te plaît ? Ma vue n'est plus ce qu'elle était. »

La petite dame avait vigoureusement hoché la tête, tant et si bien que ses bésicles, fraîchement remises en place, avaient failli se décrocher de son nez. Elle avait froncé le nez d'un air extrêmement concentré et solennellement déclamé, le menton redressé :

« P.S : Ne vous en déplaise, Mgr Gaepora, mais vous opposez un refus à cette union, nous userons d'autres moyens pour vous convaincre. »

Puis avait littéralement hurlé de rire.

« Bigre ! Quelle coquine celle-là alors... Elle est drôle, pas vrai ? »

Un silence de plomb avait envahi toute la salle.


« Ça sent pas bon, avait commenté Aquilus en contemplant son thermos désespérément vide de soupe. Vraiment pas bon. Au sens propre comme au sens figuré, si vous voulez mon avis ... renifla-t-il en dévisageant Aya.

— Ah ça, mon garçon, je ne te le fais pas dire, pouffa-t-elle.

— Bon, mais alors, c'est une menace ? s'était prudemment enquit Hiron d'un air inquiet. Quand même, cette histoire n'a aucun sens ! Link n'aurait jamais accepté d'épouser Herenya... Et même s'il avait eu l'intention de le faire, il aurait attendu d'être revenu à Célesbourg. Ça ne lui ressemble pas du tout.

— Pourtant, avait opposé Zelda, il a signé. Et croyez-moi, je reconnais très bien sa signature. Elle n'a pas été falsifiée. Alors à moins que quelqu'un ait récupéré sa signature pour la recopier, je ne vois vraiment pas. Ou alors, il l'a fait sous un chantage quelconque. Et dans ce cas, nous sommes en danger : il n'y a qu'à voir cette note...

— C'est très certainement le cas, avait alors abondé Arfang, qui était resté muet jusque-là. Si nous nous opposons à ce mariage, nous pouvons envisager qu'Elfy passe à l'action... et au ton de la lettre, je crains que ce soit même... en termes militaires. »

Dans l'assemblée, tout le monde avait retenu son souffle.

« N'exagérons rien, avait alors tempéré Gaepora. Nous ne savons rien des circonstances de ce contrat signé, et rien de mieux des conséquences d'un refus de notre part.

— Ne crois pas qu'Elfy nous distribuera des câlins, mon mignon, avait raillé Aya. Vous avez entendu les marchands de l'Extérieur : cette femme-là, c'est pas une tendre.

— Elfy a un curieux pouvoir sur les siens, avait relevé Hulul, sortant à son tour du silence. Elle fascine autant qu'elle terrifie... Nous devons rester sur nos gardes. En tous cas, je me demande si...» il fronça les sourcils. « Retiendrait-elle Link prisonnier ? Si nous refusions leur offre de mariage, le Levant perdrait encore de l'influence, tandis que Célesbourg en gagnerait. Vous avez vu comment les Extériens considèrent Link, quelle influence il possède sur eux. Le Levant souhaite que nous soyons unis, mais ce n'est pas nous qui déciderions de quoi que ce soit.

— Théorie très intéressante, avait approuvé le Directeur d'un air réflexif. Et parfaitement plausible.

— Eh bien, vous savez quoi ? » Zelda s'était levée, gagnée par une colère sourde. « On va aller le récupérer. On va aller récupérer Link, et leur montrer qu'on n'est pas aussi idiots qu'Elfy le croit ! »

Aya avait suivi son mouvement. Les manches de son poncho avaient renversé le thermos d'Aquilus qui, dans un cri d'horreur, s'était rendu compte qu'il lui restait un fond de soupe.


***

Très loin de là, au Château du Levant, Elfy félicitait Herenya, revenue au Château par ses propres moyens, pour ses prouesses.

« Je suis très impressionnée. Tu sais même reproduire des écrits à l'encre. Tu es revenue au bon moment. »

Ce n'était pas difficile. Il avait suffi de harceler Pimprenelle pour qu'elle lui remette la signature de son idole, puis de transposer l'encre sur le papier du contrat. Et le tour était joué.

L'absence d'Herenya ne serait pas suspecte. En l'absence de Link, les cours avaient été suspendus. Gaepora l'avait autorisée à aller veiller sur lui et le tenir au courant de l'évolution de sa santé.

Le plan se poursuivait sans anicroches...


***


C'est ainsi que, ruminant dans le bureau de son père, Zelda usait le pauvre tapis qui n'avait rien demandé.

« Il n'empêche qu'il y a quelque chose qui m'échappe encore dans cette histoire, dit-elle soudain en s'arrêtant brusquement.

— Hum ? interrogea Gaepora qui lorgnait le tapis d'un œil inquiet.

— Au royaume du Levant, c'est la lignée maternelle qui prédomine, c'est elle qui véhicule le sang "pur". Tu ne trouves pas ça étrange, toi ? Pourquoi c'est Link qui se retrouverait en première ligne, et pas moi ? Herenya a bien un frère, non ? Et en tant que fille de la Déesse, dans la logique du trône, c'est plutôt moi qui serais éligible. »

Elle aurait préféré se mettre en danger à sa place. Lui qui avait surmonté toutes ces épreuves... pour se retrouver à nouveau prisonnier des griffes d'un destin auquel il ne pouvait échapper.

« Ta question est légitime, reconnut son père. Voilà une information que je ne suis pas censé divulguer, que je tiens d'un diplomate du Levant, mais... le frère d'Herenya est mort dans des circonstances très confuses, peu avant l'intronisation de la princesse à l'École de Chevalerie. Mais, en effet, c'est toi qu'ils avaient dans le viseur. »

Zelda blêmit subitement.

« Par tous les anciens dieux réunis... tu crois qu'Herenya aurait assassiné son propre frère pour son profit ?

— Disons que ces deux éléments forment une curieuse coïncidence. Je préfère ne rien avancer pour l'instant.

— Mais si c'est le cas... insista-t-elle en reprenant sa marche effrénée, au grand dam du tapis. Si c'est le cas, voilà une excellente raison pour ne rien divulguer et faire comme si... A moins que ce ne soit Elfy elle-même qui ait tué son propre fils, qui sait ... Oh, ça y est, j'ai encore envie de vomir.

— Mieux vaut ne rien supputer de ce genre-là. C'était peut-être un simple accident.

— Un simple accident, répéta-t-elle en secouant vigoureusement la tête. Enfin, tu as peut-être raison... peut-être que nous ne le saurons jamais.

— Non. Peut-être vaut-il mieux ne pas le savoir. Allons, va préparer tes affaires au lieu de réfléchir. Tu dois conserver ton énergie. Nous devons partir au plus vite. Et puis... Tu abîmes mon tapis. »


***

Jour du combat - onzième jour de la disparition de Link.

Quatre jours après le Conseil.


Ainsi donc, pour entrer dans le Château, il fallait une première audience avec la reine. Les sentinelles étaient formelles. Pas d'audience, pas d'autorisation de passage.

Alors, Aya appliqua le plan B.

Elle se mit à hurler.

« PIGNOUFE ! GROSSE MUFLE ! VIENS NOUS OUVRIR ! »

La réaction ne se fit pas attendre.

Ils furent aussitôt enfermés dans les cachots.

Mais ils avaient pénétré dans le Château ...


Temps 3 - L'automne cède la place à l'hiver.

Privations, froid, mais aussi repos et terreau de nouvelles révélations sont à prévoir...









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