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II ► Les Défis de Link

La journée était nuageuse, mais claire et lumineuse. Après un déjeuner en compagnie de Kiko et Grida, le jeune Maître se rendait avec appréhension dans le bureau du directeur. Fidèle à sa promesse, le jeune homme s'était vêtu de sa tunique verte - la neuve. L'épée de légende reposait dans son fourreau, maintenu par une lanière de cuir, avec le bouclier sacré – qui ne craignait ni la chaleur, ni la foudre. Il se régénérait en cas de dégâts, mais se brisait très facilement.

Gaepora avait accepté de l'accompagner pour son tout premier cours, à sa demande. Il aurait lieu dans un bâtiment longtemps désaffecté, qui avait été rénové tout récemment, situé derrière les chambres de l'École. Aussi vaste que le marché couvert, il comportait un étage, spécialement aménagé pour les élèves de l'Extérieur, avec chambres, salle de bains et toilettes. Le rez-de-chaussée était réservé à la salle d'entraînement. 

Link l'admettait volontiers : il était anxieux, angoissé, bref, il avait la trouille. Lui, qui avait vaincu l'Avatar du Néant, qui avait risqué plusieurs fois sa vie, avait peur de se retrouver seul face à sa première classe.

Et s'il n'était pas à la hauteur ? Trop jeune ? S'il n'avait pas l'autorité, la poigne nécessaire ?

Il avançait avec l'impression de se rendre à son propre échafaud. Il frappa à la porte du bureau du directeur et entra avec son autorisation orale. Il le trouva en train de réaménager son poste de travail et sa bibliothèque, faisant de furtifs allers et retours.

« Bonjour, Link ! Tu m'excuseras, je fais un peu de rangement. Comment te sens-tu avant ce premier cours ? As-tu des questions à me poser avant qu'on y aille ?

— Je... Oui, Monsieur. Les personnes que je vais former sont-elles celles que je connais déjà ? »

Avant avoir été sacré Maître, Link avait assisté à leurs cours avec Aquilus, Arfang et Hulul, afin d'acquérir des bases d'enseignement. En résumé, il avait passé deux semaines de vacances, et les trois dernières à assumer une fonction d'une nouvelle sorte, celle de Maître suppléant. Il était donc habitué à ces classes et réciproquement.

Mais quelque chose continuait de le tracasser et il n'arrivait pas à s'en débarrasser.

« Bien sûr, répondit Gaepora. Pour le moment, il vaut mieux ne pas dépasser le quota. Deux classes de dix élèves, c'est bien assez. Quand tu auras pris tes marques, crut bon d'ajouter le directeur en lui tournant brièvement le dos, je pense que tu auras une ou deux classes de plus.

— Formidable, répondit son cadet, le cœur serré.

— Oh, allons, allons ! Ne fais pas cette tête. Rends-toi compte : tu es le premier Maître à être promu aussi jeune. C'est pour une bonne raison. Qu'avons-nous à t'apprendre de plus, à présent ? Non : c'est ton tour de former. Et en plus... Tes futures classes seront composées de nos futurs chevaliers, à Célesbourg. »

Le jeune homme tombait des nues. Former des futurs chevaliers ? Quel honneur ! Il n'y avait que trois professeurs habilités à le faire, porteurs d'une sagesse infinie et d'un savoir millénaire. Et à présent, cette mission... revenait entre ses mains à lui aussi.

Par Hylia, ça devenait encore plus effrayant.

Tout à coup, ce fut trop. Il se mordilla l'intérieur des joues, les lèvres, puis se dit qu'après tout, il n'avait plus rien à perdre.

« Gaepora... Je... Monsieur. Excusez-moi. Mais très honnêtement... j'ai une de ces trouilles, vous ne pouvez pas savoir à quel point. Et je n'arrive pas à m'en débarrasser. »  Voilà, c'est dit. « Le héros élu de la déesse a peur de faire cours. Incroyablement stupide. »

Pitoyable. Il n'y avait pas d'autres mots. Ses yeux s'humidifièrent en réaction à ce jugement. Il serra les poings. Sérieusement ? J'avais vraiment besoin de ça.

C'est ce moment précis que son aîné choisit pour tourner son buste vers lui. Ses paroles sonnèrent comme un glas puissant et délicat :

« Link, regarde-moi bien dans les yeux. »

Le chevalier s'exécuta. Il se sentait si stupide. Forcément, Gaepora allait s'apercevoir qu'il était sur le point de craquer. Comment pouvait-il se laisser aller à ce point ? Pourquoi fallait-il qu'il soit aussi sensible ? Il cligna des yeux plusieurs fois et s'astreignit à repousser l'émotion.

Gaepora s'avança vers lui et posa ses deux mains sur ses épaules, fermement. Oui, il allait le recadrer ; c'était son devoir. Et ils n'en parleraient plus.

Mais il le surprit bien au-delà de ses espérances.

« Écoute-moi bien, mon garçon. Seuls les imbéciles n'éprouvent aucune peur. Le véritable courage n'est pas de n'avoir aucune peur. C'est le paradoxe : si tu n'avais pas peur, tu ne pourrais pas être courageux. Tout le monde a peur, plusieurs fois au cours de sa vie. Le véritable courage, mon garçon, c'est quand tu trouves la force de surmonter tes peurs, même si elles te pincent, te mordent, même si elles te font croire avec conviction que tu n'en es pas capable. Quand la peur te prend aux tripes, quand elle te glace d'effroi, quand elle t'attend dans le noir ... » Link pensa aussitôt au long moment sous le cerisier, à se demander si Zelda l'aimait comme il l'aimait lui. « Oui, quand elle menace de te mordre, le courage, c'est quand tu ouvres les yeux, quand tu ouvres ton cœur et que tu dis à ta peur "je sais que tu es là, mais j'avancerai quand même". »

Les larmes coulaient sans qu'il ne puisse les retenir. Il ne pouvait pas les empêcher, mais il s'en fichait maintenant. Ça n'avait plus aucune importance. Il fallait que ça sorte. La pression de Gaepora se fit plus ferme, ce qui le rassura, l'ancra au sol, dans le présent. Sa voix se fit plus douce :

« Toi-même tu sens que c'est vrai, n'est-ce pas ? Ton cœur sait. Il est bien plus facile de renier, Hylia sait à quel point, que d'accepter. » il sourit. « Pleurer, par exemple. Ça t'a coûté bien des moqueries, pas vrai ? Mais ce n'est que de l'eau qui coule sur ton visage.  Alors pourquoi les hommes ne pourraient pas pleurer ? Ça, mon garçon, j'aimerais bien trouver l'imbécile qui a sorti ça et l'étrangler avant qu'il ne gâche son espèce. Ce ne sont que des croyances, du vent. Et pourtant, ce sont des choses que nous avons intégrées pour nous sentir forts et légitimes, parce que nous avons du mal à trouver notre place. Nous avons du mal à nous accepter tels que nous sommes. Si tel n'était pas le cas, jamais cette croyance n'aurait existé. Ah, et cette manie de vouloir tout contrôler... grommela-t-il. L'émotion, Link, ne se contrôle pas, jamais. C'est pour cela qu'il est tellement plus facile de la repousser et la renier. Tu comprends ?

— Oui, affirma-t-il en fermant brièvement les paupières.

— Bien. Le courage naît du cœur, c'est cette lumière qui permet de fendre l'obscurité. Les ombres se meurent quand la lumière se déploie. Alors forge ta lumière, Link, et emmerde ceux qui se moquent de toi. Parce qu'eux-mêmes sont trop faibles pour reconnaître qu'ils ont peur et qu'ils ne s'autorisent pas à la ressentir.

— Vous avez raison. » Link essuya ses larmes et roula des épaules pour les débarrasser de leurs crispations. « Je crois que la véritable force est de rester soi-même dans l'adversité. De rester soi-même dans les difficultés, quelles qu'elles soient. De rester fidèle à ce que nous sommes.

— Je le crois aussi, mon garçon, approuva Gaepora, satisfait.

— Je vous remercie. Vous m'avez ramené à l'essentiel. »

Il s'essuya à nouveau les yeux et se moucha. Il ne trouvait pas les mots pour le remercier comme il le voudrait, mais il était certain que son expression s'en chargeait elle-même.

« N'aies aucune inquiétude, le rassura Gaepora.  Moi-même, j'ai déjà pleuré, et je pleurerai encore, grâce soit rendue à Hylia ! J'en suis très heureux. Tu imagines un peu, si je m'étais retenu, j'aurais explosé depuis longtemps. »

Link sourit. Il pensait exactement la même chose. Gaepora répondit à son sourire et enchérit :

« Les larmes sont très utiles, elles débarrassent le stress qui encombre ton corps. Alors, pleure autant que tu veux, c'est très bon pour se détendre. Et pour évacuer ce qui te tracasse. Rien de mal, rien de faible, que du bonheur. » il lui fit un clin d'œil. « Bien, je te propose un petit exercice de visualisation, histoire d'en finir. Garde à l'esprit que la peur n'a aucune réalité. La seule chose qui existe, c'est ce qui se passe maintenant. Es-tu en danger, dans cet instant ?

— Non. Je ne suis pas en danger. »

Le simple fait de l'exprimer contribua à calmer son esprit.

« Est-ce que tu risques quelque chose ? poursuivit Gaepora.

— Non, je ne risque absolument rien. »

L'alarme de son cerveau sembla s'éteindre tandis qu'il se répétait : je ne risque rien, je ne suis pas en danger, tout va bien.

« Parfait ! apprécia Gaepora. Alors, que vois-tu dans ta peur ? De quoi as-tu peur ?

— Eh bien... Voyons... » il fronça les sourcils et respira un bon coup. « J'ai peur... De ne pas avoir d'autorité. D'être ennuyeux, inintéressant. Je vois... Une classe qui ne m'écoute pas, s'éparpille, se moque de moi. J'ai peur que la situation m'échappe.

— Très bien. Dis adieu à ces projections.

— Hein ?

— Dis à ta peur que tu n'as pas besoin d'elle. En pensée, bien sûr. Dis-lui ceci : merci de veiller sur moi, mais je n'ai pas besoin de toi. Je sais ce que je fais et tout va très bien se passer. Ce que tu projettes n'existe pas.  Vas-y. »

Link s'exécuta... et se sentit aussitôt plus calme.

« Incroyable... Ça marche.

— Bien sûr que ça fonctionne. A force d'entraînement, tu parviendras à enrayer ces réactions de ton mental, et les remplacer par des projections qui te pousseront en avant. A partir de là, tu seras plus à même de gérer les imprévus, parce que tu auras confiance en ta capacité d'adaptation. Ce n'est pas formidable, ça ? »

Link était impressionné. Il s'empressa de hocher vigoureusement la tête.

« Ton cerveau se programme, poursuivit Gaepora avec malice. Et il a besoin qu'on lui rappelle que ce n'est pas lui le maître.

— C'est vraiment incroyable », répéta-t-il seulement.


                        ***


Les deux hommes se rendirent au nouveau bâtiment. Sitôt le battant de la porte poussé, la vaste salle qui se profilait devant eux laissa Link sans voix. Émerveillé, il en admira les proportions, la lumière qui l'inondait grâce à ses hautes et larges fenêtres sur le flanc gauche du bâtiment. D'immenses rideaux avaient été rabattus de part et d'autre de chaque vitre, tous sur la même tringle. A droite, plusieurs râteliers longeaient le mur, séparant les épées des arcs, les armes longues de celles plus courtes. Les boucliers avaient été rangés de la même manière un peu plus à l'écart.

Une rumeur monta du fond de la salle : des pas précipités dans l'escalier. Une dizaine de jeunes gens courait dans leur direction, tous pimpants dans des tenues réglementaires : chemise bien repassée, pantalon cintré et souple, chaussures d'intérieur. Link sentit son cœur battre à tout rompre. Il n'était pas beaucoup plus âgé que ces jeunes adultes, pourtant le groupe s'arrêta dans un ensemble désordonné devant lui, pilant net dans leur course.

« Maître d'armes Link ! »

Et ils s'inclinèrent tous, peu coordonnés mais très touchants. Cinq garçons, cinq filles. Trois d'entre eux étaient même plus âgés que lui.

Si ça continue, je vais me remettre à pleurer, songea-t-il, ému.

Tant d'admiration brillait dans leurs regards... Sur une impulsion, Link dégaina son épée et la brandit au-dessus d'eux :

« Mesdemoiselles et messieurs, soyez les bienvenus dans ma classe. »

Et, sentant l'ambiance spectaculaire, Fay sortit de la lame pour s'incliner devant le groupe :

« Que la Déesse bénisse chacun de vos pas et vous guide vers la lumière. »

Tout le groupe applaudit en sautant sur place, ravi. L'une des jeunes femmes, qui s'appelait Isil, s'écria :

« Le Héros élu de la Déesse est notre Maître d'armes, et son épée nous a bénis ! »

Gaepora rit gaiement.

« Parfait ! Le jeune Héros que vous voyez là aura besoin de vous pour que vos séances se passent au mieux. Alors, écoutez-le bien et ne faites pas trop de bêtises, sinon le Seigneur du mal vous bottera le derrière. Vu ? »

Légèrement anxieux à l'évocation de Ghirahim, le groupe acquiesça.

« Je vous laisse. » il se tourna vers Link et lui pressa une dernière fois l'épaule. « Tu as été choisi par la Déesse, mon garçon. A présent, c'est une autre mission qu'elle te confie. » il baissa le ton : « J'ai confiance en toi. »

Le directeur s'éloigna puis quitta le bâtiment. Link s'empressa de remettre de l'ordre dans la confusion du groupe.

« Tom, un chevalier digne de ce nom ne tire pas les cheveux de sa camarade. Rigueur et coopération, tu te souviens ?

— Oui, Maître, balbutia l'intéressé. Pardon.

— Bien. Herenya, je n'ai pas donné l'ordre d'aller chercher une arme. Pose cette épée. »

La jeune femme haussa les épaules et revint vers le groupe, mais garda les yeux rivés au sol : question de respect de la hiérarchie Maître-élève. Pourtant, il y avait quelque chose qui émanait d'elle et qui ne lui plaisait pas. Derrière sa façade obéissante, Link sentait pointer le défi. Il ne pouvait pas l'expliquer ; il le ressentait intuitivement.

« Que va-t-on faire, Maître d'armes Link ? s'enquit-elle sans lever les yeux.

— Asseyez-vous devant moi. »

Le groupe obtempéra. Link savait qu'il devait se méfier d'Herenya : plus âgée que lui, elle était une femme très respectée à l'Extérieur et faisait partie de la famille dirigeante. Une sorte de princesse, au caractère obstiné, franche. Elle était d'une beauté sauvage, avec des cheveux bruns-roux et bouclés, une peau cuivrée et un regard vert perçant.

Il s'éclaircit la voix :

« Nous allons avoir un espace bien plus grand pour pouvoir nous entraîner. Nous allons commencer par le maniement de l'épée, comme vous l'avez découvert avec Aquilus. »

Le cours se déroula sans anicroches. Gaepora avait eu raison : il n'y avait rien à craindre. Les élèves apprenaient avec enthousiasme, application et rigueur. Quand la séance prit fin, Link se sentit fier d'avoir réussi cette étape.

Il était en sueur. Le stress, sûrement, et l'effort des démonstrations. Il retira sa tunique pour s'aérer un peu.

« Vous avez dû recevoir un sacré coup pour garder une telle marque. »

Link s'immobilisa. En face de lui, Herenya l'observait d'un air innocent. Il ne l'avait ni vue, ni entendue revenir sur ses pas, trop concentré sur son analyse mentale de son cours. Les autres élèves étaient déjà sortis ou remontés à l'étage pour faire une pause.

« Excusez-moi. Je devais récupérer ma bouteille d'eau. Est-ce le Seigneur du mal qui vous a fait cette marque ? »

Son regard, limpide, ne trahissait aucune gêne. En revanche, Link se sentit gêné par son franc-parler.

« Effectivement.

— Elle est impressionnante, nota-t-elle d'un ton neutre. Pourquoi n'en êtes-vous pas mort ? »

Extrêmement choqué par son manque de tact, Link en resta sans voix quelques instants. Herenya dut percevoir sa gêne, car elle s'éclaircit la gorge :

« J'imagine que vous êtes tenace. »

Le jeune Maître avait la dérangeante impression d'assister à un interrogatoire soigneusement étudié.

« Je le suis, admit-il. Pourquoi ces questions ?

— Simple curiosité. Vous n'avez pas tellement une carrure de héros, sans vouloir vous vexer. »

Link inspira un bon coup pour éviter de riposter en bonne et due forme. A la place, il choisit d'être stratège :

« J'espérais plus de diplomatie et de délicatesse de la part d'une représentante royale. »

Touché. Herenya serra les dents en accusant le coup.

« Veuillez m'excuser pour tous ces désagréments. » elle s'inclina et s'en fut sans mot dire.

Link l'observa s'éloigner, pensif.

Je vais devoir me montrer prudent à l'égard de cette élève.


Temps 2 - L'automne commence à s'installer. Quelque chose se profile...







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