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Croire

Les cellules du Levant étaient représentatives de la gravité des délits : plus la cellule était insalubre, plus le délit était répréhensible.

Aussi la joyeuse petite troupe de Célesbourg ne s'en tirait pas si mal. Les murs étaient relativement propres et ils pouvaient aller aux toilettes, à condition d'être escortés. On leur avait donné quelques victuailles pour le repas du midi. Ils seraient libérés le lendemain, le temps de prendre conscience de leur infraction.

Aya, elle, ne prenait conscience que de son exultation. En pleine phase de digestion, elle était parvenue à exiger une couverture, arguant que dès qu'elle avait fini de manger, elle se congelait aussitôt. Elle se frictionnait énergiquement les bras, assise sur le banc à côté de Zelda, tandis qu'Hulul et Arfang semblaient trouver un intérêt très poussé dans la contemplation des barreaux.

« Si on m'avait dit que je finirais en prison... soupira Hulul.

De manière individuelle, nous n'avons rien fait, souligna Arfang avec un regard significatif pour Aya.

Hmm-hmm ? réagit l'intéressée en louchant exagérément, par pur esprit de provocation.

Peu importe. Nous devons rester soudés, soupira Zelda avec lassitude en se massant les tempes. Et trouver un moyen de sortir d'ici.

Si vous voulez, on va tous aux chiottes, on étrangle les gardes et on se barre fissa, proposa Aya avec le plus grand sérieux.

Mais oui, c'est sûr que ça va marcher ! râla Hulul en levant les yeux au ciel. Et une pluie d'autres gardes nous tombe dessus, et nous incarcèrent pendant deux mois !

Oh, là, faut pas exagérer non plus, mon petit lapin !    

Comment ?

Quoi ?

Comment vous m'avez appelé ? »

Aya retroussa les lèvres pour dévoiler un éclatant sourire.

« Je sais plus. J'ai oublié.

Comme c'est pratique.

Bon, ça y est, vous avez fini ? s'énerva Zelda.

Non, pas encore. Tu préfères quoi, mon garçon, que je t'appelle mon petit lapin ou ma jolie pétoule ?

Mais c'est qu'elle se moque de moi !

Je m'ennuie, rectifia la vieille dame.

— Ça suffit ! »

Zelda s'était levée avec la puissance autoritaire d'un véritable chef d'équipe. Elle n'était pas la fille de son père pour rien.

« Hulul, je vous prierais d'oublier votre susceptibilité pour vous concentrer sur notre mission ! Quant à vous, Aya, si je vous reprends à provoquer l'un des nôtres, je fais un rapport à mon père, c'est clair ? »

Hulul rentra la tête dans ses épaules d'un air coupable et même Aya baissa les yeux.

« Je n'aime pas dire ça, renifla-t-elle, mais de votre part aussi, Arfang, je ne tolèrerai plus de sous-entendus aussi grossiers. 

Je te prie de m'excuser. Le voyage a été long et épuisant. Et je souhaitais rappeler à Maître Hulul qu'il n'était responsable d'aucun délit.

Ça va, j'ai compris, maugréa Aya. Tu vas sortir que tu n'as rien contre moi, hein ? Je sais bien que je vous ai pas ménagés pendant le voyage. Qu'est-ce que je vous ai emmouscaillés, oh là là ! Mais bon, vous savez bien, hein, quand on est femme, la galère que c'est, de se soulager dehors... Surtout quand on a un organisme plus très neuf, qui n'aime pas trop se retenir longtemps. » elle fronça les sourcils. « D'ailleurs, à ce propos, j'ai envie de faire pipi.

Qu'Hylia nous accorde sa miséricorde », geignit Hulul.

A ce moment, deux gardes surgirent devant leur cellule. Le gardien des clefs leur ouvrit, lance brandie vers les prisonniers, au cas où l'un d'entre eux aurait l'idée originale de s'enfuir. Arfang leva les mains en signe de paix.

« Ouais, c'est ça ! s'esclaffa le gardien. On la connaît, celle-là. M'enfin, vous avez pas l'air offensifs, juste un peu simplets, excusez-moi le terme, hein !

Et qu'est-ce qu'ils nous veulent, les gueux ? » riposta Aya en bonne et due forme.

Le gardien resta bouche bée devant cette remarque lancée comme un boulet de canon qui atteint sa cible : directe, appropriée et efficace.

Un des gardes répondit avec l'indifférence la plus totale :

« Attendu que le décret de la reine Victoria, de l'article 36 de la Constitution du Levant, concernant les prisonniers ...

Bref, on s'en tape... intervint Aya dans un geste négligent.

... coupables d'un délit de moindre importance, selon l'échelle de l'importance des délits dictée par la reine Ramia...

Mais c'est qu'il continue en plus !

— ... Et, par là même, autorisant à assister aux combats se déroulant dans l'enceinte du Château, répertoriés dans l'article 56 de la Constitution du Levant...

Dites, je peux aller faire pipi ?

Cessez de lui couper la parole où vous pisserez dans votre froc ! » rugit le deuxième garde, ulcéré par ces interventions intempestives.

Aya ferma la bouche de bonne foi.

« Je reprends. » et il reprit, avec le charisme d'une machine à écrire : « Attendu que le décret de la reine Victoria, à l'article 36 de la Constitution du Levant concernant les prisonniers coupables d'un délit de moindre importance – selon l'échelle de l'importance des délits dictée par la reine Ramia – et, par là même, autorisant à assister aux combats se déroulant dans l'enceinte du Château répertoriés dans l'article 56 de la Constitution du Levant (il reprit son souffle), vous avez l'autorisation d'assister au combat du Héros Élu de la Déesse contre le champion attitré du royaume du Levant. »

Aya essuya son nez avec sa manche. Zelda, elle, s'était figée sur le banc.

« J'ai rien compris. 

Attendu que le décret de la reine Victori...

Non ! coupa Zelda en secouant les mains pour l'arrêter. Non, elle plaisantait, bien sûr ! Nous avons bien compris. Nous pouvons assister au combat du Héros contre le champion du Levant.

Le Héros Élu de la Déesse, crut bon de préciser le garde, visiblement soulagé de ne pas avoir à répéter son discours réglé comme du papier à musique.

Voilà, exactement.

— Bien. Souhaitez-vous, oui ou non, assister à ce combat ? 

— Oui. »

Les trois hommes s'écartèrent pour laisser passer quatre gardes qui s'empressèrent d'empoigner chacun des prisonniers. A la différence du gardien des clefs et de ses deux congénères, les nouveaux arrivants étaient vêtus d'un uniforme vert absinthe aux épaulettes d'argent.

« En avant. Et si l'un de vous a la brillante idée de se débattre pour s'enfuir, je l'envoie aux oubliettes.

— Je peux faire pipi ? » relança Aya.

On les fit sortir du Château – après un rapide passage aux commodités. L'air frais leur fit du bien. L'arène se situait à l'orée de la forêt qui ceignait le bâtiment royal, s'étendant sur une large clairière. Zelda retint son souffle lorsque les immenses tribunes surgirent dans son champ de vision. Des centaines de spectateurs affluaient devant les portes, à l'opposé des prisonniers, introduits à l'arrière. Pour l'occasion, le Levant semblait avoir ouvert toutes les cellules...

Ils entrèrent sous les tribunes : un espace restreint et froid, humide, rappelant un bunker, où on avait à peine la place d'étendre les bras. Une large ouverture barrée, à peine assez haute pour y glisser la main, courait le long du mur gauche, laissant filtrer la lumière et permettant de suivre le combat.

Zelda se laissa conduire, contaminée par des émotions contraires. Les prisonniers les moins dangereux avaient accès aux meilleures places : soient celles du milieu, où la visibilité s'étendait le plus. Chaque section de spectateurs était séparée par une cloison, munie d'une simple porte en bois, qui grinçait à chaque fois qu'elle tournait sur ses battants.

Une fois face à la fenêtre, la jeune femme croisa les poignets sur son ventre, dans l'expectative. Link n'avait pas fait mention d'un combat dans sa lettre. Avait-il souhaité ne pas les en informer ? Si oui, pourquoi ?

Mais s'il n'avait pas été mis au courant ? Et d'ailleurs, pourquoi n'a-t-il envoyé qu'une seule lettre ? Pourquoi ne pas nous avoir demandé de venir le chercher ?

Plus elle essayait d'assembler les éléments, moins Zelda comprenait. Quel était le motif de ce combat ? Qui l'avait provoqué ? Link, ou Elfy ?

Des coups de tambour ébranlèrent la terre et l'espace sonore. Aya se hissa sur la pointe des pieds et s'accrocha à un des barreaux de la lucarne. Hulul et Arfang gardèrent le silence, concentrés sur la suite des événements. Zelda hissa son regard vers le haut des tribunes et l'arrêta sur le balcon royal, à sa gauche. Un petit homme rond et sec comme un oignon annonça :

« Vos Majesté, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, bonjour et bienvenue à la cent cinquantième édition de la CLEA, les Combattants du Levant Et d'Ailleurs ! »

Un tonnerre d'applaudissement rugit à son annonce, aussi sonore et saisissant qu'un essaim de bourdons surexcités.

« Pour fêter ce cent cinquantième anniversaire – et, non, on ne vous a pas menti ! –, le Héros lui-même a accepté de se battre dans cette arène contre notre champion attitré ! »

Les applaudissements redoublèrent d'intensité, pluie diluvienne grêlant dans les tribunes.

« Veuillez accueillir bien fort, Vos Majestés, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, le Héros Élu de la Déesse ! »

Des ovations électriques endiablèrent la foule, qui se leva dans une vague d'enthousiasme.

Zelda écarquilla les yeux et sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine.

Là.

Elle l'avait vu.

Il était là.

Elle ne voyait que son profil – les entrées des champions étaient respectivement situées de part et d'autre de son champ de vision. Mais ce qu'il donnait à voir lui coupait littéralement le souffle. 

Sa silhouette s'avançait avec dignité dans l'arène. Une aura de force pure émanait de lui. Il semblait se dresser devant le monde entier, le défiant de l'arrêter.

La jeune femme agrippa les barreaux de la fenêtre comme si elle pouvait les désencastrer. Ses phalanges blanchirent sous la pression de ses doigts autour des barreaux. Elle voulait hurler sa présence ; elle bloquait sa respiration à chaque impulsion pour s'empêcher d'y céder. Ça criait en elle. Une énergie qui l'enchaînait à son propre corps, à sa propre appréhension.

Elle se força à respirer plus calmement et ferma les yeux. Elle pensait qu'avec l'évolution de la relation, ses palpitations s'arrêteraient, ou au moins s'amoindriraient. Ce n'était pas le cas. Elle avait bien cru le voir pour la dernière fois lorsque les monstres l'avaient enlevé.

Sommes-nous destinés à passer notre vie à nous courir après ?

Tant que la peur de le perdre serait réactivée, elle continuerait à se sentir chamboulée en le voyant après une longue période d'absence.

Il va y arriver. Ce n'est rien de plus qu'un combat. Il a eu le temps de se reposer, de se rétablir. Il suffit d'attendre que le moment de se retrouver vienne. Il suffit de patienter ...

Il va y arriver...

Il va...

Alors qu'elle rouvrait les yeux pour suivre le cours du combat, elle vit son adversaire le faucher comme on l'aurait fait d'une mauvaise herbe. Ce fut si fulgurant, si inattendu, qu'elle relâcha les barreaux et manqua perdre l'équilibre.

Heureusement, Link rejaillit vite et désarçonna Cassandre.

Oui ! Vas-y !

Zelda empoigna à nouveau les barreaux avec force. Elle avait du mal à associer le Link qu'elle connaissait à celui qui bataillait dans cette arène. Quelque chose de puissant semblait l'animer.

Quelque chose qui ne connaissait pas de limite.

Il a l'étoffe d'un Héros.

Elle sentit la terre trembler sous ses pieds alors que le champion du Levant se relevait. Elle n'entendit pas bien ce que Link cria à son adversaire, mais suivit la suite avec application. Elle fut tout aussi estomaquée que lui quand Elfy modifia les règles du combat, et tout aussi étonnée qu'Herenya de le voir léviter tranquillement au-dessus du sol.

Elle ne put retenir un cri d'effroi quand Cassandre le propulsa de nouveau à terre. En y regardant bien, Link devait son salut à son bouclier, qui avait encaissé la majorité du choc. Dans d'autres circonstances, il n'aurait pas pu se relever.

Le jeune homme se dressa à nouveau face à son adversaire. Elle ne le voyait que de dos, mais elle remarqua un hématome sur sa nuque. C'était sûrement l'endroit où les monstres l'avaient frappé à Célesbourg.

Par Hylia. Ce n'est pas possible... Il n'a pas bien guéri.

Ce constat jeta un froid dans tout son organisme. Jamais Link ne se serait lancé à corps perdu dans une bataille, à fortiori porteur d'une blessure encore vivace !

Sauf si...

Sauf si l'enjeu était décisif.

Visiblement, Link avait une idée derrière la tête. Mais Zelda n'était pas dupe. Son état, pour tout Héros qu'il fût, ne lui permettrait pas d'en sortir indemne. Au mieux, il vaincrait son adversaire - ou perdrait -, grièvement blessé.

Et si... Et si tout cela était prémédité ? Et si le Levant voulait le retenir ?

Elle relâcha d'un coup les barreaux et se frappa le plat de la main.

Mais bien sûr.

Elfy voulait le garder au Château le plus longtemps possible pour le marier à Herenya.

Je dois l'aider.

Et je sais exactement comment.

J'ai juste besoin de me concentrer...


***


Link avait découvert autre chose de surprenant après la visite inopinée d'Hylia.

Toutes ses armes, miniaturisées, avaient été réunies dans ses sacoches de voyage. 

C'est ainsi qu'il avait lancé l'aérouage en l'air, un véhicule des temps anciens ressemblant à une toupie antique, flottant au-dessus du sol. Il s'était servi de la force des vents pour se propulser en avant, fonçant droit sur Cassandre.

Alors que Link repartait à l'assaut, quelque chose tira en lui. Quelque chose de puissant, de profond et d'intuitif.

Le lien du cœur qui le reliait à Zelda.

Il le ressentit si puissamment, si profondément, qu'il craignit tomber dans son élan.

Mais bien au contraire, une force surprenante l'irrigua et, telle la main soutenant l'envol de l'oiseau blessé, le porta.

L'aérouage heurta de plein fouet Cassandre, qui émit une plainte aiguë  et se retrouva fort déséquilibré.

« Tu as joué au tennis avec moi. C'est à mon tour de jouer. Il se trouve que j'apprécie particulièrement le hockey sur glace ! »

Et Link l'envoya bouler, au sens propre.

« M... I... Ou... E... Moi... K...

— Hein ? Quelqu'un parle dans ma tête ?

— ... E... oute... MOI ! »

L'épéiste tenta de suivre le fil de l'appel qui résonnait dans sa tête et dans son cœur. Il affina sa concentration sans perdre de vue Cassandre, qui venait de rebondir contre l'enceinte de l'arène.

« ÉCOUTE-MOI, LINK ! »

L'ordre le sonna tout à fait. Il redonna un coup de Fay sur les fesses de son adversaire, qui repartit en sens inverse en tournoyant sur lui-même. En lui-même, il s'était pétrifié.

Cette voix...

Zelda ? Je deviens vraiment fou ... Je pense beaucoup trop à elle ces derniers temps, je l'entends même parler dans ma tête...

— C'est moi, andouille ! Merci pour cette information, au fait. Je m'en réjouis, tu ne peux pas savoir à quel point !

— Mais comment ...

— Je me suis servie du lien du cœur pour te parler. J'ai eu de la chance que tu penses à moi, sinon je n'aurais pas pu t'atteindre. Ou pas de manière aussi claire. Moi aussi, j'ai beaucoup pensé à toi ces derniers temps.

— Je ...

— Non. Ne dis rien, Link. Reste concentré. Écoute-moi simplement. Tu n'arriveras pas à battre Cassandre, tu as vu l'hématome sur ton cou ? Si jamais il te donne un coup dessus, c'est fini, tu m'entends ? Fini ! Tu entendras un petit "crac" et ta tête roulera par terre... Non, ne me réponds pas, je suis inquiète pour ta santé. Suis-moi. Suis le lien et trouve-moi. Je te prêterai ma force et tu vaincras. Fais-moi confiance. Je te passe les détails, mais Aya a trouvé le moyen de nous faire entrer ici en tant que prisonniers. »

Link acquiesça de tout cœur. L'aquaplaning de Cassandre se terminait ; il avait percuté un monceau de terre magiquement soulevé du sol qui l'arrêta net. Il devait faire vite.

« Zelda ?

— Bon sang Link, je t'ai dit de rester conce...

— Je t'aime. »

Une vibration dans le lien du cœur lui indiqua un soupir. Ou une sorte de ronronnement.

« Je ... t'aime aussi. Et nous vaincrons, ensemble.

— Ensemble. »

Comme une bobine qu'on rassemble, Link ramena à lui le lien du cœur et sentit la présence toute proche de Zelda, à sa droite. Il devrait traverser toute l'arène pour y parvenir.

C'était sans compter sur les intentions d'Elfy...

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