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Le jour du match en or d'Aurélien était fixé au 3 juillet 2038, quelques jours seulement après ses 19 ans. La ville entière était en liesse pour ce match, fière de présenter son fleuron, son orgueil, son héros à cette rencontre nationale.

Chaque citoyen devait passer un test de santé la veille de ses 19 ans qui validait son inscription au match en or s'il souhaitait participer. Aurélien s'y rendit le 26 juin et y revint, confiant. Il glissa un mot à l'oreille de sa petite sœur :

« Ça y est, je vais avoir l'autorisation officielle de participer au match en or ! »

Le lendemain, alors que toute la famille était réunie autour d'un petit-déjeuner d'anniversaire, une lettre arriva, adressée à Monsieur Aurélien Kringler. Un sourire aux lèvres, il annonça, triomphant : « Mon autorisation médicale ! »

Il la décacheta et parcourut les quelques lignes sur le papier blanc. Son visage perdit de ses couleurs, le sourire s'effaça, Aurélien tomba presque sur sa chaise. Il tendit le papier à ses parents inquiets et baissa la tête.

« ... le regret ... d'annoncer.... Aurélien Kringler... maladie respiratoire qui peut le conduire à la mort s'il ne cesse pas immédiatement toute activité trop physique telles que : la course... le football. »

Le match en or d'Aurélien s'effrita quelques secondes. Le stade coloré dans tous les esprits s'assombrit, les rues en liesse qui s'apprêtaient déjà à recevoir un champion se vidèrent, les regards d'admiration se chargèrent de pitié, les langues se mettaient à chuchoter... Le père d'Aurélien pouvait presque voir le regard condescend de ses collègues, entendre la conversation des voisines à mots bas :

 " Le fils aîné n'a vraiment pas eu de chance. Personne ne s'attendait à une maladie pareille. Tu imagine, si ça arrivait à ta fille ? Je n'aimerais vraiment pas. Il ne peut plus jouer, maintenant. Il aurait pu devenir un champion, mais... Le pauvre. "

Le père d'Aurélien se sentit oppressé de tous côtés par des murmures et des regards qui n'existaient encore que dans son esprit. Comment allait-il leur faire face ? Comment pourrait-il encore garder la tête haute ? Son fils, sa plus grande fierté, était perdu. Comment osait-il lui faire un tel affront tout ce qu'il avait fait pour lui ? Comment osait-il encore se présenter devant lui, ce fils qui avait précipité la chute de son honneur ?

Le père d'Aurélien sentait déjà sa dignité atteinte irrémédiablement quand il entrouvrit les lèvres :

« COMMENT PEUX-TU ME FAIRE CELA ? COMMENT OSES-TU ENCORE ME REGARDER, FILS INDIGNE ?

- Papa, murmura implorant Aurélien, dévasté, les yeux pleins de larmes.

- NE M'APPELLE PLUS JAMAIS AINSI. MON FILS PEUT JOUER AU FOOTBALL AUTANT QU'IL LE DESIRE, SANS AVOIR A CRAINDRE POUR SA VIE ! Mon fils est fort. Il n'est pas une mauviette malade. »

Le père quitta la pièce avec fureur sans plus rien attendre. Aurélien fixait la porte d'un air implorant, le teint blanc, le corps tremblant. Jamais encore son père ne lui avait parlé de la sorte. Jamais encore son père n'avait parlé de la sorte à qui que ce soit.

Sa mère s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule.

« Il ne le pensait pas vraiment, Aurélien. C'est la surprise, il ne s'y attendait vraiment pas. Il va venir s'excuser... »

Aurélien coupa bref à son discours de consolation en chassant d'un revers de main la main aimante sur son épaule :

« Maman, tu sais aussi bien que moi que ça n'arrivera pas. Il ne me regardera plus jamais comme son fils. »

Malheureusement, l'avenir devait donner raison à Aurélien. La cohabitation du père et du fils devait être froide, cassante. Ils agissaient comme deux étrangers, comme si l'autre n'était pas là. La tristesse d'Aurélien devant l'attitude de son père s'était muée en froideur constante. La vie quotidienne coulait sur lui sans avoir aucune emprise. Les repas se déroulaient dans le silence et Aurélien se retranchait dans sa chambre ou sortait le reste du temps. Sa mère et sa sœur avaient tenté de les réconcilier, mais un gouffre vertigineux les séparait à présent sans que personne ne réussisse à le combler.

Cette vie pesait à Aurélien. Il pensait à ce qu'il aurait dû être, ce qu'il aurait dû faire s'il avait pu jouer ce match en or. Il aurait gagné, c'était sûr. Il se serait acheté un petit appartement dans une ville voisine, serait devenu footballeur professionnel, aurait trouvé l'amour...

Et maintenant il restait là, à cause de cette maladie respiratoire qui le menaçait au moindre effort trop important. Aurélien pestait souvent contre cette maladie, mais aussi contre lui qui n'avait pas su décrypter les signaux alarmants que lui envoyait son corps. Il y avait ses points de côté fréquents, plus fréquents que ses camarades, la respiration tout à coup coupée, le souffle court... Mais il pensait que tout cela était normal, qu'il suffisait de s'accrocher pour que le corps suive.

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