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Chapitre 36

Un rayon de soleil lui tape sur la joue. Il grogne. Pourquoi la lumière est-elle si vive ? Il remue pour se cacher de l'agression dans un bruit de toile caractéristique. Encore dans la brume du sommeil, le bruit d'un frottement de sac de couchage l'interpelle. Pourquoi n'est-il pas sous sa couette ?

Loïs descelle ses paupières, puis les referme instantanément. La lumière continue de l'aveugler. Au bout d'un certain temps, il peut ouvrir les yeux sur la toile bleue d'une tente. Il lui faut quelques secondes pour se rappeler le réveil brutal de la veille, le voyage en voiture et la balade en forêt. Encerclé par Charlie et Éridan, encore une fois, il se tortille pour se dégager un peu. Quelle idée de dormir à trois dans un compartiment pour deux. Il a très chaud dans ce petit espace chauffé par le soleil déjà bien haut dans le ciel.

Au terme de mouvements incertains, il parvient à s'extirper du sac de couchage et à atteindre la fermeture éclair de la chambre. Silencieusement, il sort et se retrouve dans la petite salle centrale de la tente où ils ont empilé leurs affaires la veille. Dans le compartiment d'en face, Ana dort encore comme un loir. Hâtivement, Loïs change de tee-shirt avant de sortir de la tiédeur de la tente.

Comme il s'y attendait, le soleil est déjà près du zénith. Romane en robe à motif floral est assise à la petite table de camping, un gobelet à la main. Elle se retourne vers lui.

« Matinal, dis-donc, se moque-t-elle.

– Je suis pas le pire apparemment, rétorque Loïs.

– C'est vrai.

– Il est quelle heure ?

– Presque midi.

– Déjà ? s'écrit-il.

– Oui, je suis levée depuis dix heures. Je pensais pas rencontrer quelqu'un avant une heure pour tout t'avouer. Vous dormiez trop profondément quand j'ai quitté la tente. »

Loïs s'assoit à l'un des tabourets avant de piocher dans le paquet de gâteaux maison de sa sœur. Il n'y a toujours personne autour de leur emplacement. On pourrait croire que cette partie du camping leur est privatisée.

Alors que le soleil continue son ascension à travers les nuages vaporeux. Romane et Loïs parlent de tout et de rien. La légèreté de cette journée de vacances est agréable. Le stress, le mouvement perpétuel de la ville, le bruit incessant des rues qui grouillent de passants et de voitures sont loin. Loïs se sent comme reclus dans une terre calme et insouciante, diamétralement opposée à leur quotidien. Un coin de paradis éphémère.

Puis lorsque les cloches de l'église du village voisin sonnent une heure, Ana émerge lentement de la somnolence. Peu de temps après, les deux garçons sortent de leurs rêves à leur tour.

« Vous hibernez, les gars ? Vous savez que c'est en hiver normalement, les taquine Loïs.

– Je suis sûre que t'es réveillé depuis à peine cinq minutes, réplique Ana.

– Une heure, plutôt.

– Une heure, cinq minutes, c'est la même chose », baille-t-elle.

Les visages, même ensommeillés, se parent d'un sourire. La journée, ou plutôt l'après-midi, commence bien.

« Bon ! C'est quoi le programme du jour, reprend-elle soudain.

– Calmos, laisse-moi me réveiller, grommelle Charlie, le nez dans un gobelet de café.

– La marmotte, il est déjà plus le matin, je te rappelle ! »

Il ne répond rien et se contente d'envoyer un coup de coude à Éridan, lui aussi pas bien éveillé.

« Chill, aujourd'hui. On mange, on fait les courses pour le barbecue de ce soir et on fait la fête », répond finalement ce dernier.

Tous acquiescent à ce programme indéniablement génial.

Le repas, réalisé avec entraide et amour, à base de pâtes cuites au réchaud à gaz, de sauce tomate dont la partie manquante s'est perdue sur le tee-shirt blanc d'Éridan et de jambon restant du pique-nique de la veille, marque la première épreuve de la journée. Malgré des préparatifs mouvementés des cuisiniers maladroits et peu expérimentés, le repas est servi avant la tombée de la nuit et dans la bonne humeur et les rires.

Ensuite, les courses s'avèrent être la deuxième tâche d'ampleur de la journée. Entassés dans la voiture, les cinq adolescents arrivent finalement devant le supermarché le plus proche du camping. Loïs n'aurait pas cru que faire des emplettes pouvait devenir une telle aventure. À travers les rayons remplis et colorés du magasin, les cinq amis improvisent leur menu en même temps que leurs achats. Ils empoignent des paquets de chips, quelques légumes, des fruits dans des disputes continuelles de goûts et de couleurs. Finalement, c'est avec deux sacs de courses bien remplis et deux packs de bières qu'ils regagnent le camping.

L'après-midi est déjà bien avancé pour ne pas dire terminé. La faim, malgré leur repas tardif, se fait ressentir. Les premières flammes d'un feu s'élèvent sur le camp des adolescents.

Autour des brindilles incandescentes, ils regardent les étincelles s'envoler au-dessus du brasier. Peu à peu, le feu s'intensifie. La salade est préparée, les chips entamées, les boissons ouvertes quand le fumet de nourriture vient chatouiller les narines de Loïs. Les ventres gargouillent. Tous ont hâte de commencer à manger. Autour du feu de bois, ils discutent en regardant leur repas cuire au rythme des braises ardentes.

« Loïs, t'attendais un appel ? demande Charlie au détour d'une conversation.

– Non, pourquoi ? »

Il semble hésiter, un instant avant de reprendre.

« Ton téléphone a sonné ce matin, j'étais à moitié endormi et je pensais que c'était le mien comme on a la même sonnerie, donc j'ai décroché.

– C'était qui ? l'interroge Loïs, craignant la réponse.

– Un certain docteur Roussel. »

Loïs se glace.

« Il m'a dit qu'il te rappellerait, poursuit Charlie, mal assuré. Tu vois un neurologue, Loïs ? »

Dissimulant au mieux sa panique, il croise le regard d'Éridan qui s'est figé lui aussi. Un silence pesant s'installe tandis que les deux garçons reprennent leurs esprits à la hâte. Finalement, Éridan lance un regard encourageant à Loïs. Ce dernier avale difficilement sa salive.

« Oui, commence-t-il, à demi-mots.

– Pourquoi ? » tente Romane avec douceur et appréhension.

Loïs sait qu'il ne pourra pas éviter le sujet plus longtemps. Après un temps, il se décide à répondre.

« Il y a un truc que je dois vous dire depuis longtemps...

– Oui ? » l'encourage Ana.

Il se sent si mal. Tiraillé entre le fait qu'il leur a tout dissimulé si longtemps et celui qu'il aimerait pouvoir ne jamais avoir à aborder ce sujet de toute son existence.

Un voyage sans parler de tous les problèmes de la vie. Il était bien naïf de croire que ça allait être possible. Était-ce trop demander, quelques jours de répits ?

« Je suis malade. »

Personne ne dit rien. Loïs ne sait pas s'ils ont compris l'intensité de ce mot. Malade. Courant pour parler des douleurs, des malaises. Destructeur pour décrire une bataille dont on ne se relève pas.

« Mon corps, mes muscles, ils se détruisent sans que je ne puisse rien y faire... » se sent-il obligé de préciser.

Le silence le conforte dans l'idée qu'il n'a fait que confirmer les craintes de ses amis. Juste en face de lui, Romane le fixe comme sous le choc. Dans le coin de l'œil, il voit Charlie dans le même état d'incompréhension.

« Depuis quand ? souffle Ana, comme si chaque mot lui brûlait la langue.

– Depuis que je suis gamin. »

Elle encaisse la réponse. Loïs a l'impression de voir comme une lueur de déception au fond de ses yeux. Toutefois, il n'a pas le temps de méditer sur l'expression de son visage. Elle se lève sans prévenir. Et quitte la chaleur du feu de bois.

« Tu vas où, Ana ? l'appelle Charlie.

– Loin, le plus loin possible, déclare-t-elle froidement.

– Reste, ça sert à rien, y'a rien autour. Pourquoi tu t'énerves comme ça...

– Laisse-la partir, l'arrête Loïs.

– Pourquoi je m'énerve ? s'écrit-elle en se retournant vers Charlie. Je m'énerve parce qu'il vit avec ça et qu'on n'en sait rien alors que j'ai l'impression de le connaître depuis une éternité ! Je pensais qu'on se faisait confiance, mais en fait, je le connais pas, et je dois pas vous connaître non plus !

– Ça n'a rien à voir avec la confiance ou quoi... commence Éridan.

– Tu savais, toi, hein ? Pourquoi tu ne nous en as pas parlé ?

– C'était pas à moi de le faire, je n'ai fait que respecter le choix de Loïs, répond-il calmement.

– Ana, s'il te plaît, ce n'est pas le moment...

– Le moment de quoi ? Tu nous caches aussi quelque chose, Charlie ?

– Ça sert à rien de se disputer pour ça, ça changera rien.

– C'est vrai, c'est pas comme si c'était grave », lance-t-elle avec sarcasme.

Elle ne laisse personne répondre et tourne les talons. Romane lance un regard désolé à Loïs avant de la poursuivre.

Autour du feu, les trois garçons restent muets, sous le choc. Charlie semble vouloir dire quelque chose, mais se ravise à chaque fois. Éridan regarde le sol. La soirée a un début morose, Loïs se sent coupable. La viande continue de cuire, le feu de brûler. Rien ne s'est arrêté, seulement, une tempête invisible secoue les esprits.

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