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✨Chapitre 52 - De Sphrothys et de plongeons

Alerté par un grognement sourd, Spoty ouvrit ses paupières et se redressa sur un coude. La nuit s'épanouissait dans tout son mystère. Un léger vent frais faisait frémir les branchages des arbres au-dessus de sa tête. Un hululement résonna dans les hauts branchages, une chouette fouetta l'air de ses ailes et passa juste au-dessus de la tête du garçon qui frémit. Une odeur de bête flottait dans l'air.

Le grognement retentit à nouveau et se mua en jappement. Le cœur du garçon tripla la cadence de ses battements. Les mains moites, le sang battant contre ses tempes, il agrippa son sac qui lui servait d'oreiller pour se rassurer. Il était censé être de garde, mais s'était malencontreusement endormi. Il n'avait pas le choix, il devait se renseigner sur la cause de ces bruits animaux anormaux. Inspirant du mieux qu'il put, il rassembla le peu de courage qu'il avait pour se transformer et ajuster sa vision en position nocturne.

Le spectacle s'offrant à lui manqua de lui faire perdre connaissance. Cinq loups au pelage d'une épaisseur étonnante se tenaient à une vingtaine de mètres du campement des voyageurs. Mais il ne voyait pas bien les bêtes, elles lui tournaient le dos.

Un mugissement guttural fit sursauter le sorcier. Un mammifère avec des cornes sur le dos et une carrure bien plus imposante que celle des sortes de loups les surplombait et semblait prêt à les charger. À deux pas du camp, un combat était sur le point de se dérouler. Spoty devait alerter ses compagnons.

Sans tergiverser plus longtemps, il se leva dans un silence total et annula les mètres qui le séparaient de Zed en une poignée de foulées agiles. Il secoua le sorcier qui dormait à points fermés, alarmé par les bruits des bêtes qui s'amplifiaient de seconde en seconde. Il fut surpris que personne d'autre que lui ne soit réveillé. Ses camarades avaient vraiment un sommeil de plomb. 

Zed grogna. Spoty le secoua plus fort et le chef de la troupe ouvrit à demi ses paupières.

— On doit partir tout de suite ! murmura Spoty.

L'Inné l'interrogea du regard.

— Des créatures sauvages nous ont repérés et s'apprêtent à nous mettre en pièce, mais—

— Ok, arrête-toi, je te suis.

Le grand brun sauta sur ses pieds et surprit quelque peu Spoty par sa spontanéité. Le Transfert se reprit et indiqua de son bras tendu la direction dans laquelle les bêtes sauvages se trouvaient. Dissimulés par de touffus buissons qui occupaient l'espace entre les arbres couverts d'épines, les deux garçons avancèrent à pas de loup vers la couchette de Spoty. C'était de là que l'on voyait les perturbateurs le mieux. Ils s'accroupirent et écartèrent de longues feuilles fines et coupantes pour observer les animaux.

— Au nom de la Lune... souffla Zed, accroupit. Des Sphrothys et un Rigdaflex. On va les voir se faire bouffer... si les Sphrothys ne nous bouffent pas d'abord.

— On fait quoi Zed ? chuchota Spoty, des sueurs froides le parcourant.

Zed resta silencieux un instant, son front barré d'un pli soucieux. Il réfléchissait à toute vitesse à un plan pour les sortir de là sans encombre.

— On prend pas de risque, on plie tout et on part. Va réveiller les autres, je vais les observer pour voir comment ça évolue.

Spoty hocha la tête. Il aurait voulu répondre « À vos ordres, chef ! » mais n'en trouva pas le courage. D'un geste vif, il attrapa son sac, roula la couverture sur laquelle il avait dormi en faisant voler les épines et  feuilles qui s'y étaient accrochées au passage et la fourra dans son sac sans ménagement.

La besace sur le dos, il entreprit de réveiller ses camarades les uns après les autres. À chaque fois il leur disait la même chose : « Mon poussin, la marée monte, tu vas te noyer si tu ne sors pas de l'eau. » Et à chaque fois, son souffle dans l'oreille des adolescents les réveillaient. Ils ouvraient de grands yeux effarés et Spoty leur expliquait la véritable situation en deux mots. Ils répétaient alors les gestes que le garçon avait effectués un instant plus tôt et en quelques minutes à peine, toute la troupe fut prête à décamper.

Au même instant, Zed revint vers eux en courant à toutes jambes.

— Suivez-moi, en fait on les a attiré, ils arrivent. Vite, courez !

Tout le monde emboita son pas endiablé et les cinq silhouettes mal réveillées forcèrent leurs corps dans une course poursuite contre laquelle tous protestaient intérieurement. Mais ce n'était pas le moment de se plaindre, les Sphrothys les suivaient.

Pendant cinq bonnes minutes, tous coururent à perdre haleine, les grognements sourds des bêtes à leurs trousses. Zed menait le groupe, déblayant le passage à toute allure grâce à son pouvoir. Tous le suivaient donc sans peine puisqu'un fin halo de lumière dorée enveloppait son corps. Heureusement les bêtes n'étaient pas connues pour leur vitesse ni leur endurance mais pour leur férocité. Dans ses réflexions, Lumia estima qu'ils avaient une chance de s'en sortir... s'ils arrivaient à les distancer.

Soudain ils débouchèrent sur les rives de la rivière. Zed évalua les différentes options qui s'offraient à lui mais fut coupé dans ses tergiversations par les jappements des Sphrothys et le bond inattendu d'Ethel dans la rivière.

— Foncez ! cria-t-elle avant de disparaître sous l'eau.

Deux secondes plus tard, Thomas avait lui aussi disparu et Lumia prit son élan pour les imiter. Pris de court, Zed n'avait pas bougé d'un pouce, trop ahuris par l'attitude de ses camarades. Il ne restait plus que Spoty et lui sur la berge. Les Sphrothys les avaient rattrapés et se tenaient à une distance respectable des deux sorciers, juste ce qu'il leur fallait pour prendre leur élan et sauter à la gorge de leur proies lorsqu'ils jugeraient le moment opportun.

— Saute Zed ! lui cria Spoty.

— Vas-y Spoty, j'vous rejoins ! haleta en retour l'Inné qui se préparait mentalement à combattre les créatures affamées. 

— Je reste avec toi ! s'opposa le garçon en se campant sur ses jambes aux côtés de Zed.

— Tu vas faire que me ralentir, se plaignit Zed. Bouge ! Saute ! Mais reste pas là, ils vont te bouffer !

Spoty ne montra pas le moindre signe indiquant qu'il comptait obéir à son compagnon. En fait, il préférait même que Zed parvienne à se sauver et affronter les bêtes tout seul. Parce qu'en embarquant pour cette expédition il avait juré une chose à la Grande Prêtresse : veiller sur les sorciers et ne jamais les abandonner. Et il comptait bien remplir son devoir. Il avait un honneur et une parole et ce n'était pas trois chiots qui allaient l'arrêter.

Le garçon voulut se transformer mais se rendit compte qu'il l'était déjà. Il réalisa alors que c'était la raison pour laquelle il voyait aussi bien. Il avait « allumé ses phares » pour reprendre l'expression du sorcier à ses côtés qui luisait de plus belle, prêt à parer l'attaque d'un Sphrothys qui lui courrait dessus.

— Spoty barre-toi ! lui hurla Zed une dernière fois avant que son halo ne devienne encore plus puissant et qu'une force invisible s'abatte sur la bête qui avait osé s'approcher du porteur de Mars.

Un peu en retrait, entre la rivière et l'Inné, Spoty observait le garçon avec un mélange d'admiration et d'appréhension. Il aurait bien aimé l'aider mais ne savait pas se battre et son pouvoir ne lui permettait pas vraiment de se rendre utile.

D'ordinaire, il aimait l'assimiler au proverbe « Mieux vaut prévenir que guérir » mais il se rendait compte à ce moment-là que ne pas pouvoir aider pendant un moment aussi critique était frustrant.

Zed repoussait les bêtes tant bien que mal en les combattant à distance, ce qui permettait au porteur de Mars de ne pas se faire blesser. Mais elles étaient nombreuses et coriaces et une fois remises des coups du sorcier, elles revenaient de plus belle à la charge. Il commençait à fatiguer.

Pendant un instant de répit, Spoty demanda :

— Pourquoi t'as pas sauté ? Les autres sont déjà loin !

Zed secoua la tête pour toute réponse et se concentra sur la masse de muscles qui se jetait sur lui. Il décrivit un arc de cercle avec son bras gauche dans un cri de douleur et envoya l'animal valser à quelques mètres. Sa technique de combat était spectaculaire. Pourtant, après une dizaine de minutes tendues, Spoty remarquait bien que l'Inné avait de plus en plus de mal à garder le rythme avec les puissants assauts de ses adversaires.

Heureusement pour lui, les Sphrothys ne chargeaient qu'un seul à la fois, obéissant à un code d'honneur animal selon lequel chaque membre de la meute s'attaque à la proie seul et celui qui parvient à lui tordre la nuque récupère la meilleure part du festin : le cœur. Dans cette situation, cela se révélait avantageux pour les sorciers mais ni l'un ni l'autre ne savaient combien de temps Zed pourrait tenir ni comment ils s'en sortiraient.

— Bordel Zed, saute ! s'époumona Spoty qui tentait de rester caché derrière son ami pour ne pas devenir une cible trop facile.

Spoty ne pensait pas avoir vécu de moment plus stressant dans sa vie.

— Je sais pas nager ! lâcha enfin le porteur de Mars en esquivant une nouvelle attaque.

Spoty comprit enfin pourquoi le garçon préférait mettre sa vie en danger plutôt que sauter dans la rivière, puisque tout compte fait, il la mettait aussi bien en danger en combattant les créatures sauvages qu'en sautant dans l'eau. Il pensa même que l'Inné avait plus de chances de s'en sortir dans l'affrontement, c'était dire. Et Zed pensait la même chose.

Mais le combat s'éternisait, Spoty était de plus en plus terrifié et Zed n'en pouvait plus. Il faiblissait tant qu'une créature avait réussi à l'atteindre au bras et sa blessure saignait abondamment. Ni tenant plus, dans un élan de courage, voire d'héroïsme, de lucidité et sûrement de terreur aussi, Spoty empoigna le bras valide de l'Inné et le tira d'un geste brusque vers l'eau. Surpris par cet élan de bravoure inattendu de la part du Transfert – après tout, il n'avait fait que se cacher derrière Zed pendant que lui se démenait pour les garder tous deux en vie – l'Inné n'eut d'autre choix que de se laisser faire et en moins de temps qu'il faut pour le faire que pour le dire, les deux adolescents étaient dans l'eau.

Aussitôt que Zed eut compris ce qui venait de se produire, il se démena comme un fou et tenta d'échapper à la poigne de Spoty qui le tenait toujours fermement.

— Je t'ai dit que je savais pas nager, merde ! ragea-t-il.

— C'était un plaisir d'avoir sauvé ta vie, pas la peine d'être grossier ! lui répliqua l'autre.

Ils se débattirent encore un instant mais lorsqu'ils comprirent que cela ne les mèneraient à rien, ils se calmèrent et tentèrent de rationaliser la situation. Sur la berge, à deux brasses de là, les Sphrothys tentaient de se tremper les pattes dans l'eau pour les retirer aussi vite. Une chance qu'ils n'aient personne pour leur faire ravaler leur appréhension du liquide tranquille comme cela avait été le cas pour Zed, sinon les deux sorciers étaient finis. Quoique dans leur état, ils n'étaient pas encore tirés d'affaire.

— Accroche-toi à moi ! cria Spoty à Zed en tentant de garder la tête hors de l'eau malgré le poids de l'Inné et du sien.

Leurs vêtements trempés n'arrangeaient rien. Zed ne répondit pas mais obéit. Spoty s'appliqua dans une brasse revisitée avec ses bras et jambe gauches tandis que son bras droit portait un Zed mortifié. Le courant de la rivière n'était pas important et Spoty parvint à nager sans trop dériver.

Ceci dit, il n'avait pas encore réussi à repérer le reste du groupe dont il n'avait pas eu la présence d'esprit de se soucier jusque-là. Mais à l'instant où il se souvint que le groupe était composé de trois autres membres, il se mit à fouiller la rive opposée – qui ressemblait en tous points à celle qu'ils venaient de quitter... hormis la présence d'une meute de Sphrothys affamés – à leur recherche.

Enfin, il repéra un point de chaleur sur sa droite et tenta de s'en rapprocher au maximum. Ses mouvements étaient laborieux, ralentis par le poids de son fardeau et la température glaciale de l'eau qui rendait chacun d'entre eux plus douloureux, plus gauche et plus pénible.

Mais plus il forçait, plus il se débattait, plus les battements son cœur s'accéléraient, moins sortir vivant de l'eau semblait réalisable. Zed était trop lourd à porter, Spoty n'y arriverait pas. Malgré toute sa bonne volonté, malgré son optimisme toujours débordant, malgré toute la force, l'intelligence et la détermination qui se cachaient derrière ses lunettes et ses taches de rousseur, Spoty s'épuisait, il était désespéré.

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*dernière mise à jour : 21/12/18*

La suite arrive ce soir ! 😉

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