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✨Chapitre 43 - D'une épidémie et d'une pierre précieuse

Ethel et Thomas déboulèrent haletants et couverts de sueur dans la large pièce, l'air se froissant en une onde à peine perceptible lorsqu'ils en franchirent l'entrée. Un garde de l'escorte rapprochée de Soleil Levant les avait interrompus en plein cours de pratique les sommant de se rendre dans les quartiers de la Grande Prêtresse qui les mandait.

Les joues rouges et reprenant son souffle avec difficulté, Ethel examina la pièce les yeux écarquillés. Ses yeux se posant sur des tentures tissées de fils d'ors recouvrant la totalité des murs, elle fut frappée par la richesse des lieux. Des meubles qu'elle imaginait d'une grande valeur tant les ornements sculptés dans leur bois poli étaient fins et délicats étaient disposés avec soin au travers de la pièce. Des vases en porcelaine que la jeune fille pensait chinois recouvraient un buffet qui s'étalait sur la moitié de la pièce, disposés en alternance avec de curieux miroirs. En somme la jeune fille était étonnée. Elle ne pensait pas trouver tant d'objets humains dans les quartiers de la sorcière la plus puissante et la plus fière de la communauté.

Quant à Thomas, dès qu'il posa un pied dans la pièce son regard se porta sur les occupants du vaste espace, prêtant à peine attention à la précieuse décoration qui l'entourait. Il reconnut d'abord la Grande Prêtresse, assise dans un imposant fauteuil contre le mur lui faisant face. Sa garde habituelle l'entourait et le sorcier qui avait servi de messager auprès des deux enfants regagna sa place sans un mot ou un regard pour eux.

Vêtue d'une somptueuse robe blanche aux multiples volants qui couvrait jusque ses poignets et ses pieds, les cheveux couleur d'argent relevés une coiffure sophistiquée et les avants-bras solidement ancrés dans les accoudoirs, l'expression de la souveraine était indéchiffrable. Ses yeux de la couleur du ciel tourmenté se posèrent sur les jeunes Transferts qui commençaient à se sentir comme à l'étroit dans ce qu'ils avaient compris être les appartements privés de Soleil Levant.

D'autres personnages complétaient le tableau. Ayant repris sa respiration, Ethel s'en rendit compte et ses yeux s'agrandirent un peu plus en reconnaissant Zed et Lumia qui, assis de dos face à la Grande Prêtresse, ne les avaient pas encore remarqués.

Thomas toussota.

— Bonjour à vous, amis Transferts, commença la Grande Prêtresse d'une voix mielleuse en adressant un sourire à ses convives.

Zed et Lumia tournèrent leurs têtes dans la direction des deux jeunes qui se tortillaient sur place, intimidés, ne sachant où se mettre.

Comme devinant leur pensée, Soleil Levant reprit :

— Mais je vous en prie, prenez place sur ces sièges, énonça-t-elle en désignant d'un geste las les deux fauteuils inoccupés à sa gauche, en tous points identiques à ceux de Zed et Lumia.

Ethel et Thomas s'avancèrent et s'assirent en retenant leur respiration, Ethel ayant tout juste murmuré un « Merci, Votre Grandeur » du bout des lèvres.

— Voilà qui est mieux, sourit la Grande Prêtresse. Mais assez patienté. Il me faut maintenant vous révéler la raison de votre présence en ces lieux car le Soleil décline et le Mal n'attend pas.

Les quatre jeunes assis dans leurs fauteuils retinrent leur souffle. Être convié dans les appartements de la souveraine n'était pas chose courante, à tel point que Zed et Lumia portaient un regard tout aussi neuf qu'Ethel et Thomas sur l'espace qui les entourait.

Cela faisait deux semaines que le Jugement avait pris fin, l'exil de May et Charly avec lui. Deux semaines que Thomas faisait de mauvais rêves qui le réveillaient en sueurs, deux semaines qu'Ethel tripotait sans cesse le fin bracelet de fils entremêlés noué à son poignet. Et deux semaines que le front de la Grande Prêtresse était plissé d'une ride presque imperceptible, signe chez elle d'une grande tension.

— Vous avez constaté le nombre de décès sans précédent qui ne cesse d'augmenter depuis, quelle ironie du sort, le Jugement, n'est-ce pas ?

Les quatre adolescents hochèrent la tête, intrigués.

— Ces infections cutanées subites dont sont victimes toutes les tranches d'âges et toutes les classes sociales ?

Tous acquiescèrent de nouveau.

— Qui, commençant par provoquer de vives démangeaisons, déclenchent ensuite de fortes migraines ?

Dociles, quatre têtes hochèrent la tête pour la troisième fois. Aucun d'entre eux ne voyait où la Grande Prêtresse voulait en venir mais ne leur laissant pas de temps pour essayer de mettre en place des hypothèses, celle-ci poursuivit :

— Ce sont des symptômes que nous autres sorciers avons toujours su guérir. Mais une fois ces deux stades dépassés et la plupart du temps, guéris, les victimes sont prises de délires violents et de saignements abondants. Dans trois cas sur cinq, elles meurent lorsque leur organisme ne contient plus assez de fluides pour vivre... et dans les deux cas restant...

Soleil Levant fit une courte pause le regard posé sur son audience, bien que son regard traversât leurs visages comme si elle ne les voyait pas.

— Dans les deux cas restant, les victimes meurent de leur propre violence due aux délires.

Ethel avait le cœur sur le bord des lèvres mais monopolisait toute son énergie afin de rester calme et garder son sang-froid. Thomas et Lumia fronçaient les sourcils, seul Zed ne laissait rien paraître sur son visage de marbre.

— Nous avons beau effectuer transfusion sur transfusion, les saignements ne cessent qu'une fois la victime dépossédée de la vie, ajouta Soleil Levant en plissant ses grands yeux dont le bleu saphir tremblait imperceptiblement.

Ethel se demanda d'où pouvait provenir tout le sang servant aux transfusions, puis un frisson la parcourut et elle se dit qu'elle préférait ne pas savoir. Soleil Levant dissimula la naissance d'un sourire d'une main qu'elle porta à son visage pour replacer une mèche de ses cheveux soyeux derrière son oreille. Elle analysa ensuite les pensées de ses trois autres convives avant de reprendre la parole :

— Nous voilà confrontés à un problème de santé publique majeur sans précédent. Une épidémie se répand avec force dans toute la communauté en ne semant que cadavres et peur sur son passage. Aucun antidote n'existe... au C.I.S.I, ajouta-t-elle avec un sourire en coin. Même Feuille d'Automne ne peut rien contre le Mal qui se propage. Nous devons à tout prix l'arrêter avant qu'il ne cause la perte de notre peuple, car c'est cela qui nous attend et rien d'autre, j'en ai bien peur... Malgré le fait que les victimes soient placées en quarantaine, des dizaines de cas se déclarent chaque jour et nous dénombrons à cette heure plus de victimes que nos cœurs peuvent pleurer. C'est pourquoi, le jour de la quart-lune, je suis allée me confier à Ceux qui me confèrent mon pouvoir, Leur demandant de l'aide pour résoudre le Mal.

Les quatre jeunes commençaient à nourrir des soupçons quant à la raison de l'appel de la Grande Prêtresse et étaient un peu plus intrigués, inquiets et à l'écoute à chacune des parole de leur souveraine.

— Les Dieux ont été clairs, je sais quel est mon devoir, déclara-t-elle avec assurance, une lueur de détermination dans les yeux. Il existe bien une potion qui permettrait notre salut. Un seul et unique sort. Mais pour le réaliser... j'ai besoin de vous, leur confia-t-elle alors.

Les regards interloqués d'Ethel et Thomas, celui brillant de fierté Lumia ainsi que le minime froncement de sourcils sur le visage de Zed, accueillirent les paroles de Soleil Levant.

— Il faut que vous me rameniez May saine et sauve ici, au palais, le plus vite possible.

Ethel hoqueta de surprise, son cœur s'accélérant en une bouffée d'espoir. Finalement, ses songes ne la trompaient jamais. En voyant les jours défiler, elle avait fini par croire qu'elle avait mal interprété la vision qui lui était apparue la nuit suivant le Jugement. Celle selon laquelle elle retrouverait May. C'était d'ailleurs la seule raison qui l'avait poussée à accepter le départ de son amie.

Thomas quant à lui, n'exprima que de la surprise et du soulagement. Lui qui s'en voulait toujours d'avoir accepté de participer au plan de « sauvetage » de Maître Gorigann et Feuille d'Automne, on lui donnait enfin une chance de se racheter en rendant de surcroit service à la Grande Prêtresse. Cette mission ne pouvait mieux tomber.

Lumia poussa un petit cri choqué, ne comprenant pas pourquoi tous les sujets de discussion – et bien souvent les plus importants et confidentiels – se référaient toujours à la jeune Transfert qui avait été bannie. Ceci-dit, l'Innée n'arrivait à décider si elle la méprisait ou l'admirait. Elle avait d'abord pensé que May ne valait pas mieux que tous les Transferts desquels elle s'était déjà approchée, à cause de son regard perdu et de son attitude peu sorcière. Cependant, Lu avait été intriguée par la jeune fille et forcée de constater son échec lors d'une tentative de manipulation. Pour s'introduire dans son cœur et essayer de lui voler sa confiance et ses secrets, l'Innée avait dû dépenser plus d'énergie qu'à l'accoutumée et le résultat s'était révélé médiocre. Elle s'était alors rendue compte que la jeune fille avait un pouvoir trop important pour se laisser manipuler comme elle entendait le faire.

L'expression de Zed en revanche ne laissa paraître aucune émotion. On pouvait même se demander s'il ne focalisait pas toute sa concentration dans la confection de l'expression de marbre qu'il affichait.

Soleil Levant plissa les yeux sur le jeune homme qui lui rendait un regard neutre, ses grands yeux gris comme le Néant dépourvus de tout sentiment. La Grande Prêtresse trouva cela curieux. Elle pensait que le garçon serait ébranlé par la nouvelle, au vu de son comportement lors du départ de May et de ce qu'il semblait éprouver pour elle. Toutefois, elle se consola en songeant à la peine d'isolation qu'il purgeait depuis son affront à la représentation divine et à la sévère correction qu'il avait dû recevoir de son père car Haeleg n'était pas réputé pour sa douceur. C'était même tout le contraire. Sa voix tranchante, son cœur de pierre et son souci du respect de l'ordre et de la hiérarchie en faisaient un sorcier que la souveraine affectionnait tout particulièrement.

— Vous devez vous demander pourquoi je fais appel à vous pour une telle mission et non à des Gardes du Palais expérimentés ou à des Innés de confiance mais il faut que vous compreniez qu'en ces temps troubles, tous les efforts de nos spécialistes sont concentrés dans la gestion des victimes et de l'approvisionnement en ressources telles que l'eau ou le coton, qu'ils doivent aller chercher au cours de voyages périlleux tout au nord. Parce que – ah! Mais vous n'êtes donc pas au courant – les puits qui approvisionnent toute la communauté en eau sont contaminés, et c'est dans ces eaux-ci que le Mal prendrait sa source. À présent que vous avez réalisé l'importance du rôle vital que vous allez jouer et sur lequel dépend le futur de votre peuple tout entier, je vais vous fournir tout ce dont vous aurez besoin pour mener à bien votre mission. Escalator, amenez-moi les fournitures de voyage de nos envoyés, appela-t-elle un garde qui l'encadrait.

L'homme ne se fit pas prier et disparut derrière des tentures aux couleurs vives avant de réapparaitre quelques instants plus tard munit de quatre sacs similaires à ceux qui avaient été offerts à Charly et May. Il s'inclina devant la souveraine puis déposa chaque sac devant les jeunes gens assis dans leurs fauteuils.

— Vous trouverez dedans tout le nécessaire à votre survie, leur présenta Soleil Levant. Mais l'outil clé de votre mission... est la pierre de Soteria.

Elle laissa ses mots en suspens tandis que d'un mouvement de tête elle faisait signe au garde d'aller chercher ce dont elle parlait.

Seuls les pas d'Escalator se faisaient entendre, pas un mot ne venait perturber le silence régnant dans la pièce.

Enfin, soulageant l'atmosphère oppressante qui commençait à faire transpirer Ethel, il réapparut à la vue de tout le monde.

Comme si malgré l'écrin de lichen sur laquelle elle reposait, la pierre risquait de le brûler, le garde portait à deux mains le précieux joyau et l'amena devant la Grande Prêtresse en s'inclinant dans une profonde révérence qui ne fit même pas siller la souveraine.

— Je te remercie Escalator, le gratifia-t-elle tout de même d'une voix emprunte de solennité.

Elle recueillit la pierre dans ses mains comme s'il s'agissait d'un fragile oisillon sans la quitter du regard. Le garde se courba de plus belle puis se retira.

— La pierre de Soteria est un minéral rarissime, reprit Soleil Levant à mi-voix, le regard toujours fixé sur la pierre.

Elle la contemplait sans paraître pouvoir s'en lasser. Son visage rayonnait presque.

— Savez-vous ce que doit endurer une descendante de Grande Prêtresse avant d'accéder au titre dont elle va hériter ? demanda-t-elle alors.

Elle promena son regard sur ses auditeurs avant de laisser apparaître un sourire nostalgique et de secouer la tête.

— Non, évidemment, vous ne pouvez pas savoir.

La souveraine poussa un long soupir, le regard posé vers le sol, rivé dans le vide, comme préoccupée. Soudain, elle paraissait très jeune. Une très jeune femme dont le poids des responsabilités qui pesaient sur ses épaules écrasait un peu plus chaque jour toute sa silhouette et ternissait à la fois la couleur de son visage et l'éclat dans ses yeux. Soleil Levant se rendit compte de son instant de faiblesse que tous n'avaient pas surpris mais qui n'avait pas échappé à Ethel et s'éclaircit la voix.

— Dès sa naissance, l'héritière du titre de Grande Prêtresse est éduquée dans le but de devenir un jour une souveraine exemplaire qui saura résoudre tous les maux de son peuple et le mener vers la prospérité, la sécurité et la foi. Ses journées se ponctuent d'apprentissages tous plus indispensables les uns que les autres dans la Réserve, tels que l'art de la parole, la maîtrise des pouvoirs, la lecture des textes divins, la prière ou encore la géographie du C.I.S.I. au sein du Dashgaïh, sans parler des nombreuses heures dévouées à la culture humaine pour ainsi tenter de comprendre au mieux les faibles créatures qui arrivent chaque année dans notre monde... Car, entendez bien mes paroles mes chers enfants, on ne naît pas Grande Prêtresse, on le devient.

La Grande Prêtresse marqua une courte pause.

— Mais à l'aube de son vingtième anniversaire, ces cours donnés par les plus illustres Innés de la communauté s'arrêtent pour laisser place aux Cinq Années Divines. Les Cinq Années Divines sont le nom donné aux épreuves que l'héritière doit franchir pour s'accorder la confiance et la dignité des dieux pour enfin, quand l'heure sera venue, accéder au trône. Cinq années durant lesquelles l'héritière affronte toutes sortes de dangers et risque sa vie un grand nombre de fois. Ces épreuves se déroulent hors du C.I.S.I. naturellement et à la fin de chacune d'entre elles, si l'héritière réussit, elle se voit dotée d'un atout supplémentaire, suprême cadeau des dieux. La première année, elle obtient la faculté de déchiffrer les pensées de n'importe qui se trouvant dans le périmètre de réception de son flux énergétique. C'est l'arme de justice. La deuxième année, sa vue devient aussi perçante que celle d'un rapace et elle peut se repérer dans l'obscurité la plus totale. C'est l'arme de défense. La troisième année, sa peau devient ultrarésistante et un enchantement la fait s'élever au-dessus de tous les autres sorciers, la rendant supérieure à tous car l'héritière accède ainsi au pouvoir d'invisibilité. C'est l'arme de protection. La quatrième et la cinquième années par contre... les choses se corsent. Et bien peu d'héritières parviennent à les remplirent. Parfois elles abandonnent... parfois elles meurent.

Les quatre jeunes retenaient leur souffle, pendus aux lèvres de la souveraine qui les observait en silence dans un sourire bienveillant contrastant avec son discours.

— Cependant, les héritières n'ont pas à franchir les cinq épreuves pour devenir Grande Prêtresse. Il leur suffit de réussir les trois premières et d'être assez sages pour s'évaluer et savoir si elles ont les capacités de sortir indemnes des deux dernières. Malheureusement l'attrait du pouvoir et de la puissance en ont tenté plus d'une à franchir les barrières de la quatrième et de la cinquième année... Raison pour laquelle j'ai perdu l'une de mes sœurs – mais je m'égare. Car au bout de la quatrième épreuve se trouve la pierre de Soteria, joyau inestimable dont je vous expliquerai bientôt la fonction, et au bout de la cinquième... l'immortalité.

Un murmure de surprise parcourut les jeunes sorciers, bien qu'Ethel soit plus proche de l'étouffement et que Thomas ait du mal à garder ses yeux dans leurs orbites. Rêveuse, Lumia poussa un « wouah » admiratif, tandis que Zed, les yeux plissés, se demandait où la souveraine voulait en venir pour perdre autant de temps avec ces récits.

— Lors de la quatrième année, l'héritière se rend dans les montagnes infranchissables des contrées Muyoks. Là, au terme d'un voyage spirituel qui la pousse à puiser aux tréfonds d'elle-même ses ressources les plus primaires, les dieux lui apparaissent sous la forme de la pierre de Soteria. Ils lui rendent alors son courage et sa dignité qu'elle avait perdue, brisée par les sorts qui enveloppent les contrées Muyoks. Le pouvoir de cette pierre est singulier, en effet, celui désigné par son propriétaire et touché par celle-ci est ensorcelé et rien ne peut plus l'atteindre jusqu'à ce qu'il retrouve la personne qui possède la pierre.

Ethel s'était perdue dans les explications de la Grande Prêtresse tandis que Thomas affichait un air vivement intéressé. Zed comprit enfin ce qu'insinuait Soleil Levant et Lumia était de plus en plus déterminée à clore son année avec brio pour s'attirer les faveurs du gouvernement.

— Vous comprendrez maintenant mes enfants que cette pierre m'est très chère et qu'il vous faudra en prendre grand soin, termina la souveraine.

Les quatre jeunes approuvèrent d'un hochement de tête. La Grande Prêtresse planta son regard dans celui de Thomas.

— Mon garçon, c'est à toi que je confie la pierre de Soteria et je ne doute pas que tu la chériras comme la prunelle de tes yeux.

Devant l'honneur qu'il recevait, le jeune Transfert écarquilla les yeux. La souveraine sourit et lui tendit l'écrin contenant la pierre précieuse en invitant le garçon à le récupérer.

Thomas se leva, tout tremblant, croisa le regard d'Ethel qui l'encouragea d'un sourire timide puis s'avança vers la Grand Prêtresse et prit dans ses mains avec toute la délicatesse du monde le tapis de lichen sur lequel reposait la pierre. Ses yeux rencontrèrent ceux de Soleil Levant.

— Lorsque vous retrouverez May, lui confia-t-elle, il faudra aussitôt que la pierre entre en contact avec sa peau. À ce moment-là, je saurai où vous vous trouverez et May sera en sécurité jusqu'à son retour au C.I.S.I. où je–elle nous permettra de créer l'antidote qui guérira notre peuple du fléau qui l'accable.

Les yeux bleus cristallins de la Grande Prêtresse intimidèrent le jeune sorcier qui s'empressa de regagner sa place, non sans avoir effectué une révérence maladroite devant la souveraine.

— Vous partirez dans une semaine, soit deux semaines avant la fin du Gal, les informa la souveraine.

Zed et Lumia acquiescèrent alors que Thomas et Ethel s'interrogeaient du regard.

— Le Gal est l'équivalent des mois de janvier et février dans le monde des humains, expliqua la Grande Prêtresse aux deux Transferts. Cela ne m'étonne pas que vous ne connaissiez pas l'appellation des mois dans le monde des sorciers, les rassura-t-elle, puisqu'il fut un temps où ils étaient enseignés aux Transferts mais nous les utilisons nous-mêmes si peu, que l'on cessa de les en informer. De toute façon, soupira-t-elle en chassant l'air de sa main, on ne vous apprend plus rien de nos jours.

La souveraine sourit.

— A présent, vous êtes en possession de toutes les informations qui vous permettrons de faire de cette... mission un succès. Vous êtes en possession d'informations confidentielles que vous allez garder pour vous jusqu'à votre départ et après votre retour... Nous sommes d'accord ? De toute façon, vous savez bien que je suis au courant de tout et les cachoteries ne sont ici pas de mise...

Les quatre sorciers hochèrent la tête avec ferveur, soit par conviction, soit par peur, ce qui après tout importait peu à la souveraine, tant qu'elle avait leur parole. Enfin, Soleil Levant délivra un dernier sourire, marquant ainsi la fin de leur entretient.

Ethel et Thomas se levèrent des fauteuils dans lesquels ils étaient assis et après avoir salué la Grande Prêtresse et récupérés leurs sacs, s'en allèrent vers la sortie de la pièce escortés par deux gardes sans un mot de plus, bien pressés de se remettre de cet entretien pour le moins inattendu. Deux gardes se trouvaient derrière le fauteuil des frères et sœurs Innés et Lumia se levait à peine lorsqu'une voix retentit.

— Votre Grandeur, j'ai une dernière question.

Il s'agissait de Zed. Resté assis dans son siège, il s'adressait à la souveraine comme si leur entretient ne lui avait pas suffi et surtout, comme si Soleil Levant ne venait pas de les congédier.

— De quelle manière May va-t-elle permettre de réaliser le sort ? demanda-t-il.

Lumia se rassit immédiatement, saisie par les paroles de son frère. La Grande Prêtresse le dévisagea, intriguée, un sourire apparaissant au coin de sa bouche tandis que ses yeux se plissaient.

— Je crois que nous allons prolonger notre échange de quelques minutes si vous le voulez bien, énonça-t-elle d'un air malicieux. Escalator, veuillez vérifier que les deux Transferts sont bien escortés jusqu'à leurs dortoirs et que les portes sont refermées correctement, ordonna-t-elle en traînant les dernières syllabes au garde se trouvant derrière Zed.

Escalator inclina la tête et s'exécuta. Alors, seulement lorsqu'il fut hors du champ de vision de la Grande Prêtresse, celle-ci reprit-elle la parole.

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*dernière mise à jour : 16/11/18*

Alors vous vous attendiez à cela ? xD Que pensez vous de ce nouveau point de vue ? De cette nouvelle narration ? Dites-moi tout, j'attends vos réactions !

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