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✨Chapitre 15 - D'une mission et d'un problème

Le lendemain matin, je racontai mes aventures de la veille à une Ethel pas bien réveillée et un Thomas ronchon, en omettant la découverte de Gorigann sur mon vrai score. Assis à l'une des tables massives du réfectoire, ils m'écoutèrent sans manifester la moindre réaction. Le lieu était d'ailleurs drôlement silencieux. Je leur demandai alors ce qu'ils avaient fait pendant mon absence. Thomas parut troublé. Ethel écarquilla les yeux sans toutefois me répondre.

— Mais qu'est-ce qui vous arrive ? leur demandai-je en haussant la voix, inquiète.

— Il ne faut pas... commença Ethel avant de replonger dans son mutisme.

— Qu'est-ce qu'il ne faut pas ? la relançai-je.

— Chut ! m'intima Thomas. Tu vas les déranger pendant leurs recherches...

— Comment ? Mais soyez plus claires je ne comprends rien ! m'emportai-je.

J'avais envie de les prendre tous les deux par le col de leurs uniformes trop frais et les bousculer très fort pour les réveiller. Ethel secoua la tête d'un air résigné en fermant les yeux. Cette fois-ci c'est Thomas qui écarquilla les siens.

Je regardai autour de moi et manquai de tomber de ma chaise. La plupart des sorciers présents au réfectoire paraissaient aussi groggy que mes amis. Trop concentrée sur eux et mon récit, je ne l'avais même pas remarqué. Tout ça était louche.

— Attendez-moi là, je reviens, leur dis-je.

Ils hochèrent la tête avec plus ou moins de conviction. Je secouai la tête d'un air dépité et me levai. J'étais convaincue que quelque chose clochait.

Je ne savais pas où aller, mais décidai de quitter le réfectoire et m'enfonçai dans les couloirs au hasard, le cerveau tourbillonnant, jusqu'à ce que je décide de me rendre dans le bureau de Lera. Bien entendu, j'avais à peine fait trois pas que Zed surgit devant moi. Et le pire est que lui avait l'air d'être en pleine forme et parfaitement lucide car il arborait son sourire favoris.

— Dyha ! me lança-t-il sur un ton jovial.

Je le regardai sans rien dire.

— Salut, répondis-je aussi sèche qu'il m'était permis de l'être, mes mains sur les hanches.

— Et ben, je suis content de voir que tu vas bien. Tu as même l'air en pleine forme, dit-il sans se départir de son sourire.

— Ce qui n'est pas le cas de mes amis et de la majorité des gens au réfectoire, le contrecarrais-je.

— Ah oui, se souvint-il, abandonnant tout sourire et en fronçant les sourcils. C'est pour ça que je venais.

— Ah donc je dois te déranger, dis-je en faisant la moue.

— Hm, non. Je venais pour vérifier l'état de tout le monde pour le conseil intérieur.

Je m'écartai du passage en lui faisant une révérence théâtrale.

— Alors allez-y Monsieur ! Surtout qu'une simple apprentie comme moi ne vous gêne pas.

Je le regardai droit dans les yeux, les poings de nouveau sur les hanches attendant une réaction qui tarda à venir. Il parut gêné deux secondes. Je fis une tête interrogatrice qui fit sourire mon interlocuteur. Il se reprit et me répondit enfin :

— Oui, mon père est membre du conseil intérieur du C.I.S.I. Et il m'a chargé de faire un rapport sur l'état des sorciers.

— Ah ?

J'arquai un sourcil.

— Mais qu'est-ce qui s'passe ? m'enquis-je.

Il parut gêné sur le coup. Et vraiment beau, mais ça c'était habituel.

— On parle d'une infection, mais rien n'est encore sûr.

— Une infection ? m'étranglai-je en manquant d'avaler ma salive de travers. Quel genre d'infection ?

Respire May, respire.

— Oui, ce serait causé par la défense d'un animal maléfique.

Et devançant ma prochaine question il enchaîna :

— Des Microsius se seraient introduits dans le C.I.S.I malgré nos défenses la semaine dernière et nous sommes en train de les neutraliser. Mais ils se défendent. Et pour cela, ils utilisent un poison qu'ils libèrent sous forme de gaz et qui est en train de se répandre dans tous les souterrains. Il affecte tous les sorciers ayant des compétences en-dessous de six.

Je fronçai les sourcils. C'était bizarre. Bien que je n'aie pas encore étudié cette espèce j'avais eu le droit à une explication express de mes amis et elle ne correspondait pas tout à fait avec ce que Zed me disait. Mais après tout, il en savait plus long que mes acolytes à ce sujet alors il n'y avait pas de raison pour que je mette ses paroles en doute.

— C'est pour ça que nous ne sommes pas atteints... soufflai-je tandis que tout était en train de se mettre en place dans ma tête.

Il acquiesça.

— Bon, je vais finir de faire le tour et je rejoindrai les équipes de défense après. Je n'étais censé en parler à personne alors tu la boucles et tu retournes au réfectoire et ensuite au dortoir avec tes amis pendant que...

— Heu non Zed, dis-je avec aplomb en lui barrant le passage. Je viens avec toi.

— Impossible.

— Pourquoi ?

— Parce que c'est impossible.

Je levai les yeux au ciel. Question rhétorique il n'était pas doué.

— T'as peur que je sois encombrante ?

Il se gratta la tête et me regarda d'un œil sévère.

— Retourne au réfectoire.

Je ne me laissai pas démonter et continuai de lui barrer le passage en croisant les bras sur ma poitrine. Je voulais me rendre utile pour aider mes amis. D'après eux j'étais une sorcière, et si tel était le cas, c'était le moment de le prouver ! Si lui ne voulais pas de moi, j'irais trouver le Garde du Palais qui me formait. Peut-être serait-il plus à même de me trouver une occupation utile.

— Où est Gorigann ? demandai-je.

— Maître Gorigann, me reprit-il.

Je levais les yeux au ciel.

— Chipote pas Zed. Je veux me rendre utile. Où est Gorigann ?

Il soupira.

— Ne le mêle pas à tout ça. Très bien, tu viens avec moi. Mais on traîne pas.

Je souris.

— C'est d'accord.

Il soupira de nouveau et nous nous mîmes en route.

Sur notre chemin, nous ouvrions toutes les portes qui s'offraient à nous. Quand il y avait des gens à l'intérieur, Zed échangeait les banalités de mises avec eux, appuyait sur ce qui ressemblait à une montre accrochée à son poignet lorsqu'ils étaient atteints de « l'infection », puis ressortait et nous poursuivions notre inspection.

Une heure plus tard nous avions tout vérifié. Je ne l'aurais pas admis mais cette balade m'avait fatiguée. Et ennuyée. La sorte de montre par contre devait être bien amortie vu le nombre incalculable de fois où Zed avait appuyé dessus.

— Maintenant tu retournes au dortoir. Il faut que j'aille aider les Gardes.

Ah ! Enfin un peu d'action !

— Eh ! Je viens avec toi ! Je suis presqu'une Garde moi aussi...

— Non, retourne au dortoir. Tu as besoin de sommeil.

— Si tu crois que tu vas te débarrasser de moi comme ça, tu te trompes, ricanai-je. Ce n'est que le matin au cas où tu l'aurais oublié...

— Ah ? Ah, oui. Quelle plaie...

— Heu, tu vas pas te plaindre de moi, repris-je, alors que d'abord j'ai jamais demandé à être dans ta « super communauté ». Tu vois, là, je pourrais être tranquillement installée dans mon lit en train de regarder un bon film, découvrir des nouvelles musiques sur YouTube ou espionner le cousin du copain de ma meilleure amie sur les réseaux sociaux mais puisqu'il semble que le destin en a décidé autrement, non, je suis et prête à aider. Alors n'essaye même pas de me dissuader parce que je suis plus déterminée que jamais.

Il sourit.

— C'est ce que j'aime bien chez toi.

Je le regardai, les yeux écarquillés.

— T'es sérieux ?

— Pardon, rit-il.

Il était beau comme... Je n'avais pas de comparaison en fait mais il venait de me faire un compliment. Heureusement mon vrai moi reprit vite le dessus et je le regardai :

— Alors on y va quand ?

— Tu viens pas je t'ai dit, me rétorqua-t-il toujours en souriant.

Je n'en pouvais plus. Une minute il était sympa, la minute d'après il me traitait comme une moins-que-rien. Il n'avait visiblement pas compris que j'allais rejoindre les Gardes du Palais coûte que coûte. Alors je me transformai.

Sauf que Zed n'était pas censé connaître cette particularité de mon pouvoir. Tant pis. Et je remarquai que dans la pénombre des souterrains j'émettais comme un halo doré, discret mais qui n'enlevait en rien l'impression bizarre et presque choquante qu'il me procurait.

Soudain je fus prise d'un irrésistible élan de rage. Je voulais absolument me défouler. Relâcher l'énergie qui avait pris possession de mon corps sans me demander mon avis. Une de plus. C'était à croire que je n'étais qu'un pantin incapable de contrôler quoi que soit. Et cela raviva encore ma détermination, si quelque chose de tel était possible.

— Elles sont où ces bêtes qui ont fait tourné mes amis en légumes ? crachai-je tremblante.

Zed parut hyper embêté. Il se passa plusieurs fois la main dans les cheveux. Soit c'était un tic, soit il avait des poux.

— Euh, écoute May...

— Seulement si tu me dis où est-ce qu'elles sont !

Je ne contenais plus les paroles qui s'échappaient toutes seules de ma bouche.

— Calme-toi, tenta-t-il de me dire en mettant ses mains devant lui.

Je ne répondis pas. Une vague de nausée me secoua. Je me sentais bizarre, comme en manque de quelque chose. Les paroles de Thomas me revinrent à l'esprit : Tu vas les déranger pendant leurs recherches... Je ne savais ce qu'il voulait dire, ni si c'était cohérent, mais les gardai tout de même dans un coin de ma tête. J'avais l'impression de ne plus contrôler tout à fait mes faits et gestes et fus surprise lorsque ces paroles franchirent mes lèvres :

— Cette fois je vais être claire.

Mon corps tremblait de rage.

— Amène-moi devant les Voleurs d'âmes !

Zed perdit d'un coup toutes ses couleurs. D'ailleurs, moi aussi je pris peur. Comment ces paroles pouvaient-elles sortir de ma bouche ? Zed devint tellement pâle qu'il me fit peur. Ses yeux s'étaient subitement écarquillés et sa bouche s'était ouverte d'ébahissement.

— C'est pas vrai... souffla-t-il.

— Quoi ? cria la part de moi qui n'en faisait que ce qu'elle voulait.

Je ne me contrôlais plus et ne comprenais pas d'où sortait ce nom bizarre qui était sorti tout aussi bizarrement de ma bouche.

— Tu... Tu ne peux pas connaître leur nom...

— Explique Zed, je ne comprends rien !

— Je t'ai menti, finit-il par admettre en fronçant les sourcils.

— Comment ça, menti ? balbutiai-je.

— Je suis désolé, reprit-il. Ce ne sont pas des Microsius qui se sont introduits ici. Ce sont les Voleurs d'âme. Et je ne comprends pas comment tu peux connaître leur nom, répéta-t-il le front barré d'un pli soucieux.

— Je ne sais pas non plus, soufflai-je abasourdie. Qui sont-ils ? Jusqu'à quel point m'as-tu menti ? lui reprochai-je en reprenant mon aspect « normal ».

— Ils m'avaient dit de ne pas te faire confiance, de me méfier de toi... Mais il faut que je te le dise. Les Voleurs d'âmes sont des créatures animées par l'Esprit Vengeur. Ils aspirent la vitalité de tous pour repérer leur proie et l'attirer plus facilement dans leurs filets. Tous sans exception. Tu entends May ? TOUT LE MONDE ! Sauf ceux qui ont mangé de la plante de Shretica, qui signifie « raison » en sircien...

— Mais, c'est impossible ! répliquai-je atterrée et frustrée de m'être laissée embobinée aussi facilement. Pourquoi ne suis-je pas atteinte alors que je devrais l'être ?!

— C'est bien la question. Écoute-moi, dit-il en me prenant par les épaules et en plantant son regard dans le mien, baigné de larmes. Le Conseil m'a dit de te surveiller parce que tu serais nuisible et qu'ils soupçonnent les évaluateurs d'avoir truqué ton score... Et ils savent qu'ils ont raison. S'ils ont demandé à ce que tu sois Garde du Palais c'est dans le seul but de pouvoir te contrôler plus facilement. Enfin – et c'est une chance pour toi – tout le monde n'obéit pas au doigt et à l'œil du Conseil. Et, en plus...

Je me dégageai d'un brusque mouvement de recul. Il se pinça la lèvre et détourna le regard. Mon cœur battait la chamade. Il continua.

— Hier, quand t'as failli te faire embrocher par ce rigdaflex, je crois que j'ai eu peur... Mais je ne m'explique pas pourquoi.

J'émis ce qui aurait pu ressembler à un rire, dans d'autres circonstances.

— On ne peut pas tout expliquer Zed, lui répondis-je, moqueuse. Puis c'est rien. T'as pas à t'en faire pour moi, je me débrouille très bien toute seule, terminai-je en reprenant plus d'aplomb.

— Si May. Ce que j'essaye de te faire comprendre c'est que, malgré tout ce que tu peux penser...

Il regardait dans le vague, derrière moi. On aurait dit qu'il n'arrivait pas à affronter mon regard. C'était tout de même curieux pour quelqu'un qui devait battre tous les records de confiance en soi.

— Je ne sais pas pourquoi...

Puis il secoua la tête et se reprit.

— Viens avec moi. Je vais te conduire à la réserve où je te donnerai une dose de Shretica pour te camoufler.

Je reniflai et hochai la tête, encore perdue par ces révélations.

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*dernière mise à jour : 20/07/18*

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