Retrouver des messages.
Se rendre compte que ce sont les siens.
Avoir l'émotion qui revient.
Comme une vague.
Comme si rien ne s'était passé.
Bizarrement, tout oublier.
A nouveau aimer cette personne.
Le temps de relire la conversation.
De se souvenir.
Des fous rires.
Des pleurs.
Des paroles rassurantes.
Puis c'est la fin.
Le dernier message.
"Il y a un an".
Déjà?

Se rendre compte que cette période était tellement belle.
Qu'on peut y repenser sans souffrir.
Que l'on a fait le deuil de cette amitié.
Que les émotions qu'on y a ressenties ne sont pas négatives.
Qu'on peut y repenser avec joie.
Avec nostalgie.
Pas une nostalgie désespérée, faite de souffrance et de regrets.
Mais plutôt un doux souvenir.
Une remémoration agréable.

Repenser à tout ça.
Se demander pourquoi l'amitié s'est déchirée.
Se rendre compte qu'on aura jamais la réponse.
Et que ce n'est pas grave.
Avoir suffisamment de recul pour ne se souvenir que du positif.
En gardant en tête les actes.
Les pleurs.
Les cris.
Qui rendent définitivement impossible une renaissance.
Se rendre compte que l'on n'a pas envie de cette renaissance.
Trop de coup bas.
Des deux côtés.
Trop de souffrance.
Des deux côtés.

Peut-on appeler ça le pardon?
On ne sait pas.
Y a-t-il quelque chose à pardonner?
Tout le monde est libre de choisir.
La fin d'une amitié est toujours douloureuse.
Y a-t-il quelque chose qu'on peut pardonner à l'autre?
Y a-t-il une partie plus coupable que l'autre?
Quand les deux ont souffert.
On ne saura jamais.
Et ce n'est pas important.

Ne jamais savoir ce qu'on ressent envers cette personne.
Il y a eu de la haine.
Mêlée à cet amour toujours présent.
Puis elle a disparu.
L'amour aussi.
Remplacé par de l'indifférence.

Jusqu'à ce qu'on retombe sur un souvenir.
Une photo.
Une chanson.

Que tout recommence.
Les questions reviennent.
Le regret.
La tristesse.

Mais de moins en moins souvent.
De moins en moins fort.

Le temps efface tout.
On finit par accepter.
C'est définitivement fini.

Et ce n'est pas grave.
Le plus important, c'est le présent.

Avoir douloureusement conscience de cette fragilité.
Voir ses amis de maintenant.
Se demander.
Cette personne va-t-elle me faire souffrir?
Vais-je faire souffrir cette personne?
L'ai-je déjà fait sans m'en rendre compte?

Repenser à l'ancienne amitié.
Aux sentiments.
Avoir la boule au ventre.
Puis la sentir s'échapper.

Accepter.
Après des mois, finalement, accepter.
De laisser partir cette personne.
Cette amitié.
Ces sentiments.
Cette souffrance.

Accepter de ne jamais savoir pourquoi.
Mais savoir avec certitude que c'est fini.

Ce sentiment de liberté.
Une page qu'on tourne.
Une page aussi bénéfique que douloureuse.
Qui peut être reléguée au passé.

Et repenser à tout ça avec le sourire aux lèvres.