Chapitre 36
PDV Léna :
Les vacances sont déjà finies... Il est temps de rentrer à la maison, mais je ne sais pas, j'angoisse un peu de revoir Cam'. Je n'ai pas de nouvelles depuis que je suis partie. C'est vrai que je n'ai pas cherché après elle mais après tout c'est elle qui ne veut plus me parler. Je comprends que ce soit dur pour elle, mais faut qu'elle comprenne que ce n'est pas de ma faute. Que je n'y suis pour rien. Je ne sais pas ce qu'ils ont vécu ensemble mais c'était mon pote à moi aussi. Je n'ai en aucun cas souhaité que ma vie passe avant la sienne...
Je suis en train de faire mes valises pendant qu'Evan prend une douche. Il est 10h et notre avion décolle dans cinq heures. On a décidé de faire un dernier tour sur le bord de plage avant de rentrer.
Je suis en train de boucler les valises quand je sens des bras entourer ma taille et un menton se caler dans le creux de mon épaule. Je reconnais directement cette odeur si particulière, cette odeur que je ne saurais décrire mais qui pourtant m'envoûte un peu plus à chaque fois. Et cette odeur et celle d'Evan. Bon en même temps si ça avait été quelqu'un d'autre, ça aurait été inquiétant...
"Ça va ?", me questionna-t-il.
"Mmh... Je suis bien ici"
"Moi aussi, j'ai la flemme de rentrer et de devoir régler tous les problèmes..."
"Pareil"
Je me retourne et me blottis dans ses bras.
"Je te promets que l'on reviendra, et dans de meilleures conditions. Tu es toute ma vie Léna. Il ne me reste plus que toi. J'ai tout perdu. Je n'ai pas toujours fait les bons choix dans ma vie, mais ce que je retiens à présent, c'est qu'ils m'ont mené à toi. Et ça, c'est ma plus grande réussite. En te kidnappant, tout ce que je souhaitais c'était me venger de tes frères, mais la vie en a décidé autrement. Elle a retourné le truc contre moi et m'a prouvé que la violence ne résout rien... Je t'aime Léna et je ferais de toi une reine"
En me disant tout cela, il me caressait les cheveux. Je crois que c'est la première fois qu'il s'ouvre autant à moi. L'un comme l'autre nous avons du mal à faire confiance, nous avons du mal à exprimer nos émotions...
"Arrête, tu vas me faire pleurer !"
Il rigole légèrement avant de reprendre sérieusement en me relevant le menton.
"Mais promets moi de ne jamais m'abandonner"
Je le fixe longuement dans les yeux avant de lui répondre :
"Je te le promets à un condition ! Que tu restes toujours auprès de moi"
Il acquiesce, et comme pour sceller notre promesse, nous nous embrassons. Ce moment est juste magique. Je ressens plein d'émotions que je n'ai jamais ressenti auparavant. Tellement d'émotions inexplicable mais qui portant, me font un bien fou. Je pense que c'est définitif, je suis amoureuse d'Evan...
Lorsque nous nous séparons pour reprendre notre souffle, on se fixe longuement. Il n'y a que nous deux. On est uni et rien ne pourra nous séparer, pas même la mort...
On se décide finalement à sortir et en se balade sur les plages d'Holbox. Personne ne parle mais le silence n'est pas pesant. On est chacun plongé dans nos pensées et ça fait du bien.
"Léna ?"
"Oui ?"
Je m'arrête en me rendant compte qu'il a ralenti le pas.
"Pourquoi est-ce que mes parents m'ont abandonné, qu'est ce que j'ai fait de mal?"
Je suis d'abord choqué par sa question avant de reprendre mes esprits et de rebrousser chemin pour être à son niveau.
"Tu sais", commencé-je, "tu n'es en rien responsable. Si tes parents ont fait ce choix, c'est qu'ils avaient leurs raisons. Je suis sûre qu'ils t'aimaient du plus profond de leur cœur mais ils n'avaient tout simplement pas la possibilité de t'offrir la vie que tu méritais..."
"Mais alors pourquoi être resté cinq ans avec moi ? Pourquoi m'avoir fait rêver d'une vie de famille éphémère ? Comment une mère peut lâcher son enfant en l'ayant vu grandir sous ses yeux ?"
Que voulez-vous que je réponde à ça ? Moi même je n'ai pas la réponse. Moi même je me demande comment une femme peut abandonner un être qu'elle a porté 9 mois en elle. Et dans son cas à lui, elle l'a vu grandir !
"Tu veux pas m'expliquer ce qu'il s'est passé ?"
"Mais j'en sais rien moi ! J'étais juste spectateur de ma vie à ce moment-là... J'ai vu ma mère faire ses valises et me déposer sur le perron d'une maison que je ne connaissais même pas..."
Ça me fait tellement de mal de le voir dans cet état là ! Il ose enfin se libérer d'un souffrance qu'il garde en lui depuis tant d'années. Je me dois d'être à ses côtés et de le soutenir. Cependant je suis beaucoup trop curieuse et en plus je ne comprends pas tout !
"Et ton père ?"
"Je ne l'a jamais connu, ou du moins je n'en ai pas de souvenir. A ce que j'ai entendu, c'était un coureur de jupons"
"Et qui était donc cette personne chez qui elle t'a déposé ?"
"Mon oncle"
"Harry est ton oncle ?"
"Oui"
"Attends, ça veut dire que mon beau-père, c'est ton oncle !"
"Apparemment, oui"
"Putain, je n'aurai jamais cru ça ! Et tu n'as plus jamais eu de nouvelles de ta mère ?"
"Non, et je n'en veux même pas !"
On s'assoit sur le sable et je commence à lui faire des papouilles en l'incitant à continuer.
"Mon oncle ne m'a jamais réellement dit pourquoi elle était partie du jour au lendemain. Je lui ai demandé une seule fois, et il m'a dit que ma mère n'était pas prête pour m'assumer, qu'elle était trop jeune pour ça"
"T'as déjà cherché après elle ?"
"Oui, quand à l'âge de 12 ans Baptiste a perdu ses parents, il m'a poussé à la chercher parce que d'après lui, la famille c'est ce qu'il y a de plus important"
"Et alors ?"
"J'ai trouvé une adresse, mais je n'ai jamais osé m'y rendre"
"Pourquoi ?"
"Je ne sais pas. J'ai surement peur de connaître la vérité... Peur aussi de voir qu'elle a refait sa vie sans moi..."
Son récit est tellement triste et touchant. J'étais loin de penser qu'il avait autant souffert dès son plus jeune âge...
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