PDV Camélia :

Je n'ai pas dit grand chose au grand désespoir de la psy. Elle a d'ailleurs souhaité s'entretenir avec les gars...

"Pourquoi vouliez-vous nous voir ?", demande Jay' à la psy.

"Et bien je crains qu'il ne me faille bien plus d'une heure par jour avec votre sœur pour que je puisse l'aider. J'ai donc une proposition à vous faire"

"On vous écoute", réplique Jay'.

"Je travaille aussi dans un centre spécialisé où nous aidons les personnes à sortir de leur dépression. Si vous le voulez je peux inscrire Camélia pour deux semaines"

Je regarde les gars. Leur visage est inexpressif. Putain ne me dites pas qu'ils vont accepter ! Oh je ne suis pas folle ! J'ai pas besoin que l'on m'interne !

"On va y réfléchir, on vous donnera notre réponse demain", conclu Jayden.

"Très bien, à demain 14h alors"

"Oui au revoir"

"Au revoir"

On quitte le bureau et on monte dans la voiture.

"Mais vous êtes sérieux ? Je ne suis pas folle ! J'ai pas besoin d'être interner, je vais très bien !"

"Et voilà qu'elle va nous piquer un crise", râla Aaron.

"Ecoute, on fait ça pour ton bien", tenta de me convaincre Jay', "C'est juste l'histoire de deux semaines! Et puis je pense que changer d'environnement ne te fera pas de mal !"

Je croise les bras sur ma poitrine et fronce mes sourcils. C'est bon ils m'ont énervé là ! 

[...]

Je me réveille, il est 10h. Hier soir les gars m'ont pris la tête. Ils veulent à tout prix que j'aille dans ce putain de centre de merde mais moi je n'en ai pas envie... Mais bon comme souvent, c'est eux qui ont le dernier mot. Jayden entre dans ma chambre.

"J'ai appelé la psy, elle avait déjà parlé de toi au centre du coup ils peuvent te prendre ne début d'après midi. Prépare ta valise"

"Pfff"

"Ecoute crois pas que ça me fait plaisir de t'envoyer là-bas mais si la psy pense que c'est le mieux pour toi alors je lui fais confiance"

Bref il sort de ma chambre et je prépare ma valise. A midi je rejoins les gars pour manger et à 13h30 nous partons. 

On roule pendant une bonne demi-heure avant d'arriver devant un bâtiment sans étage et très long. Ce long bâtiment  est entouré de verdure. Bien qu'il ne soit pas très esthétique, la cour bordée d'arbustes de toutes sortes rattrape le coup.

"Ça va, ça aurait pu être pire !", s'exclame Aaron.

"Bah vas-y, je passe mon tour"

"Ahahah très drôle"

Jayden sonne à l'interphone pour que la meuf nous ouvre le portail. Il va garer la voiture et nous nous dirigeons vers l'accueil du centre.

"Bonjour, que puis-je pour vous ?", nous interrogea la meuf derrière le bureau.

"On a rendez-vous avec Mme Cooper,  votre psychologue"

"Veuillez patienter quelques minutes je vous prie, elle est en entretient"

"Pas de problème"

On part s'installer sur des fauteuils en attendant notre tour. Dix minutes plus tard, la psy vient nous chercher et on va dans son bureau. 

"Bonjour, je suis heureuse que vous ayez accepté de venir Camélia"

"Ah nan mais moi je voulais pas"

"Bon... Je vous ai mis dans une chambre avec une fille qui a un cas similaire au votre. Ainsi j'espère que vous pourrez vous entre-aider"

Super! Non seulement on m'interne dans un centre de merde mais en plus je fais une colocation! C'est de mieux en mieux dites moi!

"Je vous propose de la garder deux semaines. Je trouve que c'est un temps raisonnable et comme je l'ai a vu d'œil le rétablissement sera d'autant plus rapide"

"Parfait", répondit Jayden.

"Avez vous des questions ?", demanda-t-elle.

"Oui, est-ce qu'on peut venir la voir ?", questionna Jay'.

"Le but étant de la couper de tous ses repères, il est préférable que vous ne veniez pas. Si toute fois vous y tenez réellement je ne vous empêcherai pas"

"Très bien"

Les gars se lèvent, serrent la main de la meuf et m'embrasse chacun leur tour le front.

"Tu fous pas le bordel hein ?", me met en garde Aaron.

"Je ne peux rien te promettre"

Après un dernier bisou, les gars se barrent me laissant seule ici comme une paumé.

 "Bon Camélia, je vais commencer par te montrer ta chambre et te présenter à ta colocataire ensuite je t'expliquerai le planning de ses deux prochaines semaines"

"Mmmh"

"Tu sais il serait préférable que tu coopères avec moi, ça te permettra de rentrer plus vite chez toi. De plus je n'agis que dans ton intérêt, tu n'as rien à perdre"

J'hoche la tête et on y va. Ma coloc' s'appelle Melya, elle a, elle aussi, 17 ans. La chambre est assez grande. Elle possède deux lits côtes à côtes et on a même une salle de bain privative. La psy me laisse m'installer et faire connaissance avec Melya.

"Pourquoi on t'a envoyé ici toi ?", me demanda-t-elle.

Je fus tout d'abord surprise par sa question. J'hésite à lui répondre... Mais vas-y, tant qu'à passer deux semaines ici, autant bien s'entendre avec quelqu'un.

"Apparemment je suis en dépression et toi ?"

"Je suis instable psychologiquement selon les médecins"

"Je ne trouve pas moi! T'es là depuis combien de temps ?"

"Bientôt trois mois"

"Ouch ça fait mal"

"Ça va au bout d'un moment on s'habitue mais là je commence sérieusement à étouffer, j'ai l'impression d'être en zonz"

"Tu m'étonnes et pourquoi tu restes aussi longtemps en fait"

"Mon frère il s'est fait péter par les condés et j'en étais très proche. Il a pris 5 ans pour vente et détention de stup'. J'en ai toujours voulu à mes parents parce que s'ils s'occupaient plus de nous, mon frère n'aurait jamais plongé pour pouvoir m'offrir une vie descente... Du coup un jour je me suis ramenée avec un flingue chez moi. J'ai tiré dans le bras de ma mère et dans la jambe de mon père. Mon but c'était pas de les tuer mais juste de les faire réagir sauf que ça n'a pas marché... La preuve je suis ici maintenant"

Woaw mais c'est une psychopathe la meuf. Pourtant je ne sais pas... Elle ne me fait pas peur. Aussi bizarre que cela puisse paraître je me vois en elle... Par contre une question tourne dans ma tête :

"La psy elle m'a dit qu'elle m'avait mis avec toi car nos vécu étaient similaire mais je ne vois pas en quoi"

"Laisse tomber, personne n'arrive à comprendre sa manière de travailler mais en tout cas, elle parvient toujours à ses fins... Elle a réussi à soigner des gens mais laisse tomber, je sais même pas comment elle a fait. En trois mois j'en ai vu passer des gens et à leur sortie je peux te dire que la différence est radical !"

"Mouais"

"Sinon pourquoi t'es ici toi ?"

"Longue histoire"

"Vas-y, j'ai tout mon temps"

On s'installe sur le lit et je commence à lui raconter :

"Tout à commencer en début d'année, ma jumelle a été enlevé à cause du gang de nos frères bref on va pas partir là dedans parce que c'est une autre histoire... Et en fait les deux qui l'ont enlevé bah c'est devenu ses potes. Ouais c'est bizarre mais attend la suite... Bref au début je les détestais parce que je trouvais qu'ils avaient changé ma jumelle et je me suis mise à lui faire la gueule. Du coup elle s'est barrée de la maison et elle est partie vivre avec eux. Elle est sortie avec un des deux gars puis on s'est réconcilié et elle est revenue. Bref, on va commencer à entrer dans le vif du sujet"

"Woaw attend j'ai l'impression que tu me racontes le scénario d'un film là !"

"Tu suis pour le moment ?"

"Ouais ça va en gros ta sœur elle sort avec son ravisseur"

"Ouaip sauf qu'entre temps ils se sont séparés parce qu'ils se sont rendus compte que ce n'était que de l'amitié. Ensuite moi je suis tombée amoureuse de l'ex de ma sœur"

"C'est en train de partir en couille ton histoire là !"

"Ouais mdr"

"Vas-y continue c'est grave intéressant"

"Si tu le dis... Donc on a appris que ma sœur avait un cancer et qu'il lui fallait une greffe du foie pour qu'elle s'en sorte"

"Nan me dis pas que c'est son ex qui lui a donné"

"Si"

"Mais il était au courant que tu l'aimais ?"

"Oui on s'était même mis en couple"

"Chaud ! Et là elle est où ta sœur ? Elle aussi elle doit être trop mal ! Surtout si elle s'entend ienb avec lui !"

"Bah je ne sais pas où elle est, je sais juste qu'elle est sortie de l'hosto avant-hier mais elle est partie avec son gars"

"C'est qui ?"

"Le deuxième ravisseur"

"Mdr elle a une passion pour ceux qui l'enlève où ça se passe comment ?"

"Je sais pas... Du coup quand j'ai appris sa mort et beh je me suis renfermée sur moi. Je ne bouffais plus et je passais mes journées dans le noir, enfermées dans ma chambre..."

"Et tu lui en veux à ta sœur ?"

J'hausse les épaules.

"Tant que tu ne lui auras pas pardonné, tu ne pourras pas aller de l'avant..."

"Je sais... Mais je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi..."

Voilà voilà ! Ce chapitre était bien plus long que ceux habituel mais il faut dire que Camélia a vécu pas mal de trucs ! 
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