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Chapitre 36

Mes enjambées s'allongent alors que je m'élance sur les toits. Le vent marin me gifle le visage et mes doigts commencent à sentir un certain engourdissement. La nuit est totale, seules les lumières de la fête, quelques balcons plus bas, trahissent cette obscurité pénétrante.

Brusquement, je distingue des silhouettes se découper sur le fond sombre du ciel. L'alerte a été donnée. Morgal doit déjà se tordre de douleur dans son lit et ses tripes se faire la malle ; mon seul regret est de ne pas assister à son supplice.

Qu'importe, je serai bientôt loin et lui, dans un caveau.

Des carreaux d'arbalète fusent soudain à mes oreilles. J'esquive les traits et accélère. Un regard en arrière et j'aperçois les assassins du prince à mes trousses. Ils veulent me faire rendre gorge ; si je tombe entre leur main, je suis bonne pour la torture et la mort.

Le son métallique de dégainement m'alerte sur le terrain gagné de mes poursuivants. Je dois courir plus vite ou j'y passerai. Le cœur battant la chamade, je commence à longer les larges donjons du palais. Encore quelques passages sur les toits et je pourrai pénétrer dans les combles. Là, je perdrai les elfes. Je connais bien trop cet endroit pour m'y faire prendre. Et en dernier recours, Alças accepterait de me cacher.

Je m'élance sur le chemin de ronde et avale les mètres à toute allure.

Soudain, une ombre se détache de l'obscurité pour s'immiscer sur mon chemin. La lueur d'une dague me brûle les yeux. D'un mouvement rapide et expérimenté, mon assaillant m'ouvre l'épaule. Je me retiens de crier de douleur. La blessure me brûle et me gênera pour me battre. Tant pis, je dois agir. Même si l'homme devant moi n'est autre que Binou, campé sur ses positions.

Si je dois te tuer, mon chéri, je le ferai.

Je fonds sur lui et lui envoie mon pied dans l'estomac dans l'espoir qu'il tombe dans le vide. Mais il se rattrape in extremis au pinacle et j'en profite pour reprendre ma fuite.

Un plaquage violent m'arrête dans ma course. Le gnome ne se laisse pas démonter. Je sais qu'il ignore totalement que c'est sa maîtresse qu'il attaque. Sa brutalité me laisse pantoise quelques instants. Il me frappe sans hésiter, sans le moindre scrupule. Il est inenvisageable de ne pas contrattaquer. Avec rage, je lui envoie mon coude dans la mâchoire, accompagné d'un bon coup de genoux dans le plexus. Cette fois-ci, Binou tombe à la renverse mais m'attrape la jambe dans sa chute. Nous sommes aussitôt engloutis par un vide béant. J'ai beau essayé de me rattraper à une accroche salvatrice, je continue ma descente fulgurante vers le sol.

Un choc violent témoigne de la présence d'un arc boutant. Malgré la hauteur, je me suis suffisamment bien réceptionnée pour me relever aussitôt. Binou en fait de même et après un rapide regard analytique, il s'élance sur la volée pour m'attaquer. Il n'a plus d'armes mais ça ne semble pas l'effrayer. Je dégaine mes dagues, prête à le recevoir. Désolée mon chéri mais je tiens à ma vie.

Notre support architectural est trop étroit, nous risquons de tomber à nouveau et cette fois-ci, ce sera la mort dans un disloquement de membres.

Pas le temps de tergiverser, j'assaille mon compagnon et m'apprête à lui enfoncer mes lames dans le ventre. Mais contre toute attente, il pare mon coup sans mal et écrase son poing sur mon visage. Petit salopard ! Je perds aussitôt l'usage de mon œil droit. Il en faudra plus pour me mettre à bas, ma Loupiote ! Je saute vers lui et lui envoie mes deux pieds dans la poitrine avant de me réceptionner avec agilité sur mes deux appuis. Le souffle coupé, Binou est propulsé contre la charge.

Je resserre mes doigts sur les dagues et me jette sur lui pour lui ouvrir la gorge. Pourquoi t'es-tu interposé, Binou ? Je vais devoir te tuer, maintenant ! Rien que voir sa bouille adorable effrayée par la mort me fend le cœur. Non, je ne dois pas flancher, je dois l'éliminer.

Mais rien n'y fait, mon bras est retenu par une main invisible : je ne veux pas lui faire du mal...

Un claquement sec me tire de mes considérations et un lasso s'enroule soudain autour de mon corps, me garrotant fermement. Non ! Je n'arrive plus à m'en défaire ! Les assassins me tirent du haut du chemin de ronde et j'ai beau me débattre, je ne tarde pas à finir entre leurs griffes.

Ils ne prennent même pas le temps de me retirer ma capuche, ils se moquent bien de savoir qui je suis.

Avec brutalité, ils me trainent dans des couloirs obscurs du palais. Nous descendons des escaliers sans fin alors que mon cœur accélère dans ma poitrine.

Maintenant que mon combat est terminé, l'adrénaline chute et la douleur de ma blessure à l'épaule m'arrache quelques gémissements. L'hématome sur mon œil doit bleuir et s'étendre davantage. Ça y est, c'est fini, je vais mourir. Souffrir pendant des jours pour avoir assassiné le prince.

Les elfes m'emmènent jusqu'à une pièce rupestre en terre battue où des chaines pendent du mur. Ils m'assoient de force sur une chaise et m'y attache. Je vais être cuisinée... Des ustensiles de torture attendent patiemment sur des tables de dissection.

J'ai beau essayé de montrer le contraire, je suis morte de peur. La panique me tiraille l'estomac maintenant que je sais à quoi m'attendre. Implorer leur pitié ne m'aidera pas.

Les assassins m'entourent silencieusement, attendant leur chef. Draël pénètre alors dans la salle et s'avance vers moi. Binou lui emboite le pas, encore amoché par notre accrochage. Il me regarde avec une indifférence qui me crève le cœur.

— Voyons voir qui se cache sous cette capuche, lâche l'elfe en me démasquant.

Lorsque mon visage apparait aux yeux de toute cette bande, je lis de l'étonnement sur leur face. Ils ne s'attendaient absolument pas à voir une jolie petite gnome blonde. Et Binou, n'en parlons pas. Il me fixe, bouche bée, totalement choqué par cette découverte.

Je le devine rassembler les morceaux du puzzle et se rendre compte de la supercherie dans laquelle je l'ai mené. La déception et l'incompréhension se lisent sur ses traits. Inconsciemment, il secoue la tête, comme pour refuser la réalité.

Cet échange de regards est interrompu par l'arrivée d'Arquen. Le demi-dieu ne me semble pas très frais, d'ailleurs. Il a dû bien picoler pendant la fête.

— C'est ça notre assassin ?

— Comme c'est étonnant ! ajoute Draël d'un ton mielleux, il s'agit justement de l'amie de notre cher gnome.

Je déglutis : ce sombre connard veut faire tomber Binou avec moi. Je ne sais pas quelle relation ils entretiennent tous deux mais le racisme de l'elfe va encore frapper.

L'hybride jette un œil sur le gnome et dans un soupir de lassitude, ordonne aux assassins de se saisir de lui. Binou me foudroie du regard, animé par une sévère rancune. Oui, bon désolée. Je ne pensais pas que tu allais être impacté aussi par mes actes.

— Pourquoi as-tu essayé de supprimer le prince ? m'interroge simplement Arquen, quel était ton mobile ?

Essayé ? Le prince est vivant ?! La colère résonne dans mon crâne endolori alors que je réalise mon échec cuisant. Comment Morgal a-t-il pu s'en sortir ?! Je le déteste ! Je me déteste !

Je redresse le visage et crache sur Arquen ; va donc rejoindre ton maître et jouer le fidèle petit chiot soumis.

Le poing de Draël corrige mon affront et le sang gicle de plus belle alors qu'il resserre mes liens.

— Réponds ! crache-t-il.

Inutile de me parler sur ce ton, je n'ai plus rien à perdre :

— Le prince Morgal sème la mort et le chaos, murmuré-je alors que le liquide vital coule de mes lèvres, il ne mérite pas de vivre.

— Et que t'a-t-il fait personnellement ? continue Arquen en se penchant à mon niveau.

Cet interrogatoire promet d'être harassant. Mes blessures m'élancent et la douleur remplace la raison. Je n'en peux plus. J'ai perdu la partie. Mon cœur s'ouvre alors malgré moi :

— Ma mère est morte par sa faute sur son île abominable. Mon peuple subit un esclavage odieux sans s'en rendre compte, toute ça à cause de ces connards de Fëalocen !

Le demi-dieu hausse les sourcils. Il semble du même avis que moi mais ça ne change en rien sa décision. Voyant que je suis à bout, il décide d'abréger mon supplice.

— As-tu des dernières paroles ?

— Que tous ces elfes aillent en enfer, maudis-je avec tout le mépris que je peux, qu'ils connaissent la douleur, la misère et la mort.

Arquen hoche la tête et dégaine un sabre à la lame recourbée qui scintille dans la pénombre des caves.

Je ferme les yeux, comme si ça pouvait déjà m'emmener dans l'au-delà sans sentir ma tête se décoller.

— Arrêtez !

J'ouvre un œil vers Binou. Mon stupide gnome ne veut pas que je meure malgré la trahison que je lui ai faite. Il m'aime trop, probablement.

— Vous... Vous ne pouvez pas la tuer...

Les assassins écarquillent les yeux en attendant une explication. Je devine ma Loupiote chercher une idée à toute vitesse dans son esprit étriqué. Ses iris s'affolent dans le blanc des yeux mais il finit par s'écrier :

— Elle est enceinte ! Vous n'allez pas tuer un bébé innocent ?

Hein ?

Le silence s'abat sur la pièce. Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Je ne... Par, le Créateur, Binou, tu es en train de me sauver la mise !

— C'est vrai ? me demande Arquen.

J'acquiesce vigoureusement de la tête.

Et puis bien sûr, Draël intervient pour répandre son poison :

— Qu'est-ce que ça change ? Cette trainée n'a aucune valeur. Son enfant non plus. Le prince a été clair dans son souhait : la tuer sans laisser de traces.

— Je verrai avec lui. En attendant emmenez-la aux cachots.

Je ne peux m'empêcher de respirer. Je viens d'échapper à la mort.

— Et le gnome ? demande un assassin à l'égard de mon compagnon.

— Le gnome à un nom ! s'indignée ce dernier.

— Pareil. Dans les cachots. Mais je doute fortement qu'il soit de mèche avec elle.

Nous sommes aussitôt conduits vers des étages inférieurs où un froid glacial règne en maître. Binou et moi sommes enchainés dans des cellules différentes mais contigües. J'aurais préféré un éloignement plus conséquent : je vais devoir m'expliquer avec lui maintenant !





Une mage membre de l'escadron d'assassins m'a soignée et je suis désormais blottie dans ma prison, comme une âme en peine. Elle m'a assurée que d'ici quelques temps, elle devra vérifier si je suis bien enceinte. Cette déclaration ne m'a pas plus du tout ! Je n'ai simplement que retardé l'heure de ma mort. Enfin, Binou...

— Püpe, m'appelle-t-il de l'autre côté des barreaux.

Le désespoir m'empêche de répondre. Dans les cellules voisines, les prisonniers gémissent comme des arriérés. Ils ressemblent à des créatures dénaturées...

— Püpe !

Je me retourne vers un gnome énervé :

— Tu peux m'expliquer pourquoi on est là !

Que puis-je lui répondre ?

— Tu m'a menti, Püpe. Je te faisais confiance, merde !

— Toi aussi tu as menti. Tu ne m'as jamais certifié que tu étais un espion.

— Joue pas l'innocente : tu savais que j'étais le gnome de Morgal. Et tu t'es servi de moi pour l'approcher et le tuer. Avoue que tu t'es servi de moi !

Je soupire. J'ai clairement autre chose à faire que recevoir des reproches. Mais donnons-lui ce qu'il veut s'il insiste :

— C'est vrai. Je t'ai utilisé. Je devais venger ma mère. Venger les nôtres.

— Et qu'est-ce que ça aurait changé ? Morgal n'est pas l'origine de notre soumission ni de la mort de ta mère.

— Il était là lorsqu'elle a été égorgée ! éclaté-je submergée par la rage, il aurait pu la sauver ! Mais il a préféré passer outre.

— Bien évidemment : nous ne sommes que des gnomes ! Et maintenant, nous croupissons ici comme de la vermine !

— Tu vois un changement ? Nous avons toujours été considérés comme tel !

— Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ? Je croyais que l'on se faisait confiance.

— Tu tiens trop à Morgal. Jamais tu n'aurais accepté mon choix.

Il se tait devant la réalité des faits. Mais il ne cache par pour autant son agacement.

— Et dire que je suis tombé amoureux de toi... grommelle-t-il, tu es une vraie petite salope, Püpe.

— Essaie un peu de me faire culpabiliser : moi au moins je ne sympathise pas avec un elfe !

— Mais pendant cinq ans tu es resté avec moi juste pour mettre un serpent dans le lit de Momo ?!

— Mmh, je serais partie si tu ne me plaisais pas. J'ai allié l'utile à l'agréable, tu vois.

— C'est une plaisanterie ?!

— Je t'aime bien, Binou, avoué-je, d'un certain côté, tu es comme moi. Mais tu sers délibérément un elfe.

— Je n'ai pas le choix : je suis marqué.

J'enfonce la tête dans mes bras. C'est vrai, Binou n'aurait jamais pu se joindre à moi pour cette raison. Impossible pour lui d'agir à cause de cette maudite marque. Il a raison, je me suis servie méchamment de lui pour finalement échouer...

Mes oreilles se dressent soudain. Des pas résonnent dans la prison : Arquen apparaît d'un pas décidé et s'arrête devant la cellule du gnome.

— Alors mon gros, tu apprécies le séjour ?

Binou grogne face à la moquerie de son supérieur.

— Je blague, lâche ce dernier, je vais faire en sorte de convaincre le psychopathe pour te sortir de ce trou à rat avant que tu n'attrapes la gale.

— Sage idée !

— Tu t'es mis dans de beaux draps en tout cas : Draël met une pression d'enfer pour te découper en petits morceaux !

— Non merci, ça ira.

— Ah ! Voilà notre maître qui daigne se joindre à nous.

Je me tends immédiatement alors que le sang chauffe de haine dans mes veines. Le prince apparait avec une beauté encore plus envoutante que la première fois. Il me nargue par sa présence, par son allure charismatique qui le rend si unique.

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire ! s'exclame-t-il, il paraît que je viens d'échapper à un meurtre fomenté par une gnome. Une gnome ! Vous vous imaginez si ça s'apprend ? « Le prince des Falaises Sanglantes échappe à un assassinat ourdi par une gnome ! » Mes ennemis ne se donnent même plus la peine d'être crédibles !

Si j'ai pu au moins ternir sa réputation...

— Tu te sens mieux ? demande Arquen.

Morgal s'ébouriffe les cheveux et fronce les sourcils comme pour se remettre les idées en place.

— Ça va. Je me sens encore dans un brouillard sans parler du mal de tête. Le whisky était bien empoisonné. Je n'ai aucun souvenir de ce qui s'est passé à part quelques détails.

Il secoue la tête et s'avance vers la grille de Binou :

— Depuis quand un espion se laisse berner par son entourage pendant plusieurs années ?

— Je n'ai pas fait exprès, Majesté, s'excuse lamentablement mon compagnon.

— Excuse aussi pitoyable qu'inacceptable. Tu resteras le temps qu'il faudra dans ces cachots en punition de ton incompétence.

— Mais...

— Suffit ! De quel droit oses-tu me contester, gnome insignifiant ! Tu aurais dû prévoir cet attentat ! Tu mériterais que je t'égorge et laisse ta dépouille aux mouettes.

Binou rentre les épaules, effrayé.

L'elfe se tourne ensuite vers l'hybride :

— Pourquoi est-elle encore en vie, elle ? demande-t-il avec mépris.

— C'est à toi de décider de son sort. Binou a affirmé qu'elle était enceinte.

Morgal soupire et lève les yeux au ciel avant de jeter un regard désespéré vers son gnome personnel.

— Je ne sais vraiment pas ce que je vais faire de toi, Binou.

— Me sortir de là ?

— Non mais ce n'est pas possible d'être aussi irresponsable !! Tu es quand même assez grand pour gérer ce genre de choses, non ?

C'est vrai que Binou est irresponsable. Mais en l'occurrence, il n'y peut pas grand-chose.

Énervé, le prince tourne les talons et disparait, suivi d'Arquen.

Un entrechoquement de clés, un claquement de porte et nous voilà seuls dans cet enfer humide.

Me voilà condamnée à la prochaine visite chez la mage. Elle n'aura qu'à sonder mon aura pour voir que je ne porte aucun enfant. À cet instant précis, il n'y aura plus d'espoir pour moi et on me laissera aux mains de Draël.

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