Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 28

Je crois que j'ai perdu connaissance quelques minutes. Et bien sûr, personne ne m'a remarquée dans ces cales trop éloignées. J'aurais dû rester avec Alças, ça ne l'aurait pas gêné de me voir déshabillée. Avec une magnifique bosse sur le coin du front, je me rassois et m'adosse contre le mur de bois. Heureusement que ma frange cache cette horreur.

Mais une désagréable découverte m'attise d'un coup les nerfs : quelqu'un m'a pris mon sac. Tous mes vêtements s'y trouvent ! Et pas question de me balader en Terres Désertique dans mon uniforme de soubrette !

Qui est le malotru qui a fait ça ? Il n'est pas bien malin car ce ne peut être une autre personne qu'un membre de l'équipage. Alors là, mon coco... Dès que je te trouve, je t'arrache les ongles et te rase les cheveux.

Profiter ainsi d'une pauvre femme qui n'a pas le pied marin... Si ce n'est pas lamentable !

Remontée contre moi-même et le voleur inconnu, je regagne ma cabine où j'explique ma mésaventure à Alças.

— C'est bien la première fois qu'un tel événement se produit, assure-t-il surpris, tu n'auras qu'a enfiler une de mes tenues, je ne suis pas vraiment plus large que toi.

Quelle horreur ! Mettre les fripes d'un homme ! Et ma gracieuse silhouette ?

— Arrête de bougonner, m'enjoint Alças, et viens sur le pont avec moi. Nous allons boire un bon chocolat chaud.

— Je vomirai tout avec le roulis...

— Tu n'as plus d'excuse pour les nausées, Püpe.

— Ah ça, c'est bon.

Je me déshabille et attrape ma nouvelle tenue. Elle a au moins le mérite d'être chaude. Mais je me sens compressée dedans. On ne peut pas dire que les trous dans le dos soient vraiment utiles ; je n'ai pas d'ailes à sortir, moi.

Sans cesser de râler, j'emboite le pas à la fée et me retrouve à l'air libre. Un vent violent me décoiffe aussitôt et je suis forcée d'enfoncer le bonnet jusqu'aux yeux pour ne pas le perdre.

— Dis-donc, Alças, il est mignon ton apprenti, raillent les marins.

Très drôle. Mais comme mon ami perçoit mon agacement, il s'empresse de répondre :

— Voici Püpe, ma collègue. Elle m'accompagnera jusqu'aux Forges de Baarl.

— Fais gaffe à ce qu'elle ne se fasse pas égorger par un nain, glousse un naïade.

Mes yeux se plissent d'hostilité. Tu ferais bien de la fermer, toi. D'ailleurs, je parcours du regard le groupe de matelots pour discerner un potentiel suspect. Qui a bien pu voler mon sac ?

De leur côté, les elfes ne se mélangent pas, comme d'habitude. Ils n'interfèrent que pour donner des ordres ou pour s'adresser à mon compagnon.

Je décide d'ailleurs de le laisser pour me joindre au groupe de gnomes. La plupart sont très large d'épaules avec des hardes peu reluisantes et des pieds à la corne épaisse. Ils m'accueillent en souriant et me posent quelques questions auxquelles je réponds vaguement.

— Tu sais, ajoute le plus extraverti, c'est rare de croiser des femmes à bord. Ça porte malheur en général.

— Ce sont des superstitions, rétorqué-je simplement.

— Et du coup avec Alças ? demande-t-il en secouant ses boucles vertes.

— Du coup quoi ?

— Bah, t'es pas seulement son apprentie, si ?

Les autres gnomes ricanent bêtement devant mon air indigné. Seul un autre, plus en retrait, se contente de hausser les épaules dans le plus grand désintérêt.

— Ah mais rien du tout, rétorqué-je, il ne s'est jamais rien passé.

— Dommage, souffle un autre, on aurait voulu savoir si ses ailes papillonnaient plus vite dans ce cas-là.

Je me pince les lèvres, refusant de me moquer de mon ami.

— Laissez-la, les gars, vous êtes lourds.

Je me tourne vers le gnome à l'écart. Je lui adresse un signe de la tête en remerciement.

— Voilà que Barny veut gagner des points, murmure un autre.

— C'est qu'il ne s'est pas amusé comme il faut au dernier port, si tu vois ce que je veux dire, me souffle le troisième.

— Bon ça suffit. Parlons d'autres choses. Comme des Forges de Baarl ?

Les gnomes gardent à ce moment le silence.

— Ils y descendent pas, intervient Barny dans une nonchalance qui lui semble habituelle, ils ont bien trop peur des autochtones.

— Inutile de gonfler les muscles parce que tu t'y aventures, grogne l'excité, nous ne sommes pas suicidaires, nous.

— Vous êtes un ramassis de froussards, c'est tout.

Les trois gnomes grimacent bêtement, insensibles à la pique et s'éloignent sur le pont.

— Vous n'êtes guère bien intégré dans l'équipage, Barny, remarqué-je.

— C'est le moins que l'on puisse dire...

Je m'accoude au bastingage et l'observe sans hésitation. C'est un gnome qui a dû passer plusieurs décennies sur l'eau à en juger sa carrure et son assurance pour se déplacer. Ses cheveux lisses et noirs tombent de part et d'autre de son visage pâle. Des cernes creusent son visage osseux alors que sa tunique sans manche laisse apparaitre des bras aux muscles saillants.

Il est plutôt bien de sa personne je trouve, avec sa mâchoire carrée et ses iris d'un gris aussi profond que le ciel d'hiver.

— Dites-moi, Barny... Vous n'auriez pas vu un sac avec du linge dedans ?

Il avance sa mâchoire et hausse les sourcils dans une incompréhension flagrante.

— C'est pas moi qui m'occupe de laver ça...

— Non, oubliez... J'ai perdu des affaires.

— Peut-être qu'une fouille de la caravelle sera autorisée si vous demandez aux elfes.

— Pas la peine pour si peu...

Un silence un peu gênant s'installe entre nous avant qu'il ne reprenne la parole :

— Faîtes attention à vous en ville. Lorsque les races se mélangent autant, ça donne des cocktails explosifs.

— Merci de me prévenir. Mais je vais simplement suivre Alças jusqu'à un lieu d'échange où l'on pourrait acheter du souffre d'Almat.

— Je vois. Mais ce serait dommage que vous disparaissiez si vite.

— Qu'est-ce que cela peut vous faire, après tout ?

— Absolument rien. Mais votre présence, par contre...

Il m'attrape la fesse droite et la pince douloureusement. Je reste scotchée sur place devant le naturel qu'il affiche alors qui me pelote le cul.

— Non, mais vous voulez que je vous aide, aussi ? murmuré-je scandalisée.

— Ça va, personne ne remarque rien.

— Moi, je remarque que votre main n'a rien à faire sur mon postérieur. Vos amis ont raison, vous êtes en chien ou quoi ?

— Je peux te le montrer dans ma cabine, si tu veux savoir.

— Mais je ne veux rien savoir du tout ! Vous êtes un goujat !

— Si je vous portais tant préjudice, vous auriez peut-être retiré ma main, petite allumeuse.

Ah carrément ? Donc, c'est ma faute, maintenant ? Il a du culot ! Et d'où me parle-t-il d'allumer ? Il ne m'a pas vu en soubrette, lui.

— Si tu ne la retires pas tout de suite, c'est ma main qui arrivera dans ta face de pervers.

Il s'exécute mais n'établit pas une distance suffisante entre nous. Son sourire narquois me nargue. Très bien. Je lui envoie un regard lourd de menaces et m'éloigne récupérer mon bol de chocolat. Je suis au moins réconfortée du fait que je ne perds pas mes charmes, même fouftée en homme.

— Si tu cherches une couche chaude ce soir, me lance-t-il.

— Et bah ce ne sera pas dans la tienne, tranché-je.

Non mais ! Quelle indécence !

Je sirote lentement ma tasse, agacée. J'irai copuler avec lui quand j'en aurais envie. C'est-à-dire pas maintenant. Monsieur me traite comme un objet, il n'y a pas de raison que je ne fasse pas pareil avec lui ! Et puis de quoi me parle-t-il de couches ? Il dort sûrement avec les autres marins dans un dortoir bien miteux. Pas question de me faire monter sous le regard de l'équipage !

— Un projet pour ce soir ? me demande Alças avec un sourire en coin.

— Je ne crois pas... J'en ai assez de racler le fond des tiroirs.

— Tu as totalement raison. Même si je doute que Binou ou Barny ne fassent partie de cette catégorie.

— Ce sont tous les deux des gnomes qui réfléchissent avec leur queue. Tu me pardonneras les termes. Je n'attire que ça, j'ai l'impression.

— Ce ne sont pas les mêmes gnomes, quand même. Barny est extrêmement réfléchi et introverti. Tout le contraire de ton... amant.

— Épargne-moi ça. Binou n'est rien pour moi.

— Dis-tu... Tu as du mal à me persuader, ma petite puce.

— Si je couche avec Barny, tu crois qu'il me fera oublier l'autre crétin ?

— Tu as des sentiments pour celui-là, maintenant ?

— Mais non !

— Mais j'en sais rien, je ne suis pas dans ton esprit. Et ça m'a l'air bien plus étriqué que le plus complexe calcul.

— Que ferais-tu à ma place ?

— Moi ? J'arrêterais d'aller me donner à des personnes que je dénigre en permanence.

Mes oreilles se baissent avec désespoir :

— Mais j'aime ce que Binou me fait.

— Pas de détails, s'il-te-plait. Tu devrais arrêter de courir après les plaisirs, Püpe. Ou alors, accepter tes sentiments pour ce pauvre garçon.

Il est drôle, lui. C'est sûr que je ne peux pas couper tous les ponts avec Binou : il me permet d'élaborer mes plans contre Morgal. Mais mon petit cœur me joue des tours et je voudrais que tout cesse pour ne pas être forcée à me complaire dans cette relation qui devrait m'être pénible. Mais comment peut-elle l'être quand ma Loupiote me fait l'amour ainsi ? Il n'a pas autant de défauts, c'est vrai... Ce n'est pas tant un perdant...

Stop, stop et stop ! ça suffit. J'en ai assez que cette histoire dure ! J'espère vraiment que ce voyage sonnera la fin de mes sentiments !



La nuit a recouvert le reste de l'horizon. Dans quelques jours, nous atteindrons les Forges de Baarl. Là, il nous suffira de nous rendre à l'hôtel de ville où le bourgmestre nous logera. Ensuite commenceront les interminables négociations avec les nains. Ce n'est pas l'argent qui manque, mais plutôt leur bon vouloir.

Je ne suis pas mécontente à l'idée de m'installer enfin dans un lit plus stable.

Avec la fée, nous dînons paisiblement à notre table sans prêter attention aux gémissements du vent.

— Dis-moi, Alças, tu connais des Réceptacles ?

Il ignore ma question, préférant tartiner sa terrine en toute quiétude.

— Alças ?

— Je ne répondrai pas.

— Pourquoi ? m'impatienté-je.

— Parce que tu n'es pas sensée me demander ça. Je ne sais même pas comment tu peux être au courant de ça. C'est Binou qui t'en a parlé ?

— Non. Même s'il est au courant aussi pour Morgal.

— Djinévix ?

Je soupire :

— Tu la connais, c'est ça ?

— On ne doit jamais faire confiance à une Entité du Passé, Püpe. Cette sorcière pourrait t'impliquer dans des plans dramatiques.

— Dis-moi, tu sais s'il y aurait un moyen que nous, les gnomes, nous ayons un Réceptacle ?

— Cela ne s'est jamais produit. Il faudrait qu'un enfant gnome naisse avec cette double nature. Mais vous êtes comme les humains, malheureusement. La magie vous est refusée.

— Mais pourquoi !

— Inutile de t'indigner, je n'y suis pour rien.

— C'est injuste !

— C'est comme ça.

— Facile à dire pour toi ! Tu as un Vala actif avec des pouvoirs à disposition ! La magie coule dans tes veines aussi naturellement que le sang.

— Püpe...

— C'est à cause de ça que je subis l'esclavage. Que tous les gnomes en souffrent !

— On ne peut changer la nature des choses.

— Écoute, tais-toi, Alças. Je pensais que tu pourrais comprendre ma peine. Mais non. Tu es comme les elfes. Et comme mes congénères qui se complaisent dans leur servitude !

C'en est trop. Je n'arrive plus à freiner ce que je porte sur le cœur. C'est trop lourd. Ma solitude est insupportable.

— Tu crois qu'avoir un Vala changerait la donne ? rétorque la fée dans un calme irritant, les elfes s'empresseraient de resserer vos liens pour exploiter vos pouvoirs comme ils le font avec toutes les races.

— Alors supprimons leur magie !

Il reste abasourdi.

— Quoi ?

— Je tuerai leur Réceptacle, dans ces cas-là. Je le trouverai et l'éliminerai.

— Tu es folle...

— Évidemment que je le suis ! Je suis même totalement timbrée ! Mais je ne resterai pas les bras croisés.

— Tu n'imagines pas un seul instant les conséquences de tes dires.

— Je.m'en.fous. C'est clair ?

— Même si tu trouvais les Réceptacles des elfes, cela ne vous garantira pas la sécurité. Les gnomes resteraient aussi faibles. Et une autre race viendra vous soumettre.

— Les Réceptacles devraient tous disparaitre !

— Calme-toi, Püpe...

Les larmes me montent aux yeux :

— N'y a-t-il donc pas d'espoir ? demandé-je d'une voix tremblante.

Alças se lève pour rejoindre ma chaise.

— Dégage. Je ne veux pas de tes paroles mièvres de réconfort.

Ses ailes s'affaissent de tristesse devant mon rejet.

— Pourquoi n'acceptes-tu pas le réel ? gémit-il.

— Je ne suis pas une stupide fatalise ! Je vais trouver une solution. Et toi, tu vas m'aider.

— Mais de quoi parles-tu ?

— Si le monde basculait dans la science... Nous serions tous à pied d'égalité.

— Tu sais bien que ce ne sera jamais le cas.

— Un jour, ça viendra. L'ère de la magie se tarira. Morgal le sait. C'est pour cela qu'il t'emploie !

Alças pousse un long soupir avant de se rassoir lourdement sur sa chaise :

— Ta quête ne manque pas de noblesse Püpe. Mais elle est aussi insensée que dangereuse. Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques.

Je me lève d'un coup et me dirige vers la porte d'un pas rageur :

— Cela fait longtemps que je suis embarquée ! décrété-je en claquant la porte.

Tous des pleutres ! Il n'y aura donc jamais quelqu'un d'assez courageux pour tenir tête ? Pourquoi ce doit être moi ? Moi, une pauvre gnome folle ?

Je passe instinctivement le dos de ma main sous les yeux pour sécher les larmes de colère qui coulent en torrent.

Une fois sur le pont, je me dirige vers le gaillard d'avant et saute dans les cordages de la poulaine. Derrière la figure de proue, le vent balaie mes mèches blondes sans calmer les tourments de mon âme. Après tout, pourquoi me retenir de pleurer ? Je suis seule, autant en profiter. Alors je décide de laisser aller. Et me voilà à chialer comme un gosse à la lumière de la lune. J'espère simplement que personne ne m'entendra. Qu'il n'y ait que l'étendue de la mer et l'infini de ma peine.

Pourquoi suis-je la seule à m'attacher ainsi à la liberté ? J'ai l'impression que tout le monde dort, que je me suis réveillée au mauvais moment. Certes, certains partagent mes idées mais qui agira ?

Pourquoi suis-je tant obstinée ? Je ne pourrai jamais contrer la force du courant. Je suis trop petite, trop seule...

Maman, j'espère que tu m'entends... Tu me manques tellement. Si tu savais ce que ton départ m'a causé... Il a fallu d'un simple accident... Et tout a basculé dans le vide.

Est-ce que le destin du Cosmos s'écrit de la sorte ? Avec de petits accidents qui sont responsables de changements conséquents ? De la fin d'une ère ? Peut-être que de ma place, aussi infime soit-elle, je parviendrai à pousser un simple levier. Et cela déclencherait une succession sans fin d'actions. Jusqu'à ce que tout s'effondre...

Je pousse un long cri plaintif, comme pour déchirer une bonne fois pour toute le voile qui couvrait mon cœur.

— Dis, tu vas bien ?

Je me retourne vers Barny, au pied du mât de misaine. Il me regarde avec une curiosité mêlée de frayeur.

J'essuie mes joues et le rejoins avec une dignité feinte :

— Très bien, merci, reniflé-je.

— T'as crié ? T'es blessée ?

— Non, c'est bon, je vais bien.

Je croise les bras sur ma poitrine, comme pour me protéger du froid mais surtout pour me donner une contenance.

— Excuse-moi, mais tu es un peu bizarre, je trouve.

— Venant d'un gnome impoli, cela me passe au-dessus.

— Tu m'intriguais. Et c'est encore plus le cas, maintenant...

— Tu t'intéresses à ma fesse gauche désormais ?

Il fait basculer sa tête en arrière tout en adoptant une attitude plus décontractée :

— Sois pas mauvaise langue. J'suis pas le premier qui te touche comme ça.

— Tu es le premier à t'en sortir aussi bien. Les autres n'ont pas eu ta chance.

Il pouffe sans rien perdre de son assurance :

— Et pourquoi cette clémence ? sourit-il en approchant son visage du mien.

— J'hésite à quelle sauce te manger...

Sans crier gare, il m'attrape la main et inspecte mes doigts :

— T'as les mains fines, dis-moi.

C'est sûr qu'elles sont moins calleuses que les siennes...

— Un peu encroutée par la lessive mais à part ça... Tu dois faire des merveilles avec.

Je lui lance un regard sévère :

— Tu veux vraiment me ramener dans ta couche, c'est ça ?

— C'est pas tous les soirs que je croise une si jolie gnome.

— Je me doute...

Je m'approche de lui, de manière à ce qu'un mince filet d'air seulement sépare nos visages :

— Écoute-moi, Brany, susurré-je en me mordant légèrement la lèvre, il se trouve que sur le continent, je fréquente un gnome.

— Et tu veux lui rester fidèle ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

— Absolument pas.

Ses traits se détendent et il me laisse continuer :

— En fait, je cherche à me détacher de lui. Mais il est... très, très bon au pieu. Et monté à la perfection, avec ça. Si tu parviens à me le faire oublier, je te serais reconnaissante.

Je termine ma phrase par un beau sourire de tapineuse qui ne le laisse pas indifférent. Son sang doit bouillir à l'idée d'une concurrence. Mais j'avoue que ça m'arrangerait bien de m'envoyer en l'air avec quelqu'un d'autre.

Il me tire par la main et m'emmène vers les cales.

— Nous y serons plus tranquilles, explique-t-il.

Nous parvenons au stade le plus bas du Cygne des Abysses. Différents ballots et caisses trainent dans le passage. Nous en enjambons quelques-uns avant de s'arrêter. Un matelas de filets fera l'affaire pour s'étendre dessus.

Brany me rappelle à la réalité en m'attrapant les hanches et en me tirant à lui.

Je retire mon bonnet et lui roule une belle pelle. On repassera sur son haleine et son odeur corporelle. Clairement, ce n'est pas les bains à l'eau de rose qui le menacent d'overdose.

Avec un sourire goguenard, il m'attrape les fesses à pleine main et y resserre son emprise.

— Je vois que tu les apprécies, remarqué-je.

— T'as l'air d'avoir un sacré cul...

— Tu veux que je me déshabille ?

— Fais-vite...

Nan nan, crois pas que ça se passe comme ça. Je retire mes bottines, le pantalon et le manteau de fourrure. La chemise et les sous-vêtements ne tardent pas à rejoindre le tas.

Brany se pince les lèvres en parcourant mon corps de ses yeux affamés.

— Jamais vu une gnome aussi bien foutue. Je m'attendais pas à de pareils nichons...

— Tu es grossier.

— C'est toi qui vas sortir des grossièretés lorsque je te monterai.

— J'attends de voir ça...

Sans plus attendre, il retire sa chemise et baisse ses grègues. Il me soulève sans mal et me cale sur son bassin avant de me poser sur un ballot. J'écarte docilement les cuisses, pressée qu'il me fasse des gâteries. Avec une délicatesse discutable, il commence à me toucher de ses larges doigts pendant que ses lèvres s'écrasent contre ma gorge offerte pour la sucer.

Inconsciemment, je remue le bassin, comme pour faire croitre ma jouissance. Brany est un peu trop brusque et me fait mal. Je grimace alors qu'il continue de me doigter. Mais rien à faire, je me tends de plus en plus. Je vais sécher totalement, si ça continue. Par contre, lui va vouloir tirer son c... Aïe ! Il m'a pénétrée sans me prévenir. Je gémis mais absolument pas de plaisir.

— Brany... arrête.

— Je peux pas... T'es beaucoup trop bonne.

D'un coup, son visage me parait bien plus disgracieux. Je veux partir. Je me sens souillée avec ce marin totalement crasseux et impoli. Inconsciemment, mes yeux se ferment.

— Eh, regarde-moi, petite pute.

— J'ai mal...

— Non, tu vas adorer, regarde...

Il continue de me prendre malgré mes couinements d'inconfort. Ça l'agace que je sois tendue, je crois. D'un mouvement inattendu, il se retire et en profite pour me retourner comme une crêpe. J'ai le ventre et la poitrine écrasés contre le ballot alors que mon postérieur se prend trois magistrales fessées d'affilée.

Le gnome se renfile dans ma chatte avec un rythme plus effréné.

Étonnement, je préfère amplement lorsque je ne le vois pas. Mon imagination commence à prendre le dessus et je me retrouve soudain avec une toute autre personne.

Ça valait bien la peine ! Tout ça pour me voir prise en levrette par Binou alors que je couchais avec l'autre pour l'oublier.

Il m'attrape les cheveux comme pour se fourrer davantage. Cette fois-ci, j'halète de plaisir et mouille comme jamais. J'imagine le visage de Binou, ravagé par le désir que je suscite chez lui, sa grosse queue bien tendue qui s'empare victorieusement de mon intimité, ses lèvres chaudes sur mes seins dressés... Je gémis de plus belle lorsque je sens mon amant se décharger ; il n'y est pas allé de main morte...

Je me retourne et suis presque déçue de voir Brany. Qu'est-ce qu'il fait là, cet abruti grossier ?

Il vient de briser mon rêve érotique. Binou se tiendrait devant moi, je m'empresserais de me jeter sur lui pour un deuxième tour. Mais là... l'envie n'y est plus du tout.

Zut.

Mon plan est tombé à l'eau. Au lieu de m'éloigner de ma Loupiote, je me rends compte que je n'apprécie plus le sexe avec une autre personne que lui. Ou alors, c'est juste mon gros matelot qui ne sait pas s'en servir. Ce dernier remonte son pantalon et renfile sa chemise.

— T'es une sacrée cochonne, toi.

— Et toi, pas le plus chevaleresque, grondé-je, tu me faisais mal.

— Tu as adoré à la fin.

Pas grâce à toi, en tout cas. Ce type m'exaspère. Pas question de réitérer ça. En même temps, qu'est-ce que je pouvais attendre d'un gars comme lui ? Ce n'est guère étonnant.

Je me rhabille, dégoûtée de m'être laissée aller avec lui. Dès que je peux, je sors de la calle, sans lui adresser le moindre mot et regagne la cabine.

Heureusement, Alças dort à poing fermé. Je me rafraichis vite-fait et me couche à ses côtés. À cause de ses ailes, il lui est impossible de dormir sur le dos. Je profite de son sommeil pour les inspecter. Au niveau de la racine, je distingue d'horribles cicatrices qui s'étendent sur le reste du dos. Des nervures différentes sillonnent aussi la membrane fine. Pauvre petite fée. Je regrette soudain de m'être emporté contre lui. Comment peut-il comprendre mon combat ? Je me bats pour mon peuple, mais lui, n'en a plus depuis longtemps. Il est bien plus seul que moi.

Je me blottis contre lui et attends ainsi la fin de la nuit.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro