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Chapitre 17

Mon sac sur le dos, je cours dans les couloirs de la forteresse. Je dois trouver une retraite express pour échapper aux poursuites. La Mer des Passions me vient tout de suite en tête : les filles me couvriront, c'est certain.

Je passe le vestibule d'entrée et m'affale dans le premier boudoir.

— Püpe !

Kliss se précipite vers moi :

— Püpe, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu es couverte de sang !

— Je viens de liquider tout le monde en bas... soufflé-je.

— Hein ?! Tu n'es pas poursuivie au moins ?

— Un peu...

— Comment ça, un peu ?

Elle me gronde du regard. Je pousse un long soupir et retire ma capuche en même temps que mon bâillon.

— Je vais rapidement quitter l'île, ne t'inquiète pas...

Elle hoche la tête et m'enjoint à la suivre.

— Tu dormiras dans ton ancien logement. Personne ne s'y est installé depuis.

J'acquiesce silencieusement alors qu'elle me conduit dans ces lieux emprunts de souvenirs. Mais la tristesse ne m'accable pas : j'ai vengé ma mère. Oui, maman, tu peux désormais reposer en paix. Que ton âme continue son chemin vers les verts pâturages du Créateur.

— Kliss ?

— Oui ?

— Et Pigelley ?

Elle baisse la tête, les paupières soudain lourdes.

— Le croquemort a emporté son cadavre ce matin.

— Je m'en doutais...

— C'est ce qui nous attend toutes, ici. Dans ce lieu maudit. Si tu en as l'occasion, Püpe, fuis et ne reviens jamais.




J'ai passé quelques jours à la Mer des Passions, sans que Méléra ne soit au courant. Les recherches s'intensifiaient à l'extérieur mais toutes choses ont une fin. Au bout de quelques semaines, la milice s'est lassée et a abandonné la mission pour mon plus grand soulagement. De mon côté, j'ai réservé une place pour le prochain navire à destination de Pont-Émeraude, un célèbre port de Calca. Là, je débarquerai et rejoindrai le palais du prince Morgal. J'ai appris qu'ils recherchaient une serveuse en urgence. Je ferai parfaitement l'affaire jusqu'à ce que ce psychopathe crève de ma main.

Me voilà à boucler une énième fois mon sac. Je suis fin prête à laisser mon passé sur l'île derrière moi. Seule la vengeance me suivra jusqu'au bout. Et le livre de Djinévix. Les propos inscrits dedans m'intéressent bien trop. Je monte toujours des théories folles pour parvenir à l'extinction de la magie. Pour l'instant, ce n'est que de l'ordre de l'utopie, bien sûr.

Djalah et Kliss m'ont déjà souhaité leur adieu avant de partir au travail. Elles sont inconsolables depuis le triste accident de Pigelley. J'espère les revoir un jour.

Alors que je m'apprêtais à hisser mon sac sur le dos, je me retrouve nez-à-nez avec Karlan, la mine soucieuse :

— Toi ici ? Qu'est-ce que tu veux ?

Le gnome contemple ses pieds, l'air gêné. Ses cheveux gris lui ont toujours donné un petit côté à la fois timide et malicieux.

— Je sais que l'on ne s'est pas vu depuis un moment mais je voulais te demander une faveur.

— Laquelle ?

Il parait vraiment mal. Je distingue même une larme couler sur sa joue.

— Karlan, qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu voudrais bien aller voir Tampia ?

— Tampia ?! Mais pourquoi ferais-je une telle absurdité ?

— Firine est morte.

Mes sourcils se froncent. Pourquoi tout le monde meurt dans mon entourage ? Je comprends désormais le désarroi du pauvre gnome : Karlan aimait énormément Firine. Ils étaient extrêmement proches.

— Comment est-ce arrivé ?

— Elle s'est aventurée dans la mauvaise taverne. Des nains l'ont attrapée et l'ont jetée dans leur fosse aux ours.

Un rire amer s'échappe de mes lèvres :

— Tout le monde finit bouffés sur cette île de merde.

— Tampia est dans un sale état. Tu pourrais sans doute lui remonter un peu le moral. Il tient beaucoup à toi, tu sais ?

L'incrédulité s'affiche sur mon visage. Ah bon ?

— Bien, bien, je vais aller le voir et en profiter pour lui faire mes adieux. Je pars d'ici au plus vite.

— Bonne chance à toi, Püpe.

Je le laisse derrière moi et regagne les logements du personnel de service. Ça fait bizarre, la dernière fois que j'ai emprunté ce chemin, je quittais mon compagnon après la tromperie qu'il m'avait faite. Mais c'est à croire que les femmes pardonnent trop facilement. J'arrive devant sa porte et pousse doucement le battant.

Vron est assis à une chaise. En m'apercevant, il me salue muettement et s'éclipse pour me laisser seule avec Tampia. Ce dernier dort dans son lit. Comme d'habitude, ses cheveux sont à moitié domptés dans une petite queue de cheval. Sa face demeure marquée par la tristesse et je distingue des larmes séchées sur ses joues. J'ai pitié de lui, il faut bien le dire. Je retire mon manteau et mes bottines avant de me glisser dans ses draps. Affectueusement, ma main passe dans sa chevelure châtaine. Aussitôt, les souvenirs de mon ancienne vie avec lui ressurgissent et mon cœur se serre.

— Püpe ? C'est toi ?

— Oui...

Je lui souris comme pour l'aider à soutenir sa peine ; peut-être a-t-il aimé Firine ?

— Laquelle Püpe ?

— L'ancienne, ris-je tristement.

— Tu es un peu maigre pour être l'ancienne...

Je lui donne une petite tape sur le crâne avant de l'enlacer et poser sa tête contre ma poitrine. C'est ainsi que nous nous endormons, l'un contre l'autre, comme jadis.

À mon réveil, je distingue les lumières de la ville intérieure percer la fenêtre de mon ami. De son côté, il est réveillé, mais avec les yeux perdus dans le vague.

— La peine me dévore, Püpe.

— Je sais.

— Je t'ai rejetée alors que je sais à présent quel douleur ça fait d'être séparé ainsi d'une personne à qui l'on tient.

— Tu l'aimais ?

Il tourne son visage vers moi et avoue :

— Je t'aimais, toi. Et j'aurais voulu continuer à t'aimer. Mais tu t'en vas, toi aussi.

— Je suis désolée, Tampia.

— Ne le sois pas. Tu dois vivre ta vie et moi la mienne.

Je me rapproche de lui et encercle son cou de mes bras laiteux :

— Tu es le seul garçon que j'ai aimé, Tampia. Je ne t'oublierai jamais.

Sur ce, je l'embrasse langoureusement et m'abandonne à la situation mélodramatique que nous vivons. Je pense que je ne pouvais pas quitter mon Tampia dans de meilleures conditions. Nous avons fait l'amour comme lors de nos premières fois et nous nous sommes pardonnés mutuellement.

En partant, je lui ai glissé ces deux mots : venge-la. Il le fera.

Et puis, je l'ai quitté après une longue étreinte, j'ai rassemblé mes bagages et j'ai gagné le port de l'île.




Je suis désormais à bord, en pleine mer. L'Île des Sirènes rétrécit à l'horizon. La sensation est indescriptible ; je pars du seul lieu que je n'ai jamais connu. Pour la première fois, sur un navire fendant les flots enragés, je gagne le continent.

Et une toute nouvelle vie.

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