Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 14

J'ai fait ce que j'avais prévu. J'ai rendu mon tablier à Méléra pour me mettre au service de Lucasse. Les filles ont toutes été très tristes de me voir partir et surtout, prises d'une incompréhension visible. Je les ai rassurées et j'ai précisé que je viendrais leur rendre visite souvent.

Je me suis alors installée dans les loges des danseuses. Lidjo m'en a trouvé une que j'ai aménagée et rendue convenable. J'y ai fait mon petit cocon douillet. Le livre de Djinévix ne m'a pas quittée pendant cette période de transition. Je le lis souvent et j'y apprends nombreuses choses que bien peu de gens savent, à mon avis. Cela gonfle mon orgueil, il est vrai, mais aussi raffermit ma confiance en moi. Je n'ai pas à être uniquement une vulgaire soubrette. Pourquoi ne pas penser changer les choses ? Ne pas essayer au moins ? J'y laisserais sans doute ma peau mais ce sera pour la cause que j'aurai voulu.

À côté de toutes ces tergiversations, je me suis perfectionnée dans mon nouveau métier. La danse me plait, finalement. Même si cette dernière doit s'exprimer de manière très provocante et sensuelle, l'impact sur le public est immédiat et je trouve ça jouissif. C'est un contrôle comme un autre après tout. J'ai même accepté de chanter pour le plus grand bonheur de Lucasse. Ma voix charme les foule, c'est un avantage. Mais ce n'est qu'un moyen pour moi de continuer mon plan de vengeance.

Malheureusement, le gros astre ventripotent et répugnant ne s'est plus jamais manifesté ; cela me rend dingue car c'est lui qui a jeté maman dans la gueule des murènes après lui avoir sectionné les jambes. Je le retrouverai bien un jour pour lui faire payer.

Quant à Lucasse et ses deux lèche-bottes, je prévois déjà la manière avec laquelle je vais les renvoyer au créateur. D'ailleurs, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Je vais me débarrasser aussi des autres gardes. Personne dans cette loge n'échappera.

Mais je me suis vite confrontée à un souci majeur : je n'ai aucune expérience dans les arts du combat et je doute que la ruse me sauve la mise à chaque fois.

Je me suis donc aventurée dans les bas-fonds de la forteresse pour regarder les combats à mort des fosses. Je me suis intéressée à leur technique et j'ai expérimenté ce que j'apprenais. Oui, je n'ai pas honte de le dire, j'ai commencé à m'attaquer aux déchets qui trainaient dans les couloirs désertés de la forteresse. J'ai failli y laisser plus que des plumes, il est vrai. Mais tous les jours je m'y rendais pour trancher des gorges et crever des yeux. Une tactique s'est peu à peu mise en place à mesure que je travaillais : je commence par trancher les chevilles de mon adversaire afin qu'il finisse sur les genoux. Ensuite, j'attends gentiment qu'il s'impatiente tout en esquivant ses attaques. Il multiplie alors les inadvertances et je finis par lui trancher la gorge. Comme je n'ai aucune force de frappe, je suis contrainte de me pencher sur des livres d'anatomie, empruntés à Djinévix, pour déceler les parties du corps plus sensibles. Je me suis aussi attardée sur les remèdes possibles en cas de blessures graves.

Tout a été finement calculé.

J'ai d'ailleurs profité de mes visites près des fosses pour développer mes talents de détrousseur. Grâce à ça, je rassemble un petit pactole.

Mais trêves d'explications, ce soir, je passe une nouvelle fois à l'attaque et je supprime le dénommé Rilay. Celui-là voulait me jeter dans le bassin.

Comme il me méprise fortement, je doute qu'il accepte de m'emmener gentiment dans sa chambre.

Qu'importe, je vais l'empoisonner et une fois qu'il sera à vomir ses tripes dans la salle bain, je lui ferai regretter d'avoir été créé.

La mine déjà satisfaite de mon prochain forfait, je brosse mes longues mèches claires. Quelques mois se sont encore passés depuis la mort de maman et j'ai changé. À force de danser, mon corps grassouillet a fondu pour laisser place à une plus grande fermeté musculaire. Je ne peux m'empêcher d'être satisfaite de ma taille désormais élancée et de mon ventre plat. Mes joues se sont aussi creusées pour laisser ressortir mes pommettes. Malgré ça, je garde une tête bien ronde. Et ma poitrine n'a pas disparu comme je m'y attendais. Avec ça, j'ai désormais un corps très sexualisé qui ne laisse pas les hommes indifférents. Je le vois bien avec Tampia qui n'arrive jamais à rester en place lorsque je lui rends visite. Il est alors à pleine vapeur et ne se calme qu'après une bonne partie de jambes en l'air.

Je me maquille rapidement et m'élance hors de ma chambre. Je dois acheter les ingrédients nécessaires pour concocter le poison. Un poison léger mais assez efficace pour isoler notre petit Rilay.

Je sors donc de la loge de Lucasse et sautille jusqu'à l'échoppe en question. Ce n'est pas le genre de boutique que vous pourrez trouver dans les beaux quartiers embourgeoisés du continent. Ici, il s'agit plutôt d'un bazar, creusé à même la pierre granite de l'île. Là, s'entassent bon nombre d'objets insolites, liés de près ou de loin à l'armement. Des épées et des haches pendent du plafond incurvé alors que des boucliers forment des étagères à la stabilité douteuse. Toutes sortes d'armures et de machineries s'empilent dans un chaos monstrueux. Je ne sais pas comment Riko s'en sort dans tout ce fatras. Riko est un arathors, c'est-à-dire un homme issu des tribus sauvages de l'ouest. Certains les appellent faunes en raison de leurs grosses cornes qui s'enroulent sur leur crâne. Ils ont une pilosité plus prononcée que la moyenne, de longues oreilles de chèvres et une taille peu développée. Dit comme ça, ce n'est pas très reluisant mais c'est ainsi. Propriétaire de cette boutique depuis maintenant plusieurs décennies, Riko mène son petit commerce tranquillement. Une barbichette fournie aussi blanche que sa tignasse mal coupée affine son visage carré. Il est fort sympathique, toujours jovial. Il commence à me connaitre puisque je lui demande pas mal de conseils. Je lui ai même acheté trois belles dagues, armes avec lesquelles je me sens le plus à l'aise.

— Bonjour mademoiselle ! me salut-il en m'apercevant.

Je lui rends la politesse et me dirige vers le fond de sa boutique, là où il entrepose ses malles.

— Je peux vous aider, peut-être ?

— Oh non, ne vous inquiétez pas, je ne voudrais pas vous déranger.

Bon, je ne risque pas de le déranger étant donné qu'il astique une timbale depuis probablement une heure. Il n'est pas très organisé, en même temps. Il passe le plus clair de son temps à nager entre ses affaires pour les empiler de manière à ce que tout ne s'effondre pas.

— Mais vous devez chercher quelque chose.

— Oui, des baies de belladone...

— Pas pour vous en faire un parfum, hein ? Ça pue.

— Riko...

— Bon, bon, pas de bêtises, mademoiselle !

Je souris :

— Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

Il me lance un clin d'œil :

— Vous projetez de tuer un de vos maris ?

J'éclate de rire :

— Peut-être bien, plaisanté-je.

— Dans ce cas, puis-je être le prochain sur la liste ?

— La liste de mes victimes ou de mes maris ?

Le cathors effectue une courbette en retirant son bonnet de commerçant avec un dévouement feint.

— S'il faut être les deux, j'accepterais volontiers mon sort.

— Vous me faites rire, Riko.

Et plus exactement, je le trouve souvent très lourd. Il ne se retient même pas de baver lorsque je passe devant lui. En même temps, c'est plus fort que moi : je passe mon temps à séduire ce qui m'entoure.

C'est vrai qu'il ne doit pas croiser de jolies petites dryades dans un coin aussi nauséabond. Bon, clairement, je crois surtout que je suis sa seule femme comme cliente.

— Hum, plus sérieusement, je devrais vous trouver ça dans ce coffre... Alors poussez-vous...

Il en profite pour passer devant moi et me frôler la hanche de sa main. Je lève les yeux au ciel, fatiguée de son indiscrétion. Après, c'est pas la première fois qu'il tente des rapprochements. La dernière fois, il m'a pincé par « inadvertance » la fesse. Je lui ai mis une claque dans la figure pour lui faire comprendre où il pouvait se la mettre, son inadvertance. Il a bredouillé piteusement quelques excuses puis a oublié. Quel imbécile, quand même.

Parfois je me dis que je ferais peut-être mieux de changer ma tenue ; c'est sûr que mes décolletés outrageux et mes jupettes trop courtes attirent une belle tripotée de pervers. Et puis je me rappelle que j'en ai rien à cirer.

De son côté, Riko a ouvert le couvercle d'une malle et vire tout son contenu sur le sol caillouteux de son échoppe.

— Je vais vous trouver ça, mademoiselle.

Il sort enfin une pochette assez compartimentée pour recevoir une dizaine de fiole.

— Alors... Je vais vous donner ça : tout y est.

— Vous êtes adorable, Riko.

— Je sais.

Il se relève et me tends la pochette.

— Combien je vous dois ?

— Oh non, c'est gratuit pour vous. Comment refuser un cadeau à une si jolie perle ?

Du poison comme cadeau ? Très bien. Je dépose un rapide baiser sur sa joue et tourne les talons. Est-ce que je joue avec son cœur ? Tout à fait ! Mais, ça m'importe peu.

D'un air guilleret, je retourne sur mon lieu de travail. Je vais gentiment administrer ça à Rilay et lui trancher la gorge. Est-ce que ça giclera autant qu'avec Tron ? J'espère.

En attendant, ça me fatigue de devoir espacer mes meurtres. Je sais que c'est nécessaire pour éviter toute suspections mais le feu qui brûle en mes veines me consume. Cela aggrave déjà ma santé mentale. Cependant, je suis parvenue à un stade où je me moque bien de ce qu'il subsistera de ma raison.

D'un ai guilleret, je sautille jusqu'à ma loge de danseuse et concocte mon petit poison. Riko ne me dénoncera jamais. Et puis, c'est bien pratique chez les astres : leur corps se désintègre toujours lorsqu'ils décèdent. Cela me simplifie grandement la tâche et supprime les preuve.

Je varierai le plaisir, quand même, la prochaine fois...

Voilà ma fiole parée pour sa macabre finalité. Là débute toute la complexité de ma mission : administrer le poison dans la coupe de Rilay va me causer du souci. Un rien peut tout faire déraper. Je me mords la joue avant de trouver enfin une solution : Lucasse et ses sous-fifres bénéficient de mets bien plus qualitatifs que le reste des invités. Il suffirait que je m'infiltre dans les cuisines privées pour empoisonner la cruche de vin. Tous finiraient malades mais inutile de donner une dose mortelle. Pourquoi ne pas les tuer tous d'un coup ? J'imagine que je suis devenue une araignée qui se délecte de ses proies, empêtrées dans sa toile, sans espoir de s'en sortir. Et je veux goûter chaque mort avec cette satisfaction. Le départ du gros astre ventripotent me met en rage mais il ne m'échappera pas. Quant au prince Morgal, il verra sa jolie bouille changer de forme lorsque je m'occuperai de son cas : j'y ai déjà réfléchi. J'ai repéré un animaliste qui vend toutes sortes de bestioles illégales. Une fois le serpent adéquat en poche, je m'assurerai que le venin lui noircisse la peau jusqu'à la nécrose.

Rien que cette image m'arrache un rire mesquin alors que je dévale les marches vers les cuisines. Je pousse la porte et me faufile entre les serveurs et les cuisiniers. Bien sûr, en ce qui concerne l'alimentation de Lucasse et ses amis, une certaine protection a été mise en place. Les plats sont gardés dans une remise avant d'être servi par un esclave de confiance. Mmh, encore un que je vais devoir appâter pour qu'il me laisse entrer.

Je parviens à la grille après avoir attrapé le premier ingrédient qui me passait sous la main :

— Excusez-moi, murmuré-je d'une petite voix innocente, le cuisinier en chef m'a demandé de rajouter ceci sur l'inventaire de ce soir.

L'esclave me toise de son regard dédaigneux. En même temps, je suis une gnome, il ne va pas s'incliner devant moi. Par contre, le pauvre bénéficie d'un charisme proche de l'huitre avec ses épaules en cuillère à potage. La transpiration goute par les pores de sa peau visible comme s'il venait de griller sur une broche à rôtir. Il est gras ; aucune volonté ni rigueur ne transparait dans son physique lymphatique ou son regard vide. Il ne semble pas vraiment vouloir me faire entrer.

Je m'adosse au cadre de l'entrée et continue :

— Laisse-moi entrer, mon chou.

— Dégage, salope, je ne laisse personne entrer ici.

Je hausse les sourcils avec un faux étonnement ; on va voir si tu es si loyal que ça à tes maîtres. Je propose que l'on vérifie mes hypothèses sur le cerveau des hommes. D'un geste sensuel, j'ouvre mon corsage sans le lâcher des yeux.

Son visage impassible se chiffonne d'incompréhension avant que son regard ne se déplace vers mon décolleté :

— Tu sais, j'ai travaillé à la Mer des Passions. Je sais reconnaitre quand un homme a besoin de soulager ses besoins naturels. Et il m'est d'avis que tu n'es pas sorti de ce réduit depuis un bon moment...

Je me mors la lèvre dans un sourire provocateur. Tombera, tombera pas ? Finalement, il pousse un grognement et me laisse entrer avant de refermer la grille derrière nous. Parfait, me voilà dans la place, prête à vider quelques goutes de fioles dans une cruche de vin ou dans la sauce de viande. Suffit simplement de détourner l'attention de ce gros balourd.

D'un air absent, je pause mon ingrédient sur une des étagères et me tourne vers lui, la langue tirée. Par contre, j'aimerais bien éviter un rapprochement trop concret avec lui ; je ne suis pas à ce stade de perversion où je peux coucher avec tous les gros porcs que je rencontre pour arriver à mes fins. Je tiens quand même à garder un peu de fierté personnelle et refuser à ce que tout le monde me tripote.

La beauté physique est une arme bien difficile à manier je trouve, sans doute la plus complexe.

Je délasse les lacets de ma jupe et la laisse tomber à mes pieds avant de lui tourner le dos et exhiber mes adorables fesses. Je le sens déglutir derrière moi, déjà convaincu par mon petit numéro de séduction. L'air de rien, je m'accroche à une étagère et cambre sensuellement le dos. La carafe est les autres plats sont juste sous mon nez, ça va être un jeu d'enfant pour vider ma fiole. Mais lorsque l'homme commence à se frotter à moi, je manque de vomir. J'attrape rapidement le poison coincé dans mon chignon et le verse avec discrétion dans la nourriture et les boissons. L'autre ne remarque rien, trop occupé à se chauffer. Ses grosses mains sur mes hanches me font craindre d'attraper la gale. Et comme je commence à sentir son désir contre mon postérieur, je décide de mettre brutalement fin à notre échange romantique :

— Oh mon dieu ! Je viens d'oublier que l'on m'attend pour chanter !

Je le repousse d'un coup et renfile ma jupe en vitesse. Il bredouille quelques mots incompréhensibles, ne comprenant pas le revirement brutal de situation. Pauvre pépère, je crois qu'il espérait vraiment tirer son coup. Je compte sur sa débilité flagrante pour ne pas suspecter mon passage.

— Je reviendrai te voir, mon chou, mentis-je.

Brrr, pour rien au monde je ne souhaiterai revivre ses frottements contre moi. Je remonte jusqu'à ma loge pour rentrer dans mon costume de scène puis redescends rejoindre les autres danseuses. Il me reste plus qu'à attendre que ces messieurs se sustentent sagement.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro