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Lundi 19 novembre, 21 h 45

Je crois que ce que je trouve le plus cruel dans le lundi, c'est qu'après deux jours de détente, on en vient à oublier la semaine précédente. Tel un poisson rouge qui, au bout de trois secondes a fait le tour de son bocal mais l'a déjà oublié. Nous sommes des poissons rouges en un certain sens.

C'est donc à reculons que je suis arrivée à l'école ce matin. Comme je le disais hier, il y a seulement 350 habitants dans le village, ce qui n'est pas assez pour construire un collège. Nous devons donc nos rendre jusqu'à la ville voisine.

J'en connais qui passent de très bons week-end. Lucas, lui, était en pleine forme. D'attaque pour m'embêter.

Mais cette fois-ci, personne ne vint m'aider. Paul était trop occupé à courir après Julie, qui courrait après Samuel, qui courrait après Chloé, qui ne s'éloignait jamais vraiment de mon bourreau.

On parle souvent du trio « Victime- Bourreau- Sauveur». Je crois néanmoins, que mon sauveur m'a abandonnée pour se rapprocher de mon bourreau. Ironique, n'est-ce pas ?

Lucas ne se contentait désormais plus du simple "Bouffe-tout". Depuis qu'il avait découvert que les "vraies" insultes faisaient bien plus mal, il s'en servait à chaque occasion.

Mais son jeu préféré reste sûrement ce qu'il appelle des "blagues". Pour exemple :

« Eh ! Sammy, qu'est-ce qui court le plus vite ?
— Je sais pas, répondait généralement son complice le sourire au lèvres.
— Thalia-la-grosse à deux cents mètres d'un McDo ! »

Et il partait dans des éclats de rire grossiers. J'ai aussi eu le droit à :

« Eh ! Bouffe-tout ! T'as pas honte la salope ? »

Moi, évidemment, je l'ignorais dans ces cas-là, mais lui reprenait impitoyablement :

« Des milliers d'enfants meurent de faim partout dans le monde. Et toi tu manges quatre ! »

Plus rarement, il passait à l'action. De temps en temps, il me frappait. Pas souvent. Mais ses coups me faisaient plus mal que n'importe quoi. À chaque fois, il me touchait au plus profond de mon être. Et je demeurais impuissante à tout ça.

Aujourd'hui, ce fut à la cantine qu'il fit ce que j'appelle "décompresser".

J'étais attablée avec Julie et Paul. Je jouais du bout de ma fourchette avec la purée de pois. Il s'approcha de notre avec ses acolytes, Sam et Chloé.
Il passa une fois.
Deux fois.
Plus près.
Toujours plus près.
Il se posta derrière moi. Et d'un coup il m'enfonça son assiette sur la tête. En ricanant, Sam et Chloé riant à gorge déployée.

Je me levai, furieuse contre lui, moi, eux. Contre tout.
Mais aussi triste. Comment cela pouvait-il arriver ? Ce n'était pas possible. Comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, pour faire plus mal encore, il ajouta deux phrases à ses actes :

« Ben alors la grosse, on est plus sale que d'habitude ? On va se laver ? Ou alors on va acheter un autre visage que celui de pute que tu as déjà ? »

Je fulminai. Il n'avait pas osé. Ah. Si. Il avait osé.

J'essayai désespérément de retenir mes larmes.
En dépassant l'entrée du réfectoire j'explosai. Je dus me réfugier dans les toilettes pour ne pas m'afficher en public.

Là je pleurai de tout mon soul, toutes les larmes de mon corps. Enfin pas toutes, parce qu'il m'en reste encore pour mouiller ce cahier. Écrire ici me fait du bien. C'est deux fois plus de souffrance, mais aussi souffrir quatre fois moins longtemps.

Julie vient toquer à la porte. Elle me parla gentiment :

« Hey Lili... Tu sais, il va finir par arrêter. Il va se lasser, bientôt tu verras ce sera fini. Tout ira mieux. Tiens bon ! Je sais que tu es forte ! »

Elle partit donc sur ces mots réconfortants. Je lui en était profondément reconnaissante. Même si, intérieurement, je savais qu'elle avait tord. Il n'arrêtera jamais.

Elle fut relayée quelques minutes plus tard par Paul.

« Thalia. Je... je ne sais pas si je suis la meilleure personne pour dire ça... Mais, je pense que tu devrais en parler. Ça devient du harcèlement. Tu sais aussi bien que moi que c'est grave  ! sa voix commençait à trembler. Lili, on est tous ici pour toi. On s'inquiète tous. On veut que tu redevienne la Thalia qu'on connaît. »

Ce fut sur ces paroles que tout dérapa. J'explosai. Je me lâchai. Je pleurai. De rage, de tristesse, de déception.

« AH OUAIS ? ET TU ES QUI POUR ME FAIRE LA LEÇON ?! TU NE ME CONNAISSAIS PAS ! JE NE VEUX PLUS ENTENDRE PARLER DE TOI ET DE TA TÊTE D'HYPOCRITE !! PARS ! JE NE VEUX PLUS TE VOIR !! ADIEU PAUL. »

Je prononçai mes dernières paroles sur un ton amer.

Avec du recul je me rends compte que je viens de perdre l'un des amis qui m'est le plus cher. Mais je reste encore furieuse contre lui. Il me déçoit. Je ne pensais pas qu'il aurait pu rejoindre le clan des "hypocrites".
Je lui faisais confiance et il m'a trahie. Je pensais qu'il me comprenait, apparemment, j'avais faux sur toute la ligne. Il ne se souciait de rien.

Si je partais, si je me tuais, je suis sûre qu'ils n'auraient rien remarqué. Que rien ne leur serait venu à l'esprit. Peut-être qu'ils seraient venus à mon enterrement. Mais je ne pense pas. Ils tiendraient trop à leur personne pour ça. Ils culpabiliseraient sûrement pour ça, et je ne le veux pas.

Parfois, je me demande si la mort 'est pas un salut. LE salut. Si tout se finit. Tout disparaît. Il ne reste rien. Si par hasard ce n'était pas une délivrance.

Bien entendu, jamais je ne dirais ça à voix haute. Les gens me prendraient pour une suicidaire, une cinglée. Mais ce n'est pas ce que je suis. Du moins je l'espère.

Bonne nuit.
Pas de conclusion pour cette fois, je suis trop chamboulée. Bisous.


[Bonjour, bonsoir, bon matin, ou autres.

Chapitre publié ! Enfin.


Est-ce que ça vous a plu ?

AnanasKiss ❤🍍]

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