Jour 3
Ils sont enfin partis. Après vingt minutes de souffrance, ils ont finis par quitter ma cellule.
Les marques de mon dos me brûlent. Je vais devoir dormir sur le ventre cette nuit.
J'aimerais tellement être assis à mon bureau, au travail. Là-bas, je travaillais sur, certes, mais personne ne me battait.
Parfois, je pense à Mathilde.
À ma petite femme ! Comme j'aimerais être auprès de toi...
Tu sais, la nuit, je rêve de toi. Je pense à nos discussions interminables, le soir, à table. Et puis, le matin, quand tu m'amenais mon café au lit, dans ma tasse préférée.
Je repense à notre rencontre. Lorsque tu m'as crié parce que je t'avais heurté à un coin de rue, et que mon café avait éclaboussé ton chemisier bleu. Maintenant, c'est ton préféré.
Mais ce temps là est révolu. Ça me tombe dessus chaque fois que je me réveille, dans cet endroit sombre et humide, sortant de mon rêve au paradis.
Je ne sais pas ce que tu es devenu. Peut être t'es-tu remarié, eu d'autres enfants, trouvé un autre travail ? Je l'ignore et ça me tut.
J'aurais pu être heureux, élever mon enfant, aimer ma femme, promener mon chien. Mais il a fallut qu'ils débarquent et m'enmenent ici. Je les déteste. Je les haie. Je voudrais qu'ils meurent dans d'horribles souffrances, aussi douloureuses que les coups de fouet qu'ils nous infligent, aussi terribles que les hurlements de terreurs ou d'horreurs que mes voisins poussent à travers les murs pourtant épais des cellules.
Je les haie.
Ils m'ont pris ma vie et l'ont déchirés en mille morceaux pour la recoller n'importe comment. Tel un puzzle mal réassemblé, formant un dessin horrible au lieu d'une belle image. Je suis fatigué. Je n'ai plus que deux nuits. Peut être adieu, peut être à demain. Je pris le seigneur chaque jour.
L'écrivain séquestré.
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