l'armoire aux poètes morts
j'ai croisé le petit prince, dans un recoin de mon armoire
et il pleurait
"j'ai perdu l'aviateur, j'ai perdu l'aviateur
apollinaire est arrivé
avec dans les bras
le cadavre des roses plus si uniques
avec aux creux des lèvres
son "il est grand temps de rallumer les étoiles"
et moi je serrais mon doudou trop fort, je fuyais l'orage dans le confort de mon armoire
j'observais le pays des larmes et le jardin de macabés qu'ils m'avaient tout les deux amenées
les pieds nus sur le goudron de mon placard
j'ai vu la petite cape verte du prince tomber doucement
comme un mort qui s'écroule au ralenti.
j'ai vu apollinaire et son verre d'alcool,
il a bu ses pensées d'une traite, il a vidé ses vers
j'ai déposé mon doudou,
et ai fermé mon armoire, un peu tremblante
en observant le petit prince et apollinaire sur le bitume froid et humide
sans étoiles, et larmoyant.
debout sur mon lit,
et grimpant à l'échelle-cuillères,
j'ai ouvert la lucarne rouge et verte qui menait vers le champ de colza
l'orage grondait
l'orage grondait
l'orage grondait
je me suis faufilée à l'extérieur
tombant sur le sol terreux et mouillé
et j'ai vu
l'aviateur danser sous les coups de foudre.
l'orage grondait
l'orage grondait
je me suis allongée dans le champ
froid, terreux, mouillé
en pleurant mon armoire
terrifiée par
le ciel qui hurlait
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