2| « Jour. »
La tête me tourne. Le soleil m'aveugle, et je peine à garder les yeux ouverts. Je n'ai aucun souvenir d'après mon écroulement d'hier. Je me souviens seulement du goût de cet alcool. Je me souviens de cette douleur, celle pour laquelle j'avais voulu oublier. Les larmes qui ne cessaient plus, et cette rage profonde. Les multiples bleus et plaies me rappellent que je suis faible, et que ma connerie ne mène à rien, mise à part la souffrance. La souffrance et le désir d'oubli ne m'ont mené qu'à une souffrance nouvelle, prolongée, revigorée. En clair, cela n'a servi à rien. Mais je le savais lorsque je suis entré dans le club, je le savais quand j'ai fumé cette cigarette et bu tout cet alcool. Il n'y avait aucune limite à ma débilité, et je le regrette ce matin. Mais les regrets ne servent à rien, à part souffrir. Et la souffrance, je la subis déjà. L'amour est quelque chose de terrifiant. Il vous élève au Septième Ciel un jour, et le lendemain vous pousse dans le néant de la solitude, et de la souffrance. Jamais je n'ai connu douleur aussi atroce que celle de l'amour; mais jamais je n'ai connu bonheur aussi apaisant que celui-ci. L'amour est une contradiction impossible à vivre, et j'ai bêtement voulu l'enterrer. Mais c'est encore plus insupportable, alors je préfère mille fois mourir de cette souffrance que de mourir en ayant voulu l'oublier. Et pourtant, ce soir, c'est sûr que je vais recommencer comme la nuit dernière, celle d'avant, et encore d'avant. Cigarette, fumée, musique, alcool, et puis plus rien. Jusqu'à la fin des temps.
« Jour. »
6/10/2018
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