Cotton Candy - Oh Jun Sung

Wherever you are, Instrumental - Han Dong Geun

Blossom - Oh Jun Sung

Flower & Bee - Oh Jun Sung

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Assis en tailleur sur un coussin moelleux, Taehyung fixait en silence sa petite foule de serviteurs qui se trouvaient devant lui, dans la même position. Certains n'osaient pas affronter son doux regard, tandis que d'autres levaient les yeux au ciel, l'air pensif.

— Alors...qu'est-ce vous en pensez ? Demanda t-il, les mains jointes, et les yeux aussi ronds que des billes.

Ils brillaient, comme toujours. Mais cette fois, cette petite lueur était de l'espoir.

Les serviteurs, hommes et femmes, ne lui répondirent pas et se contentèrent de faire de petites grimaces. Ils semblaient gênés par sa question, ne sachant pas quoi répondre. Enfin, l'une d'entre elles leva timidement la main. C'était une jeune femme qui s'occupait du ménage de son pavillon, et Taehyung fut surprit, mais heureux de la voir réagir.

— Mih-ah, je t'en prie, parle, dit-il gaiement.

— Monseigneur Kim, je..

— Taehyung, Monseigneur Taehyung. Je t'en prie.

— Monseigneur, je...

— J'insiste, dit-il en souriant, vas-y.

La jeune femme hocha la tête, baissant rapidement les yeux devant tant de gentillesse.

— Monseigneur Taehyung, c'est...c'est un chef d'œuvre, vous...vous pourriez réellement faire fondre en larmes le plus féroce des hommes.

— Oui, je ne savais pas que de tels mots pouvaient être si bouleversants ! Ajouta l'un des serviteurs, hochant la tête pour confirmer ses dires.

Dans la pièce, les autres serviteurs réagissaient à leur façon. Certains avaient les larmes aux yeux, d'autres continuaient simplement de manger en silence. Puisque le jeune noble les avait convoqué dans son pavillon durant leur pause déjeuner, leur offrant ainsi le luxe de pouvoir s'asseoir convenablement tandis qu'il leur contait sa nouvelle histoire qu'il venait tout juste de terminer. Cela l'amusait beaucoup, il prenait toujours beaucoup de plaisir à leur raconter ses idées, les obligeant parfois à l'écouter pendant des heures entières.

Mais les serviteurs le faisaient de bon cœur, car quand bien même le jeune noble pouvait être collant, il n'en était pas moins un jeune homme apprécié. Au cœur de sa demeure, on lui faisait tant de louanges, car après tout, il était le maître le plus adorable qu'ils pouvaient avoir. Il pensait toujours à leur bien-être, il connaissait même chacun de leurs prénoms, parfois même leur vie. Il raffolait de leurs différentes expériences, et surtout, il enviait leur liberté. Celle de pouvoir aimer sans frontière, sans avoir de règles à suivre. Enfin, c'est ce qu'il pensait naïvement, parce que la vérité, elle, était tout autre.

— Les deux amants...quel destin tragique mais si beau ! Argumenta une autre servante, faisant rougir le jeune noble qui en eut l'envie de verser une larme.

— Monseigneur Taehyung, pourquoi les deux amants ne peuvent-ils pas s'aimer librement ?

Reniflant tout en essuyant ses larmes naissantes, Taehyung rangea l'une de ses petites mèches de cheveux derrière son oreille, reprenant une bonne posture, droite et élégante.

— C'est une histoire d'amour tragique que je viens de vous conter, n'est-elle pas profondément romantique ? Les deux protagonistes se découvrent et apprennent l'un de l'autre. Certes, l'on peut croire que leur destin est sinistre, mourant ainsi dans les flammes. Mais à mon sens, cela rend l'histoire encore plus belle.

Ainsi, Taehyung commença à répondre à quelques-unes de leurs questions, bien heureux et fier que l'histoire ait pu leur plaire. Il n'était pas idiot, et il savait que certains jouaient seulement le jeu pour le faire sourire. Mais cela lui faisait chaud au cœur, de savoir qu'ils pouvaient compter sur eux pour toujours lui donner un retour sincère.

— Mais Monseigneur, l'amour entre deux hommes n'est-il pas prohibé ?

Le jeune maître fit un grand sourire en entendant cette remarque faite par l'un de ses domestique, il était tellement fier qu'il soit capable d'utiliser un tel vocabulaire, preuve que le temps qu'il passait à enrichir leur éducation n'était pas vain. Parce que oui, Taehyung avait appris à bon nombre d'entre eux à lire, à écrire quelques phrases, quelques mots en cachette, parce que contrairement à sa famille ou aux autres familles nobles, il pensait que tout être humain avait droit à la connaissance, qu'il soit riche ou pauvre.

— Peut-être Yulan, mais ne penses-tu pas que le plus important c'est l'amour, qu'il faut se battre pour lui, quelque soit le genre, le sexe, que c'est l'amour qui prime sur tout ?

— Oui...Monseigneur, dit le jeune serviteur, les joues un peu roses.

— D'autres questions ?

Le jeune maître se sentait pousser des ailes par les questions et les remarques qui fusaient maintenant de toutes parts, et de temps à autre, ces dernières faisaient sourire Yoongi, qui n'était jamais très loin. Se tenant debout derrière le jeune maître, il avait les bras croisés dans le dos, et s'était contenté de l'écouter, lui portant un doux regard.

L'entendant glousser à son égard, Taehyung fronça les sourcils, et avec cette adorable moue sur le visage, lui adressa quelques mots.

— Tu rigoles Yoongi, mais tu ne m'as pas dis ce que tu pensais de l'histoire.

— C'est beau, répondit-il en haussant les épaules.

Sa réponse fit faire une grimace au jeune noble, qui croisa les bras contre son torse, boudant tel un enfant.

— Tu dis toujours ça.

— Quoi donc, Monseigneur ?

— Tu dis toujours que c'est beau. A part moi, tu es le seul dans cette pièce à avoir un minimum de connaissance pour lire sans mon aide. Tu es capable de comprendre et de saisir plus de détails que les autres, mais tu ne me donnes jamais de profondes analyses.

Rigolant de bon cœur, Yoongi leva les yeux au ciel et s'abaissa à ses côtés, pour relire quelques phrases de son récit. Il prit quelques minutes pour enregistrer les mots, en silence, avant de rendre le manuscrit au jeune maître, qui le regarda avec des petits yeux de biche, papillonnant des cils.

— Alors ?

— C'est...vraiment très beau, Monseigneur.

— Ah !

Las, mais pas moins amusé par sa réponse, Taehyung lui fit signe de s'éloigner, déposant son manuscrit sur la petite table devant lui. Tous les autres serviteurs les regardaient, se retenant de rire face à cette scène, mais au moment où il s'apprêtait à leur parler, la porte de la pièce s'ouvrit, laissant alors entrer sa mère.

La soudaine présence de cette dernière fit taire les nombreux petits chuchotements, tous se redressant tel des piquets. Elle balaya la salle d'un regard froid, avant de s'arrêter sur le doux visage de son fils, qui semblait avoir eu du mal à avaler sa propre salive.

— C'est donc ici que tu les caches, dit-elle froidement.

— Eomeoni, je ne...

— Je ne leur donne pas le gîte et le couvert pour que tu leur raconte tes stupides histoires, Taehyung. Que font-ils tous assis avec leur repas ?

— Ils mangent, Eomeoni. Je leur ai accordé le droit de s'asseoir pendant leur pause repas, afin qu'ils soient dans les plus bonnes conditions pour-

— De quelle pause parles-tu ?

Puis, d'un seul geste, sa mère fit relever tous les serviteurs, qui n'osaient même pas la regarder.

— Sortez, et remettez vous au travail.

— Oui, Madame.

Un à un, les serviteurs et les servantes emportèrent leur repas, quittant la pièce sans même s'excuser auprès de leur jeune maître. Ce dernier d'ailleurs, les regarda partir avec peine, sachant que certains n'avaient toujours pas fini leur repas.

Il ne restait alors plus que lui et Yoongi qui se tenait maintenant courber face à sa mère. Cette dernière s'approcha, tandis que Taehyung commença à retirer tous ses manuscrits de la petite table, qu'il rangea bien vite dans l'un de ses carnets.

— Que comptes-tu faire aujourd'hui, Taehyung ?

— Je...Je n'y ai pas encore réfléchi, Eomeoni.

Passant la langue sur ses lèvres, sa mère se racla la gorge, évitant d'encore une fois de souffler face à la candeur de son fils. Elle jeta un œil à tous ses papiers qui traînaient encore tout autour de lui, ainsi qu'à ses nombreux carnets qu'il ne quittait jamais.

— Ton père sera bientôt de retour, et il voudra te parler, concernant ton avenir. Tu devrais penser à le rendre fier, au lieu de passer tes journées, perdu dans tes...

Taehyung ne l'écoutait déjà plus.

Il était ennuyé d'entendre toujours le même discours. A vrai dire, il n'avait jamais été très proche de sa propre mère et ce depuis toujours. Elle lui avait donné naissance, sans pour autant le couvrir de beaucoup d'amour. Elle avait toujours été une femme froide, dont le seul but était de rendre fier son mari. Son père, lui, était la personne qu'il craignait le plus. C'était un homme très occupé par le travail, du fait de son rang, mais surtout, il était impitoyable.

Taehyung ne comptait plus le nombre de fois où il lui avait dit l'avoir déçu. Oui, son père était déçu de ne pas le voir se développer comme tous les autres jeunes nobles de son âge. A vingt et un ans, Taehyung était encore un éternel solitaire, un trop gros passionné qui ne pensait qu'à sortir pour découvrir le monde et ses secrets. Il n'aimait pas la violence, alors faire une carrière dans l'armée n'avait jamais été dans ses projets. Il était un jeune homme brillant et très cultivé, mais il se perdait dans tous ces romans de romance, ce qui répugnait véritablement son père.

Depuis petit, Taehyung avait toujours été un garçon craintif. Il pleurait beaucoup et tombait souvent malade. Tellement, qu'on aurait pu croire qu'il aurait pu en mourir, à chaque fois. Il prenait toujours tout à coeur, et versait des larmes pour la moindre petite chose qui pouvait l'inquiéter ou le peiner. Il ne manquait de rien, mais surtout, il aimait partager ses biens avec les plus démunis et cela était, aux yeux de son père, un geste bien étrange et peu digne d'un homme de leur rang.

— Cesse de traiter nos servants comme nos égaux, Taehyung. Ce ne sont que des gens de bas rang, tu entends ?

Levant les yeux vers sa mère, Taehyung la regarda, honteux de voir qu'elle avait si peu de compassion pour ces gens qui étaient aussi, des êtres humains.

— Je les traite comme ils méritent d'être traités, dit-il en se relevant et tirant la manche de Yoongi pour qu'il le suive.

Regardant s'éloigner son fils, sa mère ne prit pas la peine de le retenir et souffla, désespérée. Plus loin, dans le pavillon voisin, elle aperçut sa fille aînée se courber pour remercier l'une de ses servantes. Elle portait encore ces drôles de pantalons amples, ceux qui étaient pourtant destinés aux garçons. Saehee n'avait que rarement porter de habok, tout ceux qu'on lui avait offert étaient encore ranger dans sa chambre.

— Je me demande bien quel genre de destin on m'a confié pour avoir des enfants pareils.

*

Marchant silencieusement dans les ruelles de la ville, Yoongi suivait son jeune maître de prêt. D'habitude, Taehyung était toujours un peu trop joyeux, débordant d'énergie et posait un tas de questions sur tout ce qu'ils pouvaient croiser sur le chemin.

Pas cette fois.

Rare fut les fois où Yoongi avait pu voir son jeune maître aussi silencieux qu'une tombe, et au fond, il pouvait facilement deviner la raison pour laquelle il préférait se terrer dans le silence. Taehyung marchait doucement, les mains croisées derrière le dos, jetant parfois des petits coups de pieds dans les cailloux qui se trouvaient sur son chemin, faisant alors raper sa chaussure sur le sol. Lui qui se plaignait toujours de la moindre égratignure, se retrouvait à user ses propres souliers, qui plus est, étaient neufs.

— Monseigneur ?

Une première fois, Yoongi essaya de l'appeler, mais Taehyung ne lui accorda pas d'attention. Il pensa alors qu'il n'avait pas dû l'entendre, bien trop plongé dans ses propres pensées. Alors il s'approcha un peu plus.

— Monseigneur ?

Une nouvelle fois, Yoongi dû se contenter du seul bruit de la légère brise. Il était certain que Taehyung l'avait entendu, il ne pouvait pas en être autrement d'ailleurs. Alors, il expira doucement et souffla du nez, avant d'un plus approcher, penchant la tête sur le côté.

— Taehyung ?

Enfin, le jeune homme plongea ses yeux dans les siens, répondant un faible "hm", qui n'avait pas l'air très sincère. Mais Yoongi n'était pas idiot, et il savait que ce dernier avait profité de la situation pour qu'il cesse enfin de le nommer autrement que par son prénom.

— Nous sommes bien loin de chez vous, vous pouvez me parler vous savez.

— Je n'en ai pas envie.

— Je ne peux pas vous croire, vous adorez ça.

— Quoi donc ? Demanda Taehyung, en fronçant un peu plus les sourcils.

— Parler. Vous parlez toujours beaucoup.

— Tu mens.

— Je n'oserais pas, Monseigneur.

— Ah ! Voilà que tu recommences ! Hurla Taehyung, se retournant complètement en pointant Yoongi du doigt.

— Je recommence, Monseigneur ? Répéta bêtement Yoongi, un sourire au bout des lèvres.

— Tu venais enfin de m'appeler par mon prénom ! Je t'ai déjà dit maintes et maintes fois de le faire, mais tu continues de me donner ce titre honorifique, comme si nous ne nous connaissions pas depuis le berceau. Nous avons joué sur la même terre, avons partagé les mêmes jeux et les mêmes livres lorsque je pouvais te les prêter, quand je t'apprenais à lire. Et toi, tu refuses encore de me parler comme on parlerait à un ami !

Le voyant doucement reprendre du poil de la bête, Yoongi se mit à sourire, quand Taehyung se remit à bouder. Il avait une douce expression ainsi, avec ses petites lèvres pincées l'une contre l'autre, lui donnant un air bougon adorable. On ne pouvait qu'avoir l'envie de tout lui pardonner, et ce, dans les plus bref délais.

— Tu te moques de moi, Yoongi.

— Jamais, Monseigneur.

— Je t'entends sourire derrière mon dos.

C'était vrai, alors Yoongi essaya tant bien que mal de ne plus le faire, reprenant sa cadence. Il aimait tellement ce garçon et si leur condition avait été différente, il aurait adoré l'avoir comme frère.

— Vous êtes fâchés à propos des paroles de votre mère ?

— Bien-sûr que je suis fâché, elle ne s'intéresse jamais à ce que je fais, ce que j'aime, ce que j'aspire. Elle me regarde comme si je n'étais qu'un bon à rien, mais ne voit-elle pas mon amour pour l'art, la nature et les choses simples de la vie ? C'est une femme après tout, elle devrait aimer ce genre de choses. C'est bien elles qui ont inventé le romantisme, non ?

— Je ne pourrais vous le dire, dit Yoongi en haussant les épaules. Sans vouloir vous vexer, Monseigneur, je pense que votre mère vous dit cela pour votre bien. Vous ne devriez pas vivre au travers de vos rêves tout le temps.

— Ce ne sont pas des rêves Yoongi, ce sont des fantasmes. C'est des choses abstraites qui puisent leur essence dans notre inconscient, c'est ce qui nous donne envie de...Et bien, de vivre, de continuer de découvrir, encore et toujours, répondit le jeune maître, l'air enfantin. Elle ne cesse de dire que je ne trouverais jamais le bonheur ainsi, mais je suis persuadé du contraire. Je saurais trouver une personne qui m'aimera pour ce que je suis réellement, et non pour mon titre.

Se recoiffant gracieusement, Taehyung continua de marcher, semblant parfois sautiller comme un enfant. Il avait bien vite oublié ses tracas, et avait renoué avec ses états d'âmes habituels.

— Monseigneur ?

— Hm ?

— Pensez-vous vraiment qu'un jour, vous trouverez ce que vous recherchez ?

— Et bien...Souffla Taehyung, s'arrêtant dans sa marche. L'air pensif, il déposa l'une de ses mains sur son menton, caressant ses lèvres avec son doigt. Oui, je pense qu'un jour on me donnera la chance de rencontrer mon idéal. Que ce soit un homme ou bien que ce soit une femme, ce que je veux, c'est de la tendresse. Un être doté d'une douce affection, quelqu'un de sincère, de pur...Oh, et imagine comme cela serait beau si nous pouvions vivre toutes nos premières fois ensemble. Ce serait parfait !

Un sourire niais sur le visage, Taehyung secoua la tête et commença à reprendre la marche, tout heureux.

— En êtes vous sûr ?

A la question de son plus proche ami, Taehyung se retourna et le fixa droit dans les yeux.

— J'en ai rêvé, alors oui.

— Comment pouvez-vous le savoir ?

— Je le sais, c'est tout, conclut-il en mordillant sa lèvre inférieure.

Alors qu'ils approchaient de plus en plus de l'auberge, Yoongi lui, marchait d'un air ronchon. Il avait l'air de réfléchir à plusieurs choses à la fois, mais surtout, il prenait peur à la simple idée qu'un jour, son maître puisse tomber de haut.

Taehyung était bien trop gentil, trop adorable, trop niais parfois. Non pas qu'il le trouvait faible, non. Il savait que son jeune maître et ami avait la tête sur les épaules et qu'il pouvait aussi avoir un caractère bien trempé. Mais au fond, il pouvait comprendre les dires de sa mère, et il partageait le même avis que sa sœur aînée : Taehyung devait apprendre à être plus dur. Il devait cesser de toujours compatir avec tout le monde, il devait parfois se montrer égoïste, penser un peu plus à lui, se comporter comme un homme, et non comme un enfant.

— Que se passe-t-il, Yoongi ? Tout va bien ? S'inquiéta alors Taehyung, lorsqu'il le vit en proie à ses pensées, traînant un peu sur le chemin.

— Monseigneur...Taehyung, je...puis-je me permettre de vous dire quelque chose ?

— Tout ce que tu voudras, tu peux me le dire, tu le sais bien.

— Justement, et bien...vous devriez...enfin...

Une petite grimace s'afficha sur le visage du noiraud, et il s'approcha de son serviteur en lui posant les mains sur ses joues.

— Et bien, parle. Tu ne te sens pas bien, c'est ça ?

— Non, non...je vais bien, je vous assure. Je trouve seulement que vous...vous devriez peut-être...

Faisant les gros yeux, la tête penchée sur le côté, Taehyung attendait sa réponse. Il était tout simplement adorable, il n'y avait pas d'autres mots.

— Vous...vous devriez parfois être plus méchant, voilà tout, lâcha le jeune homme.

A ces mots, Taehyung eut un petit mouvement de recul, fronçant les sourcils. Il ne comprenait pas. Lui, méchant ? C'était impossible. Il n'avait jamais été "méchant", qui plus est, cela revenait pour lui à être irrespectueux. Chose qu'il ne faisait jamais, au grand jamais.

— Tu trouves que je devrais être plus...méchant ?

Yoongi secoua la tête, se raclant timidement la gorge.

— Que veux-tu dire par là ?

— Monseigneur, vous êtes bien trop gentil avec ceux qui vous entourent. Vous devriez peut-être vous rebeller vous aussi, exprimer votre colère ou alors...je ne sais pas, vous devriez aussi agir comme tous ces autres jeunes hommes, vous savez ? Si votre mère ne vous trouve pas courageux, alors montrez-lui que vous pouvez être calme tout en cachant en vous un véritable tigre.

— Voyons...

Aspirant ses joues contre sa langue, Taehyung se mit à grimacer, levant les yeux au ciel. Il ne comprenait vraiment pas où Yoongi voulait en venir. Il finit par rire, d'abord doucement, puis un peu plus fort encore, comme s'il devenait fou.

— Oh, je vois...je vois ce que tu veux dire...

Devant lui, Yoongi afficha une mine rassurée, mais il déchanta aussi vite, lorsqu'il vit les lèvres de Taehyung se plisser entre elles.

— Tu trouves que je ne suis pas assez sérieux, c'est ça ? Tu trouves que je ne suis pas assez vigoureux, pas assez...comment dit-on déjà...Ah ! Que je ne suis pas assez froid et détaché !

— Non, Monseigneur non, je...

— Et bien, je ne pensais pas que tu me dirais cela un jour, Yoongi. Je n'ai jamais été ainsi avec toi, puisque tu ne m'as jamais poussé à l'être. Et puis, je ne vois pas pourquoi diable je devrais me comporter ainsi...mais soit, si tel est ton souhait, peut-être devrais-je commencer dès aujourd'hui, reprit Taehyung en essayant de paraître menaçant.

Lorsqu'ils furent arrivés devant l'auberge, il attrapa alors la manche de son serviteur et l'entraîna jusqu'à sous le porche, avant de le regarder droit dans les yeux. Il faisait de son mieux pour paraître sûr de lui, mais il ne pouvait cacher son léger malaise.

— Je vais aller m'amuser, pendant que toi, tu m'attendras ici. Ne t'amuse même pas à bouger d'un poil...enfin, si tu as chaud, tu n'as qu'à aller te mettre à l'ombre. Si tu as froid...tu n'as qu'à chercher les rayons du soleil ! Ai-je bien été clair ?

Interloqué, mais pas moins tristement amusé par son comportement, Yoongi baissa la tête et acquiesça sans rien ajouter de plus.

Ainsi, Taehyung le laissa derrière lui et pénétra dans l'auberge, se sentant tout drôle. Il n'avait pas aimé faire semblant, encore moins devant son ami de toujours. Pourquoi avait-il fallu que ce dernier lui demande d'agir ainsi ? Il n'avait pas saisi un piètre mot de son discours, c'était comme s'il avait essayé de lui chanter une chanson sans pour autant connaître les paroles.

Peiné, et surtout un peu perturbé, Taehyung fit son chemin jusqu'à l'une des tables vides, qui se trouvait dans les renfoncements de la salle commune. Après s'être installé, il appela un des serveurs, et demanda un thé au jasmin. Aussi, il ne se priva pas pour commander tout un tas de sucreries, demandant à ce qu'on retire certains ingrédients pour en ajouter d'autres à la place. Il pouvait être capricieux, mais il le faisait toujours avec le sourire et surtout, avec politesse.

Puis, il sortit de son petit sac l'un de ses carnets favoris, celui à la couverture dorée, ainsi que de quoi écrire. Ici, il allait pouvoir se replonger dans ses histoires, sans que sa mère ou Yoongi ne viennent le déranger.

Quelques minutes plus tard, on lui apporta sa commande, et il remercia la jeune femme d'un beau sourire, ce qui la fit rougir avant de s'éloigner. Il faisait bon vivre au sein de l'auberge aujourd'hui, et il lui tardait de découvrir les fameuses histoires de cette conteuse.

Qu'allait-il bien pouvoir entendre, cette fois-ci ? Oh, peut-être aurait-il même l'occasion de pouvoir lui demander la fin de l'histoire dans laquelle Saehee était intervenue.

Alors qu'il était penché sur son carnet, griffonnant quelques esquisses à la volée, Taehyung fit tiquer sa langue contre son palais quand un groupe de jeunes gens entra dans l'auberge, faisant un bruit monstre. Ils étaient une bonne dizaine, et une petite foule de jeunes femmes s'était agglutinée tout autour, comme de véritables abeilles attirées par le pollen. Taehyung les observa prendre place à l'une des tables du centre, puis il leva les yeux au ciel, avant de reprendre là où il s'en était arrêté.

Mais ces jeunes gens parlaient bien fort, discutant de nombreux sujets différents. Ce qui avait l'air de plaire aux filles était la façon dont l'un d'entre eux avait une nouvelle fois fait des prouesses à l'épée, mais Taehyung se fichait totalement de savoir quelle nouvelle technique il avait pu utiliser. Tout ce qu'il voulait lui, c'était écrire paisiblement ce à quoi il avait pensé en chemin, avant de pouvoir se plonger dans l'univers qu'on allait leur présenter.

Et quand il commença à réellement être agacé, une dame arriva par l'un des couloirs adjacents, faisant taire toute la salle. Il la remercia dans sa tête, comprenant qu'il devait s'agir de la conteuse. Comme il l'avait imaginé, c'était une très belle femme, plus jeune que dans ses rêves, portant un hanbok aux couleurs pales. Elle avait coiffé ses cheveux en un beau chignon, sublimée d'une belle barrette aux décors bleu ciel. Taehyung faisait toujours attention à ce genre de détail.

Lâchant son carnet, il se mit en position pour être le plus à l'aise possible, dégustant ses petits gâteaux lorsqu'elle commença à parler.

Au milieu de la pièce, dans ce groupe de jeunes gens, se trouvait nul autre que Jungkook, qui en avait déjà sa claque de cette fameuse conteuse venue d'ailleurs. Il était venu seulement pour faire plaisir à Jimin, mais aussi, pour avoir l'occasion de rencontrer ses autres amis. Il se fichait de ces histoires à l'eau de rose, qu'il trouvait pathétique. Ce n'était pas la vraie vie, et puis, on ne parlait jamais des parties les plus intéressantes. A la simple mention d'un baiser, toutes les jeunes filles s'extasiaient en hurlant entre leurs mains, comme si cela était une affaire d'Etat.

Assis gracieusement, les bras allongés sur les dossiers des canapés, Jungkook n'écoutait alors que d'une oreille, parcourant la salle du regard. Il connaissait tout le monde ici, et même s'il ne se rappelait plus de leurs prénoms, il savait ceux de leurs différentes familles. Et puis, il fallait dire qu'avec Jimin à ses côtés, la plus grande commère du quartier, voir même de la ville, il ne pouvait rien louper.

C'est quand ses yeux tombèrent sur une table presque cachée dans le renfoncement de la pièce, qu'il commença à sentir une toute nouvelle sensation au creux de son ventre, se disant que finalement, cette journée n'allait pas être si ennuyeuse que ça.

Le fameux visage, celui qui avait presque hanté ses rêves, était là. Il avait rapidement pu reconnaître son profil, ses long cheveux noirs et...

Il détailla cet inconnu, confirmant le fait qu'il ne l'avait jamais vu avant ce fameux jour où il l'avait bousculé.

Il l'observait, ce jeune noble, il pouvait le deviner à sa coiffure ainsi qu'à ce qu'il portait autour de sa demi queue de cheval. Il était en train de manger ses sucreries, léchant même le bout de ses doigts pour ne pas en laisser une miette. Il le regardait, lui, cet inconnu, presque avachi sur sa petite table, les yeux brillant et surtout, rempli d'espoir, écoutant avec la plus grande des attentions, la piètre histoire qui leur était racontée. Même de loin, s'il se concentrait bien, il pouvait l'entendre retenir ses petits cris lorsqu'il était surpris, et même l'entendre renifler pour contenir ses larmes quand il était touché. Bientôt, il le vit même en verser quelques-unes, qu'il essuya bien vite pour ne pas être vu.

Croisant les bras sur son torse, Jungkook ne cessait de le fixer, un petit sourire au coin des lèvres. Il le trouvait presque fascinant, et quelque chose de très pur émanait de ce jeune noble, ce qu'il n'avait encore jamais vu ou ressenti avant.

Son léger mouvement fit tiquer Jimin, qui se retourna et qui le surprit à regarder ce nouveau venu. Mais ce dernier reporta bien vite son attention sur son ami, qui le regarda l'air de dire qu'il avait trouvé meilleure occupation. Jimin, lui, haussa les épaules et fit une petite moue boudeuse.

— Je m'en fiche, chuchota-t-il avant de se rapprocher d'une de leurs amies plongée dans l'histoire.

Cela fit rire Jungkook, qui reprit alors son activité, et ce, jusqu'à la toute fin de l'histoire. Il s'était surtout délecté de la façon dont ce jeune homme avait dégusté ses gâteaux, de la façon dont sa langue avait rencontré le bout de ses longs doigts fins.

Oui, il l'avait presque trouvé...mignon.

C'est la main de Jimin qui le tira de ses pensées, quand il lui attrapa la manche de son durumagi pour lui poser une question. Perdant alors de vue son occupation du jour, Jungkook ne vit pas Namjoon se lever, et quitter leur petit cercle pour se rendre à quelques tables plus loin.

Quand il arriva devant celui qu'il cherchait et qu'il avait remarqué en entrant, Namjoon prit place à ses côtés, alors qu'il avait d'ores et déjà replongé la tête dans son carnet.

— Je vois que tu aimes toujours autant dessiner, tu vas peut-être pouvoir améliorer tes talents, maintenant que tu es à la capitale.

Surpris, Taehyung sursauta, emportant presque avec lui le reste de sa tasse de thé, mais il la rattrapa avant de faire un carnage. Il fut presque soulagé de voir que Namjoon se trouvait à ses côtés, puis il lui fit un grand sourire timide.

— Oh, Hyungnim, mes excuses, je ne t'ai pas vu arrivé. Comment vas-tu ?

— Je me porte très bien, Taehyung. Et toi, comment vas-tu ? Je n'ai pas encore eu le plaisir de rencontrer Saehee aujourd'hui, sais-tu quand est-ce qu'elle compte sortir ?

— Oh je...et bien, je ne l'ai pas croisé avant de sortir. Je ne sais pas non plus ce qu'elle avait prévu de faire, vous...vous aviez prévu de...de vous voir ?

Soudainement paniqué, Taehyung eu durant un court instant, quelques flashs de la dernière discussion qu'il avait partagé avec sa sœur aînée. Et maintenant, il avait les joues rouges, et il n'osait même plus regarder Namjoon dans les yeux.

— Je l'avais invitée à me rejoindre ici, pour la venue de la conteuse. Mais je ne l'ai pas vu en arrivant, elle qui voulait tellement revenir pour voir nos amis, c'est plutôt étrange.

— Elle...elle a peut-être un peu de retard ? Osa dire Taehyung, évitant son regard coûte que coûte.

— Que sais-je, même Yoongi n'a pas pu me le dire. D'ailleurs, il semble bien perturbé aujourd'hui. Est-il malade ?

— Non ! Oh non, Yoongi...non, il n'est pas malade du tout, non.

— D'accord, d'accord je vois...j'y pense, mais je voulais te voir justement.

— M-moi ?

Taehyung se trouva presque idiot de réagir ainsi, n'étant même plus capable de faire des phrases sans qu'elles soient hachurées par la honte.

— Comme tu le sais, je fais moi-même des études pour être fonctionnaire. Saehee m'a confié que ton père voulait te trouver un nouveau professeur, alors je pensais te présenter le miens. Tu verras, Seokjin Sunbaenim est incroyablement intelligent, et surtout, très ouvert. Je suis même certain qu'il serait ravit de voir certains de tes dessins, ou même certaines de tes peintures.

— Tu crois ? Demanda Taehyung, les yeux écarquillés de bonheur.

— Oui, je-

Namjoon fut coupé dans sa phrase, lorsque l'attention de Taehyung fut attirée par une main inconnue, qui venait de dérober les dessins qui avaient échappé à son carnet. Tout s'était passé très vite, et Taehyung n'avait même pas laissé le temps à cet inconnu de voir ses dessins, qu'il lui tira les feuilles des mains, collant ces dernières contre son torse. Son cœur tambourinait si fort, qu'il avait même peur qu'il explose.

— Qu'est-ce que tu...Oh, Jungkook !

Un air amusé sur le visage, Jungkook pencha légèrement la tête sur le côté, souriant en coin à celui qu'il avait observé durant toute la durée de l'histoire.

— Pardon, je ne voulais pas te faire peur. Tu dessines, j'étais intrigué.

— Qui est-ce qui dessine ? Moi aussi, je veux voir !

Arrivant à sa suite, Jimin approcha l'une de ses mains et la déposa sur l'épaule de Jungkook, ce qui l'aidait à se maintenir sur la pointe des pieds. A cause de son dos large, il ne pouvait pas complètement voir ce qui se trouvait sur la table.

— Ah, mais vous n'arrêtez pas de courir partout vous deux ! Je vous...Oh, Namjoon Hyungnim, tu es là toi aussi !

Encore un nouvel arrivant, laissant Taehyung perplexe. Il ne savait plus où se mettre, lui qui s'était rarement retrouvé au milieu d'autant de gens qu'il ne connaissait pas. Le sourire que leur adressait Namjoon semblait vouloir dire qu'ils étaient ses amis, mais il y avait quelque chose qui le gênait.

Les sombres iris du premier, celui qui avait voulu voler ses dessins. La façon dont il le regardait le dérangeait, car il ne pouvait saisir ce à quoi il pensait. Il se contentait de le regarder comme lui regarderait la plus étrange mais la plus jolie des fleurs, mais compte tenu de sa posture et de la façon dont il avait parlé, il l'imaginait mal faire de telles métaphores.

— Je vous présente Kim Taehyung, le petit frère de Saehee. Rappelez-vous, vous n'aviez pas eu le plaisir de le rencontrer hier.

L'un d'entre eux sembla y réfléchir un instant, puis il fit un grand sourire et s'approcha de Taehyung en se courbant pour lui adresser ses salutations.

— Je m'appelle Jung Hoseok, ravi de te connaître. Saehee nous a beaucoup parlé de toi hier.

— Bon-bonjour...Saehee, elle...a parlé de moi ?

L'autre, qui semblait un peu plus petit et qui jusque-là s'était tenu un peu plus à l'écart, s'approcha en poussant légèrement le premier, avant de le détailler de haut en bas.

La première chose que Taehyung pensa en le voyant, était qu'il était certainement la définition même des plus hauts standards de beauté. Sa peau était pâle, et son visage de poupon était défini par sa longue chevelure noire, dont deux grandes mèches étaient rattachés par une simple barrette dans sa nuque. Il portait des bijoux magnifiques, au cou, mais aussi à ses deux oreilles. Deux anneaux en argent. Ses yeux étaient fins, tirés avec élégance, il avait de bonnes pommettes mais surtout...Surtout, il avait une bouche extrêmement belle, pour ne pas dire magnifique. Ses lèvres semblaient même briller un peu, et Taehyung se demanda s'il n'utilisait pas un peu de maquillage pour avoir cet effet.

— Taehyung, je te présente Park Jimin, et derrière lui, Jeon Jungkook. Ce sont mes amis, et je pense que tu pourrais très bien t'entendre avec eux, ils ont à peu près ton âge, annonça Namjoon avant de se tourner vers les trois jeunes nobles. Je compte sur vous pour être aimables, il est assez sensible et je ne veux pas qu'il se sente seul.

Le dénommé Jimin changea alors bien vite d'attitude, offrant un sourire rassurant au jeune maître.

— Ravi d'enfin pouvoir faire ta connaissance, l'histoire t'as t-elle plu ?

Ouvrant la bouche sans pour autant être capable de sortir un son, Taehyung hocha timidement la tête, gardant bien précieusement son carnet toujours collé contre son torse. Cet autre jeune noble, Jungkook, continuait de le regarder avec insistance.

— Toutes les jeunes filles en sont folles, nous, on vient surtout pour passer du bon temps et puis...on arrive aussi à avoir quelques verres gratuitement lors de ce genre d'événement, confia Hoseok, en riant de bon coeur.

— Ah, Hoseok ! Ne nous faites pas passer pour des soulards, je ne veux pas que Taehyung pense cela de moi. Et je compte sur toi pour ne jamais donner cette information à Saehee, si elle l'apprend, elle pourrait bien venir boire deux bouteilles à elle seule.

— Quoi ? Vraiment ?

Oubliant leurs discussions, qui semblait amuser le dénommé Jimin à leurs côtés, Taehyung osa détourner le regard vers Jungkook, qui n'avait pas bouger. Il se tenait toujours debout, face à lui, les mains rangées dans les grandes poches de son durumagi. Il avait une posture très droite, très...masculine. Le simple fait de le regarder fit quelque chose à Taehyung, qui ne put mettre des mots sur ce qu'il venait de ressentir. Oui, ce jeune garçon avait un charisme incroyable et s'en était presque trop pesant pour lui, il le mettait mal à l'aise.

Cela ne passa pas inaperçu aux yeux de Jungkook, qui se mit de nouveau à lui sourire, se penchant un peu pour observer les dernières feuilles qui trainaient sur la table. Mais quand il s'en rendit compte, Taehyung les attrapa d'une main, risquant même de les froisser et il se leva d'un seul coup, surprenant les trois autres.

— Je suis désolé, je...ravi de vous avoir rencontrer, mais je...j-je dois me rendre à...je devais rentrer alors...Nam-Namjon Hyungnim, nous pourrons nous revoir concernant ton professeur.

Puis il se courba pour les saluer, et s'en alla bien vite, faisant voler dans dans précipitation et sans qu'il ne puisse s'en rendre compte, un petit papier qui glissa de son carnet. A peine eut-il passer les portes de l'auberge, que Taehyung tira la manche de Yoongi qui s'était presque assoupi contre la bâtisse, et une nouvelle fois les joues rouges, s'en alla la tête baissée.

Toujours à l'intérieur, Jungkook le regarda partir d'un air amusé, quand il remarqua le bout de papier qu'il avait oublié. Il se baissa pour le ramasser et ne se fit pas prier pour le déplier, prenant connaissance de ce qui était écrit dessus.

Au fur et à mesure de sa lecture, un large sourire vint habiller ses lèvres. Ses yeux pétillaient de mille feux, et il avait senti une drôle de sensation agréable dans son ventre. Ou plutôt, dans son bas ventre.

— Et bien, pourquoi souris-tu comme un idiot, toi ? Demanda alors Jimin, s'approchant de son ami, curieux de voir ce qu'il pouvait bien y avoir de drôle sur un si petit bout de papier.

Mais avant qu'il ne puisse le lire, Jungkook l'enferma dans la paume de sa main, et releva la tête.

— Il a oublié ce papier.

— Qui ça, Taehyung ?

— Hm, acquiesça Jungkook, lançant un nouveau regard à la porte comme s'il pouvait encore y voir le joli minois du jeune homme.

— Je le trouve bizarre. Il est beau, très beau même, oui. Mais un peu trop...féminin, à mon goût. Qu'en penses-tu ?

Mais alors qu'il venait de poser la question, la réponse parue bien vite évidente pour Jimin, qui remarqua aussitôt le regard de son ami. Il ne l'avait pas vu avec un si splendide sourire depuis bien longtemps. Celui-ci était sincère, et surtout, il traduisait son amusement. Oui, Jungkook paraissait bien enjoué, pour quelqu'un qui n'avait encore jamais vu auparavant. Mais alors si Jimin l'avait trouvé beau, il était certain que ce nouveau venu était aux goûts de son ami.

Il pouvait le lire dans ses yeux, il pouvait même le voir à la façon dont sa langue tiquait contre sa joue.

Jungkook avait une nouvelle idée en tête, et il ne la lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas pu la réaliser.

— Moi, il me plait.