Chapitre 6 - Elodie va au restaurant
Le temps file à une vitesse folle et une semaine s'est déjà écoulée depuis la proposition d'Atsumu d'aller au restaurant. Mais au grand désespoir d'Elodie, rien ne s'est concrétisé. Elle a d'ailleurs à peine croiser le beau volleyeur et commence à imaginer des excuses et des plans pour le revoir.
Cette semaine a tout de même un point positif, le docteur Tanoshi s'est enfin décidé à laisser sa jeune stagiaire à pratiquer la kinésithérapie. Évidemment, Elodie ne peut manipuler les athlètes que sous surveillance et en suivant les directives de son maître de stage mais au moins, elle avance un peu plus vers sa carrière de kinésithérapeute spécialiste du sport.
On est vendredi et la semaine s'achève de manière mitigée dans l'esprit d'Elodie. Elle aurait vraiment aimé revoir Atsumu et apprendre à mieux le connaître. C'est plus fort qu'elle, elle n'arrive pas à le sortir de sa tête. Elle pense justement au beau passeur en sortant du centre de formation lorsqu'elle l'aperçoit un peu plus loin avec quelques autres garçons, probablement ses amis. Un sourire tendre illumine le visage d'Elodie quand un éclat de rire franchit la barrière des lèvres sensuelles d'Atsumu.
- Qu'est-ce que je risque après tout, pense Elodie en continuant de regarder le groupe de volleyeurs.
La jeune femme serre les poings en prenant une profonde inspiration pour se donner du courage et fait un pas en leur direction.
- Miya-san ! s'écrient soudain un petit groupe de filles en se précipitant vers le jeune homme. Miya-san !
Les demoiselles, toutes joliment apprêtées, encerclent Atsumu avec de grands sourires mielleux et lui tendant pleins de petits sacs colorés. Les amis du jeune homme semblent à la fois amusés et exaspérés par la situation alors que cela freine totalement Elodie.
- Tiens Miya-san, je t'ai préparé des gâteaux, dit l'une des filles.
- Moi, je t'ai tricoté une écharpe pour cet hiver, renchérit une autre.
- Tu voudrais pas qu'on aille boire un verre ? ose une troisième.
Atsumu se met à rire et leur accorde un petit sourire plein de charme qui fait frémir d'envie Elodie de la tête aux pieds. Cette dernière ne peut s'empêcher de baisser les yeux et de détailler sa propre tenue avec une moue résignée. Décidant que, finalement, elle préférait passer inaperçue pour ne pas donner à Atsumu l'occasion de la comparer avec ses groupies, la brune se fit toute petite pour aller prendre son bus.
- Visiblement, il a l'embarras du choix, songe t-elle avec un poids sur le cœur. Il semble aimer les filles pomponnées et pleines d'attentions... Les filles pas comme moi...
- Hey! Celli! l'interpelle la voix grave d'Atsumu. Attends !
La jeune femme se fige complètement en le voyant traverser le groupe de ses fans pour la rejoindre. Une vague de nervosité s'empare d'elle et pour dissimuler sa gêne, elle colle un sourire un peu trop enthousiaste sur ses lèvres, un sourire qui doit lui donner l'air un peu débile.
- Salut Celli ! T'as fini ta journée ?
- Salut...Euh... Oui ! Oui, j'ai terminé, répondit Elodie. Je rentre chez moi. Et...Et toi ? Tu fais quoi de beau ? Tu sors avec des amis ? ose t-elle demander avec un coup d'œil derrière lui.
Elle croise alors le regard furibond de ses groupies et celui plus surpris de ses amis avant de replonger dans les magnifiques yeux noisettes d'Atsumu.
- Les gars voulaient aller manger en ville et se faire un ciné. D'ailleurs, ça me fait penser qu'on s'est toujours pas fait ce restau ensemble...
- C'est vrai mais tu sais, ça fait qu'une semaine qu'on en a parlé alors bon... C'est pas pressé.
- T'es dispo demain soir ? demande soudain le volleyeur.
- Oui, dit Elodie trop prise au dépourvu pour réfléchir.
- C'est parfait ça. On a qu'à se retrouver à ce restau à 20h, c'est OK pour toi ? propose Atsumu en lui tendant une petite carte de visite.
- Je... Très bien. D'accord.
La brune reste là, sans bouger, face au blond et à son regard pétillant et profond. Elle a toujours la main légèrement tendue avec la carte entre les doigts. Les bruits de la ville autour d'eux semblent s'étouffer peu à peu jusqu'à disparaître totalement, les laissant dans une sorte de bulle.
- Je pense que ton bus va partir sans toi... dit Atsumu avec un sourire tendre.
Elodie aperçoit alors son bus refermer ses portes et s'apprêter à se réinsérer dans la folle circulation tokyoïte.
- Merde ! jure brusquement la jeune femme en s'elançant à la poursuite de son moyen de rentrer chez elle. À demain ! crie t-elle sans se retourner.
Elodie réussit à attraper son bus de justesse et se laisse tomber mollement dans un siège, essoufflée.
- Il est vraiment beau garçon votre amoureux, mademoiselle, lui dit soudain sa voisine, une vieille dame à la peau tannée comme du cuir et aux cheveux blancs comme neige.
- Merci, mais ce n'est pas mon amoureux...
- Hmmm hmmm... sourit la vieille avant de se tourner vers la vitre du bus.
Elodie hausse les sourcils face à cet échange des plus étranges puis met ses écouteurs pour se plonger dans ses pensées. Pensées toutes dirigées vers le beau garçon avec qui elle allait manger le lendemain. Peu à peu l'idée se fait son chemin dans l'esprit de la brune, accompagnée par une soudaine angoisse des plus superficielles. Qu'allait-elle porter ? Pas un jogging, c'est certain. Elle voulait être jolie, elle voulait lui plaire. Ses doigts survolent fébrilement l'écran de son téléphone pour envoyer un S.O.S à sa sœur de cœur.
"Sawa-chan ! Réunion d'urgence ! Situation critique ! J'ai besoin de ton aide !!!😱"
- Elo-chan, commence par te calmer, dit Sawako un peu plus tard alors que sa meilleure amie vide l'intégralité de son armoire sur le sol. C'est toi qu'il a invité, pas ta garde robe !
- Tu vas me dire que si ton assistant ultra sexy t'invitait au restau, tu voudrais pas être à ton avantage ? rétorque du tac au tac Elodie en jetant un regard ironique à son amie.
Celle ci redresse la tête, les joues rouges et bafouille quelques mots presque inaudibles et peu convaincants.
- Donc voilà ! reprends Elodie. Non parce que Sawa-chan, je pense que t'as pas bien saisi à quel point Atsumu est sexy ! Tu veux que je te remontre un photo ?
- Non, non, c'est bon ! rit Sawako. J'ai saisi !
- C'est désespérant, souffle la brunette en se laissant tomber la tête en avant sur son lit. Tu mettrais quoi toi, à ma place ?
- Tu me demande sérieusement ça à moi ! Regarde comme je suis habillée !
Elodie lance un regard morne sur la tenue de sa meilleure amie et esquisse un sourire. La japonaise porte un jean trop grand avec des déchirures aux genoux, un t-shirt également trop large qu'elle a noué sur la hanche et ses éternelles converses. Pas la tenue idéale pour un rencard, c'est certain. Sauf pour un concert de rock peut-être.
- Écoute Elo-chan, reprend Sawako de sa voix calme et posée. Sois toi même ! S'il n'est pas capable de t'apprécier ainsi, il ne te mérite pas. Opte pour le naturel, un jean et un joli pull, un coup de brosse et le tour est joué.
Elodie se retourne mollement sur son lit en grognant ce qui ne manque de déclencher l'hilarité de son amie et bientôt le petit studio d'étudiant résonne des rires complices des deux jeunes femmes.
La journée du samedi passe bien trop vite au goût d'Elodie qui se sent partagée entre excitation et stress à l'idée de passer la soirée avec Atsumu. Quand 20h sonne, la jeune femme lève les yeux sur l'enseigne du restaurant en face d'elle. Elle est au bon endroit et elle n'est pas en retard, ce qui lui retire une petite partie de son stress. Après un coup d'œil circulaire autour d'elle, Elodie décide d'entrer dans le restaurant où une serveuse l'accueille tout sourire.
- Bonsoir, vous avez réservez ?
- C'est une excellente question, songe Elodie avant de continuer à haute voix. Je...j'ai rendez vous avec quelqu'un.
- Oh, je vois! Quel est son nom s'il vous plaît ?
- Miya.
Une expression de surprise passe furtivement sur le visage de la serveuse avant qu'elle ne se fende d'un sourire goguenard.
- Attendez moi là, je reviens.
Elodie s'étonne de la voir tourner les talons et se pencher à travers le passe-plat de la cuisine pour parler à quelqu'un dont la brune ne distingue que les avant-bras. Une idée saugrenue lui traverse alors l'esprit.
- Est-ce que Atsumu travaille ici ? se demande t-elle, intriguée par cette attitude.
C'est alors qu'un jeune homme sort de la cuisine et se dirige vers elle, un air calme et sérieux sur son beau visage. Il se dégage de lui une aura impressionnante similaire à celle d'Atsumu mais il n'y a pas que cela de similaire. Ce garçon ressemble tellement au volleyeur qu'il ne peut s'agir que d'une seule et unique personne.
- Salut, il paraît qu'on a rendez vous... C'est assez osé comme technique de drague...
- Je...Non! Ce n'est pas ça que j'ai voulu dire... tente de s'expliquer Elodie encore sous le choc de cette apparition.
- Hey Celli ! s'écrit soudain une voix familière dans son dos. Je vois que t'as fait connaissance avec mon frère.
Atsumu apparaît soudainement aux côtés d'Elodie, son habituel sourire narquois sur les lèvres. En les voyant tous les deux d'aussi près, la ressemblance est frappante. Les cheveux d'Osamu ont beau être teintés en gris contrairement à ceux de son jumeau qui les a blonds, les deux jeunes hommes ont les mêmes yeux, le même nez, la même bouche. Cependant Atsumu dégage une assurance, qui frise l'arrogance, tandis que son frère semble plus discret et posé.
- Tsumu, dit ce dernier en posant un regard blasé sur son jumeau. Pourquoi tu viens ici pour tes rencards ? Et sans réserver en plus...
- Ben parce que j'aime ta bouffe, frangin ! réplique le blond avec un sourire innocent. Allez... Tu vas bien nous trouver une place...
Le gris pousse un profond soupir devant l'attitude de son frère et pose ensuite son regard indéchiffrable sur Elodie.
- Je te souhaite bien du courage avec lui... Allez, suivez moi.
La jeune femme emboîte le pas à Osamu et Atsumu ferme la marche, non sans râler sur la réflexion de son frère.
- Non, mais tu rigoles Samu ! Tout le monde sait que je suis le meilleur jumeau. Arrête de te voiler la face et accepte le ! Ta vie sera bien plus facile une fois que tu l'aura fait.
- T'es jamais fatigué de t'écouter parler...
Elodie sourit discrètement de cette joute verbale typiquement fraternelle et s'installe à la table en les écoutant se chamailler encore quelques secondes.
- Kinano viendra prendre votre commande, dit Osamu avant d'ajouter pour son frère. Et au fait, Tsumu...n'oublie pas qui va préparer ton repas...
Le gris s'éloigne avec un sourire légèrement machiavélique et les laisse seuls. Maintenant qu'ils se retrouvent en tête à tête, Elodie sent la pression refaire surface.
- Alala, les frangins, toujours casse-pieds, soupire Atsumu visiblement amusé malgré ce qu'il prétend. Tu as des frères et sœurs, Celli ?
- J'ai un grand frère.
- Ah ! Alors tu vois de quoi je parle, n'est-ce pas ?
Cette remarque arrache un petit rire à Elodie. Thomas et elle étaient toujours en train de se chamailler et toujours pour les mêmes choses. Cet empêcheur de tourner en rond passait son temps à reprocher à sa petite sœur son manque de féminité et son immaturité, se faisant une joie à chaque repas de famille de lui souligner que ce n'était pas ainsi qu'elle se dégoterait un amoureux.
- Oh oui, je vois totalement ce que tu veux dire ! répond Elodie en roulant des yeux. J'adore mon frère mais je suspecte que son but ultime dans la vie est de pourrir la mienne à chaque occasion. D'ailleurs, une fois, il...
Ils discutent et rient ainsi pendant de longues minutes au dépend de leur fratrie mais cela a le mérite de détendre Elodie.
- En tout cas, tu es très jolie ce soir, balance Atsumu faisant voler en éclat cette sensation de détente.
- Ce qui veut dire que d'habitude je le suis pas ! rétorque la brune en riant. J'admets que j'essaie de rendre sexy les joggings, mais pour l'instant c'est pas un grand succès !
Elle était mal à l'aise face à ce genre de compliments et quand Elodie était mal à l'aise, elle faisait de l'humour. C'est un trait de sa personnalité qu'Astumu a rapidement remarqué et qu'il trouve assez marrant. Cette petite brune est différente de toutes ces oies sans cervelle qui lui tournent autour, prêtes à tout pour lui plaire. Elle, elle semble un peu plus insaisissable et Atsumu doit avouer qu'il aime ça.
- Je ne suis pas d'accord, dit-il avec une voix suave pour la troubler un peu plus.
- Enfin bref...rougit Elodie en cachant son trouble dans son soda.
La serveuse dépose leurs plats devant eux, offrant ainsi à la brune la parfaite diversion. Lorsqu'elle croque dans son onigiri, ses yeux s'écarquillent de plaisir. Elle n'en a jamais mangé d'aussi savoureux.
- C'est ton frère qui les fait ?
- Oui. Et faut lui accorder ça, à Samu, ses onigiris sont une tuerie !
La conversation reprends alors naturellement entre eux deux, ponctuée par des bouchées de boulettes de riz. Ils discutent de tout et de rien, du volley et de la fac. C'est tellement agréable qu'ils ne voient pas le temps passer jusqu'à ce qu'Elodie tente de camoufler un baillement.
- On devrait y aller, sourit avec tendresse Atsumu. Il est tard et la semaine a été longue.
Alors qu'il se lève pour aller voir son frère, Elodie en profite pour jeter un coup d'œil gourmand sur son jean. Elle avoue volontier que ce type de pantalon rend parfaitement justice à une partie bien spécifique de son anatomie et imagine très bien sa main se glisser subtilement dans cette poche arrière si tentante. Avec un petit soupir de satisfaction, Elodie se lève à son tour et suit Atsumu pour sortir dans la rue.
L'air frais nocturne est agréable après la salle surchauffée du restaurant et la brune inspire profondément pour savourer pleinement cette fraîcheur. Elle lève les yeux vers le croissant de lune qui brille dans le noir du ciel mais sa distraction passagère lui fait rater la petite marche du perron. Elodie se sent tomber et se voit déjà se ramasser sur le bitume du trottoir. Elle attend le choc mais rien ne vient. Au lieu de rencontrer la surface froide et humide du sol, son visage rencontre de la douceur et de la chaleur. Sa joue s'écrase sur quelque chose de ferme mais d'incroyablement agréable et dont l'odeur divine lui emplit les narines.
Ses doigts aggrippent le tissu de la chemise d'Atsumu alors qu'elle se redresse tant bien que mal et son regard accroche celui du volleyeur. Les mains de celui-ci glissent doucement sur les avant-bras d'Elodie, provoquant chez elle une série de frissons incontrôlables.
- Et bien, tu te jettes carrément dans mes bras maintenant, Celli...
- Je... Excuse moi, j'ai trébuché et...bredouille Elodie en reprenant contenance.
- Faut croire que j'ai eu de la chance alors, lâche t-il naturellement avec un clin d'œil ravageur.
Elodie est toujours noyée dans le regard si intense d'Atsumu quand elle réalise soudain que ses doigts reposent toujours sur le torse ferme du blond et que ses mains à lui sont toujours sur ses coudes. Le temps se suspend à nouveau entre eux, les enfermant dans une bulle, comme la veille devant l'arrêt de bus. Atsumu semble se pencher lentement vers le visage de la brune qui prend soudain conscience de ce qui va se produire. Alors il y a comme un éclair dans son esprit et elle s'éloigne doucement du jeune homme, en reculant de quelques pas.
- Merci pour la soirée, Miya, sourit Elodie en passant une main dans ses cheveux. Il est tard, je vais rentrer.
- Tu veux que je te raccompagne ?
- Non t'inquiète pas, c'est pas loin. Merci. On se verra sûrement lundi !
Elodie traverse alors la rue après avoir adressé un dernier signe de main. Elle respire profondément pour calmer les battements erratiques de son cœur et s'oblige à marcher calmement jusqu'à sa résidence.
- Qu'est ce qui vient de se passer là exactement ? se murmure t-elle à elle-même.
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Hey hey hey!
Revoilà Sawako pour le chapitre 6 de cette histoire loufoque !
Et on dirait que ça se concrétise un peu entre Atsumu et Elodie 😏😏
Mais il semblerait aussi que mademoiselle panique un peu et prend ses jambes à son cou !
Comme toujours affaire à suivre 😉
En attendant je vous laisse avec la piquante @Noctyss !
Sawako ❤️
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