Chapitre 24 - Elodie face à l'avenir
A peine a t-elle quitté le banc que sa place à côté de Sawako est prise par Kuroo. Elodie sent un sentiment de soulagement enflé dans sa poitrine. Au moins Sawako semble avoir laisser derrière elle ses démons du passé et vouloir aller de l'avant avec son beau brun. Ce dernier ne paraît pas avoir de mauvaises intentions envers la jeune fille qu'il dévore littéralement des yeux.
Plongée dans ses pensées, Elodie montre machinalement son pass et se retrouve rapidement auprès des joueurs du centre qui viennent d'achever leur échauffement. Lorsque son regard se pose sur Atsumu, son cœur se réchauffe malgré ses inquiétudes. Il est juste devant elle, en tenue de volley, buvant avidement à sa gourde, ignorant les quelques gouttes de sueur qui coulent sur ses tempes. Une fois sa soif étanchée, il pose ses prunelles chocolat sur sa petite amie avec tendresse et lui adresse un sourire en coin.
- Hey, la salue t-il simplement.
- Hey, répond la jeune femme sur le même ton.
Malgré cet échange banal, Elodie ne peut réprimer le frisson qui lui parcourt l'échine. Elle n'arrive pas s'enlever de la tête que quelque chose ne va pas entre eux. Elle sait qu'elle a dit à Sawako qu'elle ne tenterait pas de lui tirer les vers du nez mais sentir une distance, même infime, entre elle et Atsumu la trouble et l'angoisse.
- Tout va bien ? tente t-elle alors en emmêlant leurs doigts. Tu as l'air... Je sais pas... distant...
Pendant une demi-seconde, Elodie voit une ombre passer dans le regard de son volleyeur puis il affiche à nouveau cet air à la fois arrogant et rieur qui lui est habituel.
- Pas du tout ! Je me concentre sur le match à venir, c'est tout !
- Miya Atsumu, l'interpelle soudain une voix terriblement grave, appartenant aux souvenirs d'Elodie.
Cette dernière redresse la tête et des rougeurs s'étalent doucement sur ses pommettes quand elle reconnaît le propriétaire de cette voix de basse.
- Tiens, salut Ushijima ! répond Atsumu, un sourire de façade visé aux lèvres. Tu as toujours cette manière bien personnelle de saluer les gens, on dirait...
L'ancien champion de Shiratori Zawa ne semble pas comprendre cette pique et se contente de hausser un sourcil. Puis son regard d'aigle se pose sur la petite créature qui se tient aux côtés du passeur et un éclat de surprise brille dans ses yeux quand il remarque leurs doigts enlacés.
- Je t'ai déjà vu, lance abruptement Ushijima à l'attention d'Elodie. À Miyagi, pour des matchs.
- Je... Hum... Oui, je suis de Miyagi... J'ai assisté à... À plusieurs de tes matchs, Ushijima... bafouille maladroitement la brune, le visage de plus en plus rouge.
- C'est ma copine, tranche la voix d'Atsumu tandis qu'il attire Elodie plus près de lui, dans une attitude qui transpire la jalousie.
- Je vois, réponds simplement Ushijima. Bonne chance pour le match, Miya.
Alors qu'il s'éloigne, Elodie pousse un profond soupir. Comment pouvait-il encore lui faire perdre tous ses moyens après tout ce temps ? Surtout maintenant qu'elle était avec un garçon qui, certes, la rendait folle mais dont elle était également très éprise. Mais tandis qu'elle se questionne sur le pourquoi du comment, une vague de souvenirs la submerge et la ramène à l'époque du lycée, de Karasuno et de son béguin intense pour Kageyama et Ushijima. Elle se rappelle avec nostalgie de la première fois où elle avait vu le champion des aigles jouer et comment son cœur avait battu la chamade quand il avait frappé le ballon avec une assurance proche de l'arrogance. Cette confiance en soi qui émanait de Ushijima l'avait fait totalement chavirer en une fraction de seconde.
- Un trait de caractère qui se retrouve chez Tsumu, songe t-elle avec un sourire tendre, réalisant que cette assurance l'avait également conquise chez le passeur.
- T'es toujours avec moi ou tu fantasme encore sur monsieur amabilité ! ronchonne d'ailleurs ce dernier avec une mine renfrognée.
- À vrai dire, je pensais à toi... lui sourit doucement Elodie, touchée par cet élan de jalousie. Et tu sais que vous avez quelques points communs...
- Ah oui, vraiment ? Tu le connais si bien que ça ?
La jeune femme se retient de pouffer de rire devant l'expression revêche et clairement jalouse de son petit ami et continue.
- Pas aussi bien que toi mais je peux t'assurer que vous avez des points communs. Vous êtes tous les deux très confiants en vos talents, vous êtes, chacun à votre poste, des joueurs de génie et vos adversaires vous redoutent...
- Mmphmm... grommele le volleyeur, une expression songeuse dans le regard. Et il est professionnel dans un club de Tokyo, lui...
Cette dernière remarque interpelle Elodie qui ne voit pas où Astumu veut en venir en disant cela. Alors qu'elle sent de nouveau cette distance s'immiscer entre eux sournoisement. Elle n'aime pas cette sensation qui la déstabilise et alors qu'elle s'apprête à questionner son petit ami sur la question, l'arbitre annonce le début du match. A contre cœur et ses interrogations en suspens, la brune laisse Atsumu rejoindre ses coéquipiers sur le terrain et pars prendre sa place sur le banc des soigneurs.
Rapidement et malgré elle, Elodie ne songe plus qu'au match qui se déroule sous ses yeux. Atsumu est égal à lui même et assure des passes d'une qualité à couper le souffle. Jamais la jeune femme ne se lassera d'un tel spectacle. Le voir si concentré et à la fois presque nonchalant dans chacune de ses actions est un vrai régal. Même un amateur ne peut ignorer le talent du jeune passeur prodige. Le plus fascinant, c'est qu'il a l'air de tout réussir avec une facilité déconcertante mais Elodie a parfaitement conscience du travail acharné caché derrière cette aisance à l'allure si naturelle. Une immense bouffée de fierté explose soudain en elle pendant que son regard ne quitte plus Atsumu. Exit Kageyama. Exit Ushijima. Exit tous les beaux gosses sportifs aux muscles saillants. À cet instant précis, Elodie n'a d'yeux et de cœur que pour Miya Atsumu.
Le match s'achève sur une victoire serrée de l'équipe d'Atsumu. Elodie pousse un long soupir et réalise à présent à quel point elle est soulagé que son amoureux ne se soit pas blessé durant la rencontre.
Les joueurs se saluent courtoisement puis quittent lentement le terrain pour les vestiaires. La brune décide alors de rejoindre Sawako et Kuroo en attendant son petit ami.
- Je dois avouer qu'il est fort ! reconnait Sawako.
- Tu as pu suivre le match ? s'enquiert Elodie. Ils jouent beaucoup plus vite et technique que lors des rencontres au lycée...et comme je n'étais pas avec toi pour décrypter...
- Ne t'en fais pas pour ça, ricane sa meilleure amie. Testuro a joué les commentateurs pendant tout le match ! C'était parfait !
Le regard langoureux qu'ils échangent alors ferait presque rougir Elodie. Mais au fond, elle est heureuse qu'ils soient enfin sur les mêmes rails tous les deux. Les voyant se dévorer des yeux, elle finit par se racler la gorge pour leur rappeler sa présence, ainsi que celle des autres spectateurs qui quittent peu à peu les gradins.
- Atsumu ne va pas tarder à sortir de la douche, dit-elle, une fois l'attention du couple de nouveau sur elle. On l'attends et on va manger un bout ensemble ? Ça vous dit ?
- Non merci, je pense qu'on va rentrer chez moi, réponds Kuroo, sa main sur la hanche de Sawako la pressant plus fort contre lui. On mangera là bas...
- Désolée, Elo-chan... s'excuse Sawako. On... Enfin... C'était prévu comme ça... Mais... On peut changer nos plans si...
- Non, non ! T'inquiètes ! la coupe la kinésithérapeute en herbe. Profitez de votre soirée en amoureux !
- C'est prévu ! lâche Kuroo, sans cacher son sourire plein de promesses lascives, faisant pouffer sa belle.
- Tu vas pouvoir profiter d'une soirée en tête à tête avec ton amoureux, toi aussi, Elo-chan ! On se voit lundi !
- Tiens au fait, ajoute Kuroo déjà à moitié tourné vers la sortie. Tu donneras ça à Miya. C'est pour lui... Enfin pour vous. À plus !
Elodie baisse les yeux sur l'enveloppe cartonnée que le brun lui a mis dans les mains, curieuse de savoir ce que c'est. Le papier est de haute qualité et lourd. Le nom d'Atsumu est inscrit en lettres dorées avec une calligraphie élégante et le verso porte le cachet de la fédération japonaise des sports. Tout cela à l'air très officiel mais Elodie est sortie de son investigation par le retour de son volleyeur. Ce dernier glisse un bras autour de ses épaules et elle se retrouve aussitôt enveloppée dans un cocon de chaleur à l'agréable parfum de gel douche.
- On va bouffer ? J'ai la dalle... lâche Atsumu en l'entraînant vers l'extérieur.
- Tu as bien joué ce soir, complimente Elodie quelques minutes plus tard dans les couloirs du centre.
- Sûrement pas aussi bien que Ushijima...
- Pourquoi tu parles de lui ? Je ne vois pas le rapport...
Soudain l'attitude de Tsumu change radicalement. Elodie le sent se crisper à côté d'elle et découvre, en lui lançant un regard en biais, un visage fermé à l'expression dure.
- Est-ce que tu vas finir par me dire ce qu'il t'arrive depuis l'autre jour ? s'agace t-elle, en s'arrêtant de marcher, les bras croisés sur sa poitrine. Si tu attends de moi que je devine, je...
- Si je quittais Tokyo, tu n'aurais pas de mal à me remplacer, gronde tout à coup le volleyeur. Tu n'aurais qu'à te jeter dans les bras d'Ushijima ! Ça serait parfait pour toi, après tout c'est ton crush du lycée et le voilà tout disponible à Tokyo avec une belle carrière lancée !
Elodie le dévisage avec des yeux ronds, abasourdie par ces mots. Elle s'était attendue à beaucoup de choses, même à ce qu'il lui annonce qu'il ne voulait plus d'elle mais ça, elle ne l'avait pas vu venir. Monsieur lui fait une crise de jalousie et c'est à la fois touchant et ridicule.
- Tu dis des bêtises ! pouffe t-elle. Pourquoi veux-tu que je...
- On ne sait jamais ce que la vie nous réserve, Elodie ! l'interrompt Atsumu d'une voix furieuse. Et je t'ai vu rougir comme une adolescente en chaleur devant cet imbécile arrogant !
Cette fois, c'est au tour d'Elodie de sortir de ses gonds. Exaspérée de l'attitude de son petit ami mais également contre leur couple, qui visiblement ne sait pas communiquer sans élever la voix. Elle réalise qu'ils sont à deux pas de son bureau alors elle lui attrape fermement le bras et le tire à sa suite. Quitte à se disputer encore une fois, la brune préfère le faire dans un lieu plus intime, à l'abri des regards curieux et des oreilles indiscrètes.
Une fois la porte de son bureau refermée sur eux, la jeune femme laisse sortir son mécontentement de manière plus sonore.
- Arrête tes conneries ! T'es jaloux d'un type sur qui j'ai craqué au lycée ! Au lycée, Tsumu ! C'est quasiment une autre vie ! En tout cas, c'était une autre Elodie !
- C'est facile de dire ça maintenant, s'écrie à son tour Atsumu. Mais si je n'étais pas là ton discours serait bien différent, c'est certain !
- Mais pourquoi on se dispute au juste, hein ? Pour Ushijima ? réplique la brune, le visage rouge de colère. C'est stupide ! Il ne représente rien de plus qu'un souvenir pour moi !
L'atmosphère de la pièce est lourde et chargée d'électricité. On pourrait presque ressentir des éclairs fusés entre eux.
Atsumu, face à ce dernier argument, détourne le regard en se mordant la lèvre. Il n'arrive pas à se calmer et serre violemment les poings dans ses poches. Il ne contrôle absolument pas le marasme des émotions qui l'habitent et il déteste cela, ne pas contrôler.
Tout à coup, Elodie pousse un long et profond soupir qui semble déchirer le silence entre eux.
- J'en ai assez Tsumu... J'en ai assez de constamment me disputer avec toi. À croire que c'est notre seul moyen de communiquer ! Pourquoi on ne peut simplement pas se parler comme tout le monde ? Je t'aime mais tout ça me fa...
Elle n'a pas le temps de continuer que les lèvres d'Atsumu se plaquent subitement sur les siennes. Elodie se fige sous l'assaut mais son petit ami n'a pas l'intention d'abandonner et son baiser redouble d'intensité. Ses grandes mains viennent se poser sur les joues de la brune et sa langue force possessivement le passage jusqu'à sa jumelle. Elodie perd rapidement pied devant une telle ardeur et se laisse glisser dans ce baiser, pris à l'improviste.
Quand il sent la résistance de la jeune femme fondre comme neige au soleil, Atsumu laisse l'une de ses mains descendre lentement le long de l'épaule et du bras d'Elodie pour finir par se placer en éventail dans le creux de son dos. Il la serre plus fort contre lui mais sa bouche se fait moins pressante, plus douce. Il cajole de ses lèvres celles de sa petite amie avec une tendresse nouvelle mais qui dissimule malgré tout une certaine passion. Et plus Elodie se montre réceptive plus cette passion gagne en force. Brutalement, les pieds de la jeune femme quittent le sol et ses fesses rencontrent le moelleux de la table de massage derrière elle puis elle perçoit Atsumu se glisser entre ses cuisses pour mieux se coller à elle et approfondir son baiser. Elodie à conscience, à travers les vapeurs de son désir pour le volleyeur, que ce n'est pas un moyen de régler leurs problèmes de communication. Au contraire. Mais pourtant, elle ne peut s'empêcher de ressentir une chaleur délicieuse embrasé le bas de son ventre et s'infiltrer dans ses veines. Elle se fiche que ça ne soit pas la bonne solution, à cet instant ce qu'elle désire le plus c'est de ressentir qu'il y a toujours un lien entre eux, une sorte de connection. Alors, ses mains se faufilent d'elles mêmes sous le t-shirt d'Atsumu pour l'en délester et aggriper avec avidité ses épaules puissantes tandis qu'il s'évertue à la débarrasser de son propre haut.
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Elodie inspire profondément l'odeur de la peau d'Astumu, la tête plongée dans son cou. Ce mélange de gel douche et des effluves de leur câlin passionné la fait irrémédiablement sourire.
- Pourquoi tu souris bêtement comme ça tout d'un coup ? demande le volleyeur, ses bras toujours enroulés autour de sa belle.
La paillasse médicale qui avait supporté leurs ébats amoureux n'étant pas très large, leurs deux corps restaient emmêlés des orteils au bout des doigts.
- J'aime ton odeur... avoue Elodie, les joues roses de gêne.
Elle sent le torse d'Astumu être secoué par un petit rire silencieux juste avant qu'il n'embrasse tendrement le haut de son crâne.
- Je ne veux pas briser ce moment mais qu'est-ce qu'il s'est passé au juste ? reprends t-elle. On se disputait et tu m'as sauté dessus...
- C'est juste que... justement on se disputait et tu m'as balancé que tu m'aimais, s'explique Tsumu, le regard rivé au plafond blanc. J'ai juste eu besoin de sentir... Je ne sais pas trop... J'ai eu besoin de t'embrasser, de sentir que t'étais vraiment avec moi...
Elodie n'a pas l'habitude des grands discours de la part de son petit ami mais plus gênant encore, elle réalise qu'effectivement, sous le coup de la colère, elle lui a dit "je t'aime" pour la première fois. Ce constat fait passer ses joues du rose à l'ecarlate en un battement de cœur.
Est-ce que tout cela, cette tension entre eux, cette dispute stupide n'était due qu'à de l'incertitude et de la jalousie à cause de Ushijima ?
Mais soudain, le corps d'Elodie se crispé. Son esprit est en train de relier certains points et soulève de nouvelles questions. Atsumu lui semblait distant et étrange avant la rencontre inopinée avec Ushijima. Depuis l'autre matin au café en réalité. Ce n'était donc pas seulement une question de jalousie ou d'incertitude.
- Attends une seconde Tsumu... dit la jeune femme en se redressant sur un coude pour croiser le regard de son volleyeur. Ce n'est pas Ushijima le problème ! Tu étais étrange avant ça...Ce que tu as dit toute à l'heure... Pourquoi tu ne serais plus là ? Pourquoi tu quitterais Tokyo ? Qu'est ce que tu me caches ?
Un lourd silence lui répond mais elle sent Atsumu se tendre contre elle et ses prunelles chocolat deviennent aussitôt fuyantes. Plusieurs minutes s'égrainent sans que le sportif n'ouvre la bouche et quand Elodie se prépare à insister, il se décide enfin à parler d'une voix las.
- J'ai reçu une proposition pour un club, les Black Jackal... À Osaka...
- Oh ! Je vois... souffle Elodie, partagée entre la fierté, la joie et la peur de le voir partir.
- Depuis que Kuroo m'a dit ça, je suis perdu, continue Atsumu. Et pour compliquer le tout, je dois me décider rapidement...
- Pourquoi tu hésites ?
Atsumu pose enfin les yeux sur la brune et celle-ci voit une étincelle d'incompréhension y briller.
- Tu plaisantes ? lâche t-il effaré. À cause de toi, bien sûr !
- De moi ?
- C'est évident non ! Je n'ai pas envie de partir et de te laisser derrière moi ! C'est trop dur...
- Trop dur ? continue de répéter Elodie dont le cœur commence à s'emballer sous l'espoir de ce qu'elle croit deviner dans les mots d'Atsumu. Pourquoi ?
- Je pensais que tu l'avais compris... C'est trop dur parce je t'aime Elodie ! Je suis amoureux de toi et je veux pas me séparer de toi !
Cette fois c'est au tour du souffle d'Elodie de devenir erratique sous le choc de cette déclaration. Il l'a vraiment dit et de manière on ne peut plus explicite. Elle sait qu'elle doit lui répondre quelque chose, n'importe quoi mais les mots refusent de sortir de sa bouche. Alors la jeune femme se love un peu plus contre son amant et avec une lente douceur, elle vient déposer ses lèvres sur les siennes. Elle l'embrasse longuement, tendrement, faisant passer tous les mots muets dans ce baiser pour lui faire comprendre à quel point ses sentiments sont réciproques et surtout à quel point cela serait dur pour elle aussi d'être séparée de lui.
Pourtant, Elodie ne sait que trop bien qu'il doit dire oui à cette proposition car cela représente une chance inestimable pour sa carrière. Quand enfin, leurs lèvres se détachent, humides et enflées de passion, les deux amoureux parlent en même temps.
- Dit oui, souffle Elodie.
- Pars avec moi, propose Atsumu.
Un silence s'étale entre eux, le temps que chacun percute les mots de l'autre.
- Tu veux que je vienne avec toi ? s'étonne la jeune femme en se redressant. À Osaka ?
- Oui, c'est la meilleure solution ! Tu pourras continuer tes études à la fac d'Osaka, on vivra ensemble dans un appart' sympa et on...
- Mais attends, le coupe t-elle en plaçant une main sur ses lèvres encore chaudes de leur baiser. Tu vas trop vite, Tsumu... On est ensemble depuis peu de temps et on se dispute tout le temps ! Et puis c'est pas si simple que ça de quitter la fac, mon stage et... Sawako! Tu as penser à elle ? Je devrais la quitter elle aussi alors qu'on est ensemble depuis qu'on est gamines !
- Pourquoi tu paniques à ce point ? maugrée le volleyeur avec une moue boudeuse. Mon idée n'est pas mauvaise, tu trouves seulement des excuses... Et ta copine est la pire de toute ! Elle va vivre sa vie avec Kuroo maintenant alors pourquoi nous, on ferait pas pareil ?
Elodie est frappée par la justesse des paroles de son petit ami. Au fond d'elle-même elle sait qu'il a raison et que les arguments qu'elle avance ne sont rien de plus que des excuses. Mais au final, de quoi a t-elle si peur ? De lui ? De l'intimité que cette nouvelle vie signifierait ? Que leur couple fonctionne ou qu'il ne fonctionne pas ? À mesure qu'elle plonge dans ses interrogations intérieures, elle plonge également dans le regard d'Atsumu. Elle n'y lit que de la tendresse et de la confiance. Une confiance en eux, en leur couple et en l'avenir. Une confiance si inébranlable qu'elle laisse échapper un petit soupir de capitulation.
- Très bien Tsumu... Allons ensemble à Osaka !
- C'est vrai ? Tu accepte ? s'écrie Atsumu avec un sourire éclatant de bonheur.
- Oui ! C'est vrai ! rit la brune, gagnée par l'euphorie de son petit ami.
Le sportif prodige, fou de joie, se redresse d'un coup pour la serrer dans ses bras mais emporté par son enthousiasme, il ne réussit qu'à les faire basculer de leur lit précaire et instable. Leur chute n'est pas douloureuse et les entraîne dans un fou rire quand ils se retrouvent allongés et encore nus sur le carrelage froid.
Leur hilarité passée, le couple se décide enfin à s'habiller pour aller manger. C'est à ce moment que l'enveloppe confiée à Elodie par Kuroo un plus tôt tombe aux pieds d'Atsumu qui la ramasse.
- Qu'est ce que c'est ?
- Je ne sais pas, avoue Elodie en terminant d'enfiler son pull. Kuroo m'a dit de te le donner. Ça a l'air d'un truc officiel...
- Ça vient de la fédération des sports, remarque Atsumu en l'ouvrant. C'est une invitation pour un gala donné à l'occasion des Jeux Olympiques...
- Wahou! C'est pas rien que tu sois invité à ce genre d'événements !
- Que nous soyons invités, rectifie le sportif en montrant l'invitation à l'écriture dorée. C'est écrit "accompagné de la personne de votre choix".
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Hello c'est Sawako !
Désolée pour cette longue absence mais entre mon histoire sur Bokuto et mes projets perso IRL, la rédaction de ce chapitre m'a pris plus de temps que prévu !!
En tout cas, j'espère que ces lignes suffiront à mon Mea Culpa et compensera l'attente !
Je laisse la main à ma chère @noctyss pour la suite des événements.
Je vous embrasse fort et à très bientôt 😘😘😘
Sawa-Chan ❤️
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