Chapitre 1 - Scène de nu
Avant de reprendre ma vie de solitaire à l'université, je passe par la maison de ma mère pour savoir où elle en est. Alors que j'avance lentement, mes pas m'entrainent plus vite que prévu devant chez elle, et l'état de la maison, me laisse penser que rien n'a changé. Ma main sur la poignée, j'hésite à entrer.
J'expire lourdement. Rien ne changera, je devrais le savoir et m'y faire depuis le temps, mais j'avais tellement espoir qu'elle ait enfin pris une bonne résolution et qu'elle veuille se faire aider, mais bon... c'est loin d'être le cas. Je relâche la poignée et fais marche arrière.
Pourquoi j'ai une famille aussi pourrie ?
Tu as de la chance, dans ton malheur, ton père est parti sans dire au revoir et ça t'évite un coquard comme celui à ta première rentrée !
Le petit Diable que j'ai dans la tête n'a pas tout à fait tort. Même si ça m'a cassé les miches que tout le monde me dévisage, ça m'a permis d'être tranquille et que personne ne vienne me les gonfler.
Personne sauf Don Juan, le casse-pied !
Un vrai dur à cuire en y repensant. J'ai beau le remballer, il revient sans cesse, et avec encore plus d'assurance dans l'espoir de me faire craquer.
J'arrive enfin devant le campus et suis pressée d'en finir avec mon chien sur roulettes lorsqu'on me hèle :
— Hé ! Ma Bonita jumelle !
Faisant comme si je ne l'avais pas entendu, après tout, il ne peut pas savoir que ma musique ne tourne plus, je continue mon chemin. Manque de chance, il me tire le bras, accrochant le fil du casque en même temps, il tombe de ma tête.
— Quoi, Don Juan ? T'as loupé ton plan drague de la semaine ? aboyé-je, en rogne.
— Dis donc, Bonita, t'es de mauvais poil, aujourd'hui ? se moque-t-il. Ça ne te fait pas plaisir de me revoir ?
— Ouais, bah, j'aurais préféré tomber mille fois dans un puits que de t'entendre me parler ! Qu'est-ce que tu me veux ? J'suis pressée, grouille tes fesses de valet !
— On a des cours ensemble, je te rappelle. Toi et moi. Sur une scène. Tu n'as pas oublié ?
— Oui et non ! Mais ça me laisse encore quinze bonnes minutes pour déposer ma valise dans ma piaule et filer en cours, alors arrête de me soûler !
— Je suis là pour te servir, Bonita chérie. Tu veux de l'aide ?
— Plutôt crever ! Va voir Lyane, j'suis certaine qu'elle rêve de toi, même éveillée.
— Tout le monde rêve de moi, Bonita, je suis magnifique ! Même toi, j'en suis sûr ! Je parie que rien qu'en te parlant, t'en mouilles ta petite culotte. D'ailleurs, ce n'est pas trop chiant de la changer toutes les cinq minutes tellement je t'excite ?
Je m'approche de lui, colle ma poitrine contre son torse et fulmine.
— Oh ! Don Juan, si tu savais ! Juste en pensant à ta sœur, je pourrais jouir si tu me le demandais !
Sur cette phrase qui lui fait froncer les sourcils et déglutir, je lui tourne le dos et file.
— Hey, Bonita ! Tu finiras par comprendre que je te plais aussi ! crie-t-il derrière moi.
Je lève les yeux au ciel, me retourne pour lui faire un fuck, mais il a déjà disparu.
Il ne va pas encore recommencer comme les autres années, bordel ! J'en ai ma claque de ce type, qu'il se fasse enlever par des extraterrestres, à la fin. J'ai fait de mon mieux pour tenir le coup, mais cette année va être la bonne. Je vais me le faire !
Le tuer ou le baiser ?
J'envoie bouler le diable dans ma tête. Je vais finir par croire que je suis folle à force de me parler à moi-même.
Enfin dans ma chambre, qui est tout sauf accueillante, je balance ma valise dans le coin et saute sur mon lit. Je ferme les yeux et inspire longuement. « Salut ! » retentit soudain une petite voix qui arrive jusqu'à moi de la salle de bain.
— Putain, mais t'es qui ! hurlé-je de peur, en me redressant sur mon lit.
— Ta nouvelle coloc' ! Merci pour l'accueil.
— Tu m'as fait flipper, espèce de folle ! Tu ne pouvais pas faire du bruit lorsque je suis rentrée pour me prévenir que tu étais là ? Et puis, mais qu'est-ce que tu fous ici ? Je ne suis pas censée avoir une coloc' !
Elle s'apprête à répondre lorsque je la coupe.
— Tu sais quoi ? Je m'en bats les ovaires !
J'attrape ma veste et file sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit.
— Attends, j'ai... m'interpelle-t-elle.
— Tais-toi, je ne suis pas ton amie, je n'en ai pas et je n'ai pas envie de faire partie de ton groupe de bêta, alpha, oméga ou gamma, fous-moi la paix et ne me parle plus jamais. Ça ne te plaît pas tant mieux, casse-toi !
Il ne manquait plus que ça. Avoir une coloc' de bonne famille, non merci. Avec son style coincé et un chignon travaillé duquel aucune mèche dissipée ne s'échappe, elle me fait flipper. Bientôt, elle risque de me demander de l'accompagner à l'église pour prier.
Une clope au bec, je m'avance vers le secrétariat de la cité U faire corriger cette erreur. J'écrase ma cigarette et entre, lorsque je tombe sur Mister Beau gosse. Notre prof de théâtre. Si je pouvais, je me le referais bien au petit déjeuner, au déjeuner et au souper ! Moi, gourmande ? Pas des moindres !
— Calice, bonjour ! dit-il surpris, en me découvrant derrière lui.
Mais qu'est-ce que c'est dur de faire semblant de ne pas avoir baisé son élève ! C'est un sacré prof qui en a sacrément dans le pantalon. J'ai pris un pied d'enfer dans cette chambre, pendant notre week-end de trois jours ! Une vraie bombe sexuelle. Il m'a rejointe pendant le stage pour voir comment se déroulait celui-ci avec la troupe et nous avons profité de notre solitude, ensemble. Je peux annoncer que ces jours ont été mouvementés. Rien qu'en repensant à nous dans ce pieu ultra moelleux mon corps s'enflamme à nouveau de désir pour lui.
— Bonjour Hanson, vos vacances ont été... bonnes ! demandé-je avec un air innocent.
Il me sourit du coin des lèvres et sans répondre à ma question, il émet.
— Vous ne seriez pas en retard pour votre premier cours de la journée ?
Je regarde ma montre en haussant les épaules.
— Possible, mais il faut croire que le prof le sera aussi, je me trompe ? rétorqué-je, souriante.
— Cessez votre insolence, mademoiselle McPhee...
— Ah ! Nous sommes donc revenus aux civilités ! Bien, Monsieur Falcq, je dois faire part d'une réclamation à Madame Heigt, ce que vous ne deviez pas faire, a priori, vu la façon dont vous étiez penché sur son bureau.
Il grince des dents, se retourne sur la secrétaire et ajoute :
— Je repasserai plus tard finir notre conversation. Passez une excellente journée, Madame Heigt.
— Merci Monsieur Falcq, vous aussi et bon courage pour supporter les élèves, vous allez en avoir besoin. Ils ont dû recharger leurs batteries durant les vacances.
Il lui fait un clin d'œil et s'en va. Mon regard suit son cul jusqu'à ce qu'il ne soit plus dans ma ligne de mire.
— Que puis-je faire pour vous, mademoiselle McPhee ? annonce la secrétaire, en se raclant la gorge, de manière peu élégante.
— Pourquoi j'ai une coloc' ? Vous étiez pourtant d'accord pour me laisser seule.
— C'est la dernière place libre qu'il restait, et mademoiselle Ridson vient juste d'intégrer cette université, alors faites-lui un merveilleux accueil, mademoiselle McPhee ! Sur ce, passez une excellente journée ! lance-t-elle un sourire vainqueur, en me montrant toutes ses dents.
Je grogne intérieurement en avançant vers la sortie, m'arrête devant la porte et me retourne vers elle :
— Vous savez, Madame Heigt, vous avez raison de tenter votre chance avec Monsieur Falcq. J'ai passé un week-end avec lui à Orlando, il y a deux semaines, et je peux vous dire qu'il en a une bien dure et une grosse, comme ça ! précisé-je, en lui montrant la taille des mains.
Elle me regarde, choquée, alors que je sors de son bureau, victorieuse.
La prochaine fois, elle fera attention à qui elle a à faire, la mégère !
Mon nom retentit plusieurs fois, mais je continue ma route jusqu'à ma salle de cours.
Je pousse la porte et passe le chambranle en traînant les pieds pour rejoindre ma place, lorsque mon cher professeur s'exprime oralement et avec gratitude, sur le plaisir de ma présence.
— Quelle agréable surprise de vous voir enfin à mon cours, Mademoiselle McPhee.
— Tout le plaisir est pour moi, Han-son, réponds-je de façon à faire croire que j'éternue.
Tout l'amphi rit et, satisfaite, je pars m'asseoir à côté de mon camarade. Le seul siège libre dont j'ai hérité pour le quart d'heure de retard que j'ai eu en début d'année.
— J'ai cru ne jamais te revoir, Bonita. Mon cœur a failli se briser en mille morceaux.
Je le dévisage et expire une longue bouffée.
— Toi, tu n'as vraiment peur de rien ! Tu sais que j'ai fini première de ma catégorie, en judo l'année dernière ?
— Ça m'excite tout ça, dit-il en rigolant tout en mordant dans sa lèvre inférieure. Je veux bien faire un peu de sport charnel et un corps à corps passionnel avec toi, si ça t'intéresse.
— T'es mignon, mon chaton, mais là, j'suis pas mal prise, on en reparle... jamais, si ça te va !
Mon regard dévie vers la scène et mon cerveau marque un temps d'arrêt, étonné de voir monsieur Falcq commencer à se déshabiller devant nous.
— Ton sens de l'humour m'épatera toujours, Bonita. Toi et moi sommes faits pour nous entendre. Il s'arrête comme pour réfléchir puis ajoute : physiquement et sexuellement...
Je ne rétorque rien et laisse mes prunelles se perdre sur le sublime corps d'athlète face à moi. Caden suit mon regard et surpris, se tait enfin.
— Je sais qu'en ce moment même, j'ai cent cinquante paires d'yeux tournés vers moi. Non, vous ne rêvez pas et je ne suis pas non plus devenu fou, comme pourrait le croire un certain nombre d'entre vous. Apprenez, jeunes gens que, dans un premier temps, avant de penser à être un bon acteur, il faut pouvoir se mettre à nu sans avoir peur, pour vaincre la timidité face à vos collègues. Et pour cela rien de mieux que cet exercice. Parce que vous aurez à vous mettre à nu plus de fois que vous ne pourriez l'imaginer, je vous invite à prendre place à mes côtés, finit-il d'expliquer en retirant son boxer.
Tout le monde est bouche bée, choqué, qu'un prof se déshabille devant toute son assemblée, alors que moi j'essaye de rester sérieuse. Je suis vraiment à deux doigts de pouffer de rire.
— Rassurez-vous, je mets en application cet exercice depuis maintenant huit ans et aucun de vos collègues ne s'en est plaint jusqu'à aujourd'hui.
— Pas étonnant, riposté-je, en m'appuyant sur le dossier de mon siège.
— Mademoiselle McPhee, je vois que vous avez beaucoup à discourir. Épatez-moi, exprimez votre pensée.
— C'est simple, avec un prof gaulé comme vous, je veux dire, qui a tout ce qu'il faut, là où il faut, c'est normal que de vous déshabiller en public ne vous dérange pas. Vous pratiquez le nudisme, Monsieur Falcq ?
— Non, mademoiselle McPhee, je ne fais pas dans le nudisme, comme vous le dites si bien, mais attendez, rejoignez-moi, Calice.
Je le regarde, un sourcil arqué. Caden, lui, ne cesse de rire entre ses dents de la proposition d'Hanson.
— Ferme-la, Caden, ce n'est pas marrant ! bredouillé-je.
Après quelques secondes de réflexion, Monsieur Falcq m'interpelle à nouveau :
— Eh bien, mademoiselle McPhee, où est donc passé votre répondant meurtrier ? Vous ne souhaitez pas me suivre dans cette merveilleuse aventure ?
Caden, une main devant sa bouche, chuchote de sa voix qui tout à coup se fait sensuelle.
— Bah alors Bonita. Cap ou pas cap de te foutre à poil devant tout le monde, que je puisse enfin admirer ces formes de déesse que tu te tapes !
Surprise d'entendre un tel éloge sur mon corps, qui me paraît pourtant bourré de défaut, aucune réponse ne me vient, me forçant à rester muette. Je suis déchirée entre deux décisions. Celle de la provocation et celle de la raison.
— Cap ou pas cap, Bonita ?
— Ne me lance pas de défi ! Tu pourrais le regretter, Don Juan !
Il mordille encore une fois sa lèvre et mon cœur s'emballe.
Mais qu'est-ce qui me prend ?
— Cap ou pas cap, Bonita ?
— Cap, Don Juan ! Et tu me devras un burrito !
— Alors, épate-moi !
Je me lève et file en direction de monsieur Falcq, l'assemblée me siffle et pour la première fois de ma vie, je ressens quelque chose de différent.
Pendant que je descends les marches, Caden rajoute une couche aux conversations déjà présentes.
— Je vais enfin pouvoir me délecter du spectacle que tu m'agites tous les jours sous les yeux, Bonita ! s'époumone-t-il en croisant les bras contre son torse.
Je laisse de côté sa réflexion et me place face à Monsieur Falcq. Commençant à retirer ma veste, je suis soudainement stoppée par le prof qui me demande de patienter.
— Monsieur Snow, vous disiez ?
— Rien M'sieur le pro-fes-seur. J'admire tout sim-ple-ment votre œuvre et attends pa-tiem-ment que la miss continue votre exercice.
Un rictus se forme au coin des lèvres de Mister beau gosse, lorsque je suis certaine de voir un éclair passer devant ses yeux.
— Bien, dans ce cas, je vais vous demander de venir nous rejoindre à votre tour !
Je mordille ma langue pour m'empêcher de sourire et ne peux retenir ces mots qui me brûlent les lèvres. Les mêmes qu'il m'a prononcés.
— Cap ou pas cap, Don Juan ?
— Clair et net : PAS CAP
— Très bien, vous n'avez donc plus rien à faire ici, Monsieur Snow, lance soudainement le prof. Vous pouvez quitter la pièce sans possibilité de passer votre diplôme en fin d'année !
— Quoi ?
— Vous m'avez très bien entendu ! Sortez ! Vous pensiez avoir le choix peut-être ? Savoir se mettre à nu est un acte que vous ferez des centaines de fois lorsque vous serez sur scène, donc si vous n'êtes pas capable de le faire aujourd'hui, c'est que vous vous êtes trompé de voie !
Je ris sous cape de sa réflexion, mais m'avoue à moi-même qu'il n'a pas vraiment le droit de faire ça.
Caden se lève puis s'avance vers les escaliers qui mènent à la porte, et je ne peux m'empêcher d'être insolente afin de le retenir et lui éviter de faire la plus grosse bêtise de sa vie.
— T'es qu'un looser, Don Juan ! Tu joues les Roméo depuis quatre ans et quand on te demande juste une chose qui serait à la portée de celui dont tu te compares, tu es incapable de le faire !
Il s'arrête pile à la dernière marche et me lance :
— Allez ! Tu parles encore une fois sans savoir. Mais moi j'aime jouer ! Redis-moi les mots qui te brûlaient les lèvres, il y a à peine deux minutes, Bonita. Je sais que tu n'attends que ça !
— Caden... Tu... Ne me mets pas le poids de ton diplôme sur le dos !
— Dis-les-moi, Calice !
Et puis merde, va au diable, Don Juan !
— Cap ou pas cap, Caden ?
— CAP ! Bonita, répond-il en s'approchant de moi. Il me fait à présent face, son visage collé au mien, il rajoute : je vais le faire parce que de un, je veux mon examen. Et de deux, pour te faire comprendre que tu ne sais pas à quoi t'attendre ni ce à quoi tu t'exposes en me demandant ça ! Maintenant, juste une précision, quand tu auras vu tout ça, désigne-t-il son torse du doigt, tu ne pourras plus t'en passer, bébé !
L'insolence, l'insolence... Toujours en train de se vanter ! Mais pourquoi c'est tombé sur moi ?
En face à face, nous commençons à nous déshabiller. Chacun notre tour, nous retirons vêtements et chaussures jusqu'à ce que l'on soit nu. Aucun de nous n'ose regarder l'assemblée, la seule chose que l'on fait, c'est se dévisager sans se quitter des yeux. Je n'ai jamais vu autant de haine dans son regard bleu perçant qu'en ce moment. Je pourrais croire qu'il va finir par sauter sur le prof en guise de remerciements.
Ses pupilles se baladent enfin sur mon corps, et à lui seul, il me fait rougir comme jamais. Sa mâchoire crispée me perce le ventre et j'ai des tiraillements en zone non désirée, à chaque centimètre de son corps que je parcours des yeux.
Putain, mais qu'est-ce qui me prend ?
— Félicitations ! Vous y êtes arrivés. J'ai finalement réussi à dresser les deux animaux sauvages de l'année !
Sa réflexion me fait mal, au point que je vais pour ramasser mes vêtements, mais il m'en empêche.
— Non, Calice, le cours n'est pas terminé. Aucun de vous ne bouge tant que je ne vous ai pas donné mon accord.
Hanson s'approche de moi et me chuchote :
— La vengeance est un plat qui se mange froid, Calice, ai-je été à la hauteur de tes attentes ?
Je ne réponds rien, vexée, qu'il ait fait ceci devant toute la classe pour me punir de mon insolence dans le bureau de madame Heigt.
— Vous l'avez fait exprès pour me montrer nue devant tout le monde ? lui demandé-je de la même façon.
— Non, pas vraiment, ceci était prévu, mais que je m'acharne sur toi, oui ! Cependant, je peux te confirmer que tu m'as épaté ! m'avoue-t-il en matant mon corps de haut en bas.
Caden dévisage tout à coup monsieur Falcq pour ce qu'il vient de dire Son regard haineux me fait peur, pourquoi réagit-il de la sorte alors qu'il ne me connait pas ?
Notre prof s'éloigne de nous et émet :
— Vous aurez le droit à votre première note de l'année, un dix s'impose pour ce merveilleux spectacle. Maintenant, tout le monde en piste, retirez-moi vos vêtements et faites-moi cette satanée scène du baiser !
Une houle générale retentit, plusieurs ne sont pas d'accord, mais avec lui, c'est marche ou crève. Quelques-uns partent sans se retourner et les autres nous rejoignent sans broncher.
— Vous allez prendre un partenaire et me prouver que vous n'avez pas oublié comment nous pratiquons la scène du baiser au cinéma !
Je vois Caden sourire, un rictus malicieux qui ne laisse paraître qu'une seule chose, celle de venir me les gonfler, bien que mes seins soient déjà assez corpulents. Décidée à ne pas faire avec lui cette scène inutile que l'on apprend en première année, je pivote vers mon camarade de droite. M'apprêtant à lui tendre la main pour l'interpeller, Caden me tire par l'autre vers lui, me retrouvant tout à coup collée contre son corps, sa paume sur le haut de mes fesses, l'autre dans ma chevelure.
— Jeu, set et match, Bonita !
Il me regarde vainqueur et ce que je comprends, c'est que j'ai touché le fond. Je suis entrée dans son putain de jeu sans le vouloir tout ça à cause de Monsieur Falcq.
— Don Juan, ne te sens pas gagnant, tu as encore de la marge avant de m'arriver à la cheville !
— Calice t'es mon calice, je ne vis que pour te calicer, euh, te caresser !
— T'es vraiment trop con, Don Juan.
— Je ne te contredirai pas. Alors cap ou pas cap de jouer ?
— CAP !
Sa bouche prend possession de mes lèvres, sa langue se faufile entre et effleure la mienne jusqu'à la posséder totalement. Ce baiser est tout sauf celui que l'on a appris en première année.
Mon cœur bat à l'allure d'un cowboy en cavale, la pression monte dans mes veines et vient envahir mon cerveau. Mon corps se laisse aller à son rythme sauvage, à la passion qu'il met dans cet échange, que je pourrais croire qu'il y prend du plaisir.
Tout à coup, je sens son dard frotter contre mon bas-ventre. Je le repousse, outrée de comprendre encore une fois ce qu'il désire de moi, depuis la première année à me les gonfler.
— Bonita, je vais devoir te baiser maintenant !
La sonnerie retentit à ce même moment et je ne peux plus bouger.
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