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Chapitre 8

Les sièges claquent précipitamment, une marée humaine se déverse en bas de l'amphithéâtre. Le temps est écoulé. Fin de l'épreuve anticipée d'économie appliquée.

Je reste à ma place, ne voyant pas l'intérêt d'aller faire la queue pour émarger. J'observe attentivement la progression du nouveau dans l'assemblée. Première fois qu'il ne me colle pas en cours depuis deux semaines. Merci aux places numérotées.

Perdu au milieu des autres étudiants, il a l'air des plus inoffensifs. Pourtant, c'est un homme de crime. Un tueur, en mission. Je me demande bien combien on le paie pour me chercher alors que je suis officiellement morte.

Un silence de plomb règne. Alexandre est parfaitement fondu dans la foule, presque invisible. Je m'interroge sur sa mission et ses hypothétiques délais. J'en ai déjà trop montré en me laissant prendre au jeu... Va-t-il lui arriver un fâcheux accident ?

Une fois la salle presque vide, je dépose ma copie sous l'œil réprobateur du surveillant. Il ne doit pas apprécier que je prenne tout mon temps et le retienne ici. Je traîne des pieds en remontant les marches menant à la double-porte centrale, épuisée. Je n'aime pas rester inactive par rapport à Alexandre, mais tout changement de comportement de ma part pourrait lui mettre la puce à l'oreille... Il ne doit pas savoir que je sais qui il est et pour qui il est là.

— Alors, tu t'en es tirée, toi ?

Je lève les yeux au ciel. Évidemment. Il fallait qu'il m'attende à la sortie. Il ne peut pas passer une journée à la fac sans me tourner autour. Je comprends, à sa place j'aurai eu une approche similaire, mais plus rythmée. Je me serais arrangée pour le croiser par hasard dans d'autres lieux pour attirer ma proie dans mes filets en forçant la prise de contact aussi souvent que possible.

— On verra bien le jour des résultats, lâché-je mollement.

— Fatiguée ?

Je soupire, il n'imagine même pas à quel point, mais ça ne le regarde pas. Je reprends ma route dans l'espoir de quitter le bâtiment sans lui. Il me talonne, prévisible. L'idée de le coincer dans un endroit discret pour le faire parler et le neutraliser me traverse l'esprit. Je doute qu'elle soit bonne : s'il disparaît, quelqu'un d'autre sera envoyé à sa place et il me faudra un moment pour déterminer qui.

— En fait, ce n'était pas une question, ça se voit à des kilomètres à la ronde Ashley. C'est à cause de l'examen que tu as perdu le sommeil ou des cauchemars ?

Il est passablement têtu... Je vais faire en sorte qu'il me bouscule pour pouvoir changer de comportement sans éveiller ses suspicions.

— Toujours aussi bavarde à ce que je vois, boude-t-il. Je t'offre un café post-examen ou quelque chose du genre ?

Je me fais la réflexion qu'il ne rate pas une occasion de m'inviter à boire ou à manger, à croire qu'il veut m'empoisonner. Je réajuste la poignée de mon sac tombant de mon épaule sans lui adresser un regard, me tournant vers la sortie comme si j'allais reprendre mon chemin. Il finira bien par en avoir marre. Rien n'est plus désagréable que d'être ouvertement ignoré.

— Très bien. Tu ne me laisses pas le choix, Ashley, lance-t-il, sévère. Ou plutôt Julie, non ?

Un tell m'échappe, je fronce les sourcils en tournant légèrement la tête vers lui. Le surveillant nous dépasse, venant de verrouiller l'amphi. Ses clés tintent au rythme de ses talons qui claquent, pressé de rentrer dîner maintenant que 19h30 approche. Je le suis des yeux, comme si ce n'était pas le prénom de Julie qui m'avait fait réagir. Nous allons être très seuls dans le bâtiment maintenant, la fac va fermer.

L'ombre d'un sourire tend les lèvres d'Alexandre. Il a vu que j'ai laissé échapper un signe. Un frisson de stress agite mes doigts. À quoi pense-t-il que j'ai réagi ? Ses yeux glaciaux s'ancrent aux miens. Le couloir est désert. Pas de témoin. Je sais m'y prendre pour ne pas faire de bruit. Une solution radicale est envisageable si je ne trouve pas d'autre alternative.

— Julie ? répété-je, fronçant de nouveau les sourcils.

— Tu as une tête de Julie.

Je me crispe discrètement. Ce n'est pas innocent, c'est un autre test. Il est du genre très direct, c'est dérangeant. Comment réagirait une innocente ?

— Tu excuseras mes parents s'ils n'ont pas choisi un nom qui colle à mon physique... déclaré-je les dents serrées, amère.

— Au moins, ça me prouve que tu m'écoutes même si tu m'ignores, sourit-il. Donc, café ?

— Non merci, ça ira.

— Thé ?

— Non plus.

— Pourquoi tu me fuis autant ? se plaint-il.

— Parce que je n'ai aucune envie de te connaître. Laisse-moi.

Le nouveau incline la tête, reculant d'un pas. Il glisse ses doigts entre ses mèches, les yeux sur le sol. Un ricanement discret se fait entendre un instant avant qu'il ne me pousse sèchement dans le recoin menant à un local technique. Mon sac de cours tombe de mon épaule au pli de mon coude quand il me plaque. Une folle envie d'en venir aux mains embrase mes membres, je me retiens, consciente qu'il vaut mieux éviter. Je le fusille du regard, écartant mes pieds l'un de l'autre pour gagner en stabilité.

Il coince mes épaules avec ses avant-bras, tenant ma tête, me dominant des quelques centimètres qu'il a de plus. L'oeil brillant, il se penche sur moi. Mon coeur accélère. Danger. Pas de témoin. Neutraliser ?

Un instant de silence lourd nous fige. Personne n'arrive malgré le bruit que nous avons fait. Je laisse mes bras tomber le long de mon corps, ne cherchant pas le moins du monde à lutter. S'il voulait seulement m'abattre, il en aurait déjà eu le temps. Mon sac glisse à terre pour me laisser les mains libres.

Je ne crie pas, je ne me défends pas. Alexandre ne me fait pas peur, je ne vois pas l'intérêt de lui montrer l'inverse. Il doit bien savoir que je ne suis pas tout à fait normale avec ce qu'il m'a fait faire le premier jour. Pour qu'il ait été envoyé me traquer, ça ne doit pas être n'importe qui. J'ai bien envie de jouer avec lui le temps de déterminer ce qu'il est supposé faire de cette Julie Berst.

Il se penche un peu plus, jusqu'à s'appuyer sur ma poitrine. Je ne cherche pas à conserver un contact visuel, je laisse mon regard dériver loin devant. À cette distance, aucune chance d'esquiver le moindre coup. Il pourrait essayer me tuer sur le champ, mais je veux croire qu'il ne le fera pas. J'ai la conviction que soit ce n'est pas sa mission ; soit il n'a toujours aucune certitude sur qui je suis.

D'un geste lent, son nez vient caresser mon cou. Il remonte dans mes cheveux pour s'arrêter contre mon oreille. Je déglutis, victime d'une certaine nervosité. Mes doigts s'agitent contre ma cuisse tandis qu'un frisson descend le long de mes vertèbres. Le nouveau commence à me mettre mal à l'aise.

— Ashley... je crois que tu n'as pas compris, murmure-t-il, articulant chaque syllabe. J'ai décidé de te voir en privé, et je te verrai en privé. Tu n'as pas le choix. Ce n'est qu'une question de temps et de moyen, et ça, tu le sais très bien.

Je reste impassible. Mon corps entier me hurle de me libérer par la force. Cependant, réagir serait prendre le risque de lui faire entrevoir des indices sur qui je suis au fond. Quoi de mieux que de se laisser dominer pour mieux attaquer par surprise un adversaire qui se croit supérieur ?

— Écarte-toi de moi ou je crie, laché-je, tremblante, les larmes aux yeux.

— Dès que nous aurons fixé un rendez-vous. Sauf si tu préfères me suivre tout de suite.

L'atmosphère perd quelques degrés, devenant étouffante. Mes neurones s'activent, j'hésite. Je sens son souffle contre ma joue, je suis comme une proie face à son prédateur. Une sueur froide dégouline le long de mon dos. Le nouveau me fait peur autant que l'idée de jouer avec lui m'amuse. Je n'avais plus connu ça depuis des années.

— Écoute, Ash, reprend-il d'une voix glaciale. Tu me déçois. Je sais que tu es ici sous un faux nom, je sais que tu fuis ton passé, je sais qui tu es. Tu es morte. Du moins, Julie Berst se fait passer pour morte, et tu es bien là, devant moi. On aura un tête à tête. C'est ta dernière chance pour l'accepter avant que je ne t'y contraigne.

Son aura m'écrase totalement, ses mots se plantent au plus profond de mon cœur. J'affiche un air choqué, je me laisse glisser au sol le long du mur en faisant comme si mes jambes me lâchaient. Il s'accroupit pour rester à ma hauteur, attrapant mon menton pour me faire lever les yeux sur lui. Je fuis le contact visuel comme si je paniquais, à la recherche d'une issue.

— Mais tu délires complètement, laché-je, la voix chevrotante. Laisse-moi... laisse-moi, s'il te plaît...

— Le pire, c'est que tu n'en as peut-être même pas conscience. Tu comprendras, je t'expliquerai, souffle-t-il.

— Pitié.

— Où et quand ?

Je pleure à chaudes larmes en reniflant. Je secoue la tête puis me recroqueville en toussant comme si j'étais terrorisée. Il se relève, une main tendue pour m'aider à me redresser. Je couine misérablement en me faisant plus petite.

— Arrête ton cinéma Ash, ça ne prend pas, déclare-t-il, excédé. Où et quand ?

Après un instant de réflexion, je me dis que je ne suis pas d'avis à trop faire traîner cette affaire. Je lève les yeux en me calmant aussitôt. Je me passe de sa main pour me lever en reprenant mon sac.

— Effectivement, tu ne me fais pas peur, le nouveau.

— En même temps, qu'est-ce qui pourrait bien faire peur à une tueuse comme toi ? soupire-t-il en se pinçant l'arête du nez.

— Pardon ?

— Tu joues ou tu n'as réellement pas conscience d'être une criminelle ?

— Je ne sais pas ce que tu me veux, mais mon casier judiciaire est vierge. Je le saurais si j'étais une tueuse.

Je plonge le nez dans mon sac pour en retirer un petit bloc note et un stylo. Je fais un pas de côté pour m'éloigner du mur, griffonnant sur un bout de feuille. Le nouveau m'observe d'un air curieux. Je plie le papier pour lui tendre avec un léger sourire.

— Tiens, appelle ce numéro demain pour fixer un rendez-vous. Je suis pressée, on m'attend, désolée, lancé-je en me prenant le chemin de la sortie d'un pas vif.

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