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Chapitre 4

— Donc, pour résoudre ce type de problème, il faut, pour chaque individu i parmi N, un entier positif, calculer l'écart absolu de ses revenus et la médiane, sous forme fractionnelle bien sûr ; puis l'élever au carré et le pondérer selon l'importance de i dans l'ensemble. De là, vous faites la somme totale, vous le divisez par N puis vous comparez à la valeur dans l'énoncé.

Je tape une énième suite de symboles sur ma calculatrice sans la comprendre. Un soupir las m'échappe. La théorie, ce n'est pas ma tasse de thé, surtout quand je sais que ça ne me servira jamais dans la vraie vie. Le corps humain et les toxines savent bien mieux accaparer mon attention que l'économie. La machine me donne le même résultat que celui projeté par l'enseignant par je ne sais quel miracle. Magique.

— Tu as compris, toi ? souffle le nouveau qui a décidé de revenir me coller aujourd'hui.

— Non, mais ça marche.

Je tourne ma calculatrice vers lui pour qu'il observe l'écran, notant quelques mots sur mon ordi. Je regarde l'heure affichée en bas à droite défiler. Plus que trois atroces minutes avant la liberté. La semaine prochaine, je sèche, c'est clairement de la torture. Enfin, presque.

Mes pensées dérivent vers les passages les plus ignobles de ma mémoire. Le sang, les cris, les supplications, les os qui craquent, cette immense aiguille. Un frisson d'horreur me donne la chair de poule alors que je secoue la tête. Je n'ai jamais digéré ce que mon Maître m'a fait avec cette tige de métal pointue. C'était bien le pire. Je préférais largement qu'il me fasse étriper des inconnus dans les règles de l'art.

Je perçois du mouvement autour de moi. D'une façon assez automatique, je quitte l'amphi, occupée par une grande question qui vient de me frapper : à choisir, est-il plus supportable d'être torturé ou de torturer ? Ayant connu les deux postures, je dresse un bilan mental des éléments positifs et négatifs. Le principal point de clivage me semble être la morale. Cependant, il y a beaucoup d'autres paramètres à prendre en compte, allant des méthodes employées à la durée, en passant par le but.

— À demain ! lance gaiement Alexandre.

Je ne prends pas la peine de lui répondre, un petit signe de la main suffit. L'impression que quelque chose ne va pas avec lui me tourne inlassablement en tête. Je ne crois pas à cette illusion d'amitié instantanée.

Le couinement de l'entrée de mon appartement me fait lever les yeux au ciel. Il faut vraiment que j'huile ces gonds... J'abandonne mes affaires au pied de mon bureau en verre pour me vautrer sur mon lit fait au carré. Les draps en coton gris bougent à peine quand je m'enfonce dans le matelas. J'apprécie la douceur des tissus clairs. Il est étonnant de constater à quel point une chose si ordinaire peut être confortable, c'est une invitation à se laisser aller. J'ai parfois l'impression que le commun des mortels ne réalise pas bien la chance qu'il a, de pouvoir se reposer dans un lieu accueillant et privé.

Étirant le bras, je récupère le couteau format porte-clé du vieillard de mardi sur mon chevet. Ce pauvre meuble est entièrement rempli de prises de notes imprimées en désordre. Entassées dans la partie inférieure, elles ne devraient pas tarder à rompre le fond déjà tordu. Je ne m'attarde pas dessus, c'est la seule partie de mon habitation qui n'est pas rangée et lui donne un semblant de vie. Tout est trop organisé ici, totalement impersonnel.

Je déplie la lame, les yeux vissés dessus. C'est bien plus un accessoire qu'une arme, dur de tuer quelqu'un avec sans savoir très bien où frapper. Pas d'accrocs sur le tranchant, l'objet semble neuf. La seule inscription dessus est une marque. Le trou en bas du manche est cependant un peu griffé, il devait y avoir une chaîne ici, reliée à un trousseau.

"J'ai vu ce que je voulais voir" a-t-il dit, de quoi parlait-il ? Ma réaction a été assez brusque lorsqu'il m'a plantée, mais j'aurais tout autant pu l'abattre. Entre cet événement et l'étrangeté du nouveau, je me demande si quelque chose ne se préparerait pas à mon encontre.

Et si quelqu'un avait décidé de retrouver Julie Berst, encore ?

Ma disparition a été trop brusque, je sais que certains n'ont jamais été convaincus par le corps retrouvé mort et présenté comme étant le mien. C'était une preuve matérielle, officielle en un sens, mais j'étais un mythe insaisissable, un fantôme.

Ça ne fait qu'un an que le contrat sur ma tête a été rempli, c'est trop récent. Les requêtes qui arrivent toujours sur ma boîte mail pro me le démontrent bien. J'ai beau ne pas y donner suite, le flot diminue à peine.

Sans vraiment que je ne comprenne comment j'en suis arrivée là, je commence à me dire que le vieillard n'a rien à voir avec ça, qu'il commence juste à perdre la tête. Par contre, l'idée qu'Alexandre soit bel et bien à la recherche de Julie me semble certes, peu probable, mais pas impossible. Il faut que j'établisse un moyen de tester cette hypothèse... mais d'abord, j'ai besoin de le cerner.

Je flâne sur les réseaux sociaux, épiant le profil d'Alexandre. Beaucoup de monde étale sa vie là-dessus, mais pas lui. Pourtant, ses comptes sont publics et il affiche un nombre d'amis. C'est suspect. Les aurait-il achetés pour se faire une bonne couverture ?

Comme le contenu qu'il diffuse est réduit, je prends le temps d'analyser les images et les messages qu'il a postés. Les photos ont souvent des défauts et ses textes contiennent des coquilles de temps en temps. Je m'intéresse particulièrement aux endroits d'où il a publié et aux dates. Rien ne me saute aux yeux... voilà qui est contrariant. Les enquêtes n'ont jamais été ma spécialité, je vais devoir externaliser pour voir s'il y a quelque chose à remarquer.

J'envisage de recourir aux bonnes vieilles méthodes pour l'interroger, mais tant que je n'ai pas la certitude qu'il est dangereux, je préfère éviter. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus "discret".

Il faut que je fasse plus subtil pour obtenir des réponses à mes questions... Je pourrais faire ami-ami, mais son comportement me laisse supposer que c'est ce qu'il veut. Par principe, j'aurai donc tendance à éviter aussi. Cependant, jouer avec le feu ne m'a jamais dissuadée de quoique ce soit, l'option s'envisage.

Je lève le nez quand la lumière naturelle a bien décliné, me penchant à la fenêtre pour observer le début de l'agitation nocturne. D'ici, depuis le troisième étage, je peux observer les environs facilement. Étant excentrée, il y a peu de divertissements à proximité en dehors du club de combat. Le bar le plus proche est à une demi heure de marche, mais beaucoup passent par ce quartier pour rejoindre le centre.

La nuit tombe doucement, apportant une douce fraîcheur un peu humide. Les voies seront vite désertées par les piétons qui préfèrent les rues plus animées ayant une meilleure réputation que celles-là.

Le temps me semble idéal pour un jogging, il fait bon et ça ne me fera pas de mal. Quelques murmures entre résidents auraient tendance à me pousser à ne pas traîner par ici une fois la nuit tombée ; on prétend que les agressions se font de plus en plus nombreuses depuis un mois. Je noue mes lacets sans tarder pour profiter des dernières lueurs orangées du jour.

J'entame ma course à cadence réduite pour mieux en profiter. Mon souffle et mon cœur s'adaptent facilement à ce rythme bien que mes jambes seraient plus à l'aise si j'accélérais un peu. J'apprécie la sensation du bitume qui claque contre mes semelles et le glissement de l'air sur ma peau. Je m'amuse du balancier que font mes cheveux derrière ma tête, comme un métronome calqué sur mes pas. Plus le sang pulse, plus je sens mes pensées s'éloigner.

Petit à petit, d'agréables picotements viennent tendre mes muscles. Je suis mon itinéraire habituel pour me rendre au parc près de la fac. Ses allées boisées offrent un paysage apaisant à regarder et la terre amortit mieux mes foulées. Les ombres formées par les lampadaires dessinent des silhouettes abstraites sur le sol que je ne manque pas de surveiller. Je ne suis jamais seule lors de mes promenades nocturnes, je croise toujours quelques groupes sur mon chemin. Je slalome entre les arbres sans discontinuer un long moment, jusqu'à ce que mes jambes me brûlent trop. Un clocher sonne au loin, le temps est passé vite.

Satisfaite par mon parcours, je m'arrête près d'un lot de barres métalliques en hauteur qui prennent la forme d'un hexagone pour m'étirer. Puis, d'un geste souple, je me hisse sur la structure. Ces tubes sont plus adaptés aux tractions qu'à autre chose, mais j'envisage de m'y coucher. En appui sur mes bras, je mets les jambes de part et d'autre de la barre avant de lentement me pencher en arrière, croisant les mains derrière mon crâne dès que mes vertèbres y sont plaquées. L'idée n'était pas si bonne que ça : c'est particulièrement inconfortable même si la voûte céleste semble plus belle vue d'ici.

Je remonte mon genoux droit pour poser mon pied sur le bout de métal froid et limiter la tension dans mon dos. C'est un peu mieux, mais je suis loin d'être assez stable pour m'imaginer dormir à la belle étoile comme ça. D'un coup, je me laisse basculer sur le côté pour me retrouver la tête en bas, tenue seulement par un genou. Aussitôt, un tiraillement me rappelle le trou entre les côtes.

— Je l'avais oublié, lui... soufflé-je pour moi-même.

Prudente, je me balance pour m'asseoir convenablement sur mon perchoir et jeter un œil à la plaie. Malgré l'obscurité, les lampadaires alentours me permettent de voir que la compresse s'imbibe d'un liquide sombre. Tant pis, je ne suis pas d'humeur à rentrer maintenant. J'aime trop profiter du calme des lieux non fréquenté et du silence relatif de la nuit. Je ferme les yeux un instant pour mieux écouter mon environnement. C'est beau. Je me laisse porter par le présent jusqu'à ce que le froid m'hérisse le poil.

Enfin, je quitte la quiétude du parc en marchant les yeux collés sur mon téléphone. Vu l'heure, mes camarades de promo ne devraient plus tarder à rejoindre une boîte de nuit. J'observe leur dernier live de la page du bureau des étudiants pour déterminer où ils sont. Le décor et les lumière jaunes et bleues ne laissent pas de doute : c'est le Krack'N, un des spots les plus habituels.

Un détail m'interpelle.

En gros plan, tout près de l'objectif, je repère un polo, surmonté d'un visage que j'ai trop vu : le nouveau, un sourire en coin, l'œil vers la caméra. Téléphone à la main. Montrant une vieille photo de moi. Très vieille. Une photo de Julie que je reconnaîtrais entre mille, orientée non vers quelqu'un mais vers le téléphone qui a saisi ces images.

Je connais quelqu'un qui veut jouer, et qui va le regretter très vite.

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