Chapitre 8
En regardant autour de la chambre, je réalisai que notre valise avait été placée près du lit, ce qui sous-entendait que Damien et moi allions probablement partager cette chambre. La perspective de devoir cohabiter dans cet espace, bien que temporaire, me plongea dans une certaine appréhension.
Cependant, mon regard fut attiré par un canapé élégant placé dans un coin de la pièce. Il avait l'air suffisamment confortable pour passer la nuit. L'idée de dormir sur le canapé plutôt que dans le même lit que Damien me parut plus rassurante et je décidai que ce serait probablement une solution plus adaptée pour moi.
Je me dirigeai vers ma valise, l'ouvris et en sortis quelques affaires pour la nuit. J'avais pris soin de préparer des vêtements confortables pour me détendre. Une fois prête, je marchai vers la salle de bain, espérant que l'isolement temporaire me permettrait de rassembler mes pensées et de me détendre avant d'affronter les prochaines heures.
En entrant dans la salle de bain, je fus accueillie par une atmosphère paisible, avec des couleurs neutres et des touches de luxe. Le miroir en façade de marbre réfléchissait la lumière tamisée des appliques murales, créant une ambiance relaxante. Je pris une douche rapide pour me débarrasser des tensions accumulées pendant la soirée.
Tout en me préparant pour la nuit, je réfléchis à la situation : le partage de la chambre avec Damien, les attentes de son père, et le secret que je devais encore découvrir sur le lien entre Lucas et Sophia.
Une fois prête, je sortis de la salle de bain, me dirigeai vers le canapé et préparai un petit espace pour moi. La soirée avait été épuisante et je ressentais le besoin de me reposer et de récupérer avant de continuer à naviguer dans les complexités de ce week-end.
Le sommeil s'empara de moi rapidement, épuisée par les événements de la veille. Je me laissai aller dans une douce torpeur, les pensées se dissipant lentement alors que la fatigue prenait le dessus.
Lorsque je me réveillai, le matin était déjà bien entamé, et le chant des oiseaux m'arriva aux oreilles. Je me redressai lentement, ressentant une douceur inattendue contre ma peau. À ma grande surprise, je découvris que je m'étais endormie dans le lit et non sur le canapé que j'avais prévu d'utiliser pour la nuit.
Les draps, d'une texture soyeuse, enveloppaient mon corps avec une chaleur agréable. J'avais l'impression d'être dans un cocon de confort, loin du stress et des tensions de la veille. En regardant autour de moi, je vis la pièce baignée dans une lumière douce filtrant à travers les rideaux légèrement ouverts.
Je me levai prudemment pour éviter de déranger Damien, si toutefois il était déjà levé. Ma première pensée fut de vérifier l'heure ; je devais encore me préparer pour la journée et m'assurer que tout était en ordre avant le petit-déjeuner ou toute autre activité prévue.
Je sortis doucement du lit, attrapai mes affaires et me dirigeai vers la salle de bain pour me préparer. Les questions restaient en suspens, mais pour l'instant, j'étais contente de pouvoir commencer la journée sur une note plus calme.
En sortant de la salle de bain, je tombai nez à nez avec Damien, dont le corps était encore en sueur, signe évident d'une séance d'exercice .
Je me demandai à quelle heure il était rentré dans la chambre et comment s'était déroulée sa rencontre avec son père la veille.
Je me frottai les yeux, essayant de chasser les dernières brumes de sommeil, et me tournai vers Damien avec un sourire un peu gêné.
— Bonjour, dis-je en essayant de paraître naturelle malgré la situation.
Damien me rendit mon sourire, mais son expression restait sérieuse.
— Bonjour. Tu as bien dormi ?
— Oui, très bien, répondis-je, encore un peu perplexe. Mais... est-ce que c'est toi qui m'as mise au lit hier soir ?
Damien sembla légèrement surpris par la question avant de hocher la tête.
— Oui, je suis rentré tard et je t'ai trouvée endormie sur le canapé. Je t'ai simplement déplacée dans le lit pour que tu sois plus confortable.
Je lui adressai un sourire, mais une question me brûlait les lèvres.
— Et toi, où as-tu dormi alors ?
— Sur le canapé, répondit-il simplement.
Je le regardai, perplexe.
— Pourquoi ? Je peux bien dormir sur le canapé et toi dans le lit.
Damien secoua la tête avec fermeté.
— Hors de question. Je dors sur le canapé et toi dans le lit. Je vais maintenant prendre une douche.
Il se dirigea vers la salle de bain, me laissant perplexe mais soulagée qu'il ne semble pas trop contrarié par la situation. Je n'étais pas sûre de comprendre entièrement ses motivations, mais je me sentais déjà un peu plus à l'aise avec l'idée de partager cette chambre dans des conditions un peu moins stressantes.
En attendant qu'il termine sa douche, je me préparai à mon tour pour la journée. Les détails de la soirée précédente et les attentes qui m'attendaient me tournaient encore dans la tête, mais je tentai de garder mon calme et de me préparer au mieux pour les heures à venir.
La porte de la salle de bain s'ouvrit soudainement, révélant Damien.
Il était habillé d'un jean sombre et d'une chemise noire, qui épousait parfaitement sa silhouette athlétique.
Ses cheveux encore humides ajoutaient à son allure une touche de désinvolture, comme s'il sortait tout droit d'un shooting photo. Il dégageait une présence indéniable, presque magnétique, qui ne passait pas inaperçue.
— Prêt pour le petit-déjeuner ? demandai-je en essayant de cacher ma surprise.
Damien hocha la tête en souriant légèrement.
— Oui, je suis prêt. Allons-y.
En sortant de la chambre, nous nous retrouvâmes dans le couloir, plongés dans un silence matinal. Tandis que nous marchions côte à côte, une conversation animée parvint à nos oreilles. En nous approchant, nous vîmes Stevens en grande discussion avec tante Gabrielle.
Le ton de Stevens était bas mais suffisamment audible pour que nous puissions en saisir les derniers mots.
— Je ne pense pas qu'ils soient réellement fiancés, murmura Stevens. Ils ne dorment même pas dans le même lit.
Tante Gabrielle, qui avait un regard perçant et un sourire en coin, s'aperçut de notre présence. Elle se tourna vers nous avec un sourire éclatant, celui-là même qui ne laissait rien deviner de la conversation qu'elle venait d'avoir.
— Ah, vous voilà ! s'exclama-t-elle joyeusement, ignorant volontairement l'échange précédent. J'espère que vous avez bien dormi tous les deux.
Damien, toujours maître de ses émotions, répondit calmement, sans montrer la moindre réaction à ce qu'il avait entendu.
— Oui, très bien. Merci, tante Gabrielle.
Je lui emboîtai le pas, me forçant à sourire malgré l'inquiétude qui montait en moi. Stevens, de son côté, avait un air satisfait, comme s'il attendait que nous nous trahissions d'une manière ou d'une autre. Gabrielle, elle, paraissait tout à fait indifférente à la tension latente, comme si tout n'était qu'un jeu à ses yeux.
— Le petit-déjeuner est servi dans la salle à manger, poursuivit-elle avec entrain. Allons-y avant que tout le monde ne se mette à table.
Sans attendre de réponse, elle se retourna et commença à marcher, nous invitant à la suivre. Damien glissa un regard vers moi, un regard qui semblait vouloir dire que nous devions rester sur nos gardes.
Nous suivîmes Gabrielle, tandis que Stevens restait en retrait, son expression désormais indéchiffrable.
Nous prîmes place autour de la grande table de la salle à manger, le silence pesant comme une couverture étouffante. Les regards étaient fuyants, chacun semblant se concentrer sur son assiette ou sur les détails ornant la pièce. Le repas s'annonçait tendu, et je pouvais sentir la nervosité de Damien à mes côtés.
Soudain, Stevens brisa le silence, sa voix perçant l'atmosphère comme une lame bien affûtée.
— Dites-moi, Elena, comment avez-vous rencontré mon frère ?
Immédiatement, tous les regards se tournèrent vers moi, leurs expressions curieuses ou suspicieuses. Mon cœur se mit à battre plus fort, et je sentis un léger frisson parcourir mon échine. Je devais trouver la bonne réponse, une réponse qui ne trahirait ni Damien ni notre couverture.
Je pris une petite inspiration, essayant de rester aussi calme que possible.
— Nous nous sommes rencontrés par hasard, dans un contexte professionnel, répondis-je en tentant de paraître naturelle. C'était une rencontre inattendue, mais les choses ont évolué rapidement entre nous.
Stevens haussa un sourcil, clairement pas convaincu par ma réponse simpliste.
— Vraiment ? Ça semble bien vague, tu ne trouves pas ? répliqua-t-il, son ton légèrement moqueur.
Damien, sentant la tension monter, intervint avec une voix ferme mais calme.
— C'est la vérité, Stevens. Nous ne devons rien à personne pour expliquer notre relation.
Le silence retomba, mais cette fois, il était encore plus lourd qu'avant. Gabrielle, toujours souriante, tenta de dissiper l'atmosphère tendue.
— L'important, c'est que vous soyez heureux, n'est-ce pas ? dit-elle d'un ton léger, essayant de recentrer la conversation sur un terrain plus neutre.
Mais la question de Stevens flottait encore dans l'air, et je pouvais sentir que malgré les apparences, certains autour de la table ne seraient pas si facilement convaincus. Je tentai de me concentrer sur mon assiette, mais je ne pouvais m'empêcher de sentir que ce week-end risquait de devenir de plus en plus difficile à gérer.
Certains regards restaient fixés sur nous, suspicieux, probablement influencés par les insinuations de Stevens. Je pouvais sentir le poids des doutes qui commençaient à s'insinuer dans l'esprit des autres convives. Est-ce que certains se demandaient déjà si notre relation était authentique, ou s'il y avait autre chose derrière notre façade ? Pourquoi Stevens était-il si déterminé à semer le doute ? Quelle était la véritable nature de son ressentiment envers Damien, et pourquoi semblait-il si contrarié par le fait que son frère ait une fiancée ?
En quittant la table, je pris une décision. Il était hors de question de laisser Stevens ébranler notre couverture ou de lui donner la satisfaction de voir son coup réussir. Avec une détermination silencieuse, je glissai ma main dans celle de Damien. Il sembla d'abord surpris par mon geste, mais son expression changea rapidement en un sourire complice. Je vis qu'il comprenait ma stratégie en remarquant que nous étions toujours observés.
Nous marchâmes ensemble, main dans la main, vers la sortie de la salle à manger. Les murmures s'éteignirent progressivement derrière nous, et je sentis que notre démonstration d'unité avait réussi à calmer, au moins temporairement, les doutes qui planaient sur notre relation. Cependant, au fond de moi, je savais que cela ne suffirait pas à éteindre la méfiance de certains, ni à apaiser les tensions qui subsistaient entre Damien et Stevens.
En quittant la pièce, je jetai un dernier coup d'œil en arrière et croisai le regard de Stevens. Il n'avait pas l'air satisfait de notre petite démonstration, et je compris que son animosité ne disparaîtrait pas aussi facilement.
Marchant dans le hall, je sentis la main de Damien se resserrer légèrement autour de la mienne. À ce moment-là, tante Gabrielle nous rejoignit, son visage empreint d'une expression de regret.
— Désolée pour le comportement de Stevens, dit-elle avec une sincérité qui semblait réconfortante.
Je hochai simplement la tête avec un sourire pour montrer que cela ne me dérangeait pas. Ce n'était pas la première fois que je devais gérer des situations délicates, et je préférais ne pas me laisser affecter par les tensions familiales.
Damien, visiblement soucieux de l'organisation du week-end, posa la question suivante :
— Tante Gabrielle, quelle est la suite des événements ?
Tante Gabrielle frappa dans ses mains avec enthousiasme, comme si elle était heureuse de pouvoir nous annoncer quelque chose de spécial.
— Je suis contente que tu le demandes ! Ton père m'a laissée en charge des événements et des activités pour tout le monde.
Damien esquissa un sourire à peine perceptible, et répondit :
— Je parie que lui ne sera pas là.
Tante Gabrielle, comprenant immédiatement à qui Damien faisait référence, secoua la tête avec un sourire entendu.
— Tu connais ton père, Damien. Il a toujours ses propres plans et ses propres préoccupations. Mais je vous assure que nous avons un programme intéressant pour tous ceux qui souhaitent participer.
Nous nous engageâmes à suivre tante Gabrielle alors qu'elle nous menait vers la suite des activités prévues. Sa présence chaleureuse et sa capacité à organiser les choses avec efficacité étaient réconfortantes.
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