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Chapitre XXXXVIII: Je suis là (2)

La pièce était si blanche qu'elle pouvait éblouir n'importe quoi. 

Des sièges étaient entreposés tout le long des murs de la salle. Un garçon était assis sur l'un d'eux. Seul, dans cette pièce, il regardait ses pieds. Il attendait depuis tellement longtemps qu'il avait perdu le fil.

"Kris Moor ?"

Le garçon leva la tête et croisa le regard vitreux de la femme qui venait de l'appeler. Elle avait des yeux tellement blanc qu'il pensait qu'elle était aveugle.

"Oui, répondit le jeune homme.

"C'est votre tour. Veuillez me suivre."

Kris suivi la femme dans un long couloir qui coupait dans différentes pièces. Une immense porte lui fit face.
La femme le laissa devant en lui demandant de patienter jusqu'à ce qu'on lui ouvre.
Il la vit partir, ses talons claquant sur le sol.

Puis la porte s'ouvrit. Un jeune homme apparut et le fit entrer. Il était dans un grand bureau, le décor lui rappela les films historiques du
XIXe  siècle.
Une femme était assise sur un siège immense.
Ses cheveux d'un noir de jais tombaient nonchalants sur ses épaules.
Le jeune homme qui lui avait ouvert la porte s'installa dans son bureau situé à l'écart dans un coin de la pièce. 

Kris était complètement perdu. Il sentait le regard insistant de la femme sur lui. Elle le passait au rayon X.

"Viens t'asseoir voyons. Ne reste pas debout."

Kris fit ce qu'elle demanda.

"Où est-ce que je suis ? Qui êtes-vous ?" Demanda l'adolescent.

"Tu es dans un endroit très spécial. Là ou très peu de gens ont le droit de venir. J'ai d'innombrables noms, tu sais."

"Quoi ? Qu'est-ce que ça veux dire, je suis au paradis ? Vous êtes Dieu ?"

"Tu n'es pas au paradis. En tout cas pas encore. Et absolument pas ! C'est d'un ennui, non, je suis un peu plus amusante. On m'appelle la faucheuse, ou juste la mort... Enchanté Kris... "

"Vous êtes en train de vous foutre de moi ?"

"C'est fou ! Vous dites tous ça ! Vous croyez en des choses, mais dès que vous les rencontrez vous n'y croyais pas. Les humains sont des animaux très drôles."

"Si vous êtes la mort. Ça veut dire que je suis mort ?"

La femme ne répondit pas, elle ne fit que le fixer de ses yeux sombres.

"Le penses-tu, Kris ?"

"Je...je peux pas être mort ! C'est pas possible ! Je...J'ai 16 ans j'ai rien fait de ma vie !"

"Il n'y a pas d'âge pour mourir."

"C'est pas juste..."

"Typique des humains. Vous cherchez toujours la justice, vous ne voulez juste pas prendre conscience des choses" dit elle d'une voix blanche avant de se réinstaller sur son siège.

Elle paraissait beaucoup plus grande et Kris l'a trouvait intimidante.

"Qu'est-ce qui va se passer pour moi maintenant ?"

"A toi de voir, Kris."

"Mais c'est tout vue. Je veux rentrer chez moi. Revoir ma famille, mes amis, ma copine."

"Oui, je m'en doute bien. Et si tu passais de l'autre côté ? Tu sais qui tu reverrais ? "

"Je vous comprends pas très bien."

"Ce n'est pas grave. Tu le verras tôt ou tard. Si tu veux vraiment revoir tes proches, tu peux. Félicitation, ce n'est pas ton heure mon grand !"

"Quoi !? Mais pourquoi je suis ici alors ?"

"Je te les dit, ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent faire demi-tour. Toi si, ce n'est pas ton heure petit gars"

"Vous existez vraiment ?"

"Je suis dans ta tête. C'est ton esprit comateux qui revient à lui. Tout ce qui est là est faux.
Bonnes retrouvailles, à la prochaine !"

"Mais vous avez dit que-"

"Bianca te raccompagnera !"

Quand il sortit du bureau, il avait la tête qui tournait et une violente migraine. La femme devant lui, lui paraissait de plus en plus flou. Il passa devant la salle où il avait attendue des heures. Puis il s'arrêta net.

La femme lui demandait de se presser, mais il ne l'entendait plus.

Paralysé, il regardait le nouvel arrivant assis à un des sièges. Il avait les cheveux blancs immaculés et il jouait à faire tourner ses pouces.

"Mr. Moor, dépêchez-vous."

Kris voulait parler mais il n'y arrivait pas. Il n'en croyait pas ces yeux. Il voyait Jack à la même place que lui.
Sa tête le tournait de nouveau, ses jambes commençaient à faiblir mais il voulait avancer.  Aller jusqu'à son cousin et comprendre sa présence ici.

"Jack ?"

L'adolescent releva la tête mais au même moment la femme en tailleur perdit patience et tira violemment Kris vers là sortit. Il essaya de se débattre mais elle avait une poigne de fer.

"Jack ! Qu'est-ce que tu fais ici ! Jack !"

Mais à mesure qu'il reculait, il se sentait tomber dans l'inconscience. Il voyait Jack debout face à cette porte qui venait de passer. Il s'éloignait et peu à peu, il se sentait tomber.  Son cousin lui sourit et ce fut la dernière image qu'il eut de lui.

Couché dans son lit d'hôpital, Kris Moor ouvrit les yeux. 

L'appel fut une bombe. 

Anna s'empressait de s'habiller. 

Wyatt chancela et tomba à la renverse. 

Assise sur un des lits des urgences, Elsa se faisait examiner. Recouverte de sang, son regard était perdu dans le vide. Les paroles du médecin sonnaient comme un écho lointain.  Les mots étaient inaudibles, incompréhensibles. Elle était restée longtemps assise quand un autre médecin vint la voir. Il prit une chaise et s'installa en face d'elle. 

"Bonjour Elsa...Je suis le docteur Anke. Je suis ici pour parler un peu avec toi. Je peux ?" 

Elsa resta dans un mutisme catatonique. 

"Ton oncle et ta tante ont été prévenus. Tu les reverras dès que nous aurons fini de discuter d'accord ?" 

La jeune femme n'avait toujours pas réagi. 

"La police aurait besoin de ton témoignage. Nous savons tous que tu n'es pas suspecté et que cet incident n'était pas ta faute." 

La psychologue croisa ses jambes et chercha ses mots pour continuer. 

"Pourrais-tu me dire comment tu te sens ? Je suis là pour t'écouter avant tout. Alors si tu ne veux pas en parler pour l'instant, j'en ferai part au policier. Elsa ?" 

Elle leva les yeux vers le médecin et celle-ci pu y lire un profond désespoir. Elle lisait un tel chagrin que sa gorge se serra.

"Ces hommes...Ils t'ont fait du mal ? Ils t'ont touchés." 

Et la voie rauque, sèche et rugueuse, Elsa parla.

"J'ai tué le garçon que j'aimais...Voilà ce qui s'est passé." 

"Elsa...Tu ne..."

"Il est mort dans mes bras...Jack...mon Jack...Je l'ai tué..."

Elle se recroquevilla sur elle-même et hurla de douleur. Elle tomba de sa chaise et continua de hurler alors que le médecin essayait de la calmer en la retenant de toutes ses forces.

Quand Kris ouvrit les yeux, il vit des carrés blanc se dessiner. Son corps lui faisait atrocement mal mais au moins il le sentait. Sa mère apparut dans son champ de vison, il sentait ses larmes lui tomber sur le visage. Puis son père apparut à son tour, les yeux brillants et un sourire resplendissant. 

Il entendait à peine, les voies se noyaient comme s'il était dans l'eau. Une femme arriva et l'ausculta, cela devait être un des médecins. Il avait du mal à respirer et commença à paniquer quand il prit conscience des tubes. Le médecin se dépêcha de lui retirer tous les tubes respiratoires. Il la vit sourire quand il se mit à tousser.

Une batterie de tests plus tard et ils le laissèrent tranquille dans sa chambre. Ses parents étaient restés à ses côtés sans quitter la chambre. Sa mère lui caressait les cheveux alors que son père n'avait pas lâché sa main une seconde. 

Il tourna la tête en même temps que ses parents quand on frappa à la porte. Une tête rousse sortit du chambranle, une tête rousse qu'il reconnut aussitôt. 

Les adultes quittèrent la pièce avec un regard complice. Les deux adolescents restèrent tous les deux sans bouger, se regardant immobiles. 

Puis Kris brisa le silence. 

"Bonjour...Je peux vous aider ?" 

Il vit le visage de sa petite amie se décomposer. Il voulait détendre l'atmosphère mais le regard dévasté d'Anna lui fit vite regretter sa mauvaise blague. Il se releva d'un bras par réflexe et grimaça avant de répliquer. 

"Anna c'est une blague ! Je plaisante !" 

Il vit sa copine tombé à genoux par terre, elle mit ses mains sur son visage et pleura. 

Il aurait voulu venir à elle, la serrer dans ses bras, lui demander pardon d'être aussi bête. Il aurait tellement voulu, mais son corps n'était pas totalement remis, ses muscles étaient encore figés. Son propre corps le faisait souffrir. 

"Anna...Pardonne moi..." 

"Même après avoir échapper à la mort, il arrive à être plus con qu'avant...Mon Dieu qu'ai je fait pour mériter ça."

Elle se releva et s'approcha de lui tout doucement. Elle passa ses bras autour de son corps d'une douceur palpable comme si son petit ami était fait en porcelaine. Elle pleura dans son cou en profitant des bras qui l'entouraient, de sa respiration, de ses mots qu'il chuchotait à son l'oreille. Elle se détache du garçon qui ne voulait pas que ça se termine aussi vite. 

"Tu m'as tellement manqué, Kris. Je croyais que tu ne réveillerais jamais, je croyais que j'allais te perdre et...-"

"Mais je suis là. Regarde, en pleine forme." 

"Mais tu...Tu as été renversé par une voiture, tu...Pourquoi tu ne l'as pas évité ?! Comme...-" 

"Comme je le fait pour toi ? J'en sais rien. Peut être que j'aurai pas eu le même temps. Je n'aurai pas pu prendre  le risque,  Anna. Quand j'ai vu cette voiture,  je n'avait plus que toi en tête. Protège là.  Écarte là. Sauve là. "

"Ton corps doit être ta priorité, c'est toi que tu dois protéger en premier."

"C'est pas vraiment mon point de vue." 

"Tu as failli en mourir." 

"Je sais." 

"Tu m'as sauvé d'abord..."

Il prit son visage d'une main et caressa sa joue de son pouce. Il essuya une larme qui coula sur le visage de la jeune femme.

"Je cherche Elsa Arrend. Je sais qu'elle est arrivée avec des policiers et des agents, je veux la voir !"

"Monsieur, calmez-vous. Nous n'avons aucune information pour l'instant, nous vous...-"

Le jeune homme ne l'entendait déjà plus quand il vit un homme sortir d'une salle et qu'il reconnut aussitôt. 

"Finnigan ! EH ! Espèce d'enflure regarde moi ! Où il est !? Où est Jack !?"

Des agents de la sécurité s'approchèrent pour lui barrer le passage mais sa colère était si grande qu'il ne leur lança aucun regard.

Sans retenue, il balança un crochet du droit au premier agent de sécurité qui essaya de le retenir. Il se faisait déjà encercler lorsque l'agent dont il cherchait l'attention se tourna pour le regarder.

"Où il est !? Réponds moi ! Où est mon ami !? Dis moi ! Hurla-t-il."

Les agents l' immobilisèrent alors que la colère retomba peu à peu.

"Dites moi où il est...S'il vous plaît...Jack..." 

Wyatt se retrouva dans une salle isolé de la sécurité. Il avait les yeux rouges et regardait fixement la porte. 
Ce que le brun ne savait pas, c'est que derrière la vitre sa mère le regardait les yeux brillants. Elle sursauta quand quelqu'un frappa à la porte de la petite pièce où elle se trouvait. Quand elle vit Cycy son cœur se réchauffa et elle la prit aussitôt dans ses bras. Ces derniers mois, Cycy était un réel réconfort pour Mme Harper.

"Regarde, il est là. Il est rentré, Cycy..."

Cycy s'approcha de la vitre et elle posa sa main sur la vitre glacée presque instinctivement.

"Il a tellement changé...j'ai l'impression que mon petit garçon est devenu un homme, souffla Mme Harper."

Cycy se tourna vers la femme.

"Allez le voir. Il a besoin de vous..."

"Avant que tu n'arrives, il a fait une crise de nerfs. Il a tout cassé dans la salle. Ils étaient au mois trois pour le maîtriser. Il a beaucoup pleuré aussi...Je crois que quelque chose est arrivé à Jack."

"Jack ? Il lui arrivé quelque chose ?!" 

"Va le voir Cycy. Je pense qu'il à plus besoin de toi maintenant. Je vais m'occuper de le faire sortir d'ici. J'ai parlé avec le chef de la sécurité de l'hôpital, tu pourras entrer." 

Elle lui sourit et quitta la pièce. Cycy sortit à son tour et traversa le couloir pour voir Wyatt. Comme Mme Harper l'avait dit un agent n'était pas très loin. Il vérifia son identité et se remit à sa place. 

La métisse resta une longue minute devant la porte. Sa main tremblait sur la poignée mais elle ouvrit la porte. Quand elle le vit relever la tête, elle put voir ses yeux rouges et sa gorge se serra. La dernière fois qu'elle avait vu ce visage aussi triste, c'était après le départ de son père. Elle fit quelque pas mais n'osa pas s'approcher d'avantage. Leurs regards ne s'étaient pas détachés l'un de l'autre.

"Pourquoi tu es si loin ?" 

Elle avait du mal à croire qu'il était bien là devant elle. La dernière fois, elle avait pensé que son esprit lui avait créé un souvenir de toute pièce mais cette fois, il était bien là. Juste devant ses yeux, le garçon qu'elle aimait était enfin rentrée. 

"Cycy..."

Le ton qu'il avait pris lui brisa le cœur. C'était un cri de détresse, un cri d'une tristesse sans nom. Elle se précipita vers lui pour le prendre dans ses bras. Elle encercla ses épaules et pencha sa tête sur la sienne. Elle sentait les bras de Wyatt l'entourait avec force, il enfouit sa tête dans sa poitrine. Il tremblait et elle le serra que plus fort. La brune pouvait sentir son odeur, sentir sa respiration, son corps contre elle. Elle ferma les yeux pour se délecter enfin de ce manque qui l'a consumait des mois durant. 

Elle sentait la tête du jeune homme se relever et elle croisa ses yeux d'émeraudes. 

"Cycy..."

"Je suis là." 

Il répéta encore son nom. Puis il le murmura une dernière fois avant de se lever. La jeune femme avait oublié à quel point il était grand, elle recula d'un pas pour lui laisser de la place. Cependant, le garçon n'était pas d'accord de cette distance, il passa un bras autour de sa taille et la plaque violemment contre lui. Cycy échappa un hoquet de surprise, sa poitrine contre son torse elle sentait le rouge lui monter. Elle pouvait voir les pupilles de Wyatt s'enflammer et elle l'embrassa. Une voie dans sa tête lui chantait que ce n'était ni le moment ni le l'endroit mais elle approfondissait le baiser. Il lui avait trop manqué, elle l'embrassait comme s'il allait disparaître à tout instant.  

L'esprit du garçon était comme éteint. Il ne voulait qu'une chose, elle. Ce manque qui lui tordait les entrailles devenait tellement douloureux. Elle avait le pouvoir de tout faire oublier, de ne plus le faire penser, de ne plus le faire souffrir. Il pouvait s'échapper de cette réalité abjecte.

Les mains du brun se promenaient sur le corps de la belle quand elles se dirigèrent vers le haut de ses cuisses, la jeune fille se crispa et se détacha des lèvres de Wyatt. 

"Nan, Wyatt. Je suis trop lourde. Tu vas te faire mal."

"Ça, c'est que tu crois..." 

Il fit un sourire en coins avant de glisser ses mains sous ses cuisses et de la soulever. Un cri de stupeur s'échappa de la bouche de la jeune femme. Elle baissa les yeux pour regarder Wyatt qui lui souriait triomphant. 

"Qu'est-ce que tu dis de ça, ma Cycy ?" 

Elle se pencha et déposa ses lèvres sur le front du brun. 

"Tout va rentrer dans l'ordre, Wyatt."

La métisse sentit le corps de son petit ami se tendre. Encore à un mètre cinquante du sol, Wyatt voulait continuer là où ils se sont arrêté mais Cycy intercepta ses gestes. 

"Parle moi."

Il la reposa au sol et détourna la tête. Il pouvait sentir ses yeux lui brûler à nouveau. 

"Wyatt. Parle moi. Qu'est-ce qui se passe avec Jack ?" 

"J'en sais rien. Je sais pas où il est, ni comment il va...Je sais rien du tout. Tout ce que cette enflure m'a dit c'est que Jack était mortellement blessé. "Mortellement", il pouvait pas choisir un meilleur adjectif ce con..." 

"Mais comment ça mortellement blessé ? Qu'est ce qui s'est passé pour que vous soyez dans cette situation." 

Alors Wyatt lui raconta tout ce que Jack et lui avait fait pendant ces longs mois. Il lui raconta toute l'histoire même concernant Jack. Puis quand il eut fini, il voyait le visage de Cycy se peindre d'horreur. 

"Mais pourquoi vous n'avez rien dit ?!  Comment va Charlie ? Et Elsa, elle est où ?! Seigneur, c'est pas croyable. 

"Charlie est sorti d'affaire. Il se repose. Elsa, elle est quelque part dans une salle avec des médecins. J'ai pas réussi à la trouver. Elle est la seule à savoir ce qui s'est passé las bas. J'aurai dû y aller avec lui même de force...Je suis un vrai con..."

"Y aller pour te faire tuer ?! C'est ça ta solution miracle." 

"Au moins j'aurais été avec lui ! Je l'ai laissé partir tout seul, je l'ai abandonné..."

"Tu es le meilleur ami que Jack aurait pu avoir. Le meilleur. Vous êtes resté ensemble des mois entier pour protéger les gens que vous aimez et arrêter un horrible bonhomme. Tu as fait tout ce qu'il fallait. Mais ça, c'était son combat, il devait le faire tout seul pour enfin rentrer à la maison." 

"Et s'il était mort...Et si enfaîte son corps était tout ce temps dans un tiroir à la morgue. Et si je le reverrai plus jamais, Cycy...

Il s'accrocha fermement au bras de la jeune femme quand il vit des étoiles danser devant ses yeux. Il suffoquait et avait de plus en plus de mal à respirer. Il faisait une crise. La première depuis des années. Wyatt commençait à paniquer et l'air ne passer plus dans ses poumons. 

Il voyait Cycy terrifié et se décomposer. Il tomba à genoux et chercha de l'air par tous les moyens. 

"Mon sac...Mon sac !" criait Cycy. 

Elle passa une main sur le visage de Wyatt. 

"J'arrive, Wyatt, j'arrive toute suite !" 

Elle courut dans le couloir, se jeta sur la porte et renversa son sac par terre. Elle avait toujours un inhalateur. Toujours. Petite, elle en avait un de secours pour Wyatt. Puis il a commencé à en avoir de moins en moins besoin pour ensuite plus en avoir besoin du tout, mais l'habitude voulu qu'elle continuait à passer à la pharmacie. 

Après l'avoir trouvé, elle refit le chemin inverse en flèche. La brune retrouva Wyatt au sol, en train de se battre pour respirer, elle le redressa et lui mit l'inhalateur dans la main. Peu à peu sa respiration se calma et il tomba sur l'épaule de Cycy.  Celle-ci lui caressa les cheveux en lui chuchotant des paroles réconfortantes et en lui couvrant son front de baiser. 

Il somnolait dans les bras de la belle. Le garçon était tellement épuisé qu'il tombait dans l'inconscience mais des mots sortirent de sa bouche avant qu'il ne tombe de sommeil. 

Cycy sourit dans ses cheveux brun avant de le caler plus confortablement dans ses bras. 

"Je t'aime tellement Cycy..." 

L'annonce eut l'effet d'une bombe. madame Moor venait tout juste de reprendre son souffle grâce au réveil miraculeux de son fils qu'on venait maintenant de lui annoncer que son autre enfant était dans un état critique.  Le stress accumulé de ses derniers mois retomba aussi sec, son souffle se coupa et la pauvre femme s'écroula devant toute l'assemblée qui s'était réunit quelques minutes plus tôt. 

Luk était arrivé le premier à l'hôpital, suivi de près par Mickey. Puis c'était Alice et Marvin qui faisait leur entrée accompagnée de Samantha. Tous s'étaient précipités à l'hôpital.  Ainsi, tout le petit groupe d'amis était présent dans la chambre de Kris. Les larmes et le soulagement s'étaient mêlée aux embrassades. 

Mais cette ambiance, qui avait apaisé légèrement les cœurs vola en éclats quand Cycy arriva à son tour le visage terne et la mine basse. 

Le choc. 

Plus personne n'osa bouger. Puis Marvin brisa le silence. 

"Il est où Charlie ?" 

"Et Wyatt ?" Enchaîna Alice. 

"Et Elsa ?" Tonna Luk. 

Personne n'osa parler de Jack, la réponse pouvait être terrifiante et Cycy répondit aussitôt. 

"Charlie est sorti du bloc depuis longtemps. Il se repose. Wyatt, lui aussi se repose. Quant à Elsa...Je ne sais pas. On ne m'a rien dit. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est dans une pièce avec des médecins et des policiers."

D'un commun accord, ils quittèrent la chambre de Kris et ils se séparèrent dans l'hôpital. 

En quittant les cages d'escaliers, Luk se stoppa et laissa passer deux hommes en tenue spéciale. Il les suivit de près et en toute discrétion. Il se retrouva dans une aile de l'hôpital qui ne faisait même plus penser à un hôpital. L'un des agents se tourna et Luk eut juste le temps de se jeter dans un couloirs adjacent. Quand il sortit la tête pour voir ce qu'il se passait les deux agents continuaient leur chemin, il s'apprêtait à sortir et continuer lui aussi mais il sentit une force le prendre par le col et le tirer en arrière. L'inconnue le plaqua au mur, son poing serrant la veste de l'adolescent. 

Luk se trouva face à deux yeux d'un gris profond. Il perdit le fil de ses pensée pendant quelques secondes.  Il n'osa plus bouger, il s'était fait prendre et il allait passé un mauvais quart d'heure. Celui qui l'avait coincé était un autre agent. Il n'était pas de la police, Luk le voyait bien avec son uniforme. 

Il portait une casquette, et il sentait l'extérieur. L'adolescent comprit qu'ils s'était perdue dans les yeux de l'inconnue et reprit vite contenance. 

"Lâchez moi. J'ai rien fait de mal." 

"T'as pas le droit d'être ici. T'as fait quelque chose de mal." 

Il avait l'air amusé par la situation et Luk se sentit agacer. L'agent lâcha la prise qu'il avait sur le garçon et retira son masque qui cacha la partie inférieur de son visage. 

L'adolescent détourna le regard. Il était beau. Puis quand il releva les yeux, c'est deux billes grises perçantes qu'il rencontra.  

"Qu'est ce que t'es venue faire ici ?" lâcha l'agent. 

Luk reprit toute sa contenance. 

"Je me suis perdue." 

"On se cache pas quand on est perdu, sourit il." 

Luk grimaça en se rendant compte de sa bêtise.

"Comment tu t'appelle ? Continua l'agent" 

"Joséphine." 

La réponse était si surprenante que l'agent pouffa de rire mais se ressaisit même si le sourire sur ses lèvres eut du mal à s'effacer.  

"Elle état pas mal celle là. Bon, Joséphine, je te laisse partir pour cette fois." 

"Je veux juste voir mon amie." 

"Ton amie ?" 

"Elle est quelque part ici. J'ai besoin de lui parler et elle a besoin de moi, mentit-il."

"Écoute, je peux rien faire pour toi. Les ordres sont...-"

Luk se mordit la joues avant de lui couper la parole. 

"Elle s'appelle Elsa, elle a dû être emmener avec un garçon. Il s'appelle Jack. Ce sont mes amis. Je veux juste avoir des nouvelles. C'est tout. S'il vous plait." 

L'agent qui avait jusque là garder un masque de sympathie détourna le regard. Luk pouvait le voir hésité même si au fond de lui il savait que ça n'allait pas marcher. Vue son métier il risquerait de perdre sa place, désobéir aux ordres pour un môme, personne n'y penserai.  

Le regard qu'il lui lança montra à Luk, que lui en occurrence, le ferait. 

"C'est d'accord pour la fille. Le garçon je peux rien faire pour toi. J'en sais pas plus." 

"C'est vrai ? Vous allez vraiment..."

"Tu me doit jurer que tu partiras après. C'est clair ? La prochaine fois je serai pas aussi conciliant." 

"Oui. Je vous le promet." 

"Suis moi. Et enfile ça." 

Il retira sa casquette et lui mit sur la tête. Luk pouvait sentir l'odeur de son shampoing. 

Ils traversèrent plusieurs couloirs, tournèrent dans plusieurs intersections avant d'arriver à quelques mètres d'une porte entre ouverte. Puis sans crier gare, l'agent se retourna brusquement et Luk s'écrasa sur lui. Il pouvait sentir la main de l'agent au creux de son dos quand celui le fit entrer dans la première pièce venus. Caché derrière la porte, les deux hommes attendirent que le groupe d'infirmière passa. Luk était figé et n'osa pas faire le moindre geste. Le corps de l'agent était pressé contre le siens, il sentait son souffle derrière son oreilles. L'agent n'avait pas encore remarqué cette proximité trop concentré sur ce qui se passait dehors. Quand il tourna ses yeux vers Luk, à qui la l'expression relevait du comique, l'agent sourit. 

Luk décela de l'amusement dans ses pupilles mais aussi autre chose, quelque chose de plus profond. Plus grand. Le garçon cligna plusieurs fois des yeux avant d'ouvrir la bouche et les mots s'échappèrent sans qu'il ne puissent rien faire. 

"J'ai une envie assez étrange. Une envie de vous embrasser", souffla l'adolescent. 

L'agent fut surpris mais ne recula pas pour autant. Il resta encore l'un contre l'autre avant que celui ci ne se détacha. 

"T'es un gamin. T'a envie d'embrasser tout le monde, c'est normal." 

"Un gamin. Ça vous dérange pas que je sois un garçon et que je vous dise une chose pareille ?"

"Pourquoi ça devrait me déranger ? T'a le droit d'aimer qui tu veux, mon grand." 

"J'ai 19 ans. M'appelez pas comme ça." 

Une étincelle nouvelle brilla dans les yeux de l'agent. Qui ne se détacha toujours pas de son sourire amusé. Il se massa la nuque avant de répondre. 

"Tu veux toujours allez voir ta copine ou pas ?" 

Luk hocha la tête. Il avait presque oublié le pourquoi de sa présence ici. Quand il fut devant la porte, l'agent lui donna 5 min et il se plaça devant l'entrée pour surveiller.

Il poussa la porte et découvrit la pièce vide. Il fronça les sourcils. Puis il se retrouva immobilisé, un bras autour de son cou et un chose pointu s'enfoncer entre ses omoplates. 

"Je veux voir mon Jack. Où est-il ?!" 

Luk reconnut aussitôt cette voie. Il s'humecta les lèvres avant de lever les bras et de répondre.

"C'est Luk. Elsa, c'est moi. Calme toi, je veux juste te parler." 

Il passa une longue minute avant que la jeune femme ne le lâche. Il se retourna et il pu enfin la voir. Elle avait l'air si petite, si fragile. Elle avait les yeux et les joues rouges, sûrement par les larme. Elle était pâle et ses cernes commençait à lui manger les joues. Il pouvait la voir complètement éreinté et il se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas en faire la remarque. Il  baissa les yeux et vit qu'elle l'avait menacé avec le manche d'une cuillère.

"Je suis venu pour comprendre ce qu'il s'est passé. On est tous là. On vous cherche depuis une bonne heure dans tout l'hôpital. On était tellement inquiet, on t'a...-"

"Inquiet ? Toi ? Oh Luk, pas pour moi. Wyatt et Charlie, oui. Jack, c'est sur même, mais pas moi. Tu ne m'aime pas. Je le sais bien." 

"Quoi ?..Mais nan. C'est pas..." 

"J'ai bien deviné les choses, Luk. Tu aimes Jack."

"Bien sur que je l'aime, c'est mon ami." 

"Tu l'aime comme moi. Tu l'aimes."

Luk était sous le choc. Il essaya d'ouvrir la bouche mais elle avait soufflé tout son vocabulaire. 

"Tu en a le droit. Je ne t'en veux pas. Personne ne t'en voudra, pas même Jack. Il sera même content, dit elle dans un sourire triste.

C'est pour ça que tu ne m'aimais pas ? Tu était jaloux ?" 

"Envieux." 

La tête baissé, il fixa ses chaussures comme si elles avaient soudain changé de couleurs. 

"Relève la tête, Luk. Tu n'est pas en faute." 

"J'ai l'impression que si. Comme si je faisait quelque chose de mal, de malsain. C'est horrible cette sensation, Elsa. " 

Elsa s'approcha de lui et elle prit son visage en coupe, ce qui le surpris fortement. 

"Rien n'est malsain chez toi. Rien du tout. Tu relève la tête et tu aimes qui tu veux aimer et avec fierté en plus de ça. N'est pas honte de qui tu es, jamais."

Luk n'en croyait pas ses oreilles. Il aurait presque envie de pleurer à cet instant. Cette fille qu'il ignorait pour ne pas souffrir lui donna un nouveau souffle. Et il fit une chose que jamais il n'aurait cru être capable de faire. Il l'a prit dans ces bras. Les bras d'Elsa pendu des deux côtés du jeune homme restèrent figés par la surprise. 

Son ami la serra si fort qu'elle comprit ce geste. Il la remercia mille fois, ces yeux se brouillèrent une nouvelle fois. Cette fois ce n'était pas la tristesse ou la peur mais l'émotion. Luk releva la tête et il lui donna un baiser sur a bouche. Elsa fit les gros yeux, perdu. 

"T'es la première fille que j'embrasse. En faite...t'es la première personne que j'embrasse tout court..." 

"Luk..."

Il la reprit dans ses bras encore un fois. Ce qui l'a fit légèrement rire. 

"Raconte moi. Dis moi ce qui se passe, Elsa..." 

L'agent vérifia sa montre, il avait accordé un petit extra. Cela faisait dix minutes qu'il avait laissé le garçon entrer dans la pièce. Il jugea que l'entretien était fini et se tourna pour ouvrir la porte. Ses yeux se posèrent sur les deux adolescents qui était face à face. La fille était dans les bras de celui qu'il avait accepter d'aider. Encore à cet instant il ne comprenait pas pourquoi. Il risquait de gros problème mais l'aider était comme un cri. Il toussa pour se présenter. 

"Je suis désolé de mettre fin à votre conversation. Mais c'est fini. Faut y aller." 

Elsa interrogea Luk du regard. 

"Je t'expliquerai." 

Alors la jeune femme se leva et s'adressa à l'agent qui n'avait pas quitté Luk du regard.

"Vous savez où est Jack Frost ? Il est arrivé gravement blessé et personne ne donne de nouvelle de lui." 

"Je ne peux malheureusement pas vous aider, mademoiselle.  Les ordres ont été clair, votre ami est gardé et je ne suis absolument pas au courant de situation ni même où il peut être." 

A l'instant même où l'agent fini sa phrase, un groupe de médecin et d'infirmier couraient dans le couloir. Ils entouraient un lit dont les machines qui lui était accroché sonnait dans tout les sens. 

"On l'emmène encore au bloc ! C'est une hémorragie interne, on se dépêche ! "

"Arrêt cardiaque depuis une minute et quinze secondes !" 

Elsa, Luk et l'agent tournèrent la tête en même temps. Quand le lit passa, Luk eut un mouvement de recule et son visage se décomposa. Quant à Elsa elle se figea d'horreur.  L'agent regardait les adolescents devenir livides et à deux doigts de vomir. 

"Vous allez bien tout les deux ?" leur demanda-t-il. 

Luk n'avait pas détaché ses yeux de l'entrée encore sous le choc. Puis il ouvrit la bouche instinctivement. 

"C'était...C'était Jack..." 

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Le prochain chapitre est le grand final ! Faite moi confiance vous allez adorer  hahahahahahah

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