Chapitre XXXVII : Visage cachés...
Une jambe dans le vide. Assis sur le rebord de la fenêtre. Une cigarette à la main, Wyatt prit une énième bouffée et la souffla au dehors. Il en tira une nouvelle quand il remarqua du mouvement à l'intérieur. Il tourna son regard vers la chambre, le lit, les draps qui bougeaient au gré du corps en dessous.
Elle était sur le ventre. Le tissu de lin laissait échapper ses longue jambes nues ainsi que ses épaules dénudées. Le froid de la nuit s'engouffra par la fenêtre, ce qui fit frissonner la jeune femme.
Elle se recouvrait dans son sommeil sous les yeux insondables du jeune homme. Puis comme si elle l'avait sentit, ce regard insistant, elle ouvrit quelque peu les paupières et le regarda à son tour.
-: Qu'est ce que tu fais ? Il fait froid, referme la fenêtre et viens.
Il se releva, ferma la fenêtre et se coucha sur le lit. Wyatt était torse nu , seulement habillé d'un jogging noir trouvé dans un des placards de la chambre.
-T'a pas dormi ?
W: Nan.
-La soirée est finie ?
W: Il est trois heures du mat. Si ils ne sont pas en train de comater en bas ils sont partis en boite.
Elle se mit à rire.
W: Pourquoi tu ris.
-Je pensais pas que tu étais ce genre de gars. Celui qui couche en soirée. Et je te pensais pas aussi sexy.
Elle fit glisser son doigt sur le torse du brun.
W: Tu es loin de savoir quel genre de gars je suis.
Il retira la main de la fille sans délicatesse puis il se pencha au dessus d'elle. Il fit glisser sa langue le long de son cou et se redressa pour recroiser ses yeux. Ses lèvres s'étirèrent en un demi sourire.
W: Je vais te dire un petit secret. Par contre faut me promettre de ne pas être trop choquée d'accord ?
Elle hocha la tête, impatiente.
W: Tu dois savoir que je suis aussi sexy que cruel...Fait un joli sourire à la caméra...
La jeune femme fronça les sourcils puis suivit le regard de son amant vers une étagère à côté du lit. Elle remarqua un petit appareil caché entre les bibelots. Ses yeux devinrent aussi ronds que des soucoupes. Elle repoussa Wyatt qui se laissa choir sur le matelas, entourée d'un drap elle se précipita vers la dite caméra, tremblante.
-Mais.. Qu'est ce que...Qu'est ce que c'est que ça ?!
W: Caméra cachée, sex tape, appelle ça comme tu veux... Sourit il. Tu peux la garder, j'ai des copies.
Ses petites lèvres tremblèrent avant de répondre sous un ton cassant.
-Alors quoi ? Tu vas essayer de me faire du chantage ? Le lycée ne me fait pas peur tu peux le montrer c'est pas la première fois qu'on me voit nue, tu sais.
W: C'est vrai. Ton corps étant un banc public c'est pas avec le lycée qu'on discutera. Alors que dirais tu de montrer ça à ton papounet adoré ? Et aller, soyons fou à toute son entreprise hein ?
Il la vit devenir livide et se retenir au meuble le plus proche pour ne pas chanceler.
W: Oui. J'ai fais quelques petites recherches. Tout le monde sait que ton père est un agent immobilier influent, mais personne sait que ton papa est un homme très pieux qui ne sais même pas que sa fille chérie est aussi dépravée que tous les pécheurs de cette Terre ? Je me demande la tête qu'il fera quand il verra sa princesse ouvrir les cuisses et commettre le péché de la chair sous ses yeux. Je crois que maintenant on va pouvoir discuter plus sérieusement. Viens t'asseoir Luna.
Une nouvelle semaine venait de commencer. Jack était revenu après plusieurs jours d'absence. L'italien affichait une mine terrifiante, un mélange de fatigue et d'hargne profonde. Les nouvelles du week-end n'avaient pas arrangées son état. Luk l'avait prévenu de la découverte de la police. Ce qui avait valu à sa tante de remplacer sa lampe de chevet. Les deux garçons avaient décidé de garder ça secret. Étant donné que la police faisait pression sur les médias pour ne divulguer aucune information, même si eux même n'avaient pas assez d'informations pour faire scandale. La ville restait encore chaste face à cette affaire. Arrivé au lycée, il chercha Luk ou Wyatt du regard.
Il trouva Wyatt assis sur une des tables extérieures.
Il se mit juste en face de son ami et le jugea d'un regard interrogateur.
W: Soirée mouvementée d'accord. C'est toujours mieux que d'avoir la tuberculose pendant des jours.
T'es guéri, rassure moi ? Dit il en protégeant son visage de son bras.
J: RAS.
W: C'était quoi se message hier ? En monde conseil de guerre ?
J: Charles Petsburg.
W: Charmant, et c'est ?
J: L'homme du bar.
Wyatt s'immobilisa, le souffle coupé. Les yeux exorbités, il fixait un point derrière le blond.
W: Dis moi que c'est une blague...
Il regarda autour de lui.
Et chuchota :
Mais comment ça se fait que personne en parle ?
J: La police étouffe l'affaire, d'après Luk. Pour éviter la panique de la population.
W: Mais avec l'autopsie...
J: Aucune chance.
W: Ah ouais ? Et comment tu peux en être si sûr ?
J: C'était à nous de gérer cette partie et on l'a faite. Il n'y a aucune preuve, nada, sur ce cadavre. Fais moi confiance.
Wyatt souffla entre ses mains.
W: La seule chose qu'on a à craindre c'est le soucis de tous se la fermer.
J: Personne ne dira rien. Toute façon on est tous dans le coup. Si un plonge on plonge tous. C'est la règle.
W: J'avais pas pensé le faire maintenant. Mais en vue de la situation si ça arrive aux oreilles d'Elsa, elle va faire une attaque. J'ai un petit truc à dire.
J: Fais moi rêver.
W: Ça va être plutôt l'inverse. Mais avant, tu vas me jurer sur ce que tu as de plus cher au monde que tu ne vas exploser de rage et tuer à peu près tout le monde.
J: Je le jure.
W: C'est tout ? Sérieusement ?
J: Tu pensais quoi ? Sur la tête d'Elsa ? Je risquerai sa tête pour rien au monde, aller continue.
W: Pas de vengeance, hein. Je m'en suis chargé.
Quand l'aînée des Arrend traversa la grille principale, son regard fut tout suite attiré vers une tête aux cheveux aussi blancs que neige, assis, concentré sur une des tables en pierre.
Il était de dos, attentif aux paroles de Wyatt, puis elle se demanda quel sujet de conversation pouvait autant intéresser Jack.
L'envie d'aller le voir, le saluer, le toucher, même l'embrasser lui brûlait chaque muscle, chaque fibre de son être.
Les lycéens commençaient à affluer dans la cour.
Elle remarqua les yeux de Wyatt la fixer soudainement. Puis ses yeux à lui. Elle le vit se lever et étrangement se diriger vers elle.
Il était si grand qu'il se détachait de la masse d'élèves.
Il n'était plus qu'à quelques mètres d'elle et elle ne bougea pas d'un poil, au contraire, elle l'attendait.
Il était là.
Face à elle.
Il avança l'air menaçant.
Elle recula par réflexe.
E: Salut.
J: Salut ? Rit il. Oui, salut à toi aussi Elsa.
Elle se pinça les lèvres, évitant le plus possible son regard. Il s'approcha encore d'un pas. Leurs deux corps si près l'un de l'autre résistaient à une étrange attraction.
E: Qu'est-ce que tu veux ?
J: Je sais. J'ai appris ton dévouement admirable Elsa.
La blonde fronça les sourcils, perdue, et légèrement paniquée.
Wyatt lui a tout raconté ?
E: Je ne...
J: Pas la peine. On en discutera plus tard. Ce qui m'intéresse maintenant ça me concerne directement...
Il abaissa la tête, ses lèvres tout près de son oreille.
J: On arrête les faux semblants Elsa...
Il la prit soudainement par le bras, la tira à travers les arcades du lycée et entra dans le bâtiment. Il longea un couloir et entra dans une classe en travaux.
L'odeur de la peinture fraîche emplissait la pièce, ce qui ne dérangea pas l'italien outre mesure.
Il plaqua sa compagne sur un mur dont la peinture n'était pas encore installée.
E: Qu'est ce que tu fais.
J: Je veux avoir une réponse...
Dis moi, tu ne serais pas amoureuse de moi par hasard ?
La jeune fille eut soudainement l'air effrayée. Sa voix mourut dans sa gorge et l'air arrivait de plus en plus difficilement à ses poumons. Elle sentit ses mains trembler. Il le savait ? Que devait elle faire. Lui mentir ? Comment pourrait-elle lui mentir dans les yeux. Si elle le faisait, elle lui briserait le cœur pour de bon.
Il était maintenant vulnérable à attendre sa réponse. Sa main posée sur le mur, légèrement penché au dessus d'elle, il scrutait n'importe quel signe.
Puis elle s'écroula. Ses jambes cédèrent sous la pression et elle se trouva accroupie, la tête enfouie entre ses frêles genoux. Jack fut si surpris qu'il en recula d'un pas.
Il vit le petit corps de la blonde trembler.
Alors il se baissa et s'assit en tailleur juste en face d'elle, leurs jambes se touchaient.
Jack s'approcha un peu plus de son oreille et lui souffla son prénom. Elle essaya de faire barrage mais le jeune homme ne lui simplifiait pas la tâche.
J: Elsa..
E: Nan...Tais toi...arrête...
J: Elsa...
La jeune femme sentit son coeur se serrer et paradoxalement se réchauffer. Sa voix était si douce, si agréable qu'elle avait oublié que Jack Frost pouvait se montrer d'une attention toute particulière.
E: Arrête...dit elle étouffée.
J: Je t'aime...Elsa...Je t'aime.
Il l'entendit sangloter, ce qui le fit irrémédiablement sourire.
J: Elle pleure. Sur toutes les réactions possibles, tu pleures ?
E: Laisse moi tranquille !
J: Ça, n'y compte plus.
Il lui releva le visage pour que leurs yeux se croisent. Il essuya les perles salées de ses joues.
Elle ferma les yeux à ce contact.
J: Maintenant, tu dois me répondre.
Les paupières closes, elle avait la voix trop enrouée pour dire quoi que ce soit d'intelligible.
Elle relâcha ses jambes et glissa ses mains autour du cou du jeune homme.
Elle effleura d'abord ses lèvres, timidement, puis Jack y répondit.
Leurs lèvres se confondirent comme si elles s'étaient toujours connues. Toujours touchées. Toujours embrassées.
Elsa replaça sa main sur la nuque de l'italien et serra sa prise. Lui, l'enlaça un peu plus dans ses bras, d'une étreinte forte il la colla encore contre lui, minimisant ainsi au maximum la distance entre leurs deux corps.
Leurs lèvres se séparèrent mais ils restèrent dans la même position.
J: Qu'est ce que je dois comprendre ?
E: Pardonne moi. Pour tout. Tout ce que j'ai fait, tous ce que j'ai dit. Pardonne moi tout ça. Je t'aime Jack Frost. Je t'aime énormément mais...
J: Stop ! On s'arrête là. Laisse moi juste profiter de ces mots avant que je te tue. Me regarde pas comme ça, tu dois payer pour ta bêtise.
E: M..Ma bêtise ?
J: Mademoiselle souffre dans son coin ? Sans rien dire à personne. Tu as tout pris sur tes toutes petites épaules.
E: Elles ne sont pas si petites que ça, dit-elle sur le ton de la défensive.
J: Si...souffla t-il. Il écarta légèrement son pull et embrassa la peau de son épaule. Toutes fines, toutes petites...Il déposa ses lèvres sur sa clavicule puis remonta à la base de son cou, puis vint la mâchoire et enfin ses fines lèvres rosées. Un regard suffit pour que les deux adolescents retombent dans une danse endiablée.
E: Comment tu l'as su ? dit-elle entre deux baiser.
Jack stoppa son geste.
J: Wyatt m'a tout raconte. Je dois dire que le fait de t'être confiée à ton ex m'a agacé.
E: Je ne l'ai dit à personne. Wyatt l'a su tout seul. En y repensant, je ne sais pas comment...Mais ça veut dire qu'il a réussi à effacer la vidéo ?
J: On dirait...Il m'a dit que maintenant que tout est fini, tu vas pouvoir respirer un peu.
E: Comment il a fait ? Et Cycy elle va être au courant ? Il ne faut pas Jack sinon ça la blessera et..
J: Eh ! ça va aller ! C'est de Wyatt qu'on parle, Cycy à rien à craindre.
E: Qu'est ce que ça veut dire ?
J: De quoi ?
E: Je comprends pas le rapport entre Cycy et Wyatt. Comme si Wyatt était prêt à tout pour elle.
J: C'est son amie. Qu'est ce qu'on ferait pas pour ses amis ? Regarde, t'es enfin à moi..
Il s'avança pour attraper ses lèvres mais elle le bloqua, une main sur son torse.
E: Tu l'as pas formulé de cette manière...
J: Parce qu'il y a une manière de formuler les phrases maintenant ? Que votre langue est bizarre...
E: Jack...
J: Oh les cours ont déjà repris ! Vite, sinon je vais être encore plus en retard !
Il se releva et prit Elsa par le bras pour la relever à son tour. Il le fit si facilement qu'il en fut surpris. Il l'embrassa sur la joue avant de disparaître comme un voleur sous les cris de sa belle.
Quand la jeune femme sortit à son tour elle eut juste le temps de voir sa chevelure immaculée tourner dans un couloir. Elle effleura de ses doigts ses lèvres et sourit. Elle pouvait enfin être avec lui. Elsa sortit son téléphone pour envoyer un message à Wyatt.
<<C'est vraiment fini ? >>
La réponse fut aussi rapide qu'un éclair.
<<Ton sauveur à réglé cette histoire et cette vidéo n'est plus qu'un mauvais souvenir. Maintenant vous pouvez faire plein de bébés italiens peroxydés ! ;D >>
Elle sourit et sautilla de joie sur place comme une enfant le jour de Noël. Au même moment deux professeurs passèrent, un regard perplexe sur elle. Elle s'excusa rapidement avant de s'enfuir, rouge de honte.
A l'heure du déjeuner, Elsa était assise aux côtés de sa sœur et de sa meilleure amie.
C: Mais ça s'est passé comme ça ? C'est bizarre quand même, rien que le week-end dernier c'était froid et tendu entre vous...
E: Rien n'est normal avec Jack Frost.
A: Mais c'est pas ça le plus important ! Vous êtes ensemble alors ? Pour de vrai ?
E: Je...Je crois ?
A: Tu me poses la question ? C'est une affirmation qui doit sortir de ta bouche ! Est-ce que je sors avec Jack Frost ? Oui je sors avec Jack Frost. Suis-je officiellement sa petite amie et dans l'avenir sa future femme ? Oui je suis sa petite amie et dans l'avenir...-
E: Ça suffit ! Elle lui tapa sur la main. Mais ça va pas ? On est pas dans tes comédies musicales !
A: Ça y ressemble ! Et laisse moi rêver !
C: Enfin bref, le pire reste à venir.
Les sœurs Arrend la regardèrent sans comprendre.
C: Si on récapitule tout. Toi, Elsa, sort désormais avec Jack Frost. L'un des plus bel homme du lycée ou même de la terre entière. Le nombre de fille qui l'aiment et le vénèrent en secret se comptent sur les doigts de la population chinoise. Vous me suivez toujours ? De ce fait, imagine la frustration, la colère et la jalousie de toutes ces filles lâchement délaissées par l'homme de leur rêve ?
A: C'est terrifiant.
E: Je fais finir en pâture...
Cycy explosa de rire sous le regard alarmé des sœurs.
C: Jack te protégera. C'est son boulot maintenant.
A: Même si, il le fait depuis longtemps.
Les deux cadettes s'échangèrent un regard entendu, ce qui n'échappa pas à Elsa.
E: C'est quoi ses yeux ? Qu'est ce que ça veut dire le "depuis longtemps" ?
C: Oh rien du tout.
A: C'est pas très important.
Elsa plissa les yeux, perplexe et agacée.
C: Bon, je dois aller au conservatoire. Quelqu'un m'accompagne ?
E: Je dois m'entretenir avec Mr. Frost.
A: C'est loin, j'ai pas envie.
C: Tu pourrais au moins trouver une excuse comme Elsa.
E: Eh ! Mais je vais vraiment parler à Jack ! Je me défile pas !
A: Je dois aller...rendre un devoir à mon prof de sport.
C: Merci.
A: Mais je t'en prie.
Cycy quitta la cafétéria. Elle bifurqua dans un couloir pour sortir par la porte qui menait tout droit vers les arrêts de bus. Elle le longea quand elle vit dans un coin la dernière personne au monde à vouloir croiser. Elle retint son souffle comme pour éviter de tourner de l'œil. Elle pria tous les dieux de l'univers de lui venir en aide mais bien évidemment, ils firent tout le contraire.
Elle baissa la tète et accéléra la cadence mais l'individu l'interpella par son prénom. Elle fit mine de ne pas l'entendre et continua son chemin. Mais l'individu l'interpella de nouveau et lui attrapa le bras.
Quand elle se retourna elle vit Luna. Le visage démaquillé, des cernes sous ses yeux rouges et bouffis. Le teint blême, presque cadavérique, des sillons de larmes étaient encore visibles. Et Cycy se demanda à contre cœur pourquoi était-elle dans cet état.
- Cinderela...Je pourrais te parler ? C'est important.
*********
Merci à @-alyey pour la correction !
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