Chapitre XXXVI: Démon du passé...
Cette sensation de déjà vue. Celle qui l'avait frappé quand il avait traversé cette ruelle répugnante à l'odeur acre, elle se confirmait désormais.
Il était devant une petite pièce dignement sortie d'une scène du parrain. L'odeur du tabac et du vieux whisky le prenait à la gorge mais la gêne disparut aussitôt. L'habitude.
Voilà d'où venait ce déjà vu, ce genre de scène ne lui était pas inconnue, au contraire, il revit son passé. Cette atmosphère pesante propre au business clandestin, toute sa vie Jack avait grandi autour des vieilles familles de mafias italiennes. Elles n'ont pas juste brillés dans les films, elles ont existé et elles existent toujours. C'était son quotidien d'autrefois.
Marvin le dépassa pour aller à la rencontre d'un homme assis sur l'extrémité de la grande table ronde, plantée en plein milieu de la pièce. L'homme, aux épaules aussi larges qu'un immeuble, lui tournait le dos. L'individu en face, lui, le regardait avec méfiance. Une cigarette à la main, il etait entouré de deux gorilles en costume coupé qui se tenaient à la manière des soldats.
Son regard dévia de nouveau vers Marvin qui lui fit signe d'approcher. Il se posta aux côtés de l'homme trapu, celui ci tourna la tête, le sondant de ses yeux noirs d'encre. Les cheveux d'un gris de plombs étaient relevés à la Rod Taylor et des rides lui striaient le contour des yeux. Son visage était dur, froid et impénétrable.
-:Tu parles bien italien petit.
J : Je suis italien, monsieur.
Il lui fit signe d'approcher son oreille.
- : Alors tu vas écouter attentivement et comparer ce que tu as compris avec la traduction de l'interprète là-bas.
Il désigna un homme en costume marron, droit comme un i qui ne détacha pas ses yeux du blond.
Et si c'est pas bon, tu me le fais savoir, c'est clair ?
J: Limpide.
-Parlons affaires maintenant.
Jack jeta un regard noir à son ami, Marvin sentit cet air féroce et violent le traverser de part en part. Et une idée bien précise lui venait en tête. Jack Frost allait le massacrer.
Kris tremblait de la jambe gauche. Assis sur le siège passager de la voiture de Wyatt, il avait le téléphone vissé à l'oreille. Tous les deux sillonnaient la ville à la recherche de Jack.
Kris avait appelé Wyatt une heure plus tôt, les deux adolescent avaient de ce fait, séché leurs cours de fin d'après midi.
K : Peut être qu'il est avec Elsa...
W : Ça m'étonnerait beaucoup.
K : On doit au moins vérifier, tiens appelle là. Elle ne m'adresse plus la parole depuis longtemps.
W : Il est pas avec elle. Elle est au lycée. En cours. Et quand bien même, on a pas le droit d'inquiéter Elsa. Elle va paniquer toute seule.
K : Pas le droit ? Elle va pas s'évanouir en sachant que Jack s'est fait la malle ! Elle a un mec nan ? Pourquoi Jack devrait l'inquiéter, elle a perdu ce privilège.
Il tourna la tête vers la vitre.
W : C'est quoi le problème ? Tu lui en veux ?
K : Il aime cette fille. Il l'aime vraiment et j'ai cru...J'ai vraiment cru qu'elle pouvait, je sais pas, le rendre heureux...Je pensais qu'elle avait aussi les mêmes sentiments pour lui, mais je me suis trompé. Et maintenant j'ai peur que...
Wyatt le dévisagea quelques secondes avant de reporter son regard sur la route.
W : Peur de quoi ?
Le garçon se ferma aussitôt et Wyatt ne chercha pas plus loin.
W : Elle l'aime, tu sais. Quant il sentit le regard surpris de son cadet, le jeune homme continua. Elle protège une autre personne qui pourrait souffrir de cet amour. Elle souffre de ne pas être près de Jack, ne pense pas qu'Elsa Arrend est insensible. Elle l'aime énormément, je sais pas depuis quand, ni comment ça a évolué mais elle l'aime et c'est pour ça qu'elle ne peut pas être avec lui. Ne la blâme pas, elle n'avait pas le choix mais tout va s'arranger.
Le jeune Moor resta silencieux, il ne comprenait le pourquoi du comment mais une chose le soulagea dans tout ce tumulte. Jack avait une chance.
Luk avait sauté de sa chaise et tournait en rond dans sa chambre. Il avait hésité longtemps avant d'appeler Jack, après s'être décidé, il était tombé sur sa messagerie. Il avait ensuite essayé Wyatt, qui avait répondu mais lui avait toute fois raccroché au nez car il avait une urgence.
Il faisait maintenant les cents pas, complètement angoissé.
Le corps de l'homme dont ils s'étaient débarrassé quelques semaines auparavant venait d'être découvert.
Homme qu'ils avaient tué. Homme qui les ramèneraient probablement en prison. Il s'arrêta net.
L : Garde ton calme. Panique pas maintenant, respire mon grand. Respire.
Il prit son téléphone et composa le numéro d'Elsa, numéro qui lui avait été imposé d'enregistrer, contre son gré.
Luk ne détestait pas spécialement Elsa. Ce n'est pas ça, il ne l'apprécie juste pas comme tout le monde le voudrait. Ils n'ont rien en commun et le besoin de lui parler ne lui frôle même pas l'esprit juste une seule seconde. Pourtant il n'avait pas hésité à l'aider dans ces toilettes de bar miteux. Il avait participé au nettoyage et à la disparition du cadavre. Mais même dans cette situation, Luk avait une excuse, il n'avait pas fait ça pour Elsa. Loin de là.
Il composa alors le numéro mais stoppa son geste à la dernière seconde. Il ne pouvait pas le faire. Il l'avait promit.
Il entendait encore la voix de l'italien : « Quoi qu'il arrive tu ne lui reparle plus jamais de cet homme ni de l'accident, plus jamais Luk, d'accord ? »
L : Il l'a protège en toute circonstance...Soupira t-il.
L'adolescent prit son sac et descendit les escaliers avant de claquer la porte derrière lui. Le port n'était qu'à quelques minutes de marche de chez lui.
Anna poireautait.
Cela faisait maintenant 15 minutes que la jeune fille attendait un bus qui ne viendrai certainement jamais. Assise sur le banc de l'arrêt, elle grelottait dans le froid de fin de journée.
Hypnotisée par la musique dans ses oreilles, elle ne remarqua pas qu'une voiture venait de s'arrêter juste devant elle.
W : On passe au lycée. Faut rien laisser au hasard avec ce mec.
K : Je te le fait pas dire.
La voiture tourna dans l'angle de la rue, passa le long des abris bus pour aller en direction du lycée.
W : Eh ! Mais c'est Anna !
Kris tourna la tête, surpris. Elle sursauta au son du klaxon du véhicule.
K : Qu'est-ce que tu fais ? Et Jack ?
W : On la dépose juste après avoir vérifié le lycée. C'est Anna, je vais pas la laisser là.
Le garçon souffla d'indignation. Il vit une tête rousse s'approcher avec un grand sourire, sourire qui s'effaça à la vue du garçon sur le siège passager.
Wyatt lui expliqua en deux mots la situation et lui promit de la ramener après une vérification.
Il demarra le moteur quand le telephone de Kris se mit à vibrer, celui-ci décrocha la seconde suivante. C'était Jack Frost.
Il se mit à crier de colère au combiné, en pestant qu'il était au bord du suicide pour avoir eu l'audace de mentir à sa mère, il avait insulté son cousin de tous les noms d'oiseaux qui lui venaient en tête avant de raccorcher rageusement.
K : C'est moi le plus jeune et je frôle les infarctus avec ce crétin !
Il souffla en passant une main dans ses cheveux et se décoiffa totalement.
W : Bon, la victime est saine et sauve. On peut reprendre le courant de notre vie. Anna je dois passer quelque part avant de te déposer, c'est sur le chemin. Ça te dérange pas ?
A : Ah mais pas dut tout. T'inquiète pas pour moi.
Arrivé devant la boutique d'informatique, Wyatt sorti en laissant les deux adolescents dans le véhicule. L'air était devenu soudainement étouffant et mal à l'aise.
Wyatt ne daignant pas revenir après plusieurs minutes, Kris décida de sortir pour éviter au maximum la jeune fille.
K : Je vais voir ce qu'il fabrique.
A : Attend Kris !
Il se stoppa aussitôt et referma la portière, attendant qu'elle reprenne la parole.
A : Je...Je...voulais m'excuser auprès de toi.
K : T'excuser de quoi ?
A : De tout. De mon comportement surtout.
K : Celui où tu me considère comme un déchet humain, dit il sèchement.
Il regretta son manque de contrôle en fermant les yeux, indigné. Il allait se reprendre mais Anna lui coupa l'herbe sous le pied.
A : Je ne t'ai jamais considéré comme un déchet humain. Jamais. Bien au contraire. A mes yeux tu as une place bien plus importante que tu ne le crois.
K : En ignorant à même mon existence. Logique très intéressante.
A : Nan...Mais...Tout ça...C'est parce que j'ai peur.
Le brun se tourna pour la regarder en face. Anna nota que c'était la première fois depuis longtemps qu'ils étaient face à face.
K : Tu as peur de moi ? Sans déconner ?
A : Non...Enfin oui...Enfin pas moi spécifiquement.
K : Ok, on tourne en rond. Arrête de trouver mille et une excuses d'accord ? Je compte pas, je l'ai bien compris.
A : Si tu comptes ! s'emporta t-elle. Tu...Tu as toujours compté Kris.
Elle prit une grande inspiration comme pour se donner du courage.
A : Quand mes parents sont morts...J'étais petite mais j'avais bien compris les choses. Ma mère, mon père, j'avais bien compris que je ne les reverraient plus de toute ma vie.
Ça m'a fait peur, cette conception des choses m'avait terrifiée. Et aujourd'hui j'ai encore du mal à m'en convaincre.
Alors j'ai commencé à me refermer sur moi-même. J'avais centré ma vie sur ma sœur et mon oncle. J'étais devenue froide, méchante et j'avais perdu toute joie de vivre avec les autres personnes de mon entourage. Le psychologue qui nous suivaient ma sœur et moi, avaient déclaré que cette facette était une forme de carapace. Un moyen d'autodéfense contre mon chagrin qui était trop lourd a porter.
Mon oncle l'a appelé Dame Ajisai. En référence à une princesse japonaise au visage impénétrable et au coeur de glace.
Dame Ajisai apparaissait à chaque fois que je mettais un pied dehors. Je ne voulais plus jamais avoir mal comme ça, ça m'était insupportable de penser que je pouvais une nouvelle fois perdre quelqu'un que j'aime.
Mais avec le temps, j'ai commencé à m'ouvrir aux autres, peu à peu Dame Ajisai n'apparaissait que dans les moments de stress mais c'était vivable.
Vivable jusqu'à toi en tout cas.
K : Tu m'a pris pour une menace ?
Sa voie était rauque, sans comprendre, cette constatation le blessa.
A : Nan pas toi. Enfin pas directement.
Elle jouait avec ses doigts, anxieuse.
K : Alors quoi ?! Le simple fait de me voir t'oblige à te mettre en garde ?! Comme si j'étais un putain de monstre ?!
A : NAN! Ce n'est pas ça ! C'est...
K : C'EST QUOI ALORS ?!
A : Mes sentiments pour toi !
Kris eut le souffle coupé, il regarda Anna rouge de colère et de gêne avec des yeux incrédules.
Il ne savait plus quoi penser.
K : Je suis pas sûr de comprendre...
A: Il n'y a rien à comprendre...Je...Je suis amoureuse de toi, Kristof Martin Moor. Je t'aime. Je t'aime et inconsciemment ça me terrifie, Dame Ajisai me protège en précaution du mal que mes sentiments pour toi pourraient me faire et...
Je sais que tu as le pouvoir de me faire souffrir, de me briser le coeur en mille morceaux, c'est ma faute, c'est moi qui te l'ai donné. Alors pardonne moi, de t'avoir blessé d'une quelconque façon, pardon Kris.
Il resta pantois. Les mots avaient disparus de son cerveau, il ne savait pas quoi penser, quoi faire ou même quoi dire. Elle l'aimait. Lui.
K : Anna je...
Il s'apprêtait à continuer quand la portière conducteur s'ouvrir à la volée, laissant entrer un Wyatt tout sourire, fier de son achat.
W : Désolé de l'attente les amis. Mais sachez que je viens de faire l'acquisition d'un petit bijou de technologie.
Le silence qui en découla s'installa jusqu'à ce que Kris descende devant chez lui. Avant de refermer la portière, il se tourna vers son aîné.
K : Sache mon pote, que je te déteste du plus profond de mon âme.
Il claqua si violemment la porte que la vitre trembla et fit un bruit inquiétant.
Après avoir quitté Charlie, Elsa était retournée en cours. Elle venait tout juste de ranger ses affaires dans son casier quand une discussion entre première année lui vint aux oreilles.
Elle pouvait reconnaître des ragots au simple ton de la voix.
-Ça s'est passé à la dernière soirée des dernières années.
-Peut-être que c'est pas vrai.
-Elle me l'a dit elle-même. J'arrive pas à le croire. Le pire c'est qu'il a une copine !
-Oui, j'en ai entendu parler, il paraît même que c'est une amie de Jack Frost...Tu crois qu'il est au courant ?
-Qu'est ce que ça peut lui faire. C'est pas pas sa copine.
-Je rêverais de l'être.
-Tu crois que t'es la seule ? Ce qui est sûr, c'est que la fille qui sera sa copine n'est pas encore née !
-Pourquoi tu dis ça ?! Qu'est ce que t'es hargneuse !
-N'importe quoi ! Je dis juste que Jack Frost est comme une propriété publique. On peut le regarder, le toucher mais pas l'avoir. Et celle qui essaie, elle va prendre cher, j'ai entendu dire que certaines sont capable du pire par jalousie. C'est effrayant !
Elsa fronça les sourcils. Elle ferma son casier plus violemment qu'elle voulut. Et partit à la rencontre des demoiselles. L'une avait émit un hoquet de surprise alors que l'autre fit les gros yeux, toutes les deux rouges de gêne.
E : Bonjour les filles. On peut discuter un peu ? Qu'est-ce que vous en dites ?
Elsa sortit du lycée choquée, elle s'arrêta juste devant les escaliers qui menaient au parking, pianotant sur son téléphone.
« Je sais tout. La soirée. La fille. Je crois que c'est fini. Au revoir Lucas. »
Au même moment elle reçu un appel. Cycy.
E : A l'auditorium ? D'accord, j'arrive.
Elle ferma sa veste contre le froid.
Elle arriva devant l'école de musique de Cycy et attendit son ami qui courait déjà à son encontre.
E : Il est où le violoncelle ? Cette fois je ne t'aide pas à le porter.
C : Je l'ai laissé là-bas. Je dois revenir ce soir. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi t'es de mauvaise humeur.
E : Je suis pas de mauvaise humeur. Lucas m'a trompée.
Cycy eut une exclamation choqué.
C : Mais ça va tu..-
Elsa rit en penchant la tête en arrière.
E : Oui. C'est ça le plus ironique. Mon copain m'a trompée mais je vais bien, j'ai pas envie de hurler, ni pleurer, ni même le détester. Il doit me manquer une case. Pour être honnête, je l'avais presque oublié...C'est horrible...
C : Nan. Vous êtes plus ensemble c'est tout. C'était même pas une vraie relation d'abord. Aller on rentre. Tu viens chez moi ce soir.
La blonde alluma le contact et s'engagea dans le rond point. Cycy jeta un coup d'œil dans la petite ruelle en face. Depuis la mésaventure avec Alice et Marvin, la métisse ne pouvait jamais passer devant cette rue sans regarder. Elle se demanda si depuis le temps, Alice avait parlé à Marvin, étant donné qu'elle n'était pas aussi proche du garçon qu'Alice. Puis elle sursauta de stupeur et plaqua presque son visage sur la vitre glacée.
C : Mais c'est Jack !
La voiture s'arrêta net au milieu du rond point. Elsa remercia les cieux qu'il n'y ait aucun véhicule aux alentours, son réflexe irréfléchie aurait sans doute causé un accident. Elle se rangea devant ladite ruelle.
E : Quoi ?
C : Au fond, avec des cheveux comme ça, il passe pas inaperçu. Et il y a quelqu'un avec lui...non ?
Elsa plissa les yeux et échappa une exclamation de surprise suivit d'une injure bien placée. Elle sortit, furieuse.
Quand Jack sortit de l'entrevue, ses oreilles bourdonnaient et ses yeux étaient assaillis par des tâches de couleurs. Il clig
na plusieurs fois les paupières pour se raisonner, puis il se tourna vers son ami qui s'était fait aussi discret que possible.
Mv : Merci, Jack. Tu m'as vraiment sauvé, je savais vraiment pas quoi...-
Il ne finit même pas sa phrase qu'il reçut un violent crochet du droit en pleine figure. Ce simple coup avait essoufflé l'italien qui regardait son ami gémir au sol.
Mv : Sans déconner Jack...
J : Quoi t'en veux une autre ? Dit-il le souffle court. Qu'est-ce que tu fous avec ces gens là ? T'es malade ou quoi ?! Tu sais ce que c'est, ce business ?!
Mv : Je sais tout ça.
J : Marvin...T'es un messager...
Il se mit à rire. Un rire glacial.
J : Ma famille m'a envoyé ici pour m'éloigner de toute ces merdes et voilà que j'en reviens...Si c'est pas ironique ça.
Mv : Personne a dit que tu devais la rejoindre.
J : Ah oui ? Parce que tu penses encore continuer ? C'est pas un jeu ou un film. Je sais pas pourquoi tu le fais et franchement j'en ai rien à foutre mais t'arrête.
Mv : Arrêter ? Et tu es qui ? Mon père ? Écoute je te remercie pour ce que tu as fait, je te le revaudrais mais tu t'arrête là.
Jack s'avança en deux enjambées, prit Marvin par le col et le plaqua sur le mur face à lui.
Il avait un regard féroce.
J : M'arrêter là ? Je crois que tu mesures pas bien la situation. Pour toi, mon état va empirer et ton boss me connaît. Tu m'as mis dans ce bordel à la seconde où tu m'as appelé. Je peux plus m'arrêter là espèce de sale...
Marvin baissa les yeux, coupable.
Mv : Je suis désolé. Je voulais pas te...
Jack le lâcha, en soupirant.
J : Pourquoi ? Pourquoi tu...-
Il allait continuer mais fut interrompu par un cri venant de l'autre bout de la rue désaffectée.
Jack tourna la tête et son coeur loupa un battement en reconnaissant la personne qui s'approchait d'un pas déterminé.
J : Tu veux rembourser ça. Ne parle de ça à personne. Jamais. Et surtout pas à elle. Laisse moi gérer.
Elsa se planta devant les deux hommes, les yeux furibonds.
E : Jack ? Qu'est-ce que tu fais là ?
J : Je pourrais te poser la même question.
E : Je suis venue chercher...Nan ! C'est moi qui pose les questions. Tu es malade, vraiment malade et tu sors avec ce temps ?! Et toi, tu le laisses ?!
Marvin ne savait plus où se mettre. Il ouvrit la bouche et la ferma plusieurs fois avant que Jack n'intervienne.
J : Quoi ? J'ai pas le droit de sortir ? Tu sais quoi, je sais même pas pourquoi on a cette conversation. Rentre chez toi, on allait s'en aller.
E : Pas question. Tu viens avec moi. Désolé Marvin, mais je ne te fais assez confiance avec lui à tes côtés. Je te ramène.
J : Pas besoin.
Elsa s'approcha et lui prit le bras. Elle dû lever la tête pour soutenir son regard. Elle était peut-être beaucoup plus petite que lui mais pas moins effrayante.
E : A demain Marvin.
Le garçon était complètement perdu. Il regardait ses amis et croisa les yeux marron de Cycy qui suivait la scène avec intérêt.
J: Je vais rentrer. Avec Marvin.
Il se tourna en direction de son ami qui n'avait pas bougé d'un pouce. Il s'apprêta à partir quand une main le retint encore, fermement.
Jack se stoppa net. Il croisa les yeux d'Elsa et soupira d'exaspération avant de violemment se détacher d'elle.
Ce geste si brusque blessa la belle blonde mais elle fit mine de ne pas le montrer.
E: Je veux juste t'aider...
J : M'aider ? Tu veux vraiment m'aider ?
Il s'approcha d'elle si près qu'elle pouvait presque sentir la chaleur de son corps.
J: Sois logique. Juste une fois. Ne me jette pas pour t'inquiéter après. Ça fait du bien à personne, c'est bien le contraire.
La blonde en resta stoïque. Elle regarda son amour s'éloigner, le coeur se déchirant à chacun de ses pas. Cycy glissa sa main dans la sienne pour la consoler.
La métisse se sentit soudainement très triste par la détresse de sa meilleure amie dont les larmes coulaient silencieusement. Elle était loin de comprendre le sacrifice, et la douleur intérieure d'Elsa Arrend.
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